[Ôé, Kenzaburô] Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants
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[Ôé, Kenzaburô] Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants
Challenge Nobel 2011 (Nobel explosif) - Kenzaburô Ôé (Japon) a été élu Prix Nobel de littérature en 1994
Editions : Gallimard
ISBN : 2-07-073320-3
238 pages
Quatrième de couverture :
Editions : Gallimard
ISBN : 2-07-073320-3
238 pages
Quatrième de couverture :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des enfants d'une maison de correction fuient les bombardements et se réfugient dans un village de montagne. Leur éducateur les place sous l'autorité d'un maire convaincu qu'un mauvais enfant doit être supprimé « dès le bourgeon ». Le jeune narrateur et son petit frère font partie de ce groupe de délinquants bientôt à la merci des villageois haineux, qui les contraignent à enterrer des animaux victimes d'une épidémie. Quand trois personnes meurent, contaminées, les villageois, pris de panique, abandonnent le village en y enfermant les enfants, qui prennent possession des maisons désertées et esquissent même les règles d'une vie en société. Temps suspendu, unique dans cette histoire de bruit et de fureur, où s'expriment les douceurs de la fraternité et les joies d'un premier amour. Malgré la présence d'un jeune Coréen et d'un soldat déserteur qui tentent de les aider, l'affrontement avec les villageois de retour ne pourra être évité.
Cette impressionnante fable sociale écrite en 1958 appartient à la grande veine de Kenzaburô Oé. Densité, richesse d'analyse, foisonnement de l'imagination, violence, émotion : toutes les qualités du Prix Nobel se trouvent réunies.
Mon avis : Cette impressionnante fable sociale écrite en 1958 appartient à la grande veine de Kenzaburô Oé. Densité, richesse d'analyse, foisonnement de l'imagination, violence, émotion : toutes les qualités du Prix Nobel se trouvent réunies.
Je veux, je dois, commencer cette critique par un coup de gueule, ce qui est fort dommage pour une œuvre de cette puissance.
Des éditions aussi renommées que Gallimard devraient avoir honte de ne pas offrir à ses lecteurs, et à un auteur nobelisé, autre chose qu’une traduction bâclée ! Voilà, c’est dit !
Le style en lui-même est superbe, plein de descriptions hurlantes de vérité qui nous dépeignent non seulement les paysages austères et mystérieux du Japon rural, mais également les odeurs, les sons, l’ambiance fermée et hostile d’une pays enclavé (nous sommes au milieu du XXème siècle), au bord d’une humiliante défaite.
Mais quel calvaire d’avoir à subir les fautes d’orthographe grossières (« planché » au lieu de « plancher », c’est quand même du lourd du tatoué), l’accord des temps aléatoire (un verbe au présent dans une phrase au passé, quel est le problème ?) et la ponctuation fantaisiste d’un traducteur, dont personne n’a jugé utile de relire la prose avant de lancer les presses.
Parenthèse rageuse fermée.
Sur le fond, le texte est douloureusement réaliste, sans embellissement d’aucune sorte. La souffrance de ces enfants traités comme de la vermine est palpable. On sent la faim, la crasse, le froid, la douleur de leurs plaies à vif, leur peur et leur incompréhension devant la lâcheté et la cruauté des adultes.
Sur cette toile sombre, les rares moments de joie, d’espoir, ressortent avec une violence désespérée, d’autant plus belle qu’elle ne peut être qu’éphémère.
Pourtant, s’il est facile d’éprouver de la compassion, et même de l'admiration, pour ces enfants qui n’ont rien fait pour mériter un sort aussi atroce, il est difficile d’éprouver de la haine pour ces villageois brutaux et ignorants, précisément parce que, enfermés dans leurs peurs et leurs préjugés, ils n’ont pas conscience de leur cruauté, et n’en tirent aucune satisfaction. On ne peut ressentir à leur égard que du dégoût ou de la pitié.
Un très beau livre, qui offre un moment de lecture fort. A découvrir.
Ma note : 8/10Des éditions aussi renommées que Gallimard devraient avoir honte de ne pas offrir à ses lecteurs, et à un auteur nobelisé, autre chose qu’une traduction bâclée ! Voilà, c’est dit !
Le style en lui-même est superbe, plein de descriptions hurlantes de vérité qui nous dépeignent non seulement les paysages austères et mystérieux du Japon rural, mais également les odeurs, les sons, l’ambiance fermée et hostile d’une pays enclavé (nous sommes au milieu du XXème siècle), au bord d’une humiliante défaite.
Mais quel calvaire d’avoir à subir les fautes d’orthographe grossières (« planché » au lieu de « plancher », c’est quand même du lourd du tatoué), l’accord des temps aléatoire (un verbe au présent dans une phrase au passé, quel est le problème ?) et la ponctuation fantaisiste d’un traducteur, dont personne n’a jugé utile de relire la prose avant de lancer les presses.
Parenthèse rageuse fermée.
Sur le fond, le texte est douloureusement réaliste, sans embellissement d’aucune sorte. La souffrance de ces enfants traités comme de la vermine est palpable. On sent la faim, la crasse, le froid, la douleur de leurs plaies à vif, leur peur et leur incompréhension devant la lâcheté et la cruauté des adultes.
Sur cette toile sombre, les rares moments de joie, d’espoir, ressortent avec une violence désespérée, d’autant plus belle qu’elle ne peut être qu’éphémère.
Pourtant, s’il est facile d’éprouver de la compassion, et même de l'admiration, pour ces enfants qui n’ont rien fait pour mériter un sort aussi atroce, il est difficile d’éprouver de la haine pour ces villageois brutaux et ignorants, précisément parce que, enfermés dans leurs peurs et leurs préjugés, ils n’ont pas conscience de leur cruauté, et n’en tirent aucune satisfaction. On ne peut ressentir à leur égard que du dégoût ou de la pitié.
Un très beau livre, qui offre un moment de lecture fort. A découvrir.
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