[Goethe, Johann Wolfgang von] Les souffrances du jeune Werther
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Les souffrances du jeune Werther, de Goethe
[Goethe, Johann Wolfgang von] Les souffrances du jeune Werther
Les souffrances du jeune Werther, de Goethe
Le livre de poche - 221 pages -ISBN 978-2-253-09640-5
Quatrième de couverture :
" Werther. Je me souviens de l'avoir lu et relu dans la première jeunesse pendant l' hiver, dans les âpres montagnes de mon pays, et les impressions que ces lectures ont faites sur moi ne se sont jamais ni effacées ni refroidies. La mélancolie des grandes passions s' est inoculée en moi par ce livre. J' ai touché avec lui au fond de l' abîme humain... Il faut avoir dix âmes pour s' emparer ainsi de celle de tout un siècle." A ces lignes de Lamartine pourraient s' ajouter le témoignage de Mme de Stael - " Werther a fait époque dans ma vie" -, celui de Napoléon qui disait avoir lu le roman sept fois, et bien d'autres encore. Très tôt, le livre entre dans la légende, jusqu' au suicide dit-on de certains de ses lecteurs.
Si à sa parution en 1774, il établit d'un coup la réputation du jeune Goethe encore presque inconnu, s' il est réédité l' année suivante et immédiatement traduit en français, c' est sans doute parce que, dans ce roman par lettres dont la forme est depuis longtemps familière au lecteur, la voix même du personnage fait retentir l' intransigeance de la passion, mais c' est surtout que Werther, dont on fit volontiers le premier héros romantique, exprime de manière éclatante la sensibilité aussi bien que le malaise de son temps ou l' individu se heurte à la société. Avec ce livre dont l' influence fut considérable, la littérature allemande prend sa place sur la scène de l' Europe.
Johan Wolfgang von Goethe (1749-1832), grand poète , romancier et dramathurge allemand, brillant scientifique et administrateur, humaniste polyglotte , s'intéressant à tout, entre autres choses à la danse , à l' équitation, à l'escrime, à la biologie, à la zoologie, à l'ostéorologie, à la médecine, au dessin..., deviendra avocat puis magistrat à Weimar. Il voyagea énormément , notamment en Italie.
Les souffrances du jeune Werther, roman épistolaire , qui d'ailleurs fut son premier roman, fut écrit en 1774, s' inscrivant dans l' esprit du romantisme.
Autres oeuvres importantes du même auteur :
* Faust I en 1831 et Faust II e, 1832 ( posthume )
* Les affinités électives, 1809
Mon avis :
L' action est pratiquement toute racontée sous forme de lettres envoyées par Werther à son ami Wilhelm Humml.
Werther est issu du milieu bourgeois , jeune homme indécis quand à ce qu' il veut faire plus tard, l' argent peut lui ouvrir toutes les portes, cependant il n' aucun véritable penchant.
Sa famille autorise sa "fuite" à la campagne pour que celui-ci se ressource et prenne une décision.
Il s'adonne à y contempler la nature, la simplicité de la vie.
Un jour il est invité à un bal, lieu ou il va rencontrer Charlotte. Dès le départ, il est courant que celle- ci est fiancée à Albert , nonobstant il tombe irrémédiablement et éperdument amoureux d' elle.
Werther et Charlotte auront l'occasion de se connaitre et partagent une passion commune de la littérature.
Malgré la sympathie d' Albert qui l' accueille à bras ouverts dans sa demeure, Werther ne peut voir en lui qu'un rival, au point de se demander s' il ne serait pas préférable de le tuer. Cependant il abandonnera ses idés folles et se résignera peu à peu à son triste sort, conscient qu' il ne pourra jamais posséder sa bien aimée.
Pendant un temps, Werther revient à la ville pour travailler à un poste dans un ministère, mais il est vite lassé par cette vie, et surtout il ne supporte pas l' éloignement avec Charlotte, c'est pourquoi il va revenir à la campagne. Charlotte est désormais mariée.
Un jour en visite chez elle, il lui lit Ossian, et perdit la raison, en finissant par l' enlacer et l' embrasser.
Celle-ci se retira près lui avoir dit qu' elle ne voulait plus le revoir jusqu'à Noel ( quatre jours plus tard, ou tout le monde se réunirait). Désespéré par son amour impossible, il finit par se suicider ,après avoir rédigé une dernière lettre d' adieu à sa belle et son ami Wilhelm.
Un livre qui pourrait sembler plat à première vue, mais l' auteur a su mettre en perspective cette sincérité, cette naiveté, cette candeur que Werther exprime dans tout ce qu' il fait ou ce qu' il dit. Il faut se replacer dans le contexte de l' époque , c' était véritablement un des chefs-d' oeuvre de la littérature allemande.
Le livre de poche - 221 pages -ISBN 978-2-253-09640-5
Quatrième de couverture :
" Werther. Je me souviens de l'avoir lu et relu dans la première jeunesse pendant l' hiver, dans les âpres montagnes de mon pays, et les impressions que ces lectures ont faites sur moi ne se sont jamais ni effacées ni refroidies. La mélancolie des grandes passions s' est inoculée en moi par ce livre. J' ai touché avec lui au fond de l' abîme humain... Il faut avoir dix âmes pour s' emparer ainsi de celle de tout un siècle." A ces lignes de Lamartine pourraient s' ajouter le témoignage de Mme de Stael - " Werther a fait époque dans ma vie" -, celui de Napoléon qui disait avoir lu le roman sept fois, et bien d'autres encore. Très tôt, le livre entre dans la légende, jusqu' au suicide dit-on de certains de ses lecteurs.
Si à sa parution en 1774, il établit d'un coup la réputation du jeune Goethe encore presque inconnu, s' il est réédité l' année suivante et immédiatement traduit en français, c' est sans doute parce que, dans ce roman par lettres dont la forme est depuis longtemps familière au lecteur, la voix même du personnage fait retentir l' intransigeance de la passion, mais c' est surtout que Werther, dont on fit volontiers le premier héros romantique, exprime de manière éclatante la sensibilité aussi bien que le malaise de son temps ou l' individu se heurte à la société. Avec ce livre dont l' influence fut considérable, la littérature allemande prend sa place sur la scène de l' Europe.
Johan Wolfgang von Goethe (1749-1832), grand poète , romancier et dramathurge allemand, brillant scientifique et administrateur, humaniste polyglotte , s'intéressant à tout, entre autres choses à la danse , à l' équitation, à l'escrime, à la biologie, à la zoologie, à l'ostéorologie, à la médecine, au dessin..., deviendra avocat puis magistrat à Weimar. Il voyagea énormément , notamment en Italie.
Les souffrances du jeune Werther, roman épistolaire , qui d'ailleurs fut son premier roman, fut écrit en 1774, s' inscrivant dans l' esprit du romantisme.
Autres oeuvres importantes du même auteur :
* Faust I en 1831 et Faust II e, 1832 ( posthume )
* Les affinités électives, 1809
Mon avis :
L' action est pratiquement toute racontée sous forme de lettres envoyées par Werther à son ami Wilhelm Humml.
Werther est issu du milieu bourgeois , jeune homme indécis quand à ce qu' il veut faire plus tard, l' argent peut lui ouvrir toutes les portes, cependant il n' aucun véritable penchant.
Sa famille autorise sa "fuite" à la campagne pour que celui-ci se ressource et prenne une décision.
Il s'adonne à y contempler la nature, la simplicité de la vie.
Un jour il est invité à un bal, lieu ou il va rencontrer Charlotte. Dès le départ, il est courant que celle- ci est fiancée à Albert , nonobstant il tombe irrémédiablement et éperdument amoureux d' elle.
Werther et Charlotte auront l'occasion de se connaitre et partagent une passion commune de la littérature.
Malgré la sympathie d' Albert qui l' accueille à bras ouverts dans sa demeure, Werther ne peut voir en lui qu'un rival, au point de se demander s' il ne serait pas préférable de le tuer. Cependant il abandonnera ses idés folles et se résignera peu à peu à son triste sort, conscient qu' il ne pourra jamais posséder sa bien aimée.
Pendant un temps, Werther revient à la ville pour travailler à un poste dans un ministère, mais il est vite lassé par cette vie, et surtout il ne supporte pas l' éloignement avec Charlotte, c'est pourquoi il va revenir à la campagne. Charlotte est désormais mariée.
Un jour en visite chez elle, il lui lit Ossian, et perdit la raison, en finissant par l' enlacer et l' embrasser.
Celle-ci se retira près lui avoir dit qu' elle ne voulait plus le revoir jusqu'à Noel ( quatre jours plus tard, ou tout le monde se réunirait). Désespéré par son amour impossible, il finit par se suicider ,après avoir rédigé une dernière lettre d' adieu à sa belle et son ami Wilhelm.
Un livre qui pourrait sembler plat à première vue, mais l' auteur a su mettre en perspective cette sincérité, cette naiveté, cette candeur que Werther exprime dans tout ce qu' il fait ou ce qu' il dit. Il faut se replacer dans le contexte de l' époque , c' était véritablement un des chefs-d' oeuvre de la littérature allemande.
Invité- Invité
Re: [Goethe, Johann Wolfgang von] Les souffrances du jeune Werther
J'en ai beaucoup entendu parler et il faudrait qu'un jour, je le lise.
Invité- Invité
Re: [Goethe, Johann Wolfgang von] Les souffrances du jeune Werther
Mon avis :
Pas une grande expérience que cette lecture.
L’écriture est extrêmement plaisante, il faut le reconnaître, l’auteur ayant un talent remarquable pour retranscrire les scènes, et particulièrement les paysages : nature embrumée par l’aube, vallée étouffée par le soleil...
En dehors du style, hélas, rien qui ait éveillé mon intérêt. L’histoire est lente, sombre, et les sentiments des personnages m’y ont paru fade, en regard de la beauté naturelle que l’auteur nous peint. Plus dessinateur que conteur, Goethe est parvenue à me faire pénétrer dans son tableau, mais pas à m’intéresser au destin de ses personnages, dont je n’ai ressenti aucune des émotions.
Si le voyage n’était pas déplaisant, il n’était donc pas exaltant. A mon avis, cette lecture n’est pas indispensable.
Ma note : 5/10L’écriture est extrêmement plaisante, il faut le reconnaître, l’auteur ayant un talent remarquable pour retranscrire les scènes, et particulièrement les paysages : nature embrumée par l’aube, vallée étouffée par le soleil...
En dehors du style, hélas, rien qui ait éveillé mon intérêt. L’histoire est lente, sombre, et les sentiments des personnages m’y ont paru fade, en regard de la beauté naturelle que l’auteur nous peint. Plus dessinateur que conteur, Goethe est parvenue à me faire pénétrer dans son tableau, mais pas à m’intéresser au destin de ses personnages, dont je n’ai ressenti aucune des émotions.
Si le voyage n’était pas déplaisant, il n’était donc pas exaltant. A mon avis, cette lecture n’est pas indispensable.
Invité- Invité
Re: [Goethe, Johann Wolfgang von] Les souffrances du jeune Werther
pour ma part je n'ai pas aimé cette lecture. j'ai donc interrompu celle ci avant la fin, le style ne me plaisant pas.
Invité- Invité
Re: [Goethe, Johann Wolfgang von] Les souffrances du jeune Werther
Difficile de juger un livre qui est reconnu comme un chef d'œuvre par un grand nombre de critiques et en plus pas des moindres.
C'est vrai que ce n'est pas une lecture indispensable, mais cela reste tout de même plaisant à lire. Le style est travaillé et d'une autre époque. Pour la petite histoire, Werther est le seul responsable de son malheur, il construit sa propre prison et s'y enferme. A lire tout de même pour compléter sa culture personnelle.
6/10
C'est vrai que ce n'est pas une lecture indispensable, mais cela reste tout de même plaisant à lire. Le style est travaillé et d'une autre époque. Pour la petite histoire, Werther est le seul responsable de son malheur, il construit sa propre prison et s'y enferme. A lire tout de même pour compléter sa culture personnelle.
6/10
Sarfre- Grand expert du forum
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Localisation : Metz
Emploi/loisirs : Informatique
Genre littéraire préféré : Romans classiques, contemporains; Sciences humaines; Fantasy; Policier, Thriller.
Date d'inscription : 14/01/2011
Re: [Goethe, Johann Wolfgang von] Les souffrances du jeune Werther
Lu dans le cadre du Challenge Libido Sciendi :
Mon avis :
Cela faisait des années que Les Souffrances du Jeune Werther attendait, dans une vieillle édition de poche, que je me penche dessus, et entre dedans.
Il est difficile d'émettre un avis sur un si grand classique, et je reconnais qu'au-delà du plaisir de lectrice, j'ai forcément un avis distancié, car je vois là un "monument" littéraire, le livre qui a fait connaître le romantisme allemand.
La rencontre de Werther et de Charlotte est touchante. Pour lui c'est un coup de foudre, il aime immédiatement Charlotte pour tout ce qu'elle est, et elle est autant l'amie à qui se confier, que celle avec qui partager le goût des livres, de la poésie, et ce n'est pas rien.
La première partie du roman se livre par lettres, essentiellement de Werther à son ami Wilhelm, jeune homme qui connaît sa mère, et semble veiller sur lui à distance, le conseiller, voire même lui assurer un poste chez l'ambassadeur.
Car les joies pures et sans mélange du début se ternissent, lorsque le "promis" de Charlotte revient dans le cadre. Werther tente de sympathiser avec lui, de l'aimer ; toutefois, cette relation s'entache vite de soupçons et d'une certaine jalousie de part et d'autre. Werther s'enfonce dans cet amour sans espoir qui ne peut lâcher son "objet", tout en sachant qu'il ne devrait pas. En un ultime sursaut il tente de partir, et part travailler pour l'ambassadeur.
Mais c'est un échec. L'employeur ne comprend pas le jeune homme, et le caractère passionné et entier du jeune homme ne trouve pas à s'employer, il s'ennuie, et se sent mal dans la société mondaine. Il revient, et il lui faut revoir Charlotte, et les lieux où il a été heureux. Mais cela ne fera qu'empirer sa situation et le mener irrémédiablement au désespoir...
C'est l'éditeur du manuscrit qui prend la relève sous forme de narrateur a posteriori, en racontant la fin de Werther et l'escalade vers sa décision tragique.
J'aimerais dire de Werther ce que je ne connaissais pas déjà, ce à quoi peut-être je ne m'attendais pas.
Tout d'abord, le sentiment mystique de la nature, de sa grandeur, qui toujours s'accorde aux sentiments passionnés, voire exaltés, ou, du moins dans les débuts, méditatifs et sereins. La nature est l'écrin du coeur, elle se prête à des pages où souffle un vent puissant, des pages de descriptions lyriques qui marquent l'imagination. Je croyais vois ces scènes comme des tableaux peints au fur et à mesure avec netteté devant mes yeux - je pense à la scène de l'inondation de la vallée, par exemple. J'avais oublié à quel point les lieux sont importants dans le romantisme.
Ensuite, l'intrigue qui mène le jeune homme au choix désespéré entre tous est bien loin d'être restreinte à une histoire d'amour ; elle est existentielle, et Goethe ici ne déparerait pas auprès des philosophes. Le mal-être de Werther est dû à sa condition, à son sentiment d'inutilité, d'impossibilité de s'engager pour une oeuvre grandiose. Ses qualités de coeur et de sensibilité s'étiolent, il n'arrive plus à dessiner, renonce vite à travailler. Il gâche ses dons artistiques et intellectuels.
Sans doute ce vide pré-existe à son attitude jusqu'au-boutiste en ce qui concerne son amour pour Charlotte. Du reste, celle-ci le détecte, et le lui dit : "Ne sentez-vous pas que vous vous abusez, que vous courez volontairement à votre perte ? Pourquoi faut-il que ce soit moi, Werther ! moi qui appartiens à un autre, précisément moi ? Je crains bien, oui, je crains que ce ne soit cette impossibilité même qui fasse le charme de vos désirs !"
C'est donc une lecture touchante, triste plus que sombre, j'aurais vraisemblablement adoré lorsque j'étais jeune cette histoire d'amour impossible. J'ai sans doute plus aimé maintenant la peinture des personnages, l'analyse psychologique, le décor soigné, et certaines anecdotes, histoires de vie d'autres personnes croisées par Werther, qui ne manquent pas de force. Sa difficulté à vivre en société, à accepter les codes, son tempérament atypique et hypersensible m'ont touchée, son désespoir existentiel aussi. Je mettrais 4/5.
Je suis à peu près sûre que j'aimerai les oeuvres plus mûres de Goethe, et je vais continuer à le lire.
Mon avis :
Cela faisait des années que Les Souffrances du Jeune Werther attendait, dans une vieillle édition de poche, que je me penche dessus, et entre dedans.
Il est difficile d'émettre un avis sur un si grand classique, et je reconnais qu'au-delà du plaisir de lectrice, j'ai forcément un avis distancié, car je vois là un "monument" littéraire, le livre qui a fait connaître le romantisme allemand.
La rencontre de Werther et de Charlotte est touchante. Pour lui c'est un coup de foudre, il aime immédiatement Charlotte pour tout ce qu'elle est, et elle est autant l'amie à qui se confier, que celle avec qui partager le goût des livres, de la poésie, et ce n'est pas rien.
La première partie du roman se livre par lettres, essentiellement de Werther à son ami Wilhelm, jeune homme qui connaît sa mère, et semble veiller sur lui à distance, le conseiller, voire même lui assurer un poste chez l'ambassadeur.
Car les joies pures et sans mélange du début se ternissent, lorsque le "promis" de Charlotte revient dans le cadre. Werther tente de sympathiser avec lui, de l'aimer ; toutefois, cette relation s'entache vite de soupçons et d'une certaine jalousie de part et d'autre. Werther s'enfonce dans cet amour sans espoir qui ne peut lâcher son "objet", tout en sachant qu'il ne devrait pas. En un ultime sursaut il tente de partir, et part travailler pour l'ambassadeur.
Mais c'est un échec. L'employeur ne comprend pas le jeune homme, et le caractère passionné et entier du jeune homme ne trouve pas à s'employer, il s'ennuie, et se sent mal dans la société mondaine. Il revient, et il lui faut revoir Charlotte, et les lieux où il a été heureux. Mais cela ne fera qu'empirer sa situation et le mener irrémédiablement au désespoir...
C'est l'éditeur du manuscrit qui prend la relève sous forme de narrateur a posteriori, en racontant la fin de Werther et l'escalade vers sa décision tragique.
J'aimerais dire de Werther ce que je ne connaissais pas déjà, ce à quoi peut-être je ne m'attendais pas.
Tout d'abord, le sentiment mystique de la nature, de sa grandeur, qui toujours s'accorde aux sentiments passionnés, voire exaltés, ou, du moins dans les débuts, méditatifs et sereins. La nature est l'écrin du coeur, elle se prête à des pages où souffle un vent puissant, des pages de descriptions lyriques qui marquent l'imagination. Je croyais vois ces scènes comme des tableaux peints au fur et à mesure avec netteté devant mes yeux - je pense à la scène de l'inondation de la vallée, par exemple. J'avais oublié à quel point les lieux sont importants dans le romantisme.
Ensuite, l'intrigue qui mène le jeune homme au choix désespéré entre tous est bien loin d'être restreinte à une histoire d'amour ; elle est existentielle, et Goethe ici ne déparerait pas auprès des philosophes. Le mal-être de Werther est dû à sa condition, à son sentiment d'inutilité, d'impossibilité de s'engager pour une oeuvre grandiose. Ses qualités de coeur et de sensibilité s'étiolent, il n'arrive plus à dessiner, renonce vite à travailler. Il gâche ses dons artistiques et intellectuels.
Sans doute ce vide pré-existe à son attitude jusqu'au-boutiste en ce qui concerne son amour pour Charlotte. Du reste, celle-ci le détecte, et le lui dit : "Ne sentez-vous pas que vous vous abusez, que vous courez volontairement à votre perte ? Pourquoi faut-il que ce soit moi, Werther ! moi qui appartiens à un autre, précisément moi ? Je crains bien, oui, je crains que ce ne soit cette impossibilité même qui fasse le charme de vos désirs !"
C'est donc une lecture touchante, triste plus que sombre, j'aurais vraisemblablement adoré lorsque j'étais jeune cette histoire d'amour impossible. J'ai sans doute plus aimé maintenant la peinture des personnages, l'analyse psychologique, le décor soigné, et certaines anecdotes, histoires de vie d'autres personnes croisées par Werther, qui ne manquent pas de force. Sa difficulté à vivre en société, à accepter les codes, son tempérament atypique et hypersensible m'ont touchée, son désespoir existentiel aussi. Je mettrais 4/5.
Je suis à peu près sûre que j'aimerai les oeuvres plus mûres de Goethe, et je vais continuer à le lire.
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