[Christie, Agatha] Pourquoi pas Evans ?
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[Christie, Agatha] Pourquoi pas Evans ?
[Christie, Agatha] Pourquoi pas Evans ?
Titre : Pourquoi pas Evans ?
Auteur : Agatha Christie (1934)
Editeur : Editions du Masque
Nombre de pages : 256
Présentation de l’éditeur :
En cherchant une balle de golf, le fils du pasteur découvre, au pied des rochers, un individu tombé de la falaise. Avant de passer de vie à trépas, l'homme ne dit qu'une petite phrase : « Pourquoi pas Evans ? ». Le tribunal d'enquête, réuni le lendemain, conclut à l'accident. Un accident, c'est vite dit.
Qui, dans ce cas, aurait eu intérêt à fourrer, un peu plus tard, huit grains de morphine dans la bière du témoin ? L'amie du garçon, la jeune comtesse Frankie, a son idée là-dessus. Et comme les enfants de l'aristocratie anglaise ont du temps à revendre, elle emploiera le sien à jouer les détectives amateurs, avec son petit camarade...
Mon point de vue :
Un des romans qu’Agatha Christie appelait ses « petits thrillers » et qu’elle trouvait faciles et amusants à écrire… On retrouve ce plaisir à la lecture, très distrayante mais manquant peut-être de l’épaisseur psychologique et du soin porté à l’intrigue propres à ses romans plus classiques.
Pas de Poirot ni de miss Marple ici, mais un duo de jeunes détectives autoproclamés (un peu sur le modèle de Tommy et Tuppence Beresford), un garçon du peuple, Bobby Jones, et une demoiselle de l’aristocratie, Lady Frances Derwent, lancés avec un enthousiasme communicatif sur les traces du meurtrier d’un mystérieux inconnu… L’ensemble est assez jubilatoire, dialogué avec beaucoup d’humour, et met bien en valeur la part de jeu inhérente à toute investigation et la façon dont ce jeu peut électriser les relations dans un couple.
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] Pourquoi pas Evans ?
Merci pour ton avis Mina : je compte lire prochainement ce livre.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Christie, Agatha] Pourquoi pas Evans ?
Mon avis :
Pas d'Hercule Poirot, pas de miss Marple dans cette enquête. Pourtant, je retrouve tout le charme et l'humour des enquêtes d'Agatha Christie L'action se passe dans une petite ville côtière du pays de Galles, où Bobby, le fils du pasteur, réformé à cause de ses problèmes de vue, s'ennuie ferme. Certes, il apprend à jouer au golf (fort mal), il pense monter un garage avec son ami Badger (projet désapprouvé par le pasteur, son père), joue de l'harmonium (il n'a pas vraiment le choix), mais la vie à Marchbolt n'a rien de palpitant. Oh ! Il y a bien, la belle, la très belle, la sublime lady Frances Derwent (dite Frankie) dont Bobby est éperdument amoureux. Il est le benjamin du pasteur, elle est fille de comte, jamais il n'osera franchir la barrière sociale qui les oppose.
Ces deux-là vont pourtant avoir l'occasion d'être réunis. Une mort accidentelle est banale. Que Bobby soit empoisonné et ne doive sa survie qu'à sa solide constitution après avoir révélé la phrase qu'a murmuré le mourant, voilà qui ne l'est pas. Les deux jeunes gens vont unir leur désœuvrement et leur talent pour élucider cette affaire. En fait de "talent", ils ont surtout une imagination inépuisable, des dons de comédiens certains, un humour à toute épreuve (en dépit des dangers, le récit est très drôle) des relations mondaines (pour lady Frances), de bons amis (pour Bobby), et un manque certain d'expérience.
Leur naïveté leur porte chance, en quelque sorte, parce qu'ils ont à faire avec un criminel comme on en croise peu dans l'œuvre d'Agatha Christie. Parfaitement insoupçonnable, brillant, charmeur, audacieux, infâme et scélérat (pour ces deux derniers qualificatifs, ce n'est pas moi qui le dit, c'est lui), il a une personnalité rarissime qui, après coup, fait frémir le lecteur, non à cause de ce qu'il a commis, mais à cause de tout ce qu'il aurait pu commettre. Manipulateur hors pair, il se joue des êtres avec sa nonchalante cruauté et tire partie des circonstances avec l'aisance d'un metteur en scène chevronné. Bobby ne dit-il pas : "c'est comme si on débarquait sur scène, en plein milieu du deuxième acte, pour jouer des personnages qui n'ont pas été prévus et ce qui rend notre jeu encore plus difficile, c'est que nous n'avons pas la moindre idée de ce qui s'est passé au premier" ? Notre criminel sera brillant jusque dans sa manière de quitter la scène.
Et Evans, me direz-vous, qui était-ce ? Je vous répondrai qu'Evans était sous notre nez, quasiment depuis le début, intervenant quelquefois dans le récit. Sa découverte donne envie de dire "bon sang, mais c'est bien sûr !"
Pas d'Hercule Poirot, pas de miss Marple dans cette enquête. Pourtant, je retrouve tout le charme et l'humour des enquêtes d'Agatha Christie L'action se passe dans une petite ville côtière du pays de Galles, où Bobby, le fils du pasteur, réformé à cause de ses problèmes de vue, s'ennuie ferme. Certes, il apprend à jouer au golf (fort mal), il pense monter un garage avec son ami Badger (projet désapprouvé par le pasteur, son père), joue de l'harmonium (il n'a pas vraiment le choix), mais la vie à Marchbolt n'a rien de palpitant. Oh ! Il y a bien, la belle, la très belle, la sublime lady Frances Derwent (dite Frankie) dont Bobby est éperdument amoureux. Il est le benjamin du pasteur, elle est fille de comte, jamais il n'osera franchir la barrière sociale qui les oppose.
Ces deux-là vont pourtant avoir l'occasion d'être réunis. Une mort accidentelle est banale. Que Bobby soit empoisonné et ne doive sa survie qu'à sa solide constitution après avoir révélé la phrase qu'a murmuré le mourant, voilà qui ne l'est pas. Les deux jeunes gens vont unir leur désœuvrement et leur talent pour élucider cette affaire. En fait de "talent", ils ont surtout une imagination inépuisable, des dons de comédiens certains, un humour à toute épreuve (en dépit des dangers, le récit est très drôle) des relations mondaines (pour lady Frances), de bons amis (pour Bobby), et un manque certain d'expérience.
Leur naïveté leur porte chance, en quelque sorte, parce qu'ils ont à faire avec un criminel comme on en croise peu dans l'œuvre d'Agatha Christie. Parfaitement insoupçonnable, brillant, charmeur, audacieux, infâme et scélérat (pour ces deux derniers qualificatifs, ce n'est pas moi qui le dit, c'est lui), il a une personnalité rarissime qui, après coup, fait frémir le lecteur, non à cause de ce qu'il a commis, mais à cause de tout ce qu'il aurait pu commettre. Manipulateur hors pair, il se joue des êtres avec sa nonchalante cruauté et tire partie des circonstances avec l'aisance d'un metteur en scène chevronné. Bobby ne dit-il pas : "c'est comme si on débarquait sur scène, en plein milieu du deuxième acte, pour jouer des personnages qui n'ont pas été prévus et ce qui rend notre jeu encore plus difficile, c'est que nous n'avons pas la moindre idée de ce qui s'est passé au premier" ? Notre criminel sera brillant jusque dans sa manière de quitter la scène.
Et Evans, me direz-vous, qui était-ce ? Je vous répondrai qu'Evans était sous notre nez, quasiment depuis le début, intervenant quelquefois dans le récit. Sa découverte donne envie de dire "bon sang, mais c'est bien sûr !"
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Re: [Christie, Agatha] Pourquoi pas Evans ?
Merci pour vos avis !
Je ne l'ai pas encore lu ce livre.
Je ne l'ai pas encore lu ce livre.
Invité- Invité
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