[Dugain, Marc] La chambre des officiers
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La chambre des officiers, de Marc Dugain
[Dugain, Marc] La chambre des officiers
La chambre des officiers, de Marc Dugain
Editions Pocket - 171 pages - 978-2266093088
Quatrième de couverture :
En 1914, tout sourit à Adrien, ingénieur officier. Mais, au début de la guerre, lors d' une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d' obus le défigure. En un instant, il est devenu un monstre, une "gueule cassée".
Adrien ne connaitra ni l' horreur des tranchées ni la boue, ni le froid, la peur ou le rats. Transféré au Val-de-Grâce, il rejoint une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir où l' on ne se voit que dans le regard des autres. Il y restera cinq ans.Cinq ans entre parenthèses. Cinq ans pour penser à l' avenir, à l' après- guerre, à Clémence qui l' a connu avec son visage d' ange. Cinq ans à nouer des amitiés déterminantes pour le reste de son existence...
" On n' oubliera pas le premier roman de Marc Dugain, qui a su rendre au visage d' Adrien, dans un style simple et sanglé, toute son humanité." Jérôme Garcin - "Le nouvel observateur"
Sur l' auteur :
Marc Dugain est financier. Il a passé son enfance dans le château des " Gueules cassées" où il accompagnait son grand-père. Leur histoire lui a inspiré ce premier roman couronné par le prix des Deux-Magots et le prix des Libraires. Il continue sa carrière d' écrivain avec sa Campagne anglaise.
Mon avis :
J' ai trouvé ce livre assez touchant. Néanmoins je reste un peu déçue, je m' attendais à quelque chose de plus, un récit plus consistant peut- être...
Le sujet est très intéressant, soit, mais je trouve que les premières pages sont survolées de façon trop superficielle, tout se passe très vite, en quelques pages le narrateur quitte sa ville natale pour la guerre, et plouf se retrouve déjà dans son hopital avec la tête défigurée. De plus les phrases du début sont assez longues, j' ai trouvé celà rébarbatif pour la compréhension. L' histoire tourne principalement autour de ces cinq années où Adrien et ses compagnons vécurent leur vie en suspens. Le futur, à quoi bon y penser après tout, mieux vaut profiter de l' instant présent, que de s' entêter à croire qu' un avenir heureux est possible dans ces conditions.
Plus on avance dans l' histoire, plus les personnages qui font le noyau du roman sont attachants de part leur humanité, en celà ils m' ont fait un peu penser aux personnages d' Ensemble c' est tout, ils se redressent également par la théorie des dominos à l' envers... Adrien, Penanster, Weil et Marguerite, trois hommes et une femme, entre autres, qui ont payé de leur chair le service rendu à la patrie...voilà un portrait caractéristique, réel, dur, poignant de ces milliers d' héros qui ne mourrurent pas sur le coup mais par petite dose, par fragments d' une vie abandonnée à la douleur, la pitié, la compassion, le mépris des autres...
A quoi bon toutes ces luttes? A quoi bon toutes ces souffrances?
Des hommes qui croyaient que la guerre était finie à jamais, que leur tâche avait du moins servit à enrayer un conflit ultérieur...Et pourtant c' est en spectateurs impuissants qu' ils assistent à la montée d' une guerre surnoise : l' antisémitisme et ses conséquences dévastatrices, l' apogée d' une horreur dont ils avaient peine à imaginer pire que ce qu' ils supportèrent eux- mêmes.
Un livre intéressant qui apporte un autre regard sur les guerres en général après tout, puisque chacune comporte son lot de "victimes collatérales".
Ce livre m' a rappelé à l' occasion une peinture d' Otto Dix évoquée même dans le livre, que j' avais trouvée bizarre mais fascinante lorsque j' avais fait mon Tpe.
Editions Pocket - 171 pages - 978-2266093088
Quatrième de couverture :
En 1914, tout sourit à Adrien, ingénieur officier. Mais, au début de la guerre, lors d' une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d' obus le défigure. En un instant, il est devenu un monstre, une "gueule cassée".
Adrien ne connaitra ni l' horreur des tranchées ni la boue, ni le froid, la peur ou le rats. Transféré au Val-de-Grâce, il rejoint une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir où l' on ne se voit que dans le regard des autres. Il y restera cinq ans.Cinq ans entre parenthèses. Cinq ans pour penser à l' avenir, à l' après- guerre, à Clémence qui l' a connu avec son visage d' ange. Cinq ans à nouer des amitiés déterminantes pour le reste de son existence...
" On n' oubliera pas le premier roman de Marc Dugain, qui a su rendre au visage d' Adrien, dans un style simple et sanglé, toute son humanité." Jérôme Garcin - "Le nouvel observateur"
Sur l' auteur :
Marc Dugain est financier. Il a passé son enfance dans le château des " Gueules cassées" où il accompagnait son grand-père. Leur histoire lui a inspiré ce premier roman couronné par le prix des Deux-Magots et le prix des Libraires. Il continue sa carrière d' écrivain avec sa Campagne anglaise.
Mon avis :
J' ai trouvé ce livre assez touchant. Néanmoins je reste un peu déçue, je m' attendais à quelque chose de plus, un récit plus consistant peut- être...
Le sujet est très intéressant, soit, mais je trouve que les premières pages sont survolées de façon trop superficielle, tout se passe très vite, en quelques pages le narrateur quitte sa ville natale pour la guerre, et plouf se retrouve déjà dans son hopital avec la tête défigurée. De plus les phrases du début sont assez longues, j' ai trouvé celà rébarbatif pour la compréhension. L' histoire tourne principalement autour de ces cinq années où Adrien et ses compagnons vécurent leur vie en suspens. Le futur, à quoi bon y penser après tout, mieux vaut profiter de l' instant présent, que de s' entêter à croire qu' un avenir heureux est possible dans ces conditions.
Plus on avance dans l' histoire, plus les personnages qui font le noyau du roman sont attachants de part leur humanité, en celà ils m' ont fait un peu penser aux personnages d' Ensemble c' est tout, ils se redressent également par la théorie des dominos à l' envers... Adrien, Penanster, Weil et Marguerite, trois hommes et une femme, entre autres, qui ont payé de leur chair le service rendu à la patrie...voilà un portrait caractéristique, réel, dur, poignant de ces milliers d' héros qui ne mourrurent pas sur le coup mais par petite dose, par fragments d' une vie abandonnée à la douleur, la pitié, la compassion, le mépris des autres...
A quoi bon toutes ces luttes? A quoi bon toutes ces souffrances?
Des hommes qui croyaient que la guerre était finie à jamais, que leur tâche avait du moins servit à enrayer un conflit ultérieur...Et pourtant c' est en spectateurs impuissants qu' ils assistent à la montée d' une guerre surnoise : l' antisémitisme et ses conséquences dévastatrices, l' apogée d' une horreur dont ils avaient peine à imaginer pire que ce qu' ils supportèrent eux- mêmes.
Un livre intéressant qui apporte un autre regard sur les guerres en général après tout, puisque chacune comporte son lot de "victimes collatérales".
Ce livre m' a rappelé à l' occasion une peinture d' Otto Dix évoquée même dans le livre, que j' avais trouvée bizarre mais fascinante lorsque j' avais fait mon Tpe.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
Je ne l'ai pas lu, mais je sais qu'il en a été tiré un film (que je n'ai pas vu non plus) assez poignant, et dans lequel est également présenté la situation de ces hommes que l'on a réellement occultée. Une véritable déshumanisation de masse par le gouvernement qui les a envoyé se faire ainsi charcuter.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
Oui Olorin je voudrais bien le voir justement!
2 autres titres de Dugain me font de l' oeil depuis un moment : Une éxécution ordinaire et La malédiction d' Edgar.
2 autres titres de Dugain me font de l' oeil depuis un moment : Une éxécution ordinaire et La malédiction d' Edgar.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
J'ai vu le film que j'ai beaucoup aimé et le livre m'a beaucoup plu, mais c'est vrai que les histoire sur la guerre de 14-18, l'enfer des tranchées, c'est toujours très poignant.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
Dans le huis clos de la chambre,nous partageons la vie de ces hommes jeunes fauchés non par la mort mais détruits dans tous les sens du terme.Admirable Marguerite seule femme blessée qui doit affronter le regard de sa propre famille sur son visage dévasté.Quant à Weil, malgré son courage surhumain lors de la <der des ders, il sera un sous-homme à la suivante...
Malgré une intensité douloureuse,ce roman nous réserve des moments de petits bonheurs et surtout nous réconcilie avec le mot fraternité.
Malgré une intensité douloureuse,ce roman nous réserve des moments de petits bonheurs et surtout nous réconcilie avec le mot fraternité.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
Je ne savais pas que le film (que j'ai vu et apprécié) était tiré d'un livre.
Merci pivoine63 d'avoir remonté ce sujet.
Je le note dans ma LAL.
Merci pivoine63 d'avoir remonté ce sujet.
Je le note dans ma LAL.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
Ce livre poignant que j'ai lu il y a quelque temps m'a laissé un souvenir d'émotions diverses, mais ce fut un gros coup de coeur
lalyre- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
Je viens tout juste de finir ce livre, que j'ai beaucoup apprécié.
De tout temps on parlait peu de ces Soldats défigurés a vie, qui n'étaient presque plus des hommes; perdre un bras, une jambe cela ce conçoit, mais de ne plus avoir figure humaine, quelle déchéance. Surtout a une époque ou presque tout est basé sur le physique? Ou l'on se préoccupe pratiquement que de l'aspect extérieur des humains.
De toute façon, quel gâchis et quel absurdité ces guerres et dont la vue de ces nombreux soldats mutilés ou morts n'ont jamais fait réfléchir assez, afin de ne plus jamais recommencer.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, écrit sans emphase et d’où ressort la possibilité d'une grande amitié entre des hommes qui ont du se battre a retrouver une vie sans leur 'figure' d'avant.
De tout temps on parlait peu de ces Soldats défigurés a vie, qui n'étaient presque plus des hommes; perdre un bras, une jambe cela ce conçoit, mais de ne plus avoir figure humaine, quelle déchéance. Surtout a une époque ou presque tout est basé sur le physique? Ou l'on se préoccupe pratiquement que de l'aspect extérieur des humains.
De toute façon, quel gâchis et quel absurdité ces guerres et dont la vue de ces nombreux soldats mutilés ou morts n'ont jamais fait réfléchir assez, afin de ne plus jamais recommencer.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, écrit sans emphase et d’où ressort la possibilité d'une grande amitié entre des hommes qui ont du se battre a retrouver une vie sans leur 'figure' d'avant.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
J'ai voté : très bien
Ce livre raconte le quotidien des "gueules cassées", ces hommes gravement mutilés au visage pendant la Première guerre mondiale.
Le héros, Adrien Fournier, est fauché par une bombe quelques jours seulement après son arrivée sur le front.
Après un voyage chaotique entre la vie et la mort, il se retrouve à l'hôpital du Val de Grâce, où il va être enfermé pendant près de 5 ans pour y subir de multiples opérations.
Deux autres patients vont devenir ses amis. Ils vont tout partager pendant ces mois d'hospitalisation.
Parmi eux, Weil, aviateur juif, qui subit déjà l'antisémitisme de l'époque :
L'auteur aborde sans pudeur la difficile vie de ces hommes, cachés aux yeux du monde tant que la guerre n'est pas finie, puis regardés comme des bêtes curieuses à leur sortie.
Quelques années plus tard, la vie reprendra son cours et les blessés de la face feront preuve d'un bel appétit de vivre, un "appétit du présent" :
J'avais beaucoup apprécié le film. Le livre apporte un autre éclairage (même si je l'ai trouvé trop court).
Les deux se complètent, et j'ai bien envie, maintenant, de revoir le film avec André Dussolier.
Ce livre raconte le quotidien des "gueules cassées", ces hommes gravement mutilés au visage pendant la Première guerre mondiale.
Le héros, Adrien Fournier, est fauché par une bombe quelques jours seulement après son arrivée sur le front.
Après un voyage chaotique entre la vie et la mort, il se retrouve à l'hôpital du Val de Grâce, où il va être enfermé pendant près de 5 ans pour y subir de multiples opérations.
Ce qui différencie l'animal de l'homme, c'est que l'animal ne fait aucune place au futur.
Dans mon cas, ce serait une commodité. Mais le présent n'apporte aucun soulagement non plus.
Moi, le mutilé de la face, je ne vieillirai pas. La guerre m'a fait vieillir à vingt-quatre ans. J'ai eu le courage de ne pas me suicider. La rancoeur, l'aigreur menacent. Je fais face à l'ennemi intérieur.
Deux autres patients vont devenir ses amis. Ils vont tout partager pendant ces mois d'hospitalisation.
Parmi eux, Weil, aviateur juif, qui subit déjà l'antisémitisme de l'époque :
- Tu sais ce que c'est, un corbeau dans un nid d'aigle ? demanda-t-il d'un ton que je ne lui connaissais pas.
Comme je ne répondais pas, il poursuivit :
- C'est un juif dans l'aviation française.
L'auteur aborde sans pudeur la difficile vie de ces hommes, cachés aux yeux du monde tant que la guerre n'est pas finie, puis regardés comme des bêtes curieuses à leur sortie.
... l'expression simiesque de nos traits déformés, de ces visages qui rient, déchirés par l'acier, au paroxysme de la souffrance.
Quelques années plus tard, la vie reprendra son cours et les blessés de la face feront preuve d'un bel appétit de vivre, un "appétit du présent" :
Nous éprouvions ce sentiment d'extrême liberté qui est l'apanage de ceux qui sont débarrassés de leur image et qui ont retiré, du voisinage de la mort et de la cohabitation quotidienne avec la souffrance, cette distance avec ce qui rend l'homme si petit et si étriqué. [...]
Notre bonne humeur impressionnait notre entourage, auquel nous en imposions par notre appétit du présent. [...]
Notre distance impressionnait ; on nous prenait pour des sages.
J'avais beaucoup apprécié le film. Le livre apporte un autre éclairage (même si je l'ai trouvé trop court).
Les deux se complètent, et j'ai bien envie, maintenant, de revoir le film avec André Dussolier.
Invité- Invité
Re: [Dugain, Marc] La chambre des officiers
superbe petit roman de guerre sans guerre.
comme l'annonce le héros au début du livre.
quand les héros ne sont plus beaux et souriants, ils découvrent leur âme, leurs liens indéfectibles soudés par la douleur partagée.
un roman très sensible, sur un épisode méconnu malheureusement inhérent à toute guerre, résolument optimiste.
je garde en mémoire la réplique de ce jeune homme si pieux, qui parle des pratiquants de sa religion et qui dit il y a les supersticieux attachés à l'apparence de la religion et les vrais croyants qui l'ont chevillée à l'âme" moi qui ne suis pas croyante, mais qui suis touchée par la sagesse point de départ de toutes les religions, je trouve cette répartie très juste. (ceci dit, ce n'est pas le sujet du livre).
comme l'annonce le héros au début du livre.
quand les héros ne sont plus beaux et souriants, ils découvrent leur âme, leurs liens indéfectibles soudés par la douleur partagée.
un roman très sensible, sur un épisode méconnu malheureusement inhérent à toute guerre, résolument optimiste.
je garde en mémoire la réplique de ce jeune homme si pieux, qui parle des pratiquants de sa religion et qui dit il y a les supersticieux attachés à l'apparence de la religion et les vrais croyants qui l'ont chevillée à l'âme" moi qui ne suis pas croyante, mais qui suis touchée par la sagesse point de départ de toutes les religions, je trouve cette répartie très juste. (ceci dit, ce n'est pas le sujet du livre).
fred7469- Membre assidu
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Genre littéraire préféré : la qualité de l'écriture avant tout
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