[Ploquin, Frédéric] Ils se sont fait la belle

Titre: Ils se sont fait la belle
Auteur: Frédéric Ploquin
Poche: 439 pages
Editeur : Le Livre de Poche (30 juin 2010)
Collection : Littérature & Documents

Présentation de l'éditeur:

Après Parrains et caïds, véritable « Who’s who » du grand banditisme, voici un tour de France inédit des évasions les plus folles, les plus violentes, les plus kamikazes, les plus sportives, les plus rusées, les plus fraternelles, les plus aériennes et les plus amoureuses de ces trente dernières années. Vous y découvrirez comment des hommes, enfermés à triple tour dans les pénitenciers les plus sûrs, parviennent à fausser compagnie à leurs geôliers. Comment ils jouent leur vie et parfois celle des autres pour échapper à la prison. Comment ils exploitent toutes les failles de l’âme humaine – appât du gain, séduction, terreur – pour abréger leur isolement. Une enquête qui puise aux meilleures sources, celles de la police judiciaire et de la justice, un livre au coeur du monde carcéral, qui donne un autre goût au mot « liberté ».


Biographie de l'auteur

Frédéric Ploquin, auteur de plusieurs livres sur le monde policier, est grand reporter au journal Marianne.

Mon avis :

Merci aux éditions le livre de poche, à Thot et aux modérateurs pour cette lecture.

Plusieurs années de bénévolat auprès des détenus et de leur famille dans une maison d’arrêt proche de mon domicile m’ont permis de côtoyer (un peu, très peu et avec beaucoup de limites), le monde carcéral.
L’occasion de ce livre était de voir certains événements de l'autre côté.

"Vous voulez savoir comment on s’évade ? J’ai l’impression que ce qui est important, ce n’est pas comment on s’évade, mais pourquoi."
"Quel respect je vous dois ? Je n’ai pas de sang sur les mains. Je dois passer douze ans en prison. C’est un devoir pour moi, si je suis un homme, de m’évader."

C’est un peu à la manière de Pierre Bellemare dans ses « histoires extraordinaires » que Frédéric Ploquin va nous entraîner à la découverte de ces évadés célèbres ayant choisi de se « faire la belle » plutôt que de rester enfermés.

Qui n’a pas entendu, un jour ou l’autre, les noms de François Mariani, Antonio Ferrarra etc…
Ces hommes qui une fois emprisonnés ne peuvent pas, ne veulent pas rester à l’intérieur, l’appel « du dehors » étant le plus fort. Tous les moyens sont bons : musculation extrême pour déformer les barreaux, faux fax envoyés par des comparses et annonçant la libération, corruption d’avocats, de surveillants, fil de pêche …
Tout vous dis-je !
L’imagination n’a pas de limites, les idées les plus osées, auxquelles on n’ose à peine penser peuvent réussir. Certains sont devenus de vrais sportifs, d’autres auraient pu être d’excellents comédiens, ayant réussi à berner les médecins, d’autres sont des charmeurs, des tombeurs et si leur défenseur est une avocate romantique au cœur tendre … je vous laisse imaginer …
Il n’y a d’ailleurs, pas que dans l’action, que les détenus, ou ceux qui ont choisi de les aider, rivalisent d’idées plus ou moins originales. Les écrits, les situations (que ne peut-on pas faire avec une infusion réclamée chaque soir …) sont rocambolesques et ça « marche » ….C’est même parfois tellement gros que personne ne se méfie.

Il est à noter que lorsqu’ils sont repris (et oui cela arrive parfois), le nouveau jugement dépend parfois de l’action entreprise pour la libération, si elle est originale, sans blessé, ni mort, elle s’apparente « à un jeu » et les jurés peuvent être plus cléments … Si la violence est présente, ce ne sera pas la même
chose …

Ces hommes, ces femmes, savent les risques qu'ils prennent pour s'évader (ou faire évader) mais ils les acceptent. Lorsqu'on lit leurs remarques, leurs réflexions, on voit l'impact que ce choix de vie (le banditisme au départ ...) entraîne. Ils n'ont pas le même "regard" sur la vie qu'un homme ou une femme ordinaire ...
Certains agissent, pensent, comme s'ils étaient sur un terrain de jeu géant ... L'adrénaline est leur moteur ...

En lisant, on peut se prendre à sourire, parce que certaines inventions cocasses permettent une évasion en douceur mais on a aussi envie de se révolter lorsque la violence est présente et touche des personnes innocentes ...

Ce petit livre de poche se tient bien en mains et peut nous suivre partout car il est bien "découpé".
En annexe, des chiffres sur les établissements pénitentiaires, répartitions des prisonniers, nombre d’évasions etc… , une bibliographie puis le nom des personnes citées par ordre alphabétique et une table des matières reprenant les différents chapitres.
Car ce livre est découpé en chapitres (au nombre de seize), certains appelés du style des hommes dont ils vont nous parler « les romantiques », « les artistes », « les enragés »….

L’écriture de Frédéric Ploquin est agréable, vive, alerte, on retrouve des dialogues, des échanges entre les différents protagonistes. La curiosité aidant, on se demande bien ce que le prochain chapitre va nous faire découvrir comme ruse ...
C’est bien documenté et facile à suivre, comme de petites histoires sauf
que …. C’est la vraie vie ….

Bel avis, merci Cassiopée et ma foi ce devrait être assez passionnant de s'intéresser à la réalité qui, apparemment, dépasse la fiction.

B

Merci Cassiopée pour cet avis.... cela m'a donné une idée quant au contenu de ce livre... sa lecture me tente bien ^^

J'aime bien ton avis . Je n'en suis qu'au deuxième chapitre et pourtant, tu dis des choses sans en révéler trop. Merci!

Voyager-en-lecture a écrit:J'aime bien ton avis . Je n'en suis qu'au deuxième chapitre et pourtant, tu dis des choses sans en révéler trop. Merci!

c'est là que réside le secret d'un bel avis....... ne rien dévoiler d'un livre, laisser le lecteur aller à sa rencontre en suggérant, en donnant une petite impulsion, mais surtout pas en résumant le livre. La lecture n'en a aucune saveur ensuite
réponse écrite sans avoir lu celle de Cassiopée..... Nous voilà à l"unisson

Mon ressenti sur ce livre

Frédéric Ploquin, talentueux journaliste d'investigation, s'est consacré, entre autres, à l'écriture d'une trilogie sur le milieu du grand banditisme, ce livre en est le second opus.
Il met l'accent, ici, sur "cet incontrôlable appel du dehors", ce besoin d'évasion permanent qu'éprouvent ces criminels lorsqu'ils sont emprisonnés d'où le choix du titre "Parrains et caïds - Ils se sont fait la belle" expression consacrée et notoirement connue par tous.

En effet, le point commun qui relie ces hommes, fichés pour la plupart au grand banditisme, et donc condamnés à de lourdes peines, est bien cette obstination à vouloir franchir les barreaux, les murs, la discipline carcérale pour retrouver une liberté toute relative.

Conscients des risques qu'ils encourent, ils foncent coûte que coûte, parfois même prêts à y laisser la vie.

L'auteur s'est attaché à raconter sur treize chapitres quelques soixante-dix évasions, dont certaines très célèbres et très médiatisées comme celle d'Antonio Ferrara ou du corse Richard Casanova au palmarès impressionnant dans le domaine des évasions.
Il a fait le choix de répertorier ces différentes évasions pour lesquelles, il existait des similitudes dans les moyens utilisés et les agissements des évadés. Ainsi, nous avons des qualificatifs en titre de chapitre comme "les séducteurs", "les romantiques", "les simulateurs", "les enragés"...

Il est à noter que Frédéric Ploquin a pris soin de spécifier, pour chacune de ces évasions, quelle en a été l'issue...

Les trois derniers chapitres sont particulièrement intéressants, car au delà du point de vue des évadés, ils présentent différents témoignages, parfois très divergents, des personnels de l'administration pénitencière, des policiers, des avocats tous directement concernés par ces évasions.
Les plus anciens d'entre eux ont bien sûr cité "le cas Mesrine", qui reste "une légende", encore très présent dans les mémoires pour ses évasions successives et ses pieds de nez adressés à l'ensemble du système police-justice-prison.

En conclusion, ce livre-témoignage précis et très documenté sur les faits eux-mêmes, permet de mieux cerner l'univers des Parrains et Caïds, leurs motivations, leurs faiblesses et leurs limites.
Ce tour de France des évasions a été également très "visuel" pour moi, notamment pour les "cavales" décrites dans le Sud.

Pour finir, je dirais qu'à mon sens, il s'agit d'un "livre-frisson" dans ce que la dure réalité, a par moment, dangeureusement dépassé la fiction de nos séries et films présentés sur le petit et le grand écran.

Petit extrait de l'épilogue, témoignage de Jean T, un pionnier du grand banditisme
"Avant de penser à t'évader, tu calcules. Il y en a qui croient qu'ils ne seront jamais repris, mais, dehors, si t'es pas bourré d'oseille, t'es obligé de chercher de l'argent. Une planque, une voiture, ça coûte cher. Et puis ta famille, tes contacts sont surveillés. Tu te retrouves seul et tu es sûr qu'ils vont faire pression sur tes proches. Ils savent qu'ils t'auront par ta femme...et toi, tu peux plus faire marche arrière : faut aller de l'avant.
Est-ce que c'est ça, la liberté : devoir rompre avec tout le monde?"

Ma note : 8/10

Je remercie les Editions Le Livre de Poche ainsi que l'équipe du Forum Partage et Lecture pour m'avoir permis cette intéressante découverte.

Merci Kely pour cet avis qui me donne de plus en plus envie de le lire^^

Je vais finir par croire que c'est moi qui ait un problème car je n'accroche pas tellement à ce livre. Mais bon, je n'en suis qu'aux premiers chapitres.

J'ai vu qu'il y avait un tome avant celui-là.... je suppose qu'il n'y a pas vraiment une"suite", si ?

Merci Kely.... c'est bien ce que j'avais vu, alors... à savoir maintenant si ce sont des volumes indépendants ^^

Ils le sont visiblement.

Thot a écrit:Ils le sont visiblement.

Merci Thot ^^

Mon avis (Janvier 2011)
Fort distrayant et fort instructif, cet essai nous emmène à la découverte des détenus, ayant réussi (ou échoué) à s’évader d’une prison française. Usant de culot – une évasion par l’envoi d’un simple fax – ou de matériel de guerre – on lira la guerre faite aux autorités pénitentiaires par les « soldats » d’Antonio FERRARA - , ce livre nous entraîne dans la découverte d’un milieu inconnu. Car évoquer les évasions revient aussi à vivre le quotidien des détenus, avec de nombreux détails pratiques…..
Journaliste d’investigation, travaillant notamment pour Marianne, Frédéric PLOQUIN nous fait vivre ces moments avec une écriture simple, fluide et compréhensible. Très documenté, son travail nous est présenté ici avec un classement par « type d’évasion » , qu’il s’agisse d’évoquer les Enragés ou le rôle de avocats. On notera la présence d’un index, permettant, aisément et rapidement, toutes recherches précises.
Bien écrit, truculent au niveau des anecdotes, érudit au niveau des récits, cet ouvrage fait donc partie des ouvrages à découvrir…Nous sommes encore dans le temps des bonnes résolutions, alors lisez un court récit par soir avant de vous évader et de rejoindre MORPHEE

Un grand merci aux éditions Le livre de Poche et au forum Partage Lecture pour ce partenariat

Mon avis sur cet ouvrage :

Je remercie les éditions "le livre de poche" ainsi que "partage lecture" pour m'avoir fait découvrir ce livre.

Je commence par le plus déplaisant, car je suis en grande partie satisfaite de cette lecture et ne souhaite pas que vous restiez sur un aspect négatif du livre puisqu'il ne le mérite aucunement.

Voici donc ce qui m'a déplu :

Le thème est tellement présent qu'au final il devient un peu lassant. Je conseille donc aux lecteurs de lire ce livre en parallèle avec une seconde lecture. J'avais également eu ce ressentiment en lisant les crimes passionnels de Pierre Bellemare, là aussi il s'agit d'un thème un peu trop ciblé et répétitif même si les auteurs ont bien travaillé l'organisation de l'ouvrage afin de minimiser cette sensation.

Ce que j'ai aimé :

Frédéric Ploquin est très bien renseigné, il arrive avec brio à nous décrire chaque détenus, les actes les ayant conduit en milieu carcéral et la façon dont ils s'y sont pris pour "se faire la belle".

J'ai été fascinée par la masse d'information détenue dans ces pages et me suis même par moment demandé d'où Frédéric Ploquin pouvait bien avoir reçu toutes ces informations qui ont probablement dû lui demander un travail titanesque.

Après avoir lu ce livre je me suis aperçue que les bandits forment en fait une grande famille (il n'est pas rare de voir certain individu s'immiscer dans la fuite d'autres acolytes). J'ai également noté que la police est vraiment très informée des agissements des malfaiteurs et me demande comment ils sont parfois passés à côté de certaines évasions (Par exemple : je pense que la femme d'un détenu possédant un permis de pilotage d'hélicoptère aurait dû être particulièrement surveillée.)

La classification des méthodes, les chiffres très parlant en annexe ainsi que l'index permettent une lecture très fluide, de sorte que l'on peut facilement cibler notre lecture.
Les histoires vraies sont tellement intéressantes, je suis fascinée par l'imagination de certains détenus qui osent le tout pour le tout et si comme moi vous avez une âme de détective vous allez succomber à cet ouvrage.

L'auteur nous révèle bien entendu les divers stratagèmes des évadés et de ses complices (j'ai par ailleurs été surprise des sanctions dont ces derniers ont écopés et de voir a quel point tout un chacun est susceptible de se faire manipuler par un détenu), car bien souvent il y en a, mais également les faits antérieurs et postérieurs à leurs évasions.


Mon ressenti est que régulièrement les évadés sont récupérés peu de temps après leur escapades (et souvent bêtement ce qui va à l'encontre de leurs ingéniosités). J'ai également pu constater qu'au début du livre j'étais plutôt attendris par les bandits (notamment les braqueurs) dans la mesure où je trouve qu'il est normal d'avoir envie de s'évader quand on sait que l'on va passer la moitié de sa vie en prison, d'ailleurs les jurés semblent assez cléments lorsque l'évasion s'est réalisée sans armes ni violence. Mais au fur et à mesure de ma lecture je me suis aperçue que des personnes pouvaient être grièvement blessées voir tuées au cours de ces tentatives ce qui a quelque peu remis en cause ma clémence vis-à-vis des "caïds".

En résumé je vous conseille ce livre qui est un vrai régal et lui octroie la note de 8/10.

J'ai l'impression que ce livre est interminable.

Mes impressions :

Merci à Partage Lecture et aux éditions Le Livre de Poche pour cette lecture. Car qu'elle soit appréciée ou non, une découverte "livresque" est toujours un plaisir.

Dès les premières pages, j’ai su que j’avais trop attendu de ce livre. Je m’étais imaginée tout autre chose. J’étais partie pour de l’aventure, des évasions mais le style de l’auteur m’a vite alourdie et retenue au sol.
J’ai beaucoup aimé ces différentes catégories (les solidaires, les petits frères, les romantiques, les séducteurs…) mais cela ne m’a malheureusement pas empêchée de m’embrouiller parfois. Au fil des pages, je me suis rendue compte que je manquais de culture concernant les célèbres « bandits », les évasions, les incarcérations. Certains des noms me disaient évidemment quelque chose mais ce n’était pas la majorité.
Alors je lisais des noms, des faits divers sans pouvoir m’imaginer la scène. Les mots défilaient sous mes yeux mais je n’arrivais pas à m’y accrocher.

J’ai été dérangée par le côté « romancé » du livre, je m’attendais à une écriture plus incisive, plus prenante. Une écriture à la hauteur de la soif de liberté de ces hommes. Pour ma part, les phrases étaient trop longues et pas assez percutantes.
Ce livre parle tout de même d’hommes incarcérés prêts à tout pour retrouver la liberté. Des hommes qui seraient même prêts à risquer leur vie, pour ne pas finir enfermés entre quatre murs. C’est tout de même fort et que je trouve que l’écriture de Frédéric Ploquin ne transmet absolument pas cette force.

N’ayant pas été sensible au style de l’auteur, je reconnais tout de même qu’il est très renseigné sur son sujet. Il y a même des informations dont je ne me serais bien passée, tellement les détails sont présents parfois. Mais il sait de quoi il parle, il donne même l’impression d’avoir été près d’eux à chacune de leur évasion.
Frédéric Ploquin ne juge absolument pas ces détenus. Comme tout être humain, il comprend leur besoin irrésistible de liberté. Et peut-être même beaucoup mieux que certains.

merci pour ta critique voyager en lecture qui apporte beaucoup puisqu'elle diffère sensiblement des précédentes !

siana a écrit:merci pour ta critique voyager en lecture qui apporte beaucoup puisqu'il diffère sensiblement des précédents !

Ca, je l'avais remarqué . Tandis que je luttais pour le terminer, je voyais les critiques fleurir par ci par là.