[Giraudeau, Bernard] Cher amour
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[Giraudeau, Bernard] Cher amour
Auteur : Bernard GIRAUDEAU
Titre : Cher amour
Editions : Points Seuil
Année : 2009
Nombre de pages : 303
Le livre :
Dans ce livre, qualifié de roman par l'éditeur, mais qui comporte sûrement une grande part autobiographique, Bernard Giraudeau prend comme fil conducteur un amour imaginaire, un amour rêvé, désiré, appelé des voeux du narrateur (et/ou de l'auteur ?). Il s'adresse à madame T., et à travers elle emmène le lecteur autour du monde.
L'aventurier nous entraîne dans la forêt amazonienne, sur la Cordillère des Andes, aux Philippines et à Djibouti. Le marin se souvient de ses premiers voyages sur la Jeanne. L'écrivainse fait conteur pour évoquer les conquistadores, pour suivre les traces du Che Guevara ou pour se mettre dans la peau du général Leclerc.
Tous ces voyages sont entrecoupés de retours à Paris où l'acteur répète, joue différentes pièces comme Beckett ou l'honneur de Dieu, Richard III... rôles qui l'invitent à un voyage plus intérieur, plus immobile. Au beau milieu de cette vie trépidante, éclatée, solaire, celle d'un "marin ayant basculé d'une salle des machines sur les planches d'un théâtre avec une parenthèse au cinoche", Bernard est stoppé dans son élan par la révélation d'un cancer du rein (dont on sait qu'il a fini par l'emporter en août 2010). Pour supporter la douleur, les traitements, les séjours à l'hôpital, le narrateur s'autohypnose en se projetant dans des rencontres avec madame T.
Mon avis :
Il m'a été plus facile d'entrer dans ce récit plutôt que dans Les dames de nage. C'est le point de vue sur le théâtre, la manière d'entrer dans un rôle, les répétitions, les relations avec les partenaires, le trac, qui m'a surtout intéressée. Et bien sûr, les réactions face à l'annonce du cancer. Bernard Giraudeau avait lui-même expliqué lors d'entretiens avec des journalistes à quel point cette maladie était venue "au bon moment" dans sa vie, à quel point elle l'avait obligé à réviser ses valeurs, à se recentrer. Bien sûr, cela ne s'est pas fait du jour au lendemain, et ce sentiment sur "l'opportunité" du cancer, il n'y a que la personne malade qui peut la déceler dans sa vie.
Pour ce qui est des récits de voyage, j'avoue que j'ai parfois survolé le texte, un peu éclaté parfois, toujours aussi flamboyant.
Malgré mon intérêt pour les deux points cités plus haut, je dois avouer que ce récit ne m'a pas touchée profondément : sans doute parce que Bernard Giraudeau a un goût pour la démesure, un grain de folie dot je me sens lointaine...
Dernière édition par PetitePrincesse le Mar 15 Fév 2011 - 13:28, édité 1 fois (Raison : titre)
Invité- Invité
Re: [Giraudeau, Bernard] Cher amour
Quand j'entendais parler de ce livre, je m'attendais à quelque chose de simple, de délicat et de touchant. La preuve qu'il faut toujours lire le résumé avant de se faire une idée .
Invité- Invité
Re: [Giraudeau, Bernard] Cher amour
J'aime beaucoup Bernard Giraudeau acteur, mais je n'ai pas pu entrer dans son livre "les dames de nage", donc je n'ai pas réitéré avec ub autre livre et ton avis confirme le mien
Re: [Giraudeau, Bernard] Cher amour
Mon avis :
J’ai acheté ce roman peu après le décès de Bernard Giraudeau. Premier constat : se procurer un roman de ce comédien auteur tenait de la gageure. Cher amour est le seul que j’ai pu trouver. Il semblerait que les librairies soient mieux fournies désormais.
Cet ouvrage est étonnant. Je m’attendais à lire un roman d’amour, un roman épistolaire ou un carnet de voyage. Garder une seule étiquette serait trop réducteur, les trois sont nécessaires.
Il est troublant de lire la part de réel dans ce romans, nous partageons ce que l’acteur a ressenti au théâtre. Peu m’importe de savoir si madame T. existe ou non. Elle est évanescente, légère, éloignée de ce que vit le romancier voyageur. Elle est essentielle car si elle ne répond pas, elle est au centre des pensées du narrateur.
Les voyages semblent des respirations obligatoires entre chaque expérience professionnelle. Plusieurs voyages sont racontés : Brésil, Chili, Philippines, Djibouti et le Cambodge. Tous ont cependant des dénominateurs communs. Les lieux ne sont pas ce qui prime, ce sont les gens qui y ont vécu et qui y vivent. Ce sont les rencontres qui ont leur importance, les confidences simples et pudiques qu’il recueille. Ni jugement ni complaisance de sa part, mais un humanisme vrai, qui lui fait rencontrer l’autre d’égal à égal. De même, il constate les conditions difficiles de vie, et le courage de ceux qui les subissent.
Ce qu’il cherche ? Les passions amoureuses qui se sont inscrites dans l’histoire. Histoires violentes et cruelles, peuples oubliés, condamnés. Il montre une soif de connaissance rare. S’il nous conte son passé, ce n’est jamais pour se mettre en valeur. S’il nous raconte le passé de ses accompagnateurs, c’est pour rappeler à notre mémoire que la barbarie n’est pas éloignée de nous dans le temps. Il ne nous donne pas des leçons de morale sur le devoir de mémoire : il l’applique noir sur blanc.
Ce livre dense, à l'écriture particulièrement élégante, ne m'a pas laissée indifférente.
J’ai acheté ce roman peu après le décès de Bernard Giraudeau. Premier constat : se procurer un roman de ce comédien auteur tenait de la gageure. Cher amour est le seul que j’ai pu trouver. Il semblerait que les librairies soient mieux fournies désormais.
Cet ouvrage est étonnant. Je m’attendais à lire un roman d’amour, un roman épistolaire ou un carnet de voyage. Garder une seule étiquette serait trop réducteur, les trois sont nécessaires.
Il est troublant de lire la part de réel dans ce romans, nous partageons ce que l’acteur a ressenti au théâtre. Peu m’importe de savoir si madame T. existe ou non. Elle est évanescente, légère, éloignée de ce que vit le romancier voyageur. Elle est essentielle car si elle ne répond pas, elle est au centre des pensées du narrateur.
Les voyages semblent des respirations obligatoires entre chaque expérience professionnelle. Plusieurs voyages sont racontés : Brésil, Chili, Philippines, Djibouti et le Cambodge. Tous ont cependant des dénominateurs communs. Les lieux ne sont pas ce qui prime, ce sont les gens qui y ont vécu et qui y vivent. Ce sont les rencontres qui ont leur importance, les confidences simples et pudiques qu’il recueille. Ni jugement ni complaisance de sa part, mais un humanisme vrai, qui lui fait rencontrer l’autre d’égal à égal. De même, il constate les conditions difficiles de vie, et le courage de ceux qui les subissent.
Ce qu’il cherche ? Les passions amoureuses qui se sont inscrites dans l’histoire. Histoires violentes et cruelles, peuples oubliés, condamnés. Il montre une soif de connaissance rare. S’il nous conte son passé, ce n’est jamais pour se mettre en valeur. S’il nous raconte le passé de ses accompagnateurs, c’est pour rappeler à notre mémoire que la barbarie n’est pas éloignée de nous dans le temps. Il ne nous donne pas des leçons de morale sur le devoir de mémoire : il l’applique noir sur blanc.
Ce livre dense, à l'écriture particulièrement élégante, ne m'a pas laissée indifférente.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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