[Authier, Christian] De chez nous
2 participants
Page 1 sur 1
Votre avis
[Authier, Christian] De chez nous
Titre : De chez nous
Auteur : Christian Authier
Editeur : Stock
Nombre de pages : 196 pages.
Présentation de l'éditeur :
"Les frontières de notre pays sont mouvantes. Elles viennent du passé et ne cessent de se renouveler en guettant l'horizon, elles n'épousent pas une identité nationale réduite à des papiers officiels, une feuille d'impôts ou une carte d'électeur.
Pour les dessiner et peindre les visages qui en composent le coeur battant, nous aurons recours à l'Histoire, à la littérature, aux poètes, aux amis, aux vivants et aux morts, à des sentiments ordinaires et rares, à des souvenirs et à des espérances.
Nous emprunterons des chemins buissonniers et d'autres plus balisés, des raccourcis et des digressions, des tangentes et des lignes droites.
Bienvenue chez nous."
Mon avis :
J'ai lu ce livre quasiment d'une traite, en une seule journée, sans avoir envie d'aller "lire ailleurs", mais en prenant beaucoup de notes, tant ce livre est riche, foisonnant, et ouvre matière à réflexion. Je me demande d'ailleurs s'il trouvera sa place dans cette rentrée littéraire, tant les échos que j'ai eu à son sujet sont contrastés.
Le sujet ? le questionnement sur ce qui constitue l'identité française, de la seconde guerre mondiale à nos jours. Vaste sujet. Il parle tout d'abord de la Résistance, qui a pris des visages inattendus, et pour certains, méconnus. Je m'y attendais presque, mais il évoque ensuite la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie, et la position des gradés en face de la torture. Il évoque l'histoire de France, et la manière dont elle est vécue, de nos jours :
"L'histoire de France n'est pas un musée que l'on visite, dans une odeur d'encaustique et avec le sentiment obligé du devoir de mémoire, pas plus qu'elle n'est une galerie où les ombres funèbres de la culpabilité et de l'auto-flagellation se répondent dans une conversation morbide. Non, elle est vivante et ne se réduit pas aux bibelots commémoratifs dont nos politiques sont friands. Elle s'incarne dans des figures qui ont bien plus de réalité que la plupart des ombres que la société du spectacle nous glisse entre les mains et sous les yeux au cœur d'un commerce de représentations falsifiées".
Seulement, il est bien difficile, pour le grand public, de trouver "ses figures", là où justement on préfère l'immédiateté des faits, sans creuser au-delà. Il m'a aussi parfois agacé, notamment toute la partie consacrée au vin. Même si le narrateur dit : "Beaucoup boivent pour oublier, je bois pour me souvenir", la tradition vinicole française n'est pas vraiment un élément que j'ai envie de mettre en avant. Les français boivent, c'est naturel. Les français célèbrent le moindre événement en trinquant. Les françaises boivent également, pendant leurs grossesses – et peu importe la qualité du vin, le degré d'alcool rentre toujours en ligne de compte pour moi. Fin de ma parenthèse.
Il parle aussi, dans ce qui ressemble presque à un très long monologue, de ce silence qui nous envahit : "des murs de silence nous séparent désormais quand ce ne sont pas d'autres frontières encore plus infranchissables."
De chez nous est un livre à lire, à annoter, à discuter aussi.
Auteur : Christian Authier
Editeur : Stock
Nombre de pages : 196 pages.
Présentation de l'éditeur :
"Les frontières de notre pays sont mouvantes. Elles viennent du passé et ne cessent de se renouveler en guettant l'horizon, elles n'épousent pas une identité nationale réduite à des papiers officiels, une feuille d'impôts ou une carte d'électeur.
Pour les dessiner et peindre les visages qui en composent le coeur battant, nous aurons recours à l'Histoire, à la littérature, aux poètes, aux amis, aux vivants et aux morts, à des sentiments ordinaires et rares, à des souvenirs et à des espérances.
Nous emprunterons des chemins buissonniers et d'autres plus balisés, des raccourcis et des digressions, des tangentes et des lignes droites.
Bienvenue chez nous."
Mon avis :
J'ai lu ce livre quasiment d'une traite, en une seule journée, sans avoir envie d'aller "lire ailleurs", mais en prenant beaucoup de notes, tant ce livre est riche, foisonnant, et ouvre matière à réflexion. Je me demande d'ailleurs s'il trouvera sa place dans cette rentrée littéraire, tant les échos que j'ai eu à son sujet sont contrastés.
Le sujet ? le questionnement sur ce qui constitue l'identité française, de la seconde guerre mondiale à nos jours. Vaste sujet. Il parle tout d'abord de la Résistance, qui a pris des visages inattendus, et pour certains, méconnus. Je m'y attendais presque, mais il évoque ensuite la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie, et la position des gradés en face de la torture. Il évoque l'histoire de France, et la manière dont elle est vécue, de nos jours :
"L'histoire de France n'est pas un musée que l'on visite, dans une odeur d'encaustique et avec le sentiment obligé du devoir de mémoire, pas plus qu'elle n'est une galerie où les ombres funèbres de la culpabilité et de l'auto-flagellation se répondent dans une conversation morbide. Non, elle est vivante et ne se réduit pas aux bibelots commémoratifs dont nos politiques sont friands. Elle s'incarne dans des figures qui ont bien plus de réalité que la plupart des ombres que la société du spectacle nous glisse entre les mains et sous les yeux au cœur d'un commerce de représentations falsifiées".
Seulement, il est bien difficile, pour le grand public, de trouver "ses figures", là où justement on préfère l'immédiateté des faits, sans creuser au-delà. Il m'a aussi parfois agacé, notamment toute la partie consacrée au vin. Même si le narrateur dit : "Beaucoup boivent pour oublier, je bois pour me souvenir", la tradition vinicole française n'est pas vraiment un élément que j'ai envie de mettre en avant. Les français boivent, c'est naturel. Les français célèbrent le moindre événement en trinquant. Les françaises boivent également, pendant leurs grossesses – et peu importe la qualité du vin, le degré d'alcool rentre toujours en ligne de compte pour moi. Fin de ma parenthèse.
Il parle aussi, dans ce qui ressemble presque à un très long monologue, de ce silence qui nous envahit : "des murs de silence nous séparent désormais quand ce ne sont pas d'autres frontières encore plus infranchissables."
De chez nous est un livre à lire, à annoter, à discuter aussi.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13269
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Authier, Christian] De chez nous
Le sujet semble ouvrir le débat...En revanche tu n'as pas voté...
As-tu apprécié ce livre?
As-tu apprécié ce livre?
joëlle- Modérateur
-
Nombre de messages : 9709
Localisation : .
Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Authier, Christian] De chez nous
Oui, je l'ai apprécié, sinon je ne l'aurai pas lu aussi vite !
J'ai pris beaucoup de notes aussi.
J'ai pris beaucoup de notes aussi.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13269
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Espinosa, Albert] Tout ce que nous aurions pu être toi et moi si nous n'étions pas toi et moi
» [Sollogoub, Tania] Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous
» [Pernoud, Christian] Pour nous
» [Editions Taurnada] Pour nous de Christian Pernoud
» [Sojfer, Isabelle] Loin de chez moi
» [Sollogoub, Tania] Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous
» [Pernoud, Christian] Pour nous
» [Editions Taurnada] Pour nous de Christian Pernoud
» [Sojfer, Isabelle] Loin de chez moi
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum