[Fallada, Hans] Seul dans Berlin. [1940 - Allemagne]

Seul dans Berlin

Auteur : Hans FALLADA
Edition : Gallimard (2004 ; mais édité pour la première fois en France par "Plon" en 1967)
Collection : Folio
Nombre de pages : 560 pages

Résumé de l'éditeur/4e de couverture :
Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quengel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers. De Seul dans Berlin, Primo Levi disait, dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie". Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens allemands, juifs ou non, sous le IIIe Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité.

[Sources : Wikipédia & Amazon]

Mon avis :
À première vue, ce livre est assez long, mais l'histoire est intéressante. Le roman nous raconte la vie quotidienne d'un immeuble berlinois sous la seconde guerre mondiale et la dictature hitlérienne. Le lieu est peuplé de gens aux convictions diverses : de la vieille juive Rosenthal, à la famille de SS Persicke... En passant par les Quangel et leurs cartes faisant opposition au système, etc.

On commence donc à lire. Le livre est prenant. Et malgré la police d'écriture vraiment minuscule (je n'aime pas non plus quand c'est trop gros, d'ailleurs), ça se lit bien. L'histoire est en partie un peu longue à démarrer (j'entends par là que les Quangel mettent du temps avant de diffuser leurs tracts dont on nous fait grand discours dans le résumé), mais reste franchement très intéressante.

De plus, j'aime beaucoup le style d'écriture de Hans Fallada. L'auteur ne s'éternise pas dans d'interminables descriptions ennuyeuses, mais le livre n'est pas une accumulation d'actions et de dialogues sans intérêt. Une phrase en particulier m'a marquée, c'est elle qui introduit le dernier chapitre du livre : "Cependant, nous ne voulons pas fermer ce livre sur ces images funèbres : c'est à la vie qu'il est dédié. À la vie qui, sans cesse, triomphe de la honte et des larmes, de la misère et de la mort". Le rythme de ce passage, ces mots, le style, tout le rend magique, à mes yeux.

En bref, je dirais que ce roman est à lire, si ce n'est déjà fait. Ne serait-ce que pour une de ses dernières phrases (citée plus haut), qui est tout simplement magnifique.

Je l'ai lu en première et j'en garde un très bon souvenir. Il est vrai que quand on voit l'épaisseur du livre mais aussi la police de caractère, cela peu légèrement en rebuter certains. Cependant, il faut vraiment se plonger dans ce livre, c'est un petit bijou. On est vite pris dans l'histoire au point de ne plus pouvoir le lâcher. Les personnages sont tous attachants (sauf peut-être un ou deux) et on compatit à leur peine. Par ailleurs, ce livre a un grand intérêt, à mon avis, c'est celui de montrer la vie quotidienne des Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'auteur nous montre bien que tous les Allemands ne sont pas des nazis. Certains s'opposent effectivement à ce régime et d'autres sont plus passifs. En outre, le style de l'auteur est particulièrement agréable. Un coup de coeur.
Merci pour cette magnifique critique, tu m'as donnée envie de me replonger dedans !