[Carrère, Emmanuel] La classe de neige
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Votre avis sur "La classe de neige" d'Emmanuel Carrère
[Carrère, Emmanuel] La classe de neige
Titre : La classe de neige
Editions : P.O.L.
Pages : 171
Genre : Récit
Quatrième de couverture :
Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.
Mon avis :
Un récit court, prenant, surprenant aussi et terriblement touchant. On s'attache à ce jeune Nicolas parti en classe de neige. Le début commence mal : les parents de Nicolas refuse de le laisser partir en autocar à la suite d'un accident qu'ils ont vu la veille dans le journal télévisé et dans lequel des enfants sont décédés. Comment ne pas penser que cela ne puisse pas se produire alors que leur fils serait dans le car ? C'est donc son père qui amène Nicolas rejoindre ses camarades. Oui mais voilà. D'abord, Nicolas va se sentir (encore !) mis de côté. Difficile de s'intégrer une fois que le groupe est déjà fait. Ensuite, son père oublie de lui donner sa valise dans le coffre et malgré des appels auprès de sa mère, personne ne l'a lui amènera. Autant d'angoisses pour ce garçon qui par ailleurs manque cruellement de confiance en lui-même. Du coup, tout tourne au tragique dès qu'il s'imagine les choses. Son père n'est pas venu : peut-être a-t-il eu un accident ?... A l'âge de Nicolas (on suppose qu'il a 7-8 ans environ), on sait que les enfants se créent leurs propres histoires : aussi bien relevant du conte de fée que du pire film d'horreur. Nicolas, lui, ne peut s'empêcher d'imaginer le pire. Cette classe de neige qui devait être pour lui un moment de détente, ne devient en réalité qu'un terrible film d'angoisse.
Nous n'avons alors qu'une seule envie : le serrer contre nous, le protéger, lui donner cette confiance qui lui manque et surtout lui dire "tu n'y es pour rien Nicolas". La fin m'a beaucoup touchée et pose la question de savoir comment ces enfants peuvent s'en sortir dans de telles circonstances...
Editions : P.O.L.
Pages : 171
Genre : Récit
Quatrième de couverture :
Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.
Mon avis :
Un récit court, prenant, surprenant aussi et terriblement touchant. On s'attache à ce jeune Nicolas parti en classe de neige. Le début commence mal : les parents de Nicolas refuse de le laisser partir en autocar à la suite d'un accident qu'ils ont vu la veille dans le journal télévisé et dans lequel des enfants sont décédés. Comment ne pas penser que cela ne puisse pas se produire alors que leur fils serait dans le car ? C'est donc son père qui amène Nicolas rejoindre ses camarades. Oui mais voilà. D'abord, Nicolas va se sentir (encore !) mis de côté. Difficile de s'intégrer une fois que le groupe est déjà fait. Ensuite, son père oublie de lui donner sa valise dans le coffre et malgré des appels auprès de sa mère, personne ne l'a lui amènera. Autant d'angoisses pour ce garçon qui par ailleurs manque cruellement de confiance en lui-même. Du coup, tout tourne au tragique dès qu'il s'imagine les choses. Son père n'est pas venu : peut-être a-t-il eu un accident ?... A l'âge de Nicolas (on suppose qu'il a 7-8 ans environ), on sait que les enfants se créent leurs propres histoires : aussi bien relevant du conte de fée que du pire film d'horreur. Nicolas, lui, ne peut s'empêcher d'imaginer le pire. Cette classe de neige qui devait être pour lui un moment de détente, ne devient en réalité qu'un terrible film d'angoisse.
Nous n'avons alors qu'une seule envie : le serrer contre nous, le protéger, lui donner cette confiance qui lui manque et surtout lui dire "tu n'y es pour rien Nicolas". La fin m'a beaucoup touchée et pose la question de savoir comment ces enfants peuvent s'en sortir dans de telles circonstances...
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] La classe de neige
Bonjour,
J'aime bien ta critique et ton avis donne envie de le lire
Donc je le note dans la liste à lire !
Merci beaucoup
Mélusine
J'aime bien ta critique et ton avis donne envie de le lire
Donc je le note dans la liste à lire !
Merci beaucoup
Mélusine
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] La classe de neige
Je me souviens l'avoir lu comme "le prix Fémina" de l'année. J'en garde un bon souvenir même si l'ambiance décrite m'a amené à me demander ce que cet ouvrage avait de féminin. (Je m'étais dit "bêtement"prix Fémina, décerné par des femmes
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] La classe de neige
Oui j'approuve, une très belle histoire sur un sujet grave avec une vue inhabituelle. Il est vrai que ce peti Nicolas on veut lui tendre la main et l'aider.
Je le conseil.
Je le conseil.
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] La classe de neige
Je viens de lire L'adversaire et j'ai bien envie celui-ci aussi !
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] La classe de neige
J'ai vu un film adapté de cette histoire...il m'avait fait froid dans le dos!
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] La classe de neige
J'ai beaucoup aimé l'adversaire. J'ai trouvé que "La classe de neige" démarrait très bien, avec foule de petits détails qui donnent au récit un côté super réaliste et prenant. Et puis ça s'effiloche vers le tiers, ça se répète, il y a des longueurs...
Je vote moyennement apprécié.
Je vote moyennement apprécié.
Invité- Invité
Re: [Carrère, Emmanuel] La classe de neige
Je refais une présentation ici, car j'ai une autre édition, avec un résumé différent...
La Classe de neige
Emmanuel Carrère
Etonnants classiques, Flammarion
121 pages
ISBN : 978-2-0813-5935-2
Résumé de couverture :
C'est sûr, Nicolas l'appréhendait, cette classe de neige... Quand une fois arrivé à la montagne il s'aperçoit qu'il n'a pas sa valise, il n'est pas loin de penser que ses pires cauchemars vont se réaliser. Pourtant, ce que ce séjour avec ses camarades lui réserve, ce garçon à l'imagination débordante n'aurait jamais pu l'envisager. À croire que tous les sortilèges de la littérature se sont donné rendez-vous dans le chalet.
Écrite à « hauteur d'enfant » pour mieux dévoiler l'horreur des adultes, cette œuvre à la construction millimétrée et au suspens haletant n'en finit pas d'interroger le lecteur : l'ultime question du roman - « Que sera la vie de Nicolas ? » - le poursuit bien après qu'il a refermé le livre.
La Classe de neige a reçu le prix Femina à sa parution en 1995 et a été porté à l'écran par Claude Miller en 1998.
Mon avis :
J'ai voté "très bon" (très apprécié) pour ce bref roman, bien plus riche et dense qu'il n'y paraît.
Nicolas ne se faisait pas du tout une joie de cette classe de neige de deux semaines : il n'est pas très bien intégré, et n'est pas prêt à quitter sa maison, ses parents. Il ne se lie pas facilement, et il se montre un peu plus à l'aise avec les adultes que les enfants de son âge. C'est un enfant sensible, tourmenté, qui analyse tout ce qui se passe autour de lui, sans forcément réussir à participer, à s'engager.
L'arrivée au chalet se fait sous les pires auspices : son père a insisté pour le conduire en voiture, au lieu qu'il parte avec ses camarades en autocar. En plus, il a oublié de décharger ses affaires, et Nicolas se retrouve pour deux semaines sans rien : ni affaires de ski, ni pyjama, ni brosse à dents. Cela s'engage un peu mieux alors qu'un garçon qui a de l'ascendant sur les autres, Hodkann, se propose pour lui prêter un de ses pyjamas, et que la maîtresse se montre compréhensive.
Néanmoins, la situation va déraper lorsqu'un enfant du village est enlevé. Pour un temps, Nicolas envisage de mener l'enquête comme un jeune détective de ses romans, mais bientôt le coeur n'y est plus, car on le retrouve tué, et des cauchemars bien réels ne vont pas tarder à rattraper Nicolas...
J'ai lu facilement ce roman, j'ai apprécié l'écriture précise, qui cisèle et dissèque les états d'âme des personnages, leurs émotions, d'une manière assez froide et détachée. Je ne peux pas dire que Nicolas est un enfant attachant, du reste l'ensemble du roman est dérangeant, en ce qu'il met à jour nos petits arrangements, mesquineries, fantasmes, et finalement Nicolas n'est pas si différent en cela des adultes qui l'entourent. C'est un peu le propre de l'écriture d'Emmanuel Carrère, de ne pas faire de concession, de révéler la vérité des faits sous un jour nu, cru.
Ce roman fait également réfléchir à l'éducation des parents, à ce qu'on peut et doit dire à un enfant, sur l'influence qu'ont les paroles des adultes, les peurs que les parents projettent parfois sur leurs enfants, et qu'ils leur imposent. Il en faudrait peu pour que Nicolas fasse confiance, se laisse apprivoiser, on se surprend à espérer que ce sera le cas, que cette expérience lui permettra de grandir, mais certaines situations peuvent vous entourer de barreaux, vous laisser perdu au milieu des autres, sans plus jamais vous laisser atteindre. Ce récit laisse peu d'espoir... Je l'ai d'ailleurs lu dans une collection scolaire, mais à la moitié du récit, je me suis demandé si j'aurais eu le cran de le faire étudier à des élèves, tant il est perturbant.
Extraits :
"Jamais Nicolas n'avait rien entendu d'aussi beau que cette chanson, tout son corps y participait, il aurait voulu que sa vie entière soit ainsi, voyager toujours à l'avant des voitures en écoutant ce genre de musique, et plus tard ressembler à Patrick : aussi bon conducteur, aussi à l'aise, aussi souverainement libre de ses mouvements." (page 67)
"Après cette longue promenade ils devaient avoir de bonnes joues rouges, et peut-être pour quelques instants oublié l'horreur de la veille. Pour eux c'était l'horreur de la veille, jour après jour elle irait s'éloignant, s'atténuant, bientôt un souvenir que les parents auraient soin de ne pas réveiller. Les mères, entre elles, en parleraient à mi-voix, avec des mines entendues et navrées. Mais pour Nicolas, ce serait toujours, toujours comme maintenant, en haut de l'escalier, à attendre que la maîtresse rassemble le courage de sortir." (page 136)
La Classe de neige
Emmanuel Carrère
Etonnants classiques, Flammarion
121 pages
ISBN : 978-2-0813-5935-2
Résumé de couverture :
C'est sûr, Nicolas l'appréhendait, cette classe de neige... Quand une fois arrivé à la montagne il s'aperçoit qu'il n'a pas sa valise, il n'est pas loin de penser que ses pires cauchemars vont se réaliser. Pourtant, ce que ce séjour avec ses camarades lui réserve, ce garçon à l'imagination débordante n'aurait jamais pu l'envisager. À croire que tous les sortilèges de la littérature se sont donné rendez-vous dans le chalet.
Écrite à « hauteur d'enfant » pour mieux dévoiler l'horreur des adultes, cette œuvre à la construction millimétrée et au suspens haletant n'en finit pas d'interroger le lecteur : l'ultime question du roman - « Que sera la vie de Nicolas ? » - le poursuit bien après qu'il a refermé le livre.
La Classe de neige a reçu le prix Femina à sa parution en 1995 et a été porté à l'écran par Claude Miller en 1998.
Mon avis :
J'ai voté "très bon" (très apprécié) pour ce bref roman, bien plus riche et dense qu'il n'y paraît.
Nicolas ne se faisait pas du tout une joie de cette classe de neige de deux semaines : il n'est pas très bien intégré, et n'est pas prêt à quitter sa maison, ses parents. Il ne se lie pas facilement, et il se montre un peu plus à l'aise avec les adultes que les enfants de son âge. C'est un enfant sensible, tourmenté, qui analyse tout ce qui se passe autour de lui, sans forcément réussir à participer, à s'engager.
L'arrivée au chalet se fait sous les pires auspices : son père a insisté pour le conduire en voiture, au lieu qu'il parte avec ses camarades en autocar. En plus, il a oublié de décharger ses affaires, et Nicolas se retrouve pour deux semaines sans rien : ni affaires de ski, ni pyjama, ni brosse à dents. Cela s'engage un peu mieux alors qu'un garçon qui a de l'ascendant sur les autres, Hodkann, se propose pour lui prêter un de ses pyjamas, et que la maîtresse se montre compréhensive.
Néanmoins, la situation va déraper lorsqu'un enfant du village est enlevé. Pour un temps, Nicolas envisage de mener l'enquête comme un jeune détective de ses romans, mais bientôt le coeur n'y est plus, car on le retrouve tué, et des cauchemars bien réels ne vont pas tarder à rattraper Nicolas...
J'ai lu facilement ce roman, j'ai apprécié l'écriture précise, qui cisèle et dissèque les états d'âme des personnages, leurs émotions, d'une manière assez froide et détachée. Je ne peux pas dire que Nicolas est un enfant attachant, du reste l'ensemble du roman est dérangeant, en ce qu'il met à jour nos petits arrangements, mesquineries, fantasmes, et finalement Nicolas n'est pas si différent en cela des adultes qui l'entourent. C'est un peu le propre de l'écriture d'Emmanuel Carrère, de ne pas faire de concession, de révéler la vérité des faits sous un jour nu, cru.
Ce roman fait également réfléchir à l'éducation des parents, à ce qu'on peut et doit dire à un enfant, sur l'influence qu'ont les paroles des adultes, les peurs que les parents projettent parfois sur leurs enfants, et qu'ils leur imposent. Il en faudrait peu pour que Nicolas fasse confiance, se laisse apprivoiser, on se surprend à espérer que ce sera le cas, que cette expérience lui permettra de grandir, mais certaines situations peuvent vous entourer de barreaux, vous laisser perdu au milieu des autres, sans plus jamais vous laisser atteindre. Ce récit laisse peu d'espoir... Je l'ai d'ailleurs lu dans une collection scolaire, mais à la moitié du récit, je me suis demandé si j'aurais eu le cran de le faire étudier à des élèves, tant il est perturbant.
Extraits :
"Jamais Nicolas n'avait rien entendu d'aussi beau que cette chanson, tout son corps y participait, il aurait voulu que sa vie entière soit ainsi, voyager toujours à l'avant des voitures en écoutant ce genre de musique, et plus tard ressembler à Patrick : aussi bon conducteur, aussi à l'aise, aussi souverainement libre de ses mouvements." (page 67)
"Après cette longue promenade ils devaient avoir de bonnes joues rouges, et peut-être pour quelques instants oublié l'horreur de la veille. Pour eux c'était l'horreur de la veille, jour après jour elle irait s'éloignant, s'atténuant, bientôt un souvenir que les parents auraient soin de ne pas réveiller. Les mères, entre elles, en parleraient à mi-voix, avec des mines entendues et navrées. Mais pour Nicolas, ce serait toujours, toujours comme maintenant, en haut de l'escalier, à attendre que la maîtresse rassemble le courage de sortir." (page 136)
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