[Gary, Romain] Chien blanc
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[Gary, Romain] Chien blanc
CHIEN BLANC
Auteur : Romain GARY
Edition : Folio
Nombre de pages : 220
Quatrième de couverture :
C’est un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l’enseigne du chien qui fume, un bar- tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance.
Il m’observait, la tête légèrement penchée de côté, d’un regard intense et fixe, ce regard des chiens de fourrière qui vous guettent au passage avec un espoir angoissé et insupportable.
Il entra dans mon existence le 17 février 1968 à Beverly Hills, où je venais de rejoindre ma femme Jean Seberg, pendant le tournage d’un film.
L'Amérique à feu et à sang, vue par l’auteur de La promesse de l’aube et des Racines du ciel, prix Goncourt 1956.
Appréciation :
Dernière édition par mimi54 le Ven 1 Avr 2011 - 16:44, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: [Gary, Romain] Chien blanc
Quatrième de couverture collection Folio, Gallimard :
«C'était un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l'enseigne du Chien-qui-fume, un bar-tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance.
Il m'observait, la tête légèrement penchée de côté, d'un regard intense et fixe, ce regard des chiens de fourrière qui vous guettent au passage avec un espoir angoissé et insupportable.
Il entra dans mon existence le 17 février 1968 à Beverly Hills, où je venais de rejoindre ma femme Jean Seberg, pendant le tournage d'un film.»
Mon avis :
Il s'agit d'un récit autobiographique.
Le contexte général du roman se situe pendant l'année 1968 aux Etats-Unis, en Californie, plus précisément à Los Angeles. L'actualité est dominée par la lutte des Noirs en faveur de leurs droits civiques, entre les émeutes de Watts (32 morts) et celles qui éclatèrent après l'assassinat de Martin Luther King.
Romain Gary vit à l'époque une relation difficile avec Jean Seberg (et leur fils de 6 ans Diego), où la différence d'âge commence à se faire sentir. Il se retrouve confronté directement à cette crise politique car son épouse soutient financièrement et par sa notoriété la cause des droits civiques. Leur maison sera d'ailleurs mise sur écoute par le FBI...
Le roman a comme fil conducteur la relation d'amitié, je pèse le mot, que Gary va construire avec un chien d'attaque anti-Noir recueilli par hasard, dont l'écrivain refusera de croire qu'il est irrécupérable et fera de sa rééducation un combat personnel symbolique.
Gary analyse avec brio les origines et les conséquences de la ségrégation à travers des réflexions personnelles et des situations parfois cocasses ou dramatiques. Il dépeint une société américaine qui semble se métamorphoser dans la douleur pour se créer un nouvel avenir. Il oscille d'ailleurs entre une fascination pour l'Amérique et un rejet de sa « bêtise originelle ».
Mais en refusant de céder à tout manichéisme il dénonce aussi avec férocité et un humour désespéré les extrémistes noirs qui justifient, au nom de leur souffrance accumulée, des crimes abominables et la violence à l'encontre des « diables blancs ». Un racisme inversé en somme, qui lui fait horreur.
Il ne supporte plus de voir défiler chez lui chez lui des vedettes d'Hollywood qui soutiennent la cause noire pour s'assurer une notoriété, des pseudo-intellectuels obsédés par la repentance, des leaders noirs intéressés par le portefeuille de son épouse ou capable d'évoquer sans ciller la nécessité de provoquer une guerre civile pour arriver à leurs fins.
Le portrait au vitriol qu'il fait de Marlon Brando est une beau passage du livre. La description de la mort de ses chats empoisonnés par des militantes noires extrémistes, jalouses du charisme et de la bonne fortune de son épouse, est déchirante.
A plusieurs reprises Gary trouve dans la fuite, le voyage, le moyen d'échapper à cette folie, en constatant qu'à peine son départ connu des bouquets de roses sont livrés au domicile conjugal à l'intention de son épouse... Le couple va mal. Un de ses voyages le mène en France pendant Mai 68
C'est un Gary désabusé mais attaché plus que jamais à une certaine idée de l'homme que nous suivons dans ce magnifique récit. Coup de cœur, sans hésiter.
Fiche détaillée
Auteur : Romain Gary
Editeur : Gallimard
Date de parution : 07/03/1972
Collection : Folio, numéro 50
Format : 11cm x 18cm
ISBN : 2070360504
EAN : 978-2070360505
Dernière édition par Karmapolis le Dim 17 Aoû 2014 - 21:54, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Gary, Romain] Chien blanc
J'ai lu, dans un autre de tes posts, Karmapolis, que tu n'avais que peu de coups de coeur (ce que je comprends, je suis pareille) alors merci d'avoir pris le temps d'expliquer le pourquoi du comment de celui-ci. Ça me va bien.
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16858
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Gary, Romain] Chien blanc
Merci Cassiopée. Effectivement un coup de coeur, ça se mérite...
Faire une critique d'un livre de Gary m'a paru compliqué, j'ai eu du mal.
Faire une critique d'un livre de Gary m'a paru compliqué, j'ai eu du mal.
Invité- Invité
Re: [Gary, Romain] Chien blanc
Je ne savais pas que Romain Gary avait recueilli un chien et qu'il avait fair sa rééducation... cette histoire est surement très touchante...
Invité- Invité
Re: [Gary, Romain] Chien blanc
Histoires Singulières a écrit:Je ne savais pas que Romain Gary avait recueilli un chien et qu'il avait fair sa rééducation... cette histoire est surement très touchante...
Plusieurs chats des chiens, des perroquets et même un python (nommé "Gros Calin"...) Il adorait les animaux comme il aimait la dignité de l'Homme :
Je le cite : "C'est assez terrible, d'aimer les bêtes. Lorsque vous voyez dans un chien un être humain, vous ne pouvez pas vous empêcher de voir un chien dans l'homme et de l'aimer."
Il n'était pas de ceux qui aiment les animaux par dégoût d'eux-même ou de l'espèce humaine hélas, ce qui rend son combat encore plus digne.
Invité- Invité
Re: [Gary, Romain] Chien blanc
Karmapolis, merci de m'apprendre tout celà...
Je vais retenir cette belle citation !
(Tu sais que quand j'entends parler de chiens, j'ai desuite ma corde sensible qui vibre...)
J'apprends beaucoup de choses sur ce forum et je fais de belles découvertes...
Je vais retenir cette belle citation !
(Tu sais que quand j'entends parler de chiens, j'ai desuite ma corde sensible qui vibre...)
J'apprends beaucoup de choses sur ce forum et je fais de belles découvertes...
Invité- Invité
Re: [Gary, Romain] Chien blanc
Ce roman a été adapté au cinéma dans le film Dressé pour tuer réalisé par Samuel Fuller en 1982.
Un film assurément très marquant!
Un film assurément très marquant!
Invité- Invité
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