[Bauchau, Henry] L'enfant bleu

Editeur: Actes Sud
Collection: Babel
Date de parution: 2006
442 pages

4ème de couverture:
A Paris, dans un hôpital de jour, Véronique, psychanalyste, prend en charge Orion, un jeune adolescent gravement perturbé. Malgré ses difficultés, elle discerne qu'il est doué d'une imagination puissante et entreprend de l'orienter vers le dessin et la sculpture. Les chemins de la création et ceux de la vie quotidienne sont semés d'incertitudes et d'échecs, mais dans ses "dictées d'angoisse", Orion parvient à s'ouvrir à la parole et à mettre en mots ce qui le hante. Au fil des années et suivant des voies inusitées, l'oeuvre -l'oeuvre intérieure et l'oeuvre artistique- apparaît et s'affirme.
Le délire, la confusion, les surprenants effets de l'art en actes, la patience des déliants qui partagent les efforts du "peuple du désastre" (les handicapés), le mystère indicible de la souffrance que combat l'opiniâtre espérance, tels sont les thèmes de ce livre où Henry Bauchau a versé beaucoup de son expérience de la psychose et de l'analyse pour atteindre, au-delà du vécu, à la vie du roman. Sous le signe de l'espoir, la présence fugitive de "l'enfant bleu" éclaire Orion et Véronique sur un chemin de compassion.

Mon avis:
C'est une première découverte pour moi de cet auteur et je trouve qu'il nous offre là un très beau roman.
"L'Enfant bleu" raconte la cure que suit, pendant plusieurs années, Orion, jeune psychotique, auprès de Véronique, sa thérapeute dans un hôpital de jour parisien.
Véronique se donne comme défi de soulager la souffrance psychologique d'Orion grâce à la création artistique.
On découvre aussi que Véronique a subi des drames dans sa vie.
On suit pas à pas les avancées et les craintes de l'un et de l'autre.
J'ai trouvé ce roman absolument passionnant et émouvant.

J'ai bien envie de le noter dans ma LAL.

Je viens de le terminer. Je l'ai beaucoup aimer comme tous les autres de cet auteur. Œudipe sur la route, Antigone.
Ce qui m'a surtout frappé c'est la façon dont il s'exprime.On à la place du je
Les mots qu'il emploie---
Renversifié roulotte.
Moi on est une espèce de pas fini.Être comme les autre est-ce que c'est être fini? Toi ,Madame tu es une presque ou une finie?
Orion n'a bouleversé.

On ne dira jamais assez de beau sur son ce roman de Bauchau.

Mon avis:

Ce très beau roman appréhende avec beaucoup de finesse des thèmes très délicats comme le handicap, les relations sociales, la communication, l'art ou l'amour... C'est l'histoire de Veronique, la psychothérapeute, son patient Orion, son mari Vasco. Le monde intérieur de ces trois personnes est extraordinaire et leurs "talents" d'etres humains - exceptionnels. (Un grand humaniste, Henry Bauchau!).
Tout en soignant l'anxiété d'Orion grâce aux "dictees d'angoisse" qui s'imposent quand "le demon de Paris et ses chevaux blancs" s'emparent de lui, Veronque realise une therapie de psychiatre a travers les arts pour lesquels, Orion est tres doue. Nous suivons l'évolution d'Orion sur les 13-14 années que lui consacre Veronique. Nous écoutons les doutes de cette dernière, nous la suivons dans sa vie personnelle où Orion prend peu à peu une place importante.
L'histoire s'intensifie au fil des pages et j'ai lu les deux tiers du livre en une journee - celle d'hier.

Je suis sortie bouleversee par l'univers d'Orien ou folie et creation cohabitent, par l'extraordinaire rencontre deux deux personnages qui grace a la fabuleuse creativite qu'ils possedent, leur permet a chacun d'eux, d'aller de plus en plus profond en soi-meme pour en sortir le meilleur.

C'est un très beau livre. Une belle écriture pleine de tact et aussi de poésie.
L'histoire est émouvante. Beaucoup d'amour, de patience, de compréhension dans ce livre.
On y apprend comment Orion a appris à vivre avec son handicap mental, ses angoisses, à essayer de les dominer.