[Sollogoub, Tania] Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous
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Votre avis sur Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous
[Sollogoub, Tania] Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous
Titre : Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous
Auteur : Tania Sollogoub.
Editeur : L’école des loisirs.
164 pages.
Quatrième de couverture :
Pour Jacques, cela ne va plus très fort depuis le départ précipité de son ami Anton en Russie. Tout le monde a beau essayer de lui changer les idées, Jacques, lui, a perdu son ami russe. Pas seulement un ami capable de transformer les brins d'herbe en douce musique, les cabanes de bois en palais, et les mots en or, mais un ami russe, capable de vous faire comprendre la magie des forêts, de vous faire sentir les mouvements du Transsibérien et de vous cacher sa vie d'immigré clandestin. Tout ce qu'il aimait. Tout ce qu'il ne peut pas oublier. Alors, les matins gris, le cœur brisé, le goût à rien, Jacques s'est fait la promesse de garder à jamais le souvenir d'Anton. De vivre pour cela. Jusqu'au jour où ses parents lui offrent le plus beau cadeau d'anniversaire imaginable: un voyage en Russie pour retrouver Anton. Tout semble à portée de main. Mais en Russie, les mains sont drôlement, magnifiquement, intensément surprenantes.
Mon avis :
Après avoir enchaîné les romans d’aventures plus ou moins sanglants, lire un roman aussi tendre a été un vrai délice. Les thèmes sont graves (la traque des sans-papiers, la guerre en Tchétchénie), ils sont abordés sans mièvrerie, à travers le regard d’un adolescent de treize ans, qui ne comprend pas pourquoi son meilleur ami est obligé de partir puis de se cacher. Cette découverte ne s’accompagne pas encore de révolte, puisque grâce à ses parents, il va partir à la recherche de son ami et vivre un voyage initiatique avec sa mère. Loin des contes de fée que lui narrait son ami, il va être confronté à la réalité crue de la Russie d’aujourd’hui, découvrir les petits trafics qui permettrent de survivre, mais aussi le sens de la fête, désespérée parfois, de l’entraide, de la confiance. Ce roman a été une très belle découverte, et j’ai hâte de lire d’autres œuvres de cette auteur.
Sharon- Modérateur
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Re: [Sollogoub, Tania] Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous
Mon avis :
Nous allons donc à la découverte de Jacques et de son amitié pour Anton. Malgré leur culture différente, les deux garçons s’entendent comme larrons en foire. Pas besoin d’échanger de longues phrases, un simple coup d’œil à l’autre suffit. Ils sont en parfaite adéquation. Leur relation n’est pas qu’une simple amitié mais une réelle complicité, à ces âges où l’on vit tout intensément. Aussi, quand Anton quitte la France pour repartir dans son pays, Jacques a le cœur déchiré, il n’a plus le goût à rien. Ses parents vont prendre les choses en mains et lui offrir le plus beau cadeau possible : un billet en partance pour la Russie, accompagné de sa mère, sur les traces d’Anton. Il va pouvoir voir de ses yeux ces contrées lointaines et sauvages dont son ami lui a tant parlé, faire connaissance avec l’exubérance et la chaleur des habitants russes, notamment avec Max et Sonia, participer à des fêtes qui durent jusqu’au lever du jour. Il découvrira aussi l’envers du décor, la misère du peuple, la guerre en Tchétchénie à laquelle doivent prendre part les hommes et d’où ils reviennent traumatisés, le système D et le sort des filles russes, obligées de se prostituer pour payer leurs études et qui rêvent d’ailleurs. C’est aussi et surtout un voyage à la rencontre de soi-même, qui va permettre au fils et à sa mère de s’ouvrir aux autres et l’un à l’autre, rétablir la communication qui semble avoir été rompue, remettre les choses à plat, dire ce qui a si longtemps été tu mais qui n’a pourtant pas échappé à l’observation du petit garçon ! L’écriture est à l’image du récit : magnifique, pleine de sensibilité (et non pas de sensiblerie), intense, juste et vraie. Même s’il s’agit de littérature jeunesse, l’auteure évoque des thèmes forts et sans pathos (à une exception près : lorsqu’ils sont sur la place de St Pétersbourg en train de faire la fête et qu’une jeune fille vient aborder sa situation, où Sonia fond également en larmes : j’ai trouvé cette scène à la limite de la caricature. Cela faisait beaucoup en même temps et l’auteure avait déjà lourdement insisté sur la misère ambiante. Une fausse note dans une partition jusque-là sans accroc et c’est pour cela qu’il ne s’agit que d’un « petit » coup de cœur ^^ ), dans une langue soignée, où chaque mot est choisi avec une grande attention. Une lecture qui réchauffe le cœur et qui permet de renouer avec les petits bonheurs simples de la vie, avec la magie de notre enfance, d’être à l’écoute de nos émotions car croyez-moi, l’auteure a un don pour raviver les sentiments enfouis en vous et qui ne demandent qu’à sortir : j’ai souvent eu les larmes aux yeux devant cette si belle amitié ou devant l’amour silencieux et pourtant plein de tendresse qui lie Jacques et son père. De même, les paysages qu’elle évoque sont si bien décrits que vous les voyez défiler sous vos yeux, notamment les forêts de Sibérie, où fées et sorcières cohabitent avec les hommes et peuvent même réaliser vos souhaits les plus sincères !
Nous allons donc à la découverte de Jacques et de son amitié pour Anton. Malgré leur culture différente, les deux garçons s’entendent comme larrons en foire. Pas besoin d’échanger de longues phrases, un simple coup d’œil à l’autre suffit. Ils sont en parfaite adéquation. Leur relation n’est pas qu’une simple amitié mais une réelle complicité, à ces âges où l’on vit tout intensément. Aussi, quand Anton quitte la France pour repartir dans son pays, Jacques a le cœur déchiré, il n’a plus le goût à rien. Ses parents vont prendre les choses en mains et lui offrir le plus beau cadeau possible : un billet en partance pour la Russie, accompagné de sa mère, sur les traces d’Anton. Il va pouvoir voir de ses yeux ces contrées lointaines et sauvages dont son ami lui a tant parlé, faire connaissance avec l’exubérance et la chaleur des habitants russes, notamment avec Max et Sonia, participer à des fêtes qui durent jusqu’au lever du jour. Il découvrira aussi l’envers du décor, la misère du peuple, la guerre en Tchétchénie à laquelle doivent prendre part les hommes et d’où ils reviennent traumatisés, le système D et le sort des filles russes, obligées de se prostituer pour payer leurs études et qui rêvent d’ailleurs. C’est aussi et surtout un voyage à la rencontre de soi-même, qui va permettre au fils et à sa mère de s’ouvrir aux autres et l’un à l’autre, rétablir la communication qui semble avoir été rompue, remettre les choses à plat, dire ce qui a si longtemps été tu mais qui n’a pourtant pas échappé à l’observation du petit garçon ! L’écriture est à l’image du récit : magnifique, pleine de sensibilité (et non pas de sensiblerie), intense, juste et vraie. Même s’il s’agit de littérature jeunesse, l’auteure évoque des thèmes forts et sans pathos (à une exception près : lorsqu’ils sont sur la place de St Pétersbourg en train de faire la fête et qu’une jeune fille vient aborder sa situation, où Sonia fond également en larmes : j’ai trouvé cette scène à la limite de la caricature. Cela faisait beaucoup en même temps et l’auteure avait déjà lourdement insisté sur la misère ambiante. Une fausse note dans une partition jusque-là sans accroc et c’est pour cela qu’il ne s’agit que d’un « petit » coup de cœur ^^ ), dans une langue soignée, où chaque mot est choisi avec une grande attention. Une lecture qui réchauffe le cœur et qui permet de renouer avec les petits bonheurs simples de la vie, avec la magie de notre enfance, d’être à l’écoute de nos émotions car croyez-moi, l’auteure a un don pour raviver les sentiments enfouis en vous et qui ne demandent qu’à sortir : j’ai souvent eu les larmes aux yeux devant cette si belle amitié ou devant l’amour silencieux et pourtant plein de tendresse qui lie Jacques et son père. De même, les paysages qu’elle évoque sont si bien décrits que vous les voyez défiler sous vos yeux, notamment les forêts de Sibérie, où fées et sorcières cohabitent avec les hommes et peuvent même réaliser vos souhaits les plus sincères !
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