[Bradbury, Ray] Le pays d'octobre

Décidément, malgré un Fahrenheit 451 magistral, Ray Bradbury n’est pas mon auteur de Science-Fiction préféré. Ses extraterrestres et autres vampires sont plus abominables les uns que les autres, ses ambiances d’un glauque qu’aucun espoir de lumière ne vient éclairer.
Déprimantes dans l’ensemble, franchement malsaines pour certaines, la plupart de ces nouvelles m’ont laissé un mauvais goût dans la bouche, au détriment des intrigues dont je n’ai gardé qu’un vague souvenir. Quelques exceptions tout de même (il en faut) :
La faux, terrible et magnifique.
Oncle Einar, jubilatoire.
La merveilleuse mort de Dudley Stone, très beau récit, même si je me demande ce qu’il fait dans un recueil de SF...

Si le fond ne m’a guère séduite, la forme, en revanche, est irréprochable. Le style est riche, profond, et nous entraîne sans effort au creux des chemins sinistres de ce Pays d’octobre. Du reste, c’est peut-être la puissance d’évocation de ces récits qui a contribué à ma réticence. Difficile pour moi d’apprécier une lecture lorsqu’elle me donne la sensation qu’un insecte s’est glissé au creux de ma nuque, ou que je suis en train de manipuler un foie encore rattaché à son propriétaire...

En bref, dépressifs, paranoïaques, estomacs fragiles, fuyez ce recueil (ou du moins certaines de ses nouvelles).
Pour les autres, entrez... à vos risques et périls .