[Braun, Bernadette] Elles
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Elles
[Braun, Bernadette] Elles
Elles
Bernadette Braun
Editions Baudelaire, 2009
99p., 12€
Quatrième de couverture :
Mon avis
Cet ouvrage est un petit recueil de 24 nouvelles ne dépassant jamais les 6 pages, ayant toutes une femme comme objet apparent, tel que semble l’indiquer son titre.
Or, bien plus que des portraits de femmes, l’auteur soulève ici des pans de vie quotidienne, tous susceptibles d’être connus, directement ou indirectement, par le lecteur quel que soit son sexe.
Nous accompagnons les personnages dans un isolement créateur comme dans la première nouvelle intitulée « Elle » (un pont jeté entre l’œuvre et son auteur ?) dans laquelle il est question d’une femme ressentant le désir d’écrire mais n’y étant pas parvenue jusqu’ici ou plongeons à leurs côtés dans une solitude dévastatrice . Nous sommes confrontés à travers elles aux souffrances de l’absence, de l’indifférence, aux accidents douloureux de la vie telles que la perte d’un être cher ou la maladie.
L’auteur pose un regard acéré sur les travers et les certitudes qui nous modèlent, de la femme au foyer accaparée par la vacuité de sa vie dans « Bisous, bisous » à celle tellement convaincue de sa droiture et de sa perfection qu’elle ne comprend pas la fuite d’un mari étouffé, infantilisé dans « Trop bonne ».
Le ton n’est pourtant ni critique ni compatissant. Bernadette Braun se poserait presque en observatrice clinique si ce n’était la poésie d’un style néammoins limpide et parfaitement accessible.
Ses récits, variations toujours différentes sur le thème de la solitude, coulent, interpellent parfois, remuent ou font sourire. Les tons se mélangent à travers les différents points de vue des protagonistes. Tour à tour , ces femmes nous parlent avec leurs propres mots ( « Quel charabia qu’j’ai dit », in La Faute à Eve : un morceau de bravoure où s’exprime une « nana » qui « cause tout l’temps et dans tous les sens. »), nous les suivons dans les méandres de leurs pensées et parfois l’on s’y retrouve aussi.
Un coup de cœur pour « Imago » :
récit sur la dégénérescence d’un Cœur avec un grand « C » gangréné par les remarques insidieuses ou blessantes, … Le mal qui le ronge est personnifié par des insectes qui s’en donnent à cœur joie (c’est le cas de le dire…ou pas…).
Extrait intervenant après le travail consciencieux de ces « sympathiques » parasites :
« Elle cafarde dans ses murs, s’isole dans sa carapace de regrets et crache son dégoût du monde dans des paroles ou des larmes. Elle déblatère contre les autres, ceux qui sont dans le mouvement de la vie et qui l’ont abandonnée sur le bord du chemin. Elle cloporte des ragots, darde son aiguillon et pique là où cela blesse. »
Bernadette Braun
Editions Baudelaire, 2009
99p., 12€
Quatrième de couverture :
Nous construisons notre vie dans notre enfance, mais le coffre à jouets ne se referme jamais tout à fait sur les rêves faits à cet âge.
Plus tard, nos rencontres orientent nos destinées. Certaines sont essentielles et nous révèlent à nous-mêmes, d’autres sont plus légères. Elles émaillent notre chemin de moments en suspens, où nos proches, mais parfois de parfaits inconnus, nous confient leurs peurs, leurs combats, leurs solitudes… Ils sont nous et ils sont autres. Leur expérience leur appartient, mais elle enrichit la nôtre, et nous rappelle que nous appartenons à cette extraordinaire famille de l’humanité.
À lire lentement, rencontre après rencontre…
Plus tard, nos rencontres orientent nos destinées. Certaines sont essentielles et nous révèlent à nous-mêmes, d’autres sont plus légères. Elles émaillent notre chemin de moments en suspens, où nos proches, mais parfois de parfaits inconnus, nous confient leurs peurs, leurs combats, leurs solitudes… Ils sont nous et ils sont autres. Leur expérience leur appartient, mais elle enrichit la nôtre, et nous rappelle que nous appartenons à cette extraordinaire famille de l’humanité.
À lire lentement, rencontre après rencontre…
Mon avis
Cet ouvrage est un petit recueil de 24 nouvelles ne dépassant jamais les 6 pages, ayant toutes une femme comme objet apparent, tel que semble l’indiquer son titre.
Or, bien plus que des portraits de femmes, l’auteur soulève ici des pans de vie quotidienne, tous susceptibles d’être connus, directement ou indirectement, par le lecteur quel que soit son sexe.
Nous accompagnons les personnages dans un isolement créateur comme dans la première nouvelle intitulée « Elle » (un pont jeté entre l’œuvre et son auteur ?) dans laquelle il est question d’une femme ressentant le désir d’écrire mais n’y étant pas parvenue jusqu’ici ou plongeons à leurs côtés dans une solitude dévastatrice . Nous sommes confrontés à travers elles aux souffrances de l’absence, de l’indifférence, aux accidents douloureux de la vie telles que la perte d’un être cher ou la maladie.
L’auteur pose un regard acéré sur les travers et les certitudes qui nous modèlent, de la femme au foyer accaparée par la vacuité de sa vie dans « Bisous, bisous » à celle tellement convaincue de sa droiture et de sa perfection qu’elle ne comprend pas la fuite d’un mari étouffé, infantilisé dans « Trop bonne ».
Le ton n’est pourtant ni critique ni compatissant. Bernadette Braun se poserait presque en observatrice clinique si ce n’était la poésie d’un style néammoins limpide et parfaitement accessible.
Ses récits, variations toujours différentes sur le thème de la solitude, coulent, interpellent parfois, remuent ou font sourire. Les tons se mélangent à travers les différents points de vue des protagonistes. Tour à tour , ces femmes nous parlent avec leurs propres mots ( « Quel charabia qu’j’ai dit », in La Faute à Eve : un morceau de bravoure où s’exprime une « nana » qui « cause tout l’temps et dans tous les sens. »), nous les suivons dans les méandres de leurs pensées et parfois l’on s’y retrouve aussi.
Un coup de cœur pour « Imago » :
récit sur la dégénérescence d’un Cœur avec un grand « C » gangréné par les remarques insidieuses ou blessantes, … Le mal qui le ronge est personnifié par des insectes qui s’en donnent à cœur joie (c’est le cas de le dire…ou pas…).
Extrait intervenant après le travail consciencieux de ces « sympathiques » parasites :
« Elle cafarde dans ses murs, s’isole dans sa carapace de regrets et crache son dégoût du monde dans des paroles ou des larmes. Elle déblatère contre les autres, ceux qui sont dans le mouvement de la vie et qui l’ont abandonnée sur le bord du chemin. Elle cloporte des ragots, darde son aiguillon et pique là où cela blesse. »
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