[Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
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Rendez-vous avec la mort [Christie, Agatha]
[Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
Titre : Rendez-vous avec la mort
Auteur : Agatha Christie (1937)
Editeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 190
Présentation de l’éditeur :
Tout le monde l'a remarqué à l'hôtel Salomon : cette Américaine qui visite la Palestine avec sa famille est une mégère tyrannique et les siens vivent terrorisés. « Il ne nous reste plus qu'à la tuer », dit une voix, quelque part dans une chambre de l'hôtel.
Comme - bien par hasard - Hercule Poirot, à cet instant, est précisément en train de fermer sa fenêtre, cette petite phrase ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd.
Le monstre sera retrouvé mort dans son fauteuil, au cours d'une excursion à Pétra. Qui, de cette tribu soumise, a eu le courage de mettre le projet à exécution ?
Mon point de vue :
Belle nouvelle exploration des haines familiales par une spécialiste du genre… Les Boynton, une étrange famille américaine, séjournent au Moyen-Orient et suscitent l’étonnement des autres voyageurs : la mère, hideux tyran domestique, tient son petit monde sous son joug au point de les avoir jusqu’à présent entièrement coupés du monde. Le portrait de cette perverse narcissique au petit pied, ancienne gardienne de prison, est parfaitement dessiné (on a sans doute affaire ici à l’un des personnages les plus odieux créés par Christie), ainsi que les conséquences de cette emprise sur les enfants : soumission totale et hébétude de l’un, révolte désespérée de deux autres, état pré-psychotique d’une quatrième… Qui va craquer ?
Autour d’eux gravitent quelques beaux personnages secondaires, Sarah King, qui vient d’être diplômée en médecine et à laquelle Raymond Boynton n’est pas indifférent, le Dr. Gérard, un grand psychiatre français, Mr. Cope, chevalier servant de Nadine Boynton, l’autoritaire Lady Westholme et son ombre, l’insignifiante Miss Pierce... L’un d’eux n’aurait-il pas également envie de se débarrasser de madame Boynton, et d’ailleurs qui n’en aurait pas envie ?
C’est en tous cas au cours d’une excursion à Petra que quelqu’un va finir par se décider. Mais Hercule Poirot veille au grain et le caractère de la défunte lui importe peut – même s’il a des effets bénéfiques pour tout le monde, ce crime ne doit pas rester impuni…
Un excellent roman, psychologiquement très juste et au suspens si bien maîtrisé qu’on ne parvient pas à en détacher les yeux jusqu’au dénouement, comme toujours imprévu !
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
J'aime beaucoup la présentation de l'éditeur, cela m'a fait sourire . Et je me dis que finalement, je tenterais bien un livre d'Agatha Christie un de ces jours, au moins pour me faire ma propre opinion.
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
Merci pour ta critique.
"Appointment with death" (1938) : une bonne intrigue, pas trop de personnages et un coupable inattendu !
Agatha Christie, décidément, du grand art !
"Appointment with death" (1938) : une bonne intrigue, pas trop de personnages et un coupable inattendu !
Agatha Christie, décidément, du grand art !
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
Coup de cœur, suspens jusqu'au bout comme d'habitude. Un régal.
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
Mon avis :
Revoilà Hercule Poirot ! Je poursuis en ce moment une série de lecture qui emmène Poirot en Moyen-Orient. Notre détective est connu, il est même félicité pour son succès dans l’affaire ABC et son rôle dans le dénouement du crime de l’Orient-Express n’est pas inconnu. N’allez pas croire cependant qu’il s’endorme sur ses lauriers ou qu’il pense à un seul moment refaire ce qu’il a fait par le passé (les lecteurs du Crime de l’Orient-Express me comprendront), car l’affaire qu’il a à résoudre n’est pas des plus faciles.
Pour quelles raisons ? Parce que la victime et sa famille sont américaines ? Pourquoi pas ? Les mœurs américaines se confrontent aux mœurs anglaises, et Poirot est parfois obligé de donner des conseils surprenants aux différents protagonistes. Il est pour moi évident qu’Agatha Christie, par la voix de certains personnages, s’élève contre les idées reçues – de l’une et l’autre nation – pour renvoyer chacune dos à dos, avec ses qualités et ses faiblesses. Il n’est que le docteur Gérard, un français, pour se placer au-dessus de la mêlée, observateur impartial, presque un second Hercule Poirot, et Sarah King, interne en médecine, sûre d’elle-même et de son diagnostique, en toutes circonstances.
Ce qu’Agatha Christie donne à observer dans ce roman est tout simplement la torture psychologique qu’un membre d’une famille, éminemment respecté par la société, fait peser sur son entourage. Mrs Boyton est fascinante, elle qui n’hésite pas à malmener sa propre fille pour satisfaire son désir de puissance, et ne dédaigne pas étendre son pouvoir sur quelques satellites en puissance. Dans ce cas, son plan fonctionne, ou non, et elle ne peut que constater que ses stratégies ne parviennent pas toujours à leur fin – ce n’est pas sa belle-fille Nadine qui dira le contraire. Ce n’est pas le coupable non plus, bien que je ne pense pas qu’elle s’attendait à une telle issue.
En dehors de son aspect classique – nous aurons une réunion finale au cours de laquelle Hercule Poirot dévoilera le nom du coupable, Rendez-vous avec la mort rappelle une autre thèse chère à l’auteur : personne n’a le droit d’ôter la vie à un autre être humain, même s’il considère celui-ci comme monstrueux. Hercule Poirot n’aura de cesse de le rappeler, au cours de confrontations tendues et la suite de l’intrigue lui montrera qu’il a raison. Suspecter un proche de meurtre est presque pire que la tyrannie sous laquelle ils ont vécu.
Fait rare : ce roman comporte un épilogue où nous retrouvons les principaux protagonistes, cinq ans plus tard. Je suis sûre qu’ils sont désormais tout acquis aux thèses du sympathique Belge.
Revoilà Hercule Poirot ! Je poursuis en ce moment une série de lecture qui emmène Poirot en Moyen-Orient. Notre détective est connu, il est même félicité pour son succès dans l’affaire ABC et son rôle dans le dénouement du crime de l’Orient-Express n’est pas inconnu. N’allez pas croire cependant qu’il s’endorme sur ses lauriers ou qu’il pense à un seul moment refaire ce qu’il a fait par le passé (les lecteurs du Crime de l’Orient-Express me comprendront), car l’affaire qu’il a à résoudre n’est pas des plus faciles.
Pour quelles raisons ? Parce que la victime et sa famille sont américaines ? Pourquoi pas ? Les mœurs américaines se confrontent aux mœurs anglaises, et Poirot est parfois obligé de donner des conseils surprenants aux différents protagonistes. Il est pour moi évident qu’Agatha Christie, par la voix de certains personnages, s’élève contre les idées reçues – de l’une et l’autre nation – pour renvoyer chacune dos à dos, avec ses qualités et ses faiblesses. Il n’est que le docteur Gérard, un français, pour se placer au-dessus de la mêlée, observateur impartial, presque un second Hercule Poirot, et Sarah King, interne en médecine, sûre d’elle-même et de son diagnostique, en toutes circonstances.
Ce qu’Agatha Christie donne à observer dans ce roman est tout simplement la torture psychologique qu’un membre d’une famille, éminemment respecté par la société, fait peser sur son entourage. Mrs Boyton est fascinante, elle qui n’hésite pas à malmener sa propre fille pour satisfaire son désir de puissance, et ne dédaigne pas étendre son pouvoir sur quelques satellites en puissance. Dans ce cas, son plan fonctionne, ou non, et elle ne peut que constater que ses stratégies ne parviennent pas toujours à leur fin – ce n’est pas sa belle-fille Nadine qui dira le contraire. Ce n’est pas le coupable non plus, bien que je ne pense pas qu’elle s’attendait à une telle issue.
En dehors de son aspect classique – nous aurons une réunion finale au cours de laquelle Hercule Poirot dévoilera le nom du coupable, Rendez-vous avec la mort rappelle une autre thèse chère à l’auteur : personne n’a le droit d’ôter la vie à un autre être humain, même s’il considère celui-ci comme monstrueux. Hercule Poirot n’aura de cesse de le rappeler, au cours de confrontations tendues et la suite de l’intrigue lui montrera qu’il a raison. Suspecter un proche de meurtre est presque pire que la tyrannie sous laquelle ils ont vécu.
Fait rare : ce roman comporte un épilogue où nous retrouvons les principaux protagonistes, cinq ans plus tard. Je suis sûre qu’ils sont désormais tout acquis aux thèses du sympathique Belge.
Sharon- Modérateur
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Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
J'ai beaucoup aimé ce livre !
Hercule Poirot dans toute sa splendeur !
Agatha Christie qui nous dévoile une famille dirigée par un monstre psychologique, la mère ! Un voyage, un meurtre, du suspens ... Tout y est
Ma note : 16/20
Hercule Poirot dans toute sa splendeur !
Agatha Christie qui nous dévoile une famille dirigée par un monstre psychologique, la mère ! Un voyage, un meurtre, du suspens ... Tout y est
Ma note : 16/20
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
J'ai adoré, l'oeuvre Agatha Christie est tout simplement géniale!!!
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] Rendez-vous avec la mort
Nanami a écrit:J'ai adoré, l'oeuvre Agatha Christie est tout simplement géniale!!!
Je suis totalement d'accord
Invité- Invité
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