[Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
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[Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Genre : Témoignage
Editions : Oh ! Editions
ISBN : 978-2-915056-98-3
224 pages
Quatrième de couverture :
Quand elle a parlé de son viol, on l’a vite oubliée. Maintenant qu’une femme est morte, elle doit être entendue.
« Je m’appelle Morgane Vallée, j’ai 22 ans. Je ne suis pas juge, je ne suis pas ministre, je n’ai aucun pouvoir. Sauf celui de parler. De parler du meurtre de cette femme, tristement connue comme la « joggeuse de Fontainebleau », assassinée en septembre dernier dans les bois de Milly-la-Forêt. Je suis la seule qui puisse raconter ce qui, sans doute, s’est passé ce jour-là car, quand j’avais 13 ans, j’ai été enlevée et violée, au même endroit, par le même monstre, selon les propres aveux de mon bourreau. En mémoire de cette femme qui s’est tue à jamais, pour toutes les filles et femmes violées qui n’osent pas, pour toutes les massacrées discrètes qui ont honte, qui ont peur, comptez sur moi pour l’ouvrir.
L’injustice ne reculera que si on la dénonce.
J’y crois. »
L’année où Morgane a été violée, 50 000 femmes ont subi le même drame, qui a détruit leur vie, piétiné leur avenir. On le sait, certains des massacreurs recommencent. Pour lutter contre cette injustice, pour empêcher les criminels de nuire à nouveau, Morgane Vallée a le courage de témoigner. Elle raconte l’enfer qu’elle a vécu et son combat pour que les victimes soient entendues, pour que la justice soit plus efficace. Aujourd’hui, à force de volonté, elle a trouvé un équilibre et vit comme une jeune fille de son âge.
Un témoignage poignant et nécessaire.
Tout d'abord, un grand merci à Oh Editions et à PartageLecture pour cette découverte.
Peut-on critiquer un témoignage ? Possible, mais périlleux. Pour ma part, je ne m’y risquerais pas, encore moins sur un sujet aussi sensible que celui-ci. Je me contenterais donc de parler de mon ressenti. C'est mieux que rien, non ?
Mon avis : En abordant la première page, j’avais peur, je l’avoue. Peur de ce que la quatrième de couverture m’avait suggéré. Je craignais un déferlement de critiques acerbes envers la police, les juges, l’état français. Je craignais de me prendre en pleine figure un tombereau de rancœurs et de dépits oh combien compréhensibles. Je me préparais à encaisser une volée d’accusations à l’encontre de son violeur, que la justice avait libéré pour qu’il puisse tranquillement allonger la liste de ses victimes.
Mais Morgane se contente de raconter son histoire. Elle montre, elle explique, avec pudeur mais sans compromis, ce qu’elle a subi. De la part de son violeur, mais également de la part de la société et de sa propre famille. Elle raconte les voisins, prompts à croire à l’innocence de son bourreau et au vice de la victime. Elle raconte son père alcoolique, sa mère soumise. Elle se raconte elle-même, avec franchise. Elle raconte ses erreurs et ses espoirs déçus, son lent travail de reconstruction.
Elle le fait bien, avec un style direct et soigné, ce qui rend le récit d’autant plus prenant, d’autant plus présent.
Mes tripes se sont nouées à la lecture du viol. J’ai eu envie de la prendre par les épaules et de la secouer quand, perdue et déchirée, elle s’embarque dans la plus mauvaise des réactions : l’étourdissement, la séduction à tout prix. Et j’ai pris un magistral coup de poing dans le ventre en lisant les réactions de ses voisins, de ses amis.
Lorsque j’étais au collège, deux adolescentes de treize ans ont été victimes d’un viol collectif (aujourd’hui on appellerait cela une tournante, mais j’aime appeler un chat un chat). Dans la cour, les premiers jours, les violeurs étaient « des salauds », les filles « des victimes ». Après une semaine ou deux, « elle l’avaient quand même un peu cherché », « elles avaient accepté de regarder un film porno avec des garçons », rumeur dont personne ne savait, évidemment, d’où elle sortait...
Un mois plus tard l’histoire ne ressemblait plus, même de loin, à un viol : « en fait, elles ont accepté de tourner un film porno, et quand elles ont compris que les garçons allaient diffuser la cassette, elles ont prétendu qu’elles avaient été violées. De toute façon, il n’y a qu’à voir leurs pulls moulants pour comprendre que ce sont des... ». Treize ans. Et c’étaient elles les coupables.
Moi aussi je peux témoigner. Morgane a raison, je l’ai vécu depuis l’autre côté du miroir : c’est bien ainsi que les choses se passent. Les langues s’agitent, les bruits courent, le violeur devient un pauvre ivrogne aguiché par une Lolita. C’est si simple de se ranger du côté du plus fort. C’est si rassurant de prétendre qu’il n’y a que les filles faciles, les allumeuses, qui se font violer.
Morgane parle de l’impuissance de la justice, du manque de moyens octroyés par l’état français. Je crois qu’elle a oublié quelque chose. Elle aurait également dû parler de la lâcheté de notre société.
Echilleuses, ce village paisible et sans histoire, ne veut pas que Manuel soit emprisonné. Il ne veut pas qu’il soit surveillé. Il préférerait que Morgane s’en aille, avec sa mauvaise réputation. Pourquoi la justice, pourquoi l’état, iraient-ils le contrarier ?
Echilleuses - notre société - dit à ses enfants que les femmes violées «l’ont sûrement un peu cherché», que les enfants abusés «sont des enfants à problèmes, ou négligés», que le violeur «était saoul, ou drogué, ou malade». Le pauvre...
Notre société ne se contente pas de laisser ses violeurs libres et sans surveillance. Elle les crée, elles les conforte dans leur perversion. Elle dit aux femmes que c’est à elles de se protéger en étant irréprochables, vertueuses... Elle ne le dit pas à haute voix, elle ne le dit même pas consciemment. Mais elle le dit, néanmoins.
Je ne prétends pas que les erreurs judiciaires n’existent pas, que les femmes ou les enfants qui se disent victimes d’abus ne peuvent pas mentir, et qu’il faut les croire sur parole et condamner sans preuve. Le souvenir du procès d’Outreau viendrait me contredire aussi sec. Mais c’est à cela que servent les expertises et les experts, scientifiques ou médicaux, non ? En former plus, prendre le problème au sérieux, serait un premier pas vers une société qui affirmerait haut et fort que le viol, la pédophilie, ne sont pas des délits mais des crimes, et qu’ils ne sont pas acceptables.
Voilà pour mon ressenti.
Je crois que je me suis un peu laissé emporter, mais ce livre m’a réellement retournée. La seule chose qui m’a empêchée de le lire d’une traite a été la peur de manquer le réveil le lendemain.
On ne peut pas dire que j’ai passé un moment agréable avec cette lecture. Mais elle m’a fait réfléchir, et je ne regrette pas d’avoir osé y plonger.
Volontairement non noté. Mais Morgane se contente de raconter son histoire. Elle montre, elle explique, avec pudeur mais sans compromis, ce qu’elle a subi. De la part de son violeur, mais également de la part de la société et de sa propre famille. Elle raconte les voisins, prompts à croire à l’innocence de son bourreau et au vice de la victime. Elle raconte son père alcoolique, sa mère soumise. Elle se raconte elle-même, avec franchise. Elle raconte ses erreurs et ses espoirs déçus, son lent travail de reconstruction.
Elle le fait bien, avec un style direct et soigné, ce qui rend le récit d’autant plus prenant, d’autant plus présent.
Mes tripes se sont nouées à la lecture du viol. J’ai eu envie de la prendre par les épaules et de la secouer quand, perdue et déchirée, elle s’embarque dans la plus mauvaise des réactions : l’étourdissement, la séduction à tout prix. Et j’ai pris un magistral coup de poing dans le ventre en lisant les réactions de ses voisins, de ses amis.
Lorsque j’étais au collège, deux adolescentes de treize ans ont été victimes d’un viol collectif (aujourd’hui on appellerait cela une tournante, mais j’aime appeler un chat un chat). Dans la cour, les premiers jours, les violeurs étaient « des salauds », les filles « des victimes ». Après une semaine ou deux, « elle l’avaient quand même un peu cherché », « elles avaient accepté de regarder un film porno avec des garçons », rumeur dont personne ne savait, évidemment, d’où elle sortait...
Un mois plus tard l’histoire ne ressemblait plus, même de loin, à un viol : « en fait, elles ont accepté de tourner un film porno, et quand elles ont compris que les garçons allaient diffuser la cassette, elles ont prétendu qu’elles avaient été violées. De toute façon, il n’y a qu’à voir leurs pulls moulants pour comprendre que ce sont des... ». Treize ans. Et c’étaient elles les coupables.
Moi aussi je peux témoigner. Morgane a raison, je l’ai vécu depuis l’autre côté du miroir : c’est bien ainsi que les choses se passent. Les langues s’agitent, les bruits courent, le violeur devient un pauvre ivrogne aguiché par une Lolita. C’est si simple de se ranger du côté du plus fort. C’est si rassurant de prétendre qu’il n’y a que les filles faciles, les allumeuses, qui se font violer.
Morgane parle de l’impuissance de la justice, du manque de moyens octroyés par l’état français. Je crois qu’elle a oublié quelque chose. Elle aurait également dû parler de la lâcheté de notre société.
Echilleuses, ce village paisible et sans histoire, ne veut pas que Manuel soit emprisonné. Il ne veut pas qu’il soit surveillé. Il préférerait que Morgane s’en aille, avec sa mauvaise réputation. Pourquoi la justice, pourquoi l’état, iraient-ils le contrarier ?
Echilleuses - notre société - dit à ses enfants que les femmes violées «l’ont sûrement un peu cherché», que les enfants abusés «sont des enfants à problèmes, ou négligés», que le violeur «était saoul, ou drogué, ou malade». Le pauvre...
Notre société ne se contente pas de laisser ses violeurs libres et sans surveillance. Elle les crée, elles les conforte dans leur perversion. Elle dit aux femmes que c’est à elles de se protéger en étant irréprochables, vertueuses... Elle ne le dit pas à haute voix, elle ne le dit même pas consciemment. Mais elle le dit, néanmoins.
Je ne prétends pas que les erreurs judiciaires n’existent pas, que les femmes ou les enfants qui se disent victimes d’abus ne peuvent pas mentir, et qu’il faut les croire sur parole et condamner sans preuve. Le souvenir du procès d’Outreau viendrait me contredire aussi sec. Mais c’est à cela que servent les expertises et les experts, scientifiques ou médicaux, non ? En former plus, prendre le problème au sérieux, serait un premier pas vers une société qui affirmerait haut et fort que le viol, la pédophilie, ne sont pas des délits mais des crimes, et qu’ils ne sont pas acceptables.
Voilà pour mon ressenti.
Je crois que je me suis un peu laissé emporter, mais ce livre m’a réellement retournée. La seule chose qui m’a empêchée de le lire d’une traite a été la peur de manquer le réveil le lendemain.
On ne peut pas dire que j’ai passé un moment agréable avec cette lecture. Mais elle m’a fait réfléchir, et je ne regrette pas d’avoir osé y plonger.
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Je remercie Oh Editions et Partage Lecture de m’avoir permis de découvrir ce témoignage.
Dès les premières lignes de son récit, Morgane Vallée nous plonge dans la forêt et évoque ce qu’elle y a vécu neuf ans auparavant, alors qu’elle avait 13 ans. On sent que tout est intact dans son esprit. Suit alors le récit de son enfance, pleine de bonheur et de tendresse mais aussi de tristesse liée à l’alcoolisme de son père et au manque de réaction de sa mère. Morgane Vallée raconte ensuite son viol, elle le fait avec une précision bouleversante. Elle exprime ses sentiments et les pensées qui lui viennent à l’esprit durant ce moment, ce qui rend le récit encore plus bouleversant. Au fil des semaines suivantes, elle raconte les réactions de sa famille, de ses amis, de ses camarades de collège, des habitants du village. Elle nous fait partager également son état d’esprit et ses sentiments après son viol ainsi que son difficile et lent travail de reconstruction ponctué des démarches judiciaires.
J’ai eu du mal à refermer ce livre avant la fin car j’ai été rapidement prise dans l’histoire et j’avais donc envie de savoir comment Morgane Vallée allait pouvoir (re)vivre après son viol.
On aurait pu craindre un discours plaintif mais je trouve que ce n’est pas le cas. Par contre, je trouve que l’on ressent bien le sentiment de culpabilité de Morgane Vallée.
On peut difficilement, je pense, passer un moment agréable en lisant ce livre. Cependant, c’est un livre qui pousse à la réflexion, un livre utile certainement.
Comme le dit Morgane Vallée, elle n’a aucun pouvoir sauf celui de parler et « l’injustice ne reculera que si on la dénonce ».
Dès les premières lignes de son récit, Morgane Vallée nous plonge dans la forêt et évoque ce qu’elle y a vécu neuf ans auparavant, alors qu’elle avait 13 ans. On sent que tout est intact dans son esprit. Suit alors le récit de son enfance, pleine de bonheur et de tendresse mais aussi de tristesse liée à l’alcoolisme de son père et au manque de réaction de sa mère. Morgane Vallée raconte ensuite son viol, elle le fait avec une précision bouleversante. Elle exprime ses sentiments et les pensées qui lui viennent à l’esprit durant ce moment, ce qui rend le récit encore plus bouleversant. Au fil des semaines suivantes, elle raconte les réactions de sa famille, de ses amis, de ses camarades de collège, des habitants du village. Elle nous fait partager également son état d’esprit et ses sentiments après son viol ainsi que son difficile et lent travail de reconstruction ponctué des démarches judiciaires.
J’ai eu du mal à refermer ce livre avant la fin car j’ai été rapidement prise dans l’histoire et j’avais donc envie de savoir comment Morgane Vallée allait pouvoir (re)vivre après son viol.
On aurait pu craindre un discours plaintif mais je trouve que ce n’est pas le cas. Par contre, je trouve que l’on ressent bien le sentiment de culpabilité de Morgane Vallée.
On peut difficilement, je pense, passer un moment agréable en lisant ce livre. Cependant, c’est un livre qui pousse à la réflexion, un livre utile certainement.
Comme le dit Morgane Vallée, elle n’a aucun pouvoir sauf celui de parler et « l’injustice ne reculera que si on la dénonce ».
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Etant déjà en partenariat au moment de cette offre, je n’ai pas postulé. Mais touchée par cette présentation, je me suis procuré le livre peu de temps après.
J’ai lu le livre en deux fois, tellement il est difficile d’en sortir. On partage à 100% les émotions de Morgane, son ressenti, son angoisse...Il est impressionnant de voir son sentiment de culpabilité envers la famille du violeur, envers sa famille aussi…alors que la victime c’est elle ! Il est bouleversant de voir la réaction du village, du collège. Comment peut-on retourner cela envers la victime ? Comment des parents peuvent laisser leurs enfants partir à un match avec cet homme sorti de prison pour viol ? Comment aussi le suivi de Morgane a été aussi pauvre après ce traumatisme ?
Je reste bouleversée par ce manque de moyen, de temps, de personnel pour des enfants, des victimes. J’avais déjà eu ce ressenti après la lecture de « Brulée vive » ou de « plus fort que la haine ». Il serait temps de définir les priorités.
Malgré ce manque, sa famille détruite, Morgane a encore assez d’énergie aujourd’hui pour vouloir s’en sortir. Elle a le recul nécessaire pour comprendre ses parents, les juger mais sans cesser de les aimer. Elle a le courage d’annoncer à le France entière qu’elle a été violée. Elle a le courage de partager son histoire et l’espoir que cela fasse bouger les choses. On ressent bien que sa reconstruction n’est pas finie loin de là, mais elle semble sur le bon chemin. Je trouve qu’à 22 ans, elle a une maturité incroyable et une force de caractère époustouflante. Je lui souhaite de tout mon cœur qu’elle puisse retrouver un peu de sérénité et surtout de bonheur dans sa vie et je la remercie d’avoir eu le courage d’écrire son histoire.
J’ai lu le livre en deux fois, tellement il est difficile d’en sortir. On partage à 100% les émotions de Morgane, son ressenti, son angoisse...Il est impressionnant de voir son sentiment de culpabilité envers la famille du violeur, envers sa famille aussi…alors que la victime c’est elle ! Il est bouleversant de voir la réaction du village, du collège. Comment peut-on retourner cela envers la victime ? Comment des parents peuvent laisser leurs enfants partir à un match avec cet homme sorti de prison pour viol ? Comment aussi le suivi de Morgane a été aussi pauvre après ce traumatisme ?
Je reste bouleversée par ce manque de moyen, de temps, de personnel pour des enfants, des victimes. J’avais déjà eu ce ressenti après la lecture de « Brulée vive » ou de « plus fort que la haine ». Il serait temps de définir les priorités.
Malgré ce manque, sa famille détruite, Morgane a encore assez d’énergie aujourd’hui pour vouloir s’en sortir. Elle a le recul nécessaire pour comprendre ses parents, les juger mais sans cesser de les aimer. Elle a le courage d’annoncer à le France entière qu’elle a été violée. Elle a le courage de partager son histoire et l’espoir que cela fasse bouger les choses. On ressent bien que sa reconstruction n’est pas finie loin de là, mais elle semble sur le bon chemin. Je trouve qu’à 22 ans, elle a une maturité incroyable et une force de caractère époustouflante. Je lui souhaite de tout mon cœur qu’elle puisse retrouver un peu de sérénité et surtout de bonheur dans sa vie et je la remercie d’avoir eu le courage d’écrire son histoire.
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Pour ceux qui sont devant le petit écran à cet instant Morgane Vallée est sur le plateau de l'émission "Salut les terriens" pour présenter son livre et parler de son drame.
Sara2a- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3030
Age : 54
Localisation : Porto-Vecchio
Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
Date d'inscription : 24/01/2010
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
J'ai vu ça, effectivement. Cette fille est décidément étonnante, d'un courage et d'une combativité impressionnants. C'est le porte-drapeau idéal pour faire entendre la parole des victimes.
A côté de ça, il est évident que Thierry Ardisson n'a pas lu le livre (ce que je peux concevoir, il ne peut pas voir et lire les œuvres de tous ses invités), et que celui qui lui a préparé ses fiches ne l'a pas fait non plus (ce qui me semble plus problématique).
En effet, affirmer que "son entretien avec MAM a permis de faire changer les choses et de créer une nouvelle loi" est assez gonflé, puisque Morgane Vallée consacre le dernier chapitre de son livre à dénoncer, non pas l'absence de loi, mais l'absence de moyens mis en œuvre pour appliquer les lois existantes.
Restons positifs cependant, dénoncer l'injustice est le premier pas pour la combattre et, pour ce faire, toutes les occasions sont bonnes à prendre.
A côté de ça, il est évident que Thierry Ardisson n'a pas lu le livre (ce que je peux concevoir, il ne peut pas voir et lire les œuvres de tous ses invités), et que celui qui lui a préparé ses fiches ne l'a pas fait non plus (ce qui me semble plus problématique).
En effet, affirmer que "son entretien avec MAM a permis de faire changer les choses et de créer une nouvelle loi" est assez gonflé, puisque Morgane Vallée consacre le dernier chapitre de son livre à dénoncer, non pas l'absence de loi, mais l'absence de moyens mis en œuvre pour appliquer les lois existantes.
Restons positifs cependant, dénoncer l'injustice est le premier pas pour la combattre et, pour ce faire, toutes les occasions sont bonnes à prendre.
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
D'accord avec toi, et comme toi j'ai trouvé cette jeune femme extrèmement courageuse et calme son récit a du l'aider fortement dans sa résilience, j'ai été très touchée par son témoignage .
Sara2a- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 24/01/2010
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
C'est la lecture de ce livre qui m'a fait m'inscrire ici.
Je l'ai lu, oui ce n'est pas bien,je sais, dans le rayon du supermarché. Je regardais simplement par curiosité, je n'ai pas pu fermer avant la fin.
Pourquoi? Parce que c'était simple à lire, et tellement réel!
J'ai trouvé son acte non seulement courageux, mais surtout utile.
Même si elle a pu exprimer sa haine pour son agresseur, j'ai vu dans son entreprise une tentative de faire avancer les choses sans attiser la haine, mais en essayant de pointer les vraies solutions.
Ayant travaillé que ce soit en psychiatrie, ou en prison, en tant que soignant, je ne peux que confirmer son constat.
Et malheureusement, je pense qu'il faut clamer haut et fort ces manques pour que ça avance...par les médias. Chose que je trouve elle a fait fort intelligemment, avec délicatesse au milieu de tant de violence.
A la fin, j'aurais envie de lui dire combien elle m'a touché en tant qu'homme, et combien, même si sa souffrance, personne ne peut vraiment la comprendre tant qu'elle, combien ses mots m'ont paru juste, sans exhibitionnisme ni tabou, juste nous dire ; "voilà, c'est comme ça".
Mots qu'elle a voulu dire peut-être pour exprimer ce qu'a pu souffrir cette femme qui elle est morte.
Mais ce qui me touche le plus profondément, c'est lire à quel point elle se sent responsable, alors que ce qu'elle a traversé est déjà si terrible au quotidien, sa culpabilité de ne pas en avoir fait assez. et j'aurais envie de lui dire qu'elle n'a pas tout ça à porter. Mais que je comprends qu'elle ait voulu témoigner face au monde.
J'espère simplement que ça l'aidera à continuer à se construire.
Et que ça aidera aussi d'autres.
Je l'ai lu, oui ce n'est pas bien,je sais, dans le rayon du supermarché. Je regardais simplement par curiosité, je n'ai pas pu fermer avant la fin.
Pourquoi? Parce que c'était simple à lire, et tellement réel!
J'ai trouvé son acte non seulement courageux, mais surtout utile.
Même si elle a pu exprimer sa haine pour son agresseur, j'ai vu dans son entreprise une tentative de faire avancer les choses sans attiser la haine, mais en essayant de pointer les vraies solutions.
Ayant travaillé que ce soit en psychiatrie, ou en prison, en tant que soignant, je ne peux que confirmer son constat.
Et malheureusement, je pense qu'il faut clamer haut et fort ces manques pour que ça avance...par les médias. Chose que je trouve elle a fait fort intelligemment, avec délicatesse au milieu de tant de violence.
A la fin, j'aurais envie de lui dire combien elle m'a touché en tant qu'homme, et combien, même si sa souffrance, personne ne peut vraiment la comprendre tant qu'elle, combien ses mots m'ont paru juste, sans exhibitionnisme ni tabou, juste nous dire ; "voilà, c'est comme ça".
Mots qu'elle a voulu dire peut-être pour exprimer ce qu'a pu souffrir cette femme qui elle est morte.
Mais ce qui me touche le plus profondément, c'est lire à quel point elle se sent responsable, alors que ce qu'elle a traversé est déjà si terrible au quotidien, sa culpabilité de ne pas en avoir fait assez. et j'aurais envie de lui dire qu'elle n'a pas tout ça à porter. Mais que je comprends qu'elle ait voulu témoigner face au monde.
J'espère simplement que ça l'aidera à continuer à se construire.
Et que ça aidera aussi d'autres.
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Toutes vos critiques me donnent envie d'acheter et de lire ce témoignage.
Merci !!
Merci !!
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Tout d'abord, merci à Oh éditions et Partage lecture pour ce partenariat.
En temps normal, je ne suis pas très friande de témoignages et de récits, mais j'avoue que j'ai été agréablement surprise par celui-ci. Non pas par l'histoire, bien entendu, le drame subit par l'auteur a plutôt tendance à mettre mal à l'aise, surtout que ma propre fille vient d'avoir 13 ans.
J'ai lu le livre en seulement 2 jours, pressée de voir comment Morgane s'en été sortie et pourquoi la justice n'avait pas fait son travail. Je ne vais pas résumer à nouveau l'histoire, certains l'ont fait à merveille ci-dessus. Mais pour un témoignage, j'ai été surprise par le style d'écriture à la fois simple et facile à lire mais aussi très recherché dans le sens où le vocabulaire est très riche, les émotions sont rendues à grand renfort de mots tous plus forts et violents les uns que les autres. Sans s'identifier à Morgane, j'ai été très prise par le récit de son enfance avant le drame ainsi que de ce qui a suivi : le style d'écriture pourrait presque faire oublier qu'il s'agit d'un témoignage et non pas d'un roman. Les quelques témoignages que j'ai pu lire relataient plus le cours des événements que la foule d'émotions que décrit Morgane.
Je ne cache pas cependant que ce récit m'a mise mal à l'aise, à la fois par l'horreur du crime mais aussi par la force des mots. En cela, ce livre est réussi, il fait réfléchir. J'apprécie aussi que ce ne soit pas une longue diatribe contre le système judiciaire, ce qui aurait été ennuyeux. En tant que lecteur, on se fait déjà une mauvaise opinion de la justice en voyant les réductions de peine et le manque de traitement du bourreau. Le chapitre final ne fait que renforcer cette opinion et sans traîner la justice dans la boue, l'auteur nous rappelle combien elle est imparfaite et l'urgence d'agir.
Ce genre de témoignage me paraît nécessaire et cathartique pour l'auteur, mais aussi pour nous, lecteurs, afin que ce genre de drame ne reste pas cantonné dans la rubrique "faits divers".
En temps normal, je ne suis pas très friande de témoignages et de récits, mais j'avoue que j'ai été agréablement surprise par celui-ci. Non pas par l'histoire, bien entendu, le drame subit par l'auteur a plutôt tendance à mettre mal à l'aise, surtout que ma propre fille vient d'avoir 13 ans.
J'ai lu le livre en seulement 2 jours, pressée de voir comment Morgane s'en été sortie et pourquoi la justice n'avait pas fait son travail. Je ne vais pas résumer à nouveau l'histoire, certains l'ont fait à merveille ci-dessus. Mais pour un témoignage, j'ai été surprise par le style d'écriture à la fois simple et facile à lire mais aussi très recherché dans le sens où le vocabulaire est très riche, les émotions sont rendues à grand renfort de mots tous plus forts et violents les uns que les autres. Sans s'identifier à Morgane, j'ai été très prise par le récit de son enfance avant le drame ainsi que de ce qui a suivi : le style d'écriture pourrait presque faire oublier qu'il s'agit d'un témoignage et non pas d'un roman. Les quelques témoignages que j'ai pu lire relataient plus le cours des événements que la foule d'émotions que décrit Morgane.
Je ne cache pas cependant que ce récit m'a mise mal à l'aise, à la fois par l'horreur du crime mais aussi par la force des mots. En cela, ce livre est réussi, il fait réfléchir. J'apprécie aussi que ce ne soit pas une longue diatribe contre le système judiciaire, ce qui aurait été ennuyeux. En tant que lecteur, on se fait déjà une mauvaise opinion de la justice en voyant les réductions de peine et le manque de traitement du bourreau. Le chapitre final ne fait que renforcer cette opinion et sans traîner la justice dans la boue, l'auteur nous rappelle combien elle est imparfaite et l'urgence d'agir.
Ce genre de témoignage me paraît nécessaire et cathartique pour l'auteur, mais aussi pour nous, lecteurs, afin que ce genre de drame ne reste pas cantonné dans la rubrique "faits divers".
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
tout d'abord merci à Oh Editions et au forum pour ce partanariat
Très très dur pour moi de critiquer ce livre.
En demandant ce partenariat je savais que cela me plongerait dans ma propre histoire. Je savais aussi que ce serait difficile d'être impartiale et de prendre du recul quant à ce terrible témoignage. Mais Morgane a eu le courage de parler. Ce courage qui nous manque à nous victimes par peur. Peur du regard des gens, peur des répercussions, cette peur qui nous empêche d'évoluer, de passer à autre chose si tenter qu'on puisse.
Morgane nous explique sans prendre de gants, sans peur de choquer car c'est bien cela que je pense elle recherche. Choquer, choquer pour faire réagir l'opinion.
La période après les viols la maintiennent dans une position de "celle qui a cherché" ce n'est pas une vraie victime, elle a "participé" activement à son viol ! Presque "on" voudrait lui dire mais enfin tu es rentrée volontairement chez cet homme !!!!
Elle l'a compris, en un instant elle a su qu'elle allait connaître un drame, tout comme pour l'épisode de son second viol où elle a su.
Mais elle avait 13 ans et la peur a pris le dessus faisant d'elle la "chose" de cet individu qui allait devenir son violeur.
Elle dit que M.C hodeau a été courageuse de se battre jusqu'au bout mais qu'elle non au final.
Elle se trompe, elle a eu le cran de lui dire qu'elle ne dirait rien, pour ses enfants et sa femme ! Il faut une sacrée dose de courage pour lui dire de tels mots alors qu'il la menace de mort ! Elle le met en situation où elle le protège !!!!
En lisant le chapitre consacré à l'agression et au décès de "la joggeuse", Marie-Christine Hodeau pour lui rendre hommage, j'ai pleuré, j'ai été prise de nausées.
Morgane se sent responsable de cette agression et de ce meurtre. Elle dit "et si j'avais fait ça ou dit ça ou pas dit ça". Du statut de victime elle passe à celui de responsable.
Je ne peux que confirmer de tels sentiments.
De son viol à son départ à Tours, la vie de Morgane n'est que descente aux enfers : l'ambiance familiale, sa scolarité avec tout ce que cela lui a fait subir.
Puis un semblant de renaissance et là retour aux enfers avec la libération de l'agresseur. Et l'attitude que les gens ont envers cet individu, on en viendrait presque à le plaindre.
Toute la partie consacrée à la justice est également très intéressante et on ne peut qu'espérer une amélioration rapide et efficace des dispositifs.
Livre très dur mais indispensable pour moi.
C'est une réalité et il est important de connaître le traumatisme que le viol induit, mais pas seulement en terme des conséquences directes du viol (psychiques, physiques) mais des conséquences dans la vie de tous les jours, que ce soit avec l'environnement familiale, amicale, scolaire.....
Pour finir ma critique un peu brouillon je pense mais un peu de mal à mettre mes idées en place, cette lecture a réveillée chez moi des sentiments que je croyais disparu (comme par exemple la colère contre ses parents ) et si on se bat pour survivre à ce drame, quelque chose en nous est cassé à tout jamais.
On ne peut pas oublié comme il nous ait souvent demandé, "passe à autre chose c'est le passé ! "
Morgane est quelqu un de très courageux et j'espère qu'elle cessera de penser qu'elle est responsable dans le décès de M.C Houdeau.
Son témoignage le prouve, elle a souffert dans son âme et dans sa chair et elle ne pouvais pas agir sur les événements. C'était à la justice de le faire.
Merci Morgane
Très très dur pour moi de critiquer ce livre.
En demandant ce partenariat je savais que cela me plongerait dans ma propre histoire. Je savais aussi que ce serait difficile d'être impartiale et de prendre du recul quant à ce terrible témoignage. Mais Morgane a eu le courage de parler. Ce courage qui nous manque à nous victimes par peur. Peur du regard des gens, peur des répercussions, cette peur qui nous empêche d'évoluer, de passer à autre chose si tenter qu'on puisse.
Morgane nous explique sans prendre de gants, sans peur de choquer car c'est bien cela que je pense elle recherche. Choquer, choquer pour faire réagir l'opinion.
La période après les viols la maintiennent dans une position de "celle qui a cherché" ce n'est pas une vraie victime, elle a "participé" activement à son viol ! Presque "on" voudrait lui dire mais enfin tu es rentrée volontairement chez cet homme !!!!
Elle l'a compris, en un instant elle a su qu'elle allait connaître un drame, tout comme pour l'épisode de son second viol où elle a su.
Mais elle avait 13 ans et la peur a pris le dessus faisant d'elle la "chose" de cet individu qui allait devenir son violeur.
Elle dit que M.C hodeau a été courageuse de se battre jusqu'au bout mais qu'elle non au final.
Elle se trompe, elle a eu le cran de lui dire qu'elle ne dirait rien, pour ses enfants et sa femme ! Il faut une sacrée dose de courage pour lui dire de tels mots alors qu'il la menace de mort ! Elle le met en situation où elle le protège !!!!
En lisant le chapitre consacré à l'agression et au décès de "la joggeuse", Marie-Christine Hodeau pour lui rendre hommage, j'ai pleuré, j'ai été prise de nausées.
Morgane se sent responsable de cette agression et de ce meurtre. Elle dit "et si j'avais fait ça ou dit ça ou pas dit ça". Du statut de victime elle passe à celui de responsable.
Je ne peux que confirmer de tels sentiments.
De son viol à son départ à Tours, la vie de Morgane n'est que descente aux enfers : l'ambiance familiale, sa scolarité avec tout ce que cela lui a fait subir.
Puis un semblant de renaissance et là retour aux enfers avec la libération de l'agresseur. Et l'attitude que les gens ont envers cet individu, on en viendrait presque à le plaindre.
Toute la partie consacrée à la justice est également très intéressante et on ne peut qu'espérer une amélioration rapide et efficace des dispositifs.
Livre très dur mais indispensable pour moi.
C'est une réalité et il est important de connaître le traumatisme que le viol induit, mais pas seulement en terme des conséquences directes du viol (psychiques, physiques) mais des conséquences dans la vie de tous les jours, que ce soit avec l'environnement familiale, amicale, scolaire.....
Pour finir ma critique un peu brouillon je pense mais un peu de mal à mettre mes idées en place, cette lecture a réveillée chez moi des sentiments que je croyais disparu (comme par exemple la colère contre ses parents ) et si on se bat pour survivre à ce drame, quelque chose en nous est cassé à tout jamais.
On ne peut pas oublié comme il nous ait souvent demandé, "passe à autre chose c'est le passé ! "
Morgane est quelqu un de très courageux et j'espère qu'elle cessera de penser qu'elle est responsable dans le décès de M.C Houdeau.
Son témoignage le prouve, elle a souffert dans son âme et dans sa chair et elle ne pouvais pas agir sur les événements. C'était à la justice de le faire.
Merci Morgane
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Ta critique me fait frisonner Isis. J'espère que cette lecture t'aura apporté quelque chose de positif.
Je comprends difficilement le sentiment de culpabilité que ressent les victimes. Tu as raison en disant que Morgane s'ajoute en plus celui de la mort de M.C. Houdeau. J'espère que le livre et le temps lui permettront de comprendre qu'elle n'y ait pour rien.Elle a dejà fait beaucoup de courage pour dénoncer à 13 ans son violeur malgré les menaces. J'espère que sa force de caractère l'aider à reprendre le dessus.
Je comprends difficilement le sentiment de culpabilité que ressent les victimes. Tu as raison en disant que Morgane s'ajoute en plus celui de la mort de M.C. Houdeau. J'espère que le livre et le temps lui permettront de comprendre qu'elle n'y ait pour rien.Elle a dejà fait beaucoup de courage pour dénoncer à 13 ans son violeur malgré les menaces. J'espère que sa force de caractère l'aider à reprendre le dessus.
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
je l'espère aussi et oui ce livre m'a beaucoup apporté merci à toi
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Merci d'avoir partagé ton ressenti avec nous Isis.
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
C'est un livre que j'ai hésité à demander... Je le lirais peut-être un de ces jours, mais bon, là, j'avais peur que ça ne me rappelle un peu trop l'ambiance parfois assez "glauque" de mon boulot... Et vu qu'en ce moment je passe 70% de mes journées à lire des jugements remplis de détails que je n'ai pas nécessairement très envie de connaître, brrr...
Invité- Invité
Re: [Vallée, Morgane] J'ai toujours dit qu'il recommencerait
Justement, ce que j'ai apprécié dans ce livre, c'est qu'elle a su trouver les mots pour livrer son vécu sans en faire de trop, ni trop peu.
Elle n'en rajoute pas impudiquement, et elle repasse sa vie de façon je trouve très sincère, en expliquant bien les réactions qu'elle a eues après ce traumatisme incroyable, nommant si bien toute son ambivalence, sa culpabilité, sa perte de confiance, et tout son immense effort de reconstruction que je lui souhaite continuer d'effectuer.
J'espère que partager son vécu l'a libérée, et que ça a aidé aussi d'autres femmes qui ont connu la même épreuve.
Elle décrit aussi très bien l'ordinaire d'une vie, d'une famille minée par cet évènement tragique, comment ça se passe en vrai, et pas dans l'imagination, ainsi que la difficulté de confrontation au regard des autres, ainsi qu'à leur déni.
En fait, quoi de pire que de se trouver seule ainsi, car livrée aux regards, à la curiosité morbide, à la peur et donc au déni de son entourage, ce qui à la lire est pour moi là où a été la pire des souffrances, celle d'après, celle où là où on aurait besoin d'une main secourable, on se heurte à la peur et au mépris de ceux qui se protègent de leur peur en détournant le regard, en ne voulant pas croire, en niant l'agression.
C'est cette vie psychique vécue dans un ordinaire tellement insupportablement banal et normal que je trouve très bien décrit : on pourrait en croiser comme elle dans la rue, ou au boulot, en penser du mal, sans savoir cette souffrance qu'elle porte.
Toute souffrance est insupportable et pourtant, elle est partout, et on ne la voit pas.
Ouvrons les yeux, veut-elle dire. En tous cas c'est ce que j'en comprends.
Elle n'en rajoute pas impudiquement, et elle repasse sa vie de façon je trouve très sincère, en expliquant bien les réactions qu'elle a eues après ce traumatisme incroyable, nommant si bien toute son ambivalence, sa culpabilité, sa perte de confiance, et tout son immense effort de reconstruction que je lui souhaite continuer d'effectuer.
J'espère que partager son vécu l'a libérée, et que ça a aidé aussi d'autres femmes qui ont connu la même épreuve.
Elle décrit aussi très bien l'ordinaire d'une vie, d'une famille minée par cet évènement tragique, comment ça se passe en vrai, et pas dans l'imagination, ainsi que la difficulté de confrontation au regard des autres, ainsi qu'à leur déni.
En fait, quoi de pire que de se trouver seule ainsi, car livrée aux regards, à la curiosité morbide, à la peur et donc au déni de son entourage, ce qui à la lire est pour moi là où a été la pire des souffrances, celle d'après, celle où là où on aurait besoin d'une main secourable, on se heurte à la peur et au mépris de ceux qui se protègent de leur peur en détournant le regard, en ne voulant pas croire, en niant l'agression.
C'est cette vie psychique vécue dans un ordinaire tellement insupportablement banal et normal que je trouve très bien décrit : on pourrait en croiser comme elle dans la rue, ou au boulot, en penser du mal, sans savoir cette souffrance qu'elle porte.
Toute souffrance est insupportable et pourtant, elle est partout, et on ne la voit pas.
Ouvrons les yeux, veut-elle dire. En tous cas c'est ce que j'en comprends.
Invité- Invité
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