[Carrère, Emmanuel] L'adversaire
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Votre avis sur "L'adversaire" de Emmanuel Carrère
[Carrère, Emmanuel] L'adversaire
L'adversaire
Auteur : Emmanuel Carrêre
Edition : Folio
Nombre de pages : 220
Quatriéme de couverture :
En 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants et ses parents avant de tenter en vain de se suicider.
Emmanuel Carrère retrace cette histoire incroyable. Les dix-huit années qui précèdent la tragédie, JC Romand aura réussi à faire croire à son entourage qu'il était médecin, travaillait pour le compte de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à Genève, qu'il avait pour ami Bernard Kouchner. Et comme pour accréditer son histoire, l'homme ira jusqu'à s'inventer un cancer, soigné par le professeur Schwartzenberg. Derrière toute cette invention : rien. JC Romand n'est rien socialement. Ses journées, il les passe à marcher dans les forêts du Jura, à lire dans sa voiture parqué sur des aires d'autoroute. Ses revenus, il les prélève à son entourage, prétextant d'avantageux placements en Suisse.
Mon appréciation :
Ce roman sur fonds de faits réels m'a fait halluciner, j'ai trouvé cette histoire incroyable. Je me suis posée beaucoup de questions : Comment peut-on passer à côté de la vie d'un de nos proches ? Comment ne pas connaître son mari, son meilleur ami ? Comment étudier avec une personne pendant des années pour se réveiller 20 ans plus tard en se disant que cet homme est un assassin et un menteur et qu'on ne le connait pas. C'est l'histoire de Jean-Claude Roman, inconnu même de sa propre famille
Emmanuel Carrêre nous raconte de façon neutre la vie de Jean-Claude Roman, tellement neutre qu'on en vient presque à en avoir pitié. Il expose les faits et ne juge jamais. J'ai même trouvé qu'il avait brossé un portrait plutôt naïf du personnage et que si Jc Roman a berné et tué sa famille, finalement il ne l'a pas fait exprès.
Je dois dire quand même qui il y a une chose qui m'a fait "rire" : Lorque JC Roman tue sa mère le dentier de cette dernière tombe ... mais il a quand même le reflexe de lui remettre dans la bouche.
En conclusion : faut-il faire confiance à tout le monde ? cette histoire a quand même une dizaine d'années et je ne pense pas qu'au jour d'aujourd'hui l'on puisse berner le monde entier. Chose étrange cette homme n'a jamais été malade !!!! je ne comprends pas que l'administration n'ait jamais eu des doutes et qu'il soit passé à travers toutes les mailles du filet ; d'ailleurs il en était le premier étonné.
Ma note : 8/10 Un livre à lire
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] L'adversaire
Il est sur ma LAL depuis un moment...
Thot- Admin
-
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout, mais j'aime moins la science-fiction.
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: [Carrère, Emmanuel] L'adversaire
un très bon Carrère: D'autres vies que la mienne
Les livres de sa mères sont excellents: spécialisés sur la Russie; soit des biographies de tsars ou grandes figures, ou des essais politiques toujours très fouillés, et qui ont été prémonitoires.
Les livres de sa mères sont excellents: spécialisés sur la Russie; soit des biographies de tsars ou grandes figures, ou des essais politiques toujours très fouillés, et qui ont été prémonitoires.
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] L'adversaire
"Je n'ai jamais été aussi libre, jamais la vie n'a été aussi belle. Je suis un assassin, j'ai l'image la plus basse qui puisse exister dans la société , mais c'est plus facile à supporter que les vingt ans de mensonge d'avant."
Ce livre , plus qu'un roman, est un documentaire sur un fait divers réel dont voici la présentation telle que donnée par Wikipédia:
//Jean-Claude Romand, enfant unique né le 11 février 1954 à Lons-le-Saunier, est connu pour avoir, en 1993, assassiné sa femme, ses enfants, ses parents, son chien et pour avoir caché pendant dix-huit ans sa vie réelle à ses proches. Il a été condamné en 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. Il purge sa peine au centre pénitentiaire de Châteauroux (Indre, France).
Le 9 janvier 1993, à son domicile de Prévessin-Moëns, route de Bellevue, il tue sa femme Florence (née Crolet) à l'aide d'un rouleau à pâtisserie, sa fille Caroline, âgée de 7 ans, et son fils Antoine, 5 ans, à l'aide d'une carabine .22 Long Rifle. Après cette tuerie, il range la maison, sort en ville, puis passe la soirée à regarder la télévision. Parti déjeuner chez ses parents (Aimé et Anne-Marie Romand) dans leur maison de Clairvaux-les-Lacs, il les tue selon le même mode opératoire. Il passe la soirée avec son ancienne maîtresse, Corinne Hourtin, tente de la tuer à son tour mais n'y parvient pas. Enfin, il rentre chez lui, et met le feu à sa maison à 4 heures du matin dans la nuit du dimanche au lundi, après avoir avalé des barbituriques périmés de 10 ans. Mais le feu éclate à l'heure où passent les éboueurs, ce qui permet aux pompiers de le sauver. Les pompiers retrouveront les corps des enfants et de la mère à l'étage dans leurs chambres respectives, imbibés d'essence.
L'enquête montrera rapidement que Jean-Claude Romand n'est pas l'homme que décrivent ses proches. Sans travail, il avait berné sa famille et ses amis durant des années en se disant médecin et chercheur à l'OMS (Organisation mondiale de la santé) à Genève. En fait, il n'avait jamais dépassé le stade de la deuxième année d'études de médecine, et vivait des sommes d'argent qu'il avait escroquées au fil des ans dans son cercle de relations (parents, beaux-parents, maîtresse) sous prétexte de placements en Suisse — il avait été jusqu'à vendre à prix d'or de faux médicaments contre le cancer. Il semble qu'au moment des faits, sa famille était sur le point de découvrir la vérité à son sujet ; de plus, ses ressources s'étaient progressivement épuisées. Acculé, pris à son propre piège, il n'avait trouvé que la solution de l'assassinat.
Jean-Claude Romand fut par ailleurs le seul témoin de la mort de son beau-père, Pierre Crolet, qui fit le 23 octobre 1988 une chute mortelle dans l'escalier de sa maison, quelques jours après avoir demandé le remboursement d'une partie de son placement. Mais Romand ne sera jamais poursuivi, la justice s'en tenant à la thèse de l'accident.//
Emmanuel Carrère nous offre ici un livre extrêmement fort et troublant.
Dès 1993, il avait décidé d'écrire sur cette affaire et envoya une lettre à Jean Claude Romand, restée sans réponse jusquà ce que ce dernier lui donne son aval en 1995 .Il correspondirent et Emmanuel Carrère assista au procès qui se déroula au printemps 1996 à la Cour d'Assises de l'Ain .
Il revient dans ce livre sur la vie de Jean Claude Romand, de son enfance au drame, puis au procès et sa "renaissance " en prison. Tout en restant neutre, et sans juger, il tente d'apporter des éléments de réponse au mystère de cet homme qui , en apparence, avait tout pour être heureux et qui du jour au lendemain, tua femme, enfants , parents et chien .
J'ai aimé le style d'Emmanuel Carrère, classique, posé. Il nous fait rentrer dans l'intimité de cet homme, nous rend complice de ses mensonges., Il m'a même parfois paru sympathique.
C'est à la fois passionnant et terrifiant de voir comment un simple mensonge, '(le fait de dire qu'il avait réussi ses examens de 2ème année de médecine alors qu'il ne s'y était pas présenté ) peut gâcher une vie et être un des premiers rouages d'un engrenage qui , une vingtaine d'années plus tard, amènera cet homme à n'envisager comme seule issue que celle de tuer femmes-enfant-parents-chien. Ce qui est fou et terrible , c'est que personne dans son entourage n'avait eu de doutes pendant toutes ces années , ou si doutes il y a eu , JC Romand les a effacés à coup de leurre supplémentaire ...
Un livre que j'ai trouvé donc captivant, et que je recommande vivement
Note 18/20
Ce livre , plus qu'un roman, est un documentaire sur un fait divers réel dont voici la présentation telle que donnée par Wikipédia:
//Jean-Claude Romand, enfant unique né le 11 février 1954 à Lons-le-Saunier, est connu pour avoir, en 1993, assassiné sa femme, ses enfants, ses parents, son chien et pour avoir caché pendant dix-huit ans sa vie réelle à ses proches. Il a été condamné en 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. Il purge sa peine au centre pénitentiaire de Châteauroux (Indre, France).
Le 9 janvier 1993, à son domicile de Prévessin-Moëns, route de Bellevue, il tue sa femme Florence (née Crolet) à l'aide d'un rouleau à pâtisserie, sa fille Caroline, âgée de 7 ans, et son fils Antoine, 5 ans, à l'aide d'une carabine .22 Long Rifle. Après cette tuerie, il range la maison, sort en ville, puis passe la soirée à regarder la télévision. Parti déjeuner chez ses parents (Aimé et Anne-Marie Romand) dans leur maison de Clairvaux-les-Lacs, il les tue selon le même mode opératoire. Il passe la soirée avec son ancienne maîtresse, Corinne Hourtin, tente de la tuer à son tour mais n'y parvient pas. Enfin, il rentre chez lui, et met le feu à sa maison à 4 heures du matin dans la nuit du dimanche au lundi, après avoir avalé des barbituriques périmés de 10 ans. Mais le feu éclate à l'heure où passent les éboueurs, ce qui permet aux pompiers de le sauver. Les pompiers retrouveront les corps des enfants et de la mère à l'étage dans leurs chambres respectives, imbibés d'essence.
L'enquête montrera rapidement que Jean-Claude Romand n'est pas l'homme que décrivent ses proches. Sans travail, il avait berné sa famille et ses amis durant des années en se disant médecin et chercheur à l'OMS (Organisation mondiale de la santé) à Genève. En fait, il n'avait jamais dépassé le stade de la deuxième année d'études de médecine, et vivait des sommes d'argent qu'il avait escroquées au fil des ans dans son cercle de relations (parents, beaux-parents, maîtresse) sous prétexte de placements en Suisse — il avait été jusqu'à vendre à prix d'or de faux médicaments contre le cancer. Il semble qu'au moment des faits, sa famille était sur le point de découvrir la vérité à son sujet ; de plus, ses ressources s'étaient progressivement épuisées. Acculé, pris à son propre piège, il n'avait trouvé que la solution de l'assassinat.
Jean-Claude Romand fut par ailleurs le seul témoin de la mort de son beau-père, Pierre Crolet, qui fit le 23 octobre 1988 une chute mortelle dans l'escalier de sa maison, quelques jours après avoir demandé le remboursement d'une partie de son placement. Mais Romand ne sera jamais poursuivi, la justice s'en tenant à la thèse de l'accident.//
Emmanuel Carrère nous offre ici un livre extrêmement fort et troublant.
Dès 1993, il avait décidé d'écrire sur cette affaire et envoya une lettre à Jean Claude Romand, restée sans réponse jusquà ce que ce dernier lui donne son aval en 1995 .Il correspondirent et Emmanuel Carrère assista au procès qui se déroula au printemps 1996 à la Cour d'Assises de l'Ain .
Il revient dans ce livre sur la vie de Jean Claude Romand, de son enfance au drame, puis au procès et sa "renaissance " en prison. Tout en restant neutre, et sans juger, il tente d'apporter des éléments de réponse au mystère de cet homme qui , en apparence, avait tout pour être heureux et qui du jour au lendemain, tua femme, enfants , parents et chien .
J'ai aimé le style d'Emmanuel Carrère, classique, posé. Il nous fait rentrer dans l'intimité de cet homme, nous rend complice de ses mensonges., Il m'a même parfois paru sympathique.
C'est à la fois passionnant et terrifiant de voir comment un simple mensonge, '(le fait de dire qu'il avait réussi ses examens de 2ème année de médecine alors qu'il ne s'y était pas présenté ) peut gâcher une vie et être un des premiers rouages d'un engrenage qui , une vingtaine d'années plus tard, amènera cet homme à n'envisager comme seule issue que celle de tuer femmes-enfant-parents-chien. Ce qui est fou et terrible , c'est que personne dans son entourage n'avait eu de doutes pendant toutes ces années , ou si doutes il y a eu , JC Romand les a effacés à coup de leurre supplémentaire ...
Un livre que j'ai trouvé donc captivant, et que je recommande vivement
Note 18/20
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] L'adversaire
C 'est une lecture qui m'a procuré un
Réel malaise ... J'ai eu vraiment eu du mal à aller jusqu au bout sachant il s'agissait de faits réels. Une adaptation cinématographique a été réalisée avec Auteuil très convaicant dans le rôle de Rommand même malaise pour moi !!!
Réel malaise ... J'ai eu vraiment eu du mal à aller jusqu au bout sachant il s'agissait de faits réels. Une adaptation cinématographique a été réalisée avec Auteuil très convaicant dans le rôle de Rommand même malaise pour moi !!!
Sara2a- Grand sage du forum
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Localisation : Porto-Vecchio
Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
Date d'inscription : 24/01/2010
Re: [Carrère, Emmanuel] L'adversaire
Roman qui m'a plu pour ma part! Et très dérangeant puisqu'il s'agit d'une histoire réelle et donc qui ne sort pas de l'imagination de l'auteur!
A lire!
Louve
A lire!
Louve
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] L'adversaire
Epoustouflant! J'ai dévoré ce livre en étant à la fois admirative et outrée. Jean claude Romand est un personnage fascinant,
- Spoiler:
- trompant son entourage bien naïf et peu regardant, accompagné d'une chance inouie. Mais à fur à mesure qu'il s'enfonce dans son mensonge, il doit faire preuve de plus de ruse tournant à l'escroquerie et au meurtre. Il doit calculer en permanence pour sa survie et celle de sa famille, vivant un stress dont j'ai du mal à evaluer le degré. Et une fois son chateau de carte près à s'effondrait, il ne pouvait que craquer; quoique, je me demande si ces derniers actes n'étaient pas eux aussi calculés?
Re: [Carrère, Emmanuel] L'adversaire
Malgré avoir vu les deux films sur le sujet, "L'adversaire" et "L'emploi du temps", j'ai été profondément choquée et bouleversée par ce récit. Malgré tout les pages défilaient une à une sans que je m'en rende compte.
JC Carrère essaie de comprendre, sans grand succès finalement, ce qui a pu mener cet homme à s'embourber chaque jour davantage dans le mensonge. Comment supporter une telle fuite en avant? L'échappatoire a en tout cas été terrible.
C'est ma première lecture de cet auteur, et j'ai admiré la beauté et la sobriété de l'écriture.
JC Carrère essaie de comprendre, sans grand succès finalement, ce qui a pu mener cet homme à s'embourber chaque jour davantage dans le mensonge. Comment supporter une telle fuite en avant? L'échappatoire a en tout cas été terrible.
C'est ma première lecture de cet auteur, et j'ai admiré la beauté et la sobriété de l'écriture.
Invité- Invité
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