[Peace, David] Tokyo ville occupée
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[Peace, David] Tokyo ville occupée
Édition Rivages (349p), septembre 2010.
Résumé :
Par une nuit d'hiver, un écrivain court à perdre haleine dans les rues de Tokyo. Une ville peuplée de survivants et de fantômes, dévastée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Une ville où le crime a frappé.
Le 26 janvier 1948, un homme se présente dans une succursale de la Banque Impériale. Il dit être un médecin envoyé par le ministère de la Santé pour procéder à une vaccination du personnel à cause d'un cas de dysenterie signalé dans le quartier. Il sort deux flacons de sa sacoche, en transfère le contenu dans des bols à thé et ordonne aux seize employés d'avaler rapidement le liquide. Ces derniers ne tardent pas à se tordre de douleur ; douze d'entre eux succomberont.
A partir de cette terrible affaire, l'écrivain veut faire un livre. Pour cela, il va convoquer les voix de douze personnages liés au drame ; à travers des carnets, des lettres, des récits, des souvenirs, il tente de ressusciter les morts et d'atteindre la vérité. C'est ainsi qu'il nous entraîne dans une quête vertigineuse et nous fait entrevoir les dessous proprement effroyables du massacre de la Banque impériale.
Ce que j’en ai pensé :
Le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce thriller, c’est ingénieux. Je m’explique :
A partir du concept d’un jeu japonais qui consiste à se faire peur en se racontant des histoires de fantômes, l’auteur construit une narration à plusieurs voix tout à fait originale et angoissante.
Le principe est le suivant : dans une pièce parfaitement sombre que seule éclaire la lueur de bougies, chaque personne présente doit raconter une histoire de fantôme puis éteindre, à tour de rôle, une chandelle. A la fin de la soirée, et après extinction de toutes les bougies, le noir complet se fait. Goules et autres fantômes peuvent alors faire leur apparition…
David Peace qui prend comme point de départ une affaire criminelle véridique (cf. résumé), a eu l’idée de découper son récit en 12 "chandelles", soit 12 points de vue différents qui apportent chacun un élément nouveau à l’enquête. Ainsi chaque chandelle éteinte nous rapproche un peu plus de la véritable identité de l’assassin de la Banque Impériale. Mais pourquoi ce chiffre 12 ? Et bien, 12 comme le nombre de victimes décédés lors de cette tragédie. 12 comme les 12 coups de minuit annonciateurs des ignominies tapies au cœur de la nuit.
Car vous l’aurez compris Tokyo ville occupée est un polar sombre, effroyable même, étant donné la multitude de détails dont nous inonde l’auteur sur cette période du Japon d’après-guerre. Et grâce à la virtuosité de David Peace, la frontière entre imagination et fait véridique s’ efface complètement pour nous laisser un goût d’amertume dans la bouche. J’avoue avoir été scotchée par le dénouement de ce thriller unique qui se démarque de la production actuelle.
Alors, oui, David Peace s’est inspiré d’un concept déjà utilisé par Ryûnosuke Akutagawa dans Rashômon et autres contes (il l’avoue lui-même) et oui, le rendu n’est pas toujours des plus fluide (faire parler les morts à ses inconvénients !). Néanmoins saluons l’audace de l’auteur comme il se doit : Tokyo ville occupée a une place dans chaque bibliothèque de fans de thriller différent et complexe !
En conclusion :
Tokyo ville occupée est donc un polar très sombre, incroyablement bien construit qui jouit d’une écriture très originale et étrangement poétique. Malgré quelques inconvénients de fluidité, c’est définitivement un thriller à posséder, ne serait-ce que pour son contexte historique véridique.
Résumé :
Par une nuit d'hiver, un écrivain court à perdre haleine dans les rues de Tokyo. Une ville peuplée de survivants et de fantômes, dévastée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Une ville où le crime a frappé.
Le 26 janvier 1948, un homme se présente dans une succursale de la Banque Impériale. Il dit être un médecin envoyé par le ministère de la Santé pour procéder à une vaccination du personnel à cause d'un cas de dysenterie signalé dans le quartier. Il sort deux flacons de sa sacoche, en transfère le contenu dans des bols à thé et ordonne aux seize employés d'avaler rapidement le liquide. Ces derniers ne tardent pas à se tordre de douleur ; douze d'entre eux succomberont.
A partir de cette terrible affaire, l'écrivain veut faire un livre. Pour cela, il va convoquer les voix de douze personnages liés au drame ; à travers des carnets, des lettres, des récits, des souvenirs, il tente de ressusciter les morts et d'atteindre la vérité. C'est ainsi qu'il nous entraîne dans une quête vertigineuse et nous fait entrevoir les dessous proprement effroyables du massacre de la Banque impériale.
Ce que j’en ai pensé :
Le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce thriller, c’est ingénieux. Je m’explique :
A partir du concept d’un jeu japonais qui consiste à se faire peur en se racontant des histoires de fantômes, l’auteur construit une narration à plusieurs voix tout à fait originale et angoissante.
Le principe est le suivant : dans une pièce parfaitement sombre que seule éclaire la lueur de bougies, chaque personne présente doit raconter une histoire de fantôme puis éteindre, à tour de rôle, une chandelle. A la fin de la soirée, et après extinction de toutes les bougies, le noir complet se fait. Goules et autres fantômes peuvent alors faire leur apparition…
David Peace qui prend comme point de départ une affaire criminelle véridique (cf. résumé), a eu l’idée de découper son récit en 12 "chandelles", soit 12 points de vue différents qui apportent chacun un élément nouveau à l’enquête. Ainsi chaque chandelle éteinte nous rapproche un peu plus de la véritable identité de l’assassin de la Banque Impériale. Mais pourquoi ce chiffre 12 ? Et bien, 12 comme le nombre de victimes décédés lors de cette tragédie. 12 comme les 12 coups de minuit annonciateurs des ignominies tapies au cœur de la nuit.
Car vous l’aurez compris Tokyo ville occupée est un polar sombre, effroyable même, étant donné la multitude de détails dont nous inonde l’auteur sur cette période du Japon d’après-guerre. Et grâce à la virtuosité de David Peace, la frontière entre imagination et fait véridique s’ efface complètement pour nous laisser un goût d’amertume dans la bouche. J’avoue avoir été scotchée par le dénouement de ce thriller unique qui se démarque de la production actuelle.
Alors, oui, David Peace s’est inspiré d’un concept déjà utilisé par Ryûnosuke Akutagawa dans Rashômon et autres contes (il l’avoue lui-même) et oui, le rendu n’est pas toujours des plus fluide (faire parler les morts à ses inconvénients !). Néanmoins saluons l’audace de l’auteur comme il se doit : Tokyo ville occupée a une place dans chaque bibliothèque de fans de thriller différent et complexe !
En conclusion :
Tokyo ville occupée est donc un polar très sombre, incroyablement bien construit qui jouit d’une écriture très originale et étrangement poétique. Malgré quelques inconvénients de fluidité, c’est définitivement un thriller à posséder, ne serait-ce que pour son contexte historique véridique.
Dernière édition par arutha le Jeu 23 Déc 2010 - 21:08, édité 2 fois (Raison : ajout sondage)
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