[Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
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[Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
La femme de l'allemand
Ecrit par Marie Sizun.
Résumé : Elles sont deux. Fanny et Marion. L’une est la mère, l’autre la fille. Elles vivent ensemble dans ce Paris de l’après-guerre, plein de promesses et de blessures encore ouvertes.
Fanny est une mère célibataire, Marion une petite fille aimante. Tout pourrait être normal mais une ombre rôde, une dissonance s’installe qui fausse leur relation. La petite fille est alertée, par instinct : la voix de sa mère un ton trop haut, ses emportements inexplicables, ses silences terribles, où plus rien ne semble la rattacher au réel. L’enfant sent le monde vaciller. Elle ne comprend pas pourquoi sa mère n’est pas comme celles de ses amies d’école, différente, si fragile, si fantasque. Si oublieuse lorsque Marion lui pose des questions sur son père qu’elle ne connaît pas, cet Allemand dont on sait bien peu de choses.
Puis Marion comprend : Fanny est « maniaco-dépressive ». Les rôles s’inversent alors. Adolescente, Marion endosse cette raison qui doucement quitte sa mère. Elle la protège, la couvre en taisant ses excès. Elle peut tout endurer. Tout plutôt que ces séjours à l’hôpital, qui les séparent. Mais il faut davantage que l’amour fou d’une petite fille pour terrasser la folie.
Ma note : 4/5
Mon avis : C'est un très beau livre qui se lit rapidement. Il décrit les relations entre une mère et sa fille, l'évolution de cette relation marquée par le silence qui entoure le père décédé de l'enfant. Je dirais que ce livre n'est pas exceptionnel, je ne peux le qualifier de coup de coeur, il n'est pas des plus original et l'écriture n'est pas impressionnante. Néanmoins et c'est ce que je retiens aujourd'hui, il m'a énormément émue et j'ai aimé le lire. La narration est bien trouvée, le narrateur tutoie l'enfant, il la prend à parti en quelque sorte. C'est joliment écrit, c'est beau, de très belles expressions sont trouvées. Tout est réfléchi, on voit que l'auteur a travaillé son histoire et son style, rien n'est laissé au hasard. Au fil des années, la fillette grandit, se construit malgrès la maladie de sa mère et le secret qui entoure son père, elle devient une jeune fille courageuse, qui porte en elle une certaine "culpabilité", elle apprend en fur et à mesure, les vérités sur la maladie de sa mère, son père. La fin est très belle, très douloureuse aussi. Ca m'a émue. Je vous conseille ce petit livre.
Invité- Invité
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
je viens de le commencer, dans mon bain....j'adore lire dans mon bain. J'aime bien pour l'instant. Dans la première page il y a un passage qui me touche bcp..si j'ai le courage je vous le re copierai!
Invité- Invité
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
C'est un livre très rapide qui exprime les sentiments d'une jeune fille
Marion. Elle vit deux difficultés majeures: la folie de
sa mère et sa filiation allemande. Il est difficile en cette
période d'après-guerre d'être la fille d'un soldat ennemi. Elle a
surtout beaucoup de mal à supporter les extravagances de sa
mère. Tant qu'elle est enfant, elle aime sa mère tout simplement,
mais à l'adolescence naît la honte, l'amertume, la conscience du danger
et de la différence. C'est surtout cette évolution qui
m'a paru intéressante dans ce livre.
On comprend combien il est difficile de vivre aux côtés d'un parent
dépressif, voire fou, de supporter ses moments d'euphorie,
de tristesse, de repli puis les éclats de folie. Le lecteur imagine
aisément les ravages sur cette petite fille, qui semble, elle,
parfaitement équilibrée.
Je pense que le style laisse un trop le lecteur en observation et nous
prive d'une émotion pourtant à fleur de peau dans un tel
sujet. La folie prend l'ascendant sur l'histoire au détriment de la
cause (peut-être) qui est d'être une "femme (et une fille) de
l'allemand".
Marion. Elle vit deux difficultés majeures: la folie de
sa mère et sa filiation allemande. Il est difficile en cette
période d'après-guerre d'être la fille d'un soldat ennemi. Elle a
surtout beaucoup de mal à supporter les extravagances de sa
mère. Tant qu'elle est enfant, elle aime sa mère tout simplement,
mais à l'adolescence naît la honte, l'amertume, la conscience du danger
et de la différence. C'est surtout cette évolution qui
m'a paru intéressante dans ce livre.
On comprend combien il est difficile de vivre aux côtés d'un parent
dépressif, voire fou, de supporter ses moments d'euphorie,
de tristesse, de repli puis les éclats de folie. Le lecteur imagine
aisément les ravages sur cette petite fille, qui semble, elle,
parfaitement équilibrée.
Je pense que le style laisse un trop le lecteur en observation et nous
prive d'une émotion pourtant à fleur de peau dans un tel
sujet. La folie prend l'ascendant sur l'histoire au détriment de la
cause (peut-être) qui est d'être une "femme (et une fille) de
l'allemand".
Invité- Invité
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
Je n’ai lu que de bonnes critiques sur ce roman, un livre tendre, vite lu ; on parle beaucoup des femmes tondues à la fin de la guerre, ce roman parle de l’amour.
C’est à travers le regard d’une enfant que l’on lit l’histoire de cette femme d’Allemand qui n’a pas su résister au charme d’un bel officier. Elle s’imagine un père parfait mort à la guerre dans une ambiance familiale difficile. Car sa mère a une maladie dont on ne parle pas, dont on a honte, sa fille vit dans la peur d’une rechute, doit supporter le regards des autres ; au fil des années, elle voit sa mère qui sombre.
Le style est original avec des chapitres très courts, les explications viennent à fur et à mesure que Marion grandit, elle comprend mieux la maladie de sa mère. J’ai beaucoup aimé ce livre qui traite d’un sujet autrement.
C’est à travers le regard d’une enfant que l’on lit l’histoire de cette femme d’Allemand qui n’a pas su résister au charme d’un bel officier. Elle s’imagine un père parfait mort à la guerre dans une ambiance familiale difficile. Car sa mère a une maladie dont on ne parle pas, dont on a honte, sa fille vit dans la peur d’une rechute, doit supporter le regards des autres ; au fil des années, elle voit sa mère qui sombre.
Le style est original avec des chapitres très courts, les explications viennent à fur et à mesure que Marion grandit, elle comprend mieux la maladie de sa mère. J’ai beaucoup aimé ce livre qui traite d’un sujet autrement.
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
Mon ressenti
Une magnifique histoire autour des origines (le titre l’indique aisément) mais ce n’est pas cela qui soutient l’histoire, c’est la maladie mentale et la prise de conscience de l’enfant de devoir « dépasser » mentalement son parent et de le protéger…
Pour éviter de sombrer à son tour, Marion ne peut alors que se raccrocher à ce mythe qu’est son père… et plus sa mère sombre, plus le père est présent, jusqu’au moment de la rupture de leur relation (mère et fille).
Des chapitres courts qui distille régulièrement angoisses, bonheur, vie de tous les jours…. J’ai senti moi aussi la tension monter jusqu’à me dire mais comment faire ? Pris entre l’amour de son parent et de dire aux autres que son parent doit se faire soigner et donc disparaître à nouveau pendant un temps… Ambivalence, choix terrible à faire, responsabilité… et cette violence qui continue inlassablement à monter au fur et à mesure des crises… arrachement, trahison et culpabilité liés à un soulagement…
La relation se casse au moment de l’adolescence, où le jeu de miroir est important. Que voit la mère dans sa fille devenue femme à son tour ? Que réalise Marion quand elle comprend qu’elle aurait faire l’irréparable vis à vis de sa mère ? Se dédouaner d’un passé, vivre et aller de l’avant… demande à chacun d’entre nous de faire des choix et parfois de rompre avec certaines de nos chaînes …
L’auteur s’adresse à Marion en lui parlant « tu »… ou est-ce Marion qui se parle à elle même … et s’adresse à nous, le livre refermé, il continue d’exister
A découvrir absolument
Une magnifique histoire autour des origines (le titre l’indique aisément) mais ce n’est pas cela qui soutient l’histoire, c’est la maladie mentale et la prise de conscience de l’enfant de devoir « dépasser » mentalement son parent et de le protéger…
Pour éviter de sombrer à son tour, Marion ne peut alors que se raccrocher à ce mythe qu’est son père… et plus sa mère sombre, plus le père est présent, jusqu’au moment de la rupture de leur relation (mère et fille).
Des chapitres courts qui distille régulièrement angoisses, bonheur, vie de tous les jours…. J’ai senti moi aussi la tension monter jusqu’à me dire mais comment faire ? Pris entre l’amour de son parent et de dire aux autres que son parent doit se faire soigner et donc disparaître à nouveau pendant un temps… Ambivalence, choix terrible à faire, responsabilité… et cette violence qui continue inlassablement à monter au fur et à mesure des crises… arrachement, trahison et culpabilité liés à un soulagement…
La relation se casse au moment de l’adolescence, où le jeu de miroir est important. Que voit la mère dans sa fille devenue femme à son tour ? Que réalise Marion quand elle comprend qu’elle aurait faire l’irréparable vis à vis de sa mère ? Se dédouaner d’un passé, vivre et aller de l’avant… demande à chacun d’entre nous de faire des choix et parfois de rompre avec certaines de nos chaînes …
L’auteur s’adresse à Marion en lui parlant « tu »… ou est-ce Marion qui se parle à elle même … et s’adresse à nous, le livre refermé, il continue d’exister
A découvrir absolument
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8672
Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
Mon avis :
Quelle est cette voix qui s’élève et qui s’adresse à Marion, le personnage principal ? J’ai pensé que c’était Marion, adulte, qui s’adressait à l’enfant et à l’adolescente qu’elle avait été.
La vie de Marion, dès son plus jeune âge, est faite de secrets : ne pas révéler que son père est allemand, ne pas révéler que sa mère est maniaco-dépressive. Bien sûr, ce n’est pas ce mot que Marion emploie au début, elle va découvrir petit à petit la réalité de la maladie de sa mère. Il est significatif que le premier souvenir conscient de Marion est celui de la première crise dont elle a été témoin. Chaque fait nous est raconté de son point de vue d’enfant, sans fausse naïveté (jamais le lecteur n’a l’impression d’en avoir deviné plus qu’elle), sans enjolivement.
Il n’est pas facile de grandir et de se construire dans ces conditions. La maladie de Fanny impose son rythme au roman. Les périodes d’accalmie sont résumées, toujours vécues dans un mélange d’aveuglement et de défiance, dû en partie aux commentaires de la narratrice. Les crises sont soigneusement racontées : les signes précurseurs, le déroulement et les conséquences.
Marion a la chance d’avoir des grands-parents et une grand-tante qui prennent soin d’elle et qui lui assure une existence presque normale. Je peux comprendre aussi que Maud retrouve dans Marion la fille qui s’est éloignée d’elle, et pour Elisa, la petite-fille qu’elle n’aura jamais. De même, lorsque ses origines sont révélées, Marion rencontrera la compréhension autour d’elle - la guerre s’est éloignée, et tout le monde ne songe pas à reprocher aux enfants la faute des parents.
Marion aime sa mère, d’un amour inconditionnel, et fait tout pour la protéger. L’adolescence lui apporte cependant le désir de s’émanciper, de vivre les émois ordinaires d’une jeune fille de son âge. Fanny ne voit plus alors en sa fille un double, sa petite Funny, mais une rivale. Marion, qui reconstitue les méandres des raisonnements malades de sa mère, devra choisir entre protéger, encore et toujours sa mère, et se protéger, vivre, enfin, même si c‘est d‘une manière que son entourage ne comprend pas. La fin est particulièrement émouvante.
Un très beau roman et un vrai coup de cœur.
Quelle est cette voix qui s’élève et qui s’adresse à Marion, le personnage principal ? J’ai pensé que c’était Marion, adulte, qui s’adressait à l’enfant et à l’adolescente qu’elle avait été.
La vie de Marion, dès son plus jeune âge, est faite de secrets : ne pas révéler que son père est allemand, ne pas révéler que sa mère est maniaco-dépressive. Bien sûr, ce n’est pas ce mot que Marion emploie au début, elle va découvrir petit à petit la réalité de la maladie de sa mère. Il est significatif que le premier souvenir conscient de Marion est celui de la première crise dont elle a été témoin. Chaque fait nous est raconté de son point de vue d’enfant, sans fausse naïveté (jamais le lecteur n’a l’impression d’en avoir deviné plus qu’elle), sans enjolivement.
Il n’est pas facile de grandir et de se construire dans ces conditions. La maladie de Fanny impose son rythme au roman. Les périodes d’accalmie sont résumées, toujours vécues dans un mélange d’aveuglement et de défiance, dû en partie aux commentaires de la narratrice. Les crises sont soigneusement racontées : les signes précurseurs, le déroulement et les conséquences.
Marion a la chance d’avoir des grands-parents et une grand-tante qui prennent soin d’elle et qui lui assure une existence presque normale. Je peux comprendre aussi que Maud retrouve dans Marion la fille qui s’est éloignée d’elle, et pour Elisa, la petite-fille qu’elle n’aura jamais. De même, lorsque ses origines sont révélées, Marion rencontrera la compréhension autour d’elle - la guerre s’est éloignée, et tout le monde ne songe pas à reprocher aux enfants la faute des parents.
Marion aime sa mère, d’un amour inconditionnel, et fait tout pour la protéger. L’adolescence lui apporte cependant le désir de s’émanciper, de vivre les émois ordinaires d’une jeune fille de son âge. Fanny ne voit plus alors en sa fille un double, sa petite Funny, mais une rivale. Marion, qui reconstitue les méandres des raisonnements malades de sa mère, devra choisir entre protéger, encore et toujours sa mère, et se protéger, vivre, enfin, même si c‘est d‘une manière que son entourage ne comprend pas. La fin est particulièrement émouvante.
Un très beau roman et un vrai coup de cœur.
Sharon- Modérateur
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
tout à fait d'accord avec toi, un très beau livre et au aussi un coup de cœur pour moi
Pinky- Grand sage du forum
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Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
Pinky : c'est la lecture de ton avis qui m'a donné envie de le sortie de ma PAL plus tôt que prévu.
Sharon- Modérateur
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Nombre de messages : 13263
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Localisation : Normandie
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Sizun, Marie] La femme de l'Allemand
Ben moi j'ai un peu du mal à le sortir de ma Pal même après vos avis enthousisates mais bon, je me comprends (je suis peut-être la seule) : je savais quand je l'ai acheté que j'avais à la fois très envie de le lire et à la fois très peur de le faire... M'enfin bon, vous allez finir par me convaincre je crois!
Invité- Invité
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