[Hippone, Augustin (d')] Confessions
Page 1 sur 1
Votre avis sur "Confession" d'Augustin d'Hippone
[Hippone, Augustin (d')] Confessions
[ PRESENTATION DE L’ŒUVRE ]
Titre : Les Confessions.
Auteur : Augustin d'Hippone (Aurelius Augustinus).
Edition : GF Flammarion.
Nombre de pages : 351 (380 avec les notes).
"Toute la vie de saint Augustin se déroule sur cette des états le Bas-Empire, le premier en date des états totalitaires de type moderne, et c'est là, pour le lecteur d'aujourd'hui, la première valeur de son enseignement : il nous apprend, par son exemple, un art de vivre par temps de catastrophe." Henri Marou.
L’œuvre de saint Augustin se compose de 13 livres eux-mêmes subdivisés en plusieurs chapitres. S’essayer à produire le résumé d’une telle œuvre, si dense, si riche, me semble incongru, autant qu’absurde. Non, je vous propose plutôt le thème général de chaque chapitre, en vous faisant goûter certains passages, lesquels, de par leur profondeur et leur obscurité, sont –à mon humble avis– des plus belles pages de la théologie.
o LIBER I – Enfance.
o LIBER II – Seizième année.
« Je ne fus plus que pourriture à vos yeux, pendant que je me complaisais moi-même et voulais plaire aux yeux des hommes. »
« Ô laideur de l’âme qui abandonnait votre soutien pour sa ruine, et ne convoitait dans l’infamie que l’infamie elle-même. »
o LIBER III – Egarements du cœur et de l’esprit.
o LIBER IV – Génie et cœur d’Augustin.
« Jouet de mes passions diverses, je fus séduit et séducteur, trompé et trompeur : en public par l’enseignement des sciences qu’on dit « libérales », en secret, sous le faux nom de religion, ici proie de l’orgueil, là de la superstition et partout de la vanité. »
o LIBER V – 29e année.
« Je croyais encore que ce n’était pas nous qui péchons, mais je ne sais quelle nature étrangère qui pèche en nous ; et mon orgueil se complaisait à l’idée de n’avoir part au péché » (il confesse ici l’erreur de sa conversion au manichéisme).
o LIBER VI – 30e année.
o LIBER VII – 31e année.
« La vie est misérable, l’heure de la mort est incertaine : que brusquement elle survienne, en quel état sortirai-je de ce monde ? »
o LIBER VIII – La conversion.
« Et vous, Seigneur […] vous me rameniez à moi-même ; je m’étais détourné de moi, pour ne pas me voir en face ; vous m’arrachiez à cette attitude ; vous me placiez devant mon propre visage afin que je visse combien j’étais laid, contrefait, misérable, avec mes tâches et mes ulcères. »
o LIBER IX – La mort de sa mère.
o LIBER X – La quête de Dieu.
« Je vous en supplie, mon Dieu, découvrez-moi à moi-même, afin que je puisse confesser à mes frères qui voudront bien prier pour moi les blessures que j’y aurais trouvées. »
« Souvent, par un comble de vanité, on se glorifie du mépris même de la vaine gloire : mais en vérité ce n’est plus du mépris de la gloire qu’on se glorifie, car on ne la méprise pas, quand on se glorifie de la mépriser. »
o LIBER XI – La création et le temps.
« Peut-être ignoré-je l’art d’exprimer ce que je sais. Hélas ! j’ignore même ce que j’ignore ! »
o LIBER XII – Le ciel et la Terre.
« J’ai erré comme une brebis perdue », mais j’espère être rapporté vers toi sur les épaules de mon pasteur, ton architecte » (il s’adresse à la Sagesse, créée avant toute chose).
« Votre vérité n’est ni mon bien, ni celui de tel ou de tel : elle est le bien de nous tous ; et vous nous appelez publiquement à la partager, avec cet avertissement terrible de ne la point posséder comme une chose privée, de peur que nous en soyons privés nous-même. »
« Ainsi le récit du ministre de votre parole (Moïse), qui devait servir à tant d’interprètes, fait jaillir en son style sobre et simple un torrent de limpide vérité où chacun puise, à son gré, la part de vrai qu’il peut, pour la faire ruisseler en longues sinuosités verbales » (Moïse a écrit les cinq premiers livres de la Bible qui constituent le Pentateuque).
o LIBER XIII – Sens mystique de la Création.
Les livres I-IX retracent le parcours de l’auteur, sa vie, de sa naissance à la mort de sa mère ; les livres X-XIII sont une élégie de Dieu, une méditation, une réflexion autour de la Genèse.
[ LECTURE ET AVIS PERSONNEL ]
On sait combien la thèse augustinienne, notamment en ce qui concerne la question de la grâce, eut d’actualité au XVIIe siècle, et combien elle divisa les assemblées chrétiennes (une pensée inéluctable aux clivages jésuites (molinisme)-jansénistes). Là était pour moi tout l’intérêt premier de lire ce livre : mieux comprendre la pensée d’Augustin, pour mieux appréhender toute la richesse du XVIIe siècle, dont on mesure l’influence tant sur la littérature que sur l’articulation Eglise-Etat (Eglise gallicane), ou même sur l’organisation sociale (satires). Toutefois, entre ma recherche et mes trouvailles, le fossé est large. La question de la grâce (efficace) reste subalterne dans l’écriture des Confessions, qui se présentent avant tout comme écriture de vie, vie d’un homme qui se tourne vers la Transcendance, qui livre ses péchés, ses erreurs, se repent activement et adopte non la posture du moraliste, mais bien celle du croyant qui, écrasé sous le poids de ses fautes, s’en libère en se pliant devant Dieu.
La première partie (d’après le découpage susmentionné) est fort intéressante du point de vue du pessimisme qui s’en dégage. Certes, il transpire à travers toute l’œuvre, mais il est d’autant plus patent dans le retracement chronologique de sa vie. Je ne crois pas utile de dépeindre longuement sur ce point, le pessimisme augustinien est suffisamment réputé. Cela a néanmoins le mérite d’être mis en lumière : ce regard quelque peu fataliste est très rare chez nos théologiens ; d’où la tendance janséniste. Certes, il s’agit d’un récit autobiographique –la postériorité rousseauiste ne le dément d’ailleurs pas–, mais il serait dommage de l’y réduire, ce serait au demeurant se priver de l’essence même du livre. Saint Augustin ne s’adresse pas aux hommes, il lance à Dieu ses supplications : ce n’est d’ailleurs pas un récit, j’ose considérer l’œuvre comme une prière. La question qui vient immédiatement, c’est : pourquoi se confesse-t-il aussi aux hommes ? Inutile que j’argumente longuement, et vainement, sachant que le théologien a lui-même traité ce problème (III, 3-4) dans ce que l’on pourrait qualifier de pacte autobiographique, quoiqu’on lise souvent qu’il n’y en a pas. Question de point de vue.
La sincérité est d’une pureté saisissante : malgré sa ferme réputation, il n’hésite à se blâmer, et à exposer sans indulgence ni complaisance ses maux, ses « erreurs de parcours » ; je songe notamment à l’épisode du vol de pommes (« Eh bien moi, j'ai voulu voler, et j'ai volé sans que la misère m'y poussât, rien que par insuffisance et mépris du sentiment de justice, par excès d'iniquité. »), dont on peut dresser une analogie drôlement étroite avec le vol du ruban de Rousseau… J’ai beaucoup apprécié cette peinture intransigeante. Bien évidemment, la sincérité n’est pas absolue, le prisme du temps a certes transfiguré son regard relativement à son enfance, mais qu’à cela ne tienne, c’est remarquable. Il porte tout sur son dos, ne s’en plains pas, et glorifie le Seigneur de lui avoir montré la douceur de Sa lumière, l’implorant de lui montrer la Voie à suivre pour se baigner dans la Vérité.
Je n’entends pas vous étouffer sous des explications sur la deuxième partie, qui consiste en une lecture théologique de la Genèse, sur laquelle il s’arrête pour y engager une investigation profonde (« Dans le principe Dieu créa le ciel et la terre. La terre était invisible, chaotique, et les ténèbres s'étendaient sur l'abîme. »), et ainsi écarter toute interprétation trop hâtive. Sa lecture de la création du Monde est fort intéressante, au point que je ne saurais prétendre avoir préféré telle partie à telle autre, et pleine d’une foi rassérénante qui ne le quitte pas, qui perdure, condensée, au fil des pages. Cette interprétation, qu’il s’évertue à ne pas rendre despotique, est assez imposante, parfois absconse mais passionnante car donne les principales clés de compréhension de la religion chrétienne. C’est une lecture que je ne peux que recommander, que vous soyez croyant ou non, car même sur le plan littéraire, réflexif, c’est un bijou qu’il ne faut pas passer outre.
La première partie (d’après le découpage susmentionné) est fort intéressante du point de vue du pessimisme qui s’en dégage. Certes, il transpire à travers toute l’œuvre, mais il est d’autant plus patent dans le retracement chronologique de sa vie. Je ne crois pas utile de dépeindre longuement sur ce point, le pessimisme augustinien est suffisamment réputé. Cela a néanmoins le mérite d’être mis en lumière : ce regard quelque peu fataliste est très rare chez nos théologiens ; d’où la tendance janséniste. Certes, il s’agit d’un récit autobiographique –la postériorité rousseauiste ne le dément d’ailleurs pas–, mais il serait dommage de l’y réduire, ce serait au demeurant se priver de l’essence même du livre. Saint Augustin ne s’adresse pas aux hommes, il lance à Dieu ses supplications : ce n’est d’ailleurs pas un récit, j’ose considérer l’œuvre comme une prière. La question qui vient immédiatement, c’est : pourquoi se confesse-t-il aussi aux hommes ? Inutile que j’argumente longuement, et vainement, sachant que le théologien a lui-même traité ce problème (III, 3-4) dans ce que l’on pourrait qualifier de pacte autobiographique, quoiqu’on lise souvent qu’il n’y en a pas. Question de point de vue.
La sincérité est d’une pureté saisissante : malgré sa ferme réputation, il n’hésite à se blâmer, et à exposer sans indulgence ni complaisance ses maux, ses « erreurs de parcours » ; je songe notamment à l’épisode du vol de pommes (« Eh bien moi, j'ai voulu voler, et j'ai volé sans que la misère m'y poussât, rien que par insuffisance et mépris du sentiment de justice, par excès d'iniquité. »), dont on peut dresser une analogie drôlement étroite avec le vol du ruban de Rousseau… J’ai beaucoup apprécié cette peinture intransigeante. Bien évidemment, la sincérité n’est pas absolue, le prisme du temps a certes transfiguré son regard relativement à son enfance, mais qu’à cela ne tienne, c’est remarquable. Il porte tout sur son dos, ne s’en plains pas, et glorifie le Seigneur de lui avoir montré la douceur de Sa lumière, l’implorant de lui montrer la Voie à suivre pour se baigner dans la Vérité.
Je n’entends pas vous étouffer sous des explications sur la deuxième partie, qui consiste en une lecture théologique de la Genèse, sur laquelle il s’arrête pour y engager une investigation profonde (« Dans le principe Dieu créa le ciel et la terre. La terre était invisible, chaotique, et les ténèbres s'étendaient sur l'abîme. »), et ainsi écarter toute interprétation trop hâtive. Sa lecture de la création du Monde est fort intéressante, au point que je ne saurais prétendre avoir préféré telle partie à telle autre, et pleine d’une foi rassérénante qui ne le quitte pas, qui perdure, condensée, au fil des pages. Cette interprétation, qu’il s’évertue à ne pas rendre despotique, est assez imposante, parfois absconse mais passionnante car donne les principales clés de compréhension de la religion chrétienne. C’est une lecture que je ne peux que recommander, que vous soyez croyant ou non, car même sur le plan littéraire, réflexif, c’est un bijou qu’il ne faut pas passer outre.
Bonne lecture.
Invité- Invité
Re: [Hippone, Augustin (d')] Confessions
j'ai lu le livre X dans le cadre de mes études, mais j'ai vraiment detesté.
Invité- Invité
Re: [Hippone, Augustin (d')] Confessions
Bibliothèque de La Pléiade
Gallimard
1568 pages
ISBN : 9782070114122
Ce volume contient
Dialogues philosophiques : Contre les académiciens - La Vie heureuse - L'Ordre - Les Soliloques - L'Immortalité de l'âme - La Dimension de l'âme - Le Maître - Le Libre Arbitre - La Musique - Le Mensonge.
Les Confessions.
Ce tome des Œuvres de saint Augustin offre des traductions nouvelles de ses premiers écrits. En outre, il permet de lire la totalité des Dialogues philosophiques, dont beaucoup étaient jusqu'alors difficiles d'accès, voire introuvables.
Les Dialogues sont des textes fondateurs de la philosophie chrétienne, où foi et raison dialoguent ; où la première, loin de reléguer la seconde à l'arrière-plan ou, pire encore, de la discréditer, lui confère des lettres de noblesse. L'esprit peut gravir les degrés de la vérité grâce à la lumière que lui confère le Maître intérieur.
Quant aux Confessions, œuvre majeure, elles inaugurent un genre que déclineront les siècles. Il s'agit du récit d'un voyage, celui de l'homme vers sa fin, qui est aussi son origine ; de l'image vers son modèle, en qui, au déni des miroirs, elle trouve consistance, plénitude et repos : Celui qui est «le Chemin, la Vérité et la Vie» (Jean, XIV, 6). Le vent de la grâce gonfle les voiles du navire, balaie les mirages qui retiendraient dans les ports et réduiraient à l'exil - ou voueraient à l'errance - la quête de la patrie. D'autres entreprendront cette traversée à la recherche d'eux-mêmes, habités par une certitude : la vérité rend libre - et cela quel que soit le nom qu'elle consent à revêtir, jusqu'à n'en plus avoir.
(Réf.: http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-de-la-Pleiade/Les-Confessions-Dialogues-philosophiques)
Mon appréciation
Gallimard
1568 pages
ISBN : 9782070114122
Ce volume contient
Dialogues philosophiques : Contre les académiciens - La Vie heureuse - L'Ordre - Les Soliloques - L'Immortalité de l'âme - La Dimension de l'âme - Le Maître - Le Libre Arbitre - La Musique - Le Mensonge.
Les Confessions.
Ce tome des Œuvres de saint Augustin offre des traductions nouvelles de ses premiers écrits. En outre, il permet de lire la totalité des Dialogues philosophiques, dont beaucoup étaient jusqu'alors difficiles d'accès, voire introuvables.
Les Dialogues sont des textes fondateurs de la philosophie chrétienne, où foi et raison dialoguent ; où la première, loin de reléguer la seconde à l'arrière-plan ou, pire encore, de la discréditer, lui confère des lettres de noblesse. L'esprit peut gravir les degrés de la vérité grâce à la lumière que lui confère le Maître intérieur.
Quant aux Confessions, œuvre majeure, elles inaugurent un genre que déclineront les siècles. Il s'agit du récit d'un voyage, celui de l'homme vers sa fin, qui est aussi son origine ; de l'image vers son modèle, en qui, au déni des miroirs, elle trouve consistance, plénitude et repos : Celui qui est «le Chemin, la Vérité et la Vie» (Jean, XIV, 6). Le vent de la grâce gonfle les voiles du navire, balaie les mirages qui retiendraient dans les ports et réduiraient à l'exil - ou voueraient à l'errance - la quête de la patrie. D'autres entreprendront cette traversée à la recherche d'eux-mêmes, habités par une certitude : la vérité rend libre - et cela quel que soit le nom qu'elle consent à revêtir, jusqu'à n'en plus avoir.
(Réf.: http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-de-la-Pleiade/Les-Confessions-Dialogues-philosophiques)
Mon appréciation
Très instructif. L'histoire et les raisonnements d'un père de l'Eglise catholique, laquelle église est la cause première de ce que nous étions et nous sommes encore.
Première surprise: Saint Augustin était un Africain d'origine berbère.
Deuxième surprise: l'intelligence existait encore en ces âges qui nous paraissent de grande noirceur.
La rhétorique de Saint Augustin surpasse de beaucoup mes capacités plutôt limitées. Il jongle avec des données physiques et spirituelles pour en arriver à des résolutions qui semblent alambiquées mais qui, pour lui, prouvent la vérité hors de tout doude. Pour lui, c'est la compréhension de l'incompréhensible alors que chez moi ça demeure souvent l'incompréhension totale. Saint Augustin est un de ceux qui affirment que la femme doit soumission à l'homme.
Il y a également une couple de pages dans l'un des "Dialogues philosophiques" qui pourraient correspondre à ce que devrait être, je crois, un vrai prêtre. Laissez-moi vous dire que ces derniers sont très rares (s'ils existent).
Ce fut très long mais éclairant.
Ma cote: 6/10.
Cette édition de La Pléiade est magnifique et je n'ai constaté aucune erreur de français, ce qui est devenu très rare.
Première surprise: Saint Augustin était un Africain d'origine berbère.
Deuxième surprise: l'intelligence existait encore en ces âges qui nous paraissent de grande noirceur.
La rhétorique de Saint Augustin surpasse de beaucoup mes capacités plutôt limitées. Il jongle avec des données physiques et spirituelles pour en arriver à des résolutions qui semblent alambiquées mais qui, pour lui, prouvent la vérité hors de tout doude. Pour lui, c'est la compréhension de l'incompréhensible alors que chez moi ça demeure souvent l'incompréhension totale. Saint Augustin est un de ceux qui affirment que la femme doit soumission à l'homme.
Il y a également une couple de pages dans l'un des "Dialogues philosophiques" qui pourraient correspondre à ce que devrait être, je crois, un vrai prêtre. Laissez-moi vous dire que ces derniers sont très rares (s'ils existent).
Ce fut très long mais éclairant.
Ma cote: 6/10.
Cette édition de La Pléiade est magnifique et je n'ai constaté aucune erreur de français, ce qui est devenu très rare.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3269
Age : 72
Localisation : Québec
Emploi/loisirs : Retraité
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 07/01/2012
Sujets similaires
» [Carre, Augustin] Les lettres du mensonge
» [Gaskell, Elizabeth] Les confessions de Mr Harrison
» Whaligoë - Tome 1 [Augustin, Virginie & Yann]
» [Noiville, Florence] Confessions d'une cleptomane
» [Cusset, Catherine] Confessions d'une radine
» [Gaskell, Elizabeth] Les confessions de Mr Harrison
» Whaligoë - Tome 1 [Augustin, Virginie & Yann]
» [Noiville, Florence] Confessions d'une cleptomane
» [Cusset, Catherine] Confessions d'une radine
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum