[Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
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Votre avis sur "La mort n'est pas une fin"
[Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
Genre : Policier
Editions : Le Livre de Poche - Collection Le Club des Masques
ISBN : 2253037613
252 pages
Quatrième de couverture :
Elle est bien belle, la concubine qu’Imhotep a ramenée de son voyage dans le Nord. Mais elle n’est qu’une étrangère, et on ne l’aime pas. D’ailleurs, depuis qu’elle a ensorcelé le maître, rien ne va plus au domaine. Et ce démon va finir par décider de tout si l’on n’y prend pas garde. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard.
Si elle venait à disparaître, le coeur d’Imhotep retournerait à ses fils. Il suffirait d’écraser le serpent, et tout redeviendrait comme avant. Est-ce bien certain ? Le mal vient-il seulement de l’étrangère ? On dirait qu’un poison intérieur ronge aussi la maison du maître...
Mon avis : Si elle venait à disparaître, le coeur d’Imhotep retournerait à ses fils. Il suffirait d’écraser le serpent, et tout redeviendrait comme avant. Est-ce bien certain ? Le mal vient-il seulement de l’étrangère ? On dirait qu’un poison intérieur ronge aussi la maison du maître...
Sans conteste mon préféré d’Agatha Christie, préférence qui doit sûrement beaucoup au cadre particulièrement original choisi par la Reine du crime : l’Egypte... antique. Beaucoup, mais pas seulement. J’ai trouvé l’ambiance, plus sombre, plus prenante que dans la plupart de ses oeuvres. Le climat y est plus oppressant et le rythme plus posé, plus contemplatif. Un «polar psychologique», en somme, dans la veine de Mort sur le Nil ou de Meurtre en Mésopotamie.
Comme d’habitude, je n’ai rien deviné de la fin (je ne devine jamais la fin des Agatha Christie, elle est trop forte pour moi ). Et, comme d’habitude également, l’intrigue est passionnante, rondement menée, bâtie autour de personnages particulièrement vivants et attachants.
A lire absolument .
Ma note : 9,5/10Comme d’habitude, je n’ai rien deviné de la fin (je ne devine jamais la fin des Agatha Christie, elle est trop forte pour moi ). Et, comme d’habitude également, l’intrigue est passionnante, rondement menée, bâtie autour de personnages particulièrement vivants et attachants.
A lire absolument .
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
J'aime aussi beaucoup l'Egypte, je sens que ce livre va me plaire !
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
j'ai beaucoup aimé ce petit livre passionnant
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8672
Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
J'ai vraiment adoré ce policier: arriver à transposer l'atmosphère de meurtre dans l'Egypte antique, sans erreur historique, faire vivre ces personnages comme si on y était, c'est magique!
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
Mon avis :
Haute Egypte, Thèbes, XIème dynastie (2000 ans, env. avant J.C)
Notre chère Agatha, mariée à un archéologue, disait volontiers : L'avantage d'être marié à un archéologue c'est que plus vous vieillissez, plus il vous trouve belle.
C'est en accompagnant son époux, lors de l'un de ses voyages, qu'elle a concoctée cette histoire.
Renisenb, jeune veuve, mère de la petite Teti en revenant à la demeure de ses parents, retrouve ses sensations de jeune fille. Elle ne trouve rien de changé aux tâches des uns et des autres et comme par le passé elle aime à se rafraichir au tombeau près du scribe Hori.
Pourtant, son père, Imhotep, maitre du domaine, a vieilli, il est devenu irascible, maltraite ses enfants et se plaint de leurs incompétences. Le fait d'être accompagné d'une concubine, qui pourrait être sa fille, n'arrange pas les choses, d'autant que la future épouse entend régner en maitresse sur les membres de la famille.
Nofret froissera d'abord les femmes, qu'elle traite en domestiques, puis les fils du seigneur qu'elle dédaigne, ne voyant en eux que des asservis. Seule Esa, la grand-mère, femme de caractère et de réflexion, lui tiendra tête comme elle le fait depuis toujours avec son fils, Imhotep, qu'elle renvoie à ses propres manquements et erreurs de jugement.
Le climat dans lequel évoluent les personnages devient vite irrespirable et la découverte de Nofret étendue, sans vie, au bord de la falaise, devrait apaiser les esprits. Malheureusement quelqu'un a vu et sait qu'il ne s'agit pas d'un banal accident mais d'une poussée franche et solide (eh, oui, faut bien que je dévoile un peu, mais sans cela, pas de bouquin, on l'aurait deviné). Le silence, de rigueur, empêche la connaissance de la vérité.
D'apaisement point, le témoin occulte et donc gênant disparait dans les mêmes circonstances que la concubine, concubine qu'un jeune garçon croit avoir aperçu rôdant près de la demeure parée de ses bijoux, lesquels sont censés être dans son sarcophage. Nofret est-elle revenue du pays des morts pour se venger ? Consternation, peur et doutes envahissent les uns et les autres, jusqu'à considérer l'autre comme responsable et semer un vent de panique sur la famille restante.
Esa, la vieille et le scribe Hori, détective associés, savent mais en l'absence de preuve se taisent.
La consternation grandira lorsque les trois fils subiront des tentatives d'assassinat dont deux ne se relèveront pas. Esa, elle même, périra d'avoir su et d'avoir dit qu'elle savait.
Renisenb échappera, de justesse, à une mort certaine et le scribe Hori aura le fin mot de l'histoire.
On retrouvera dans cette énigme tous les ingrédients qui sont propres à cette chère Agatha, les personnage, ni peu ni trop peu, le confinement de l'intrigue, le mystère, les doutes et la réflexion qui amène à un dénouement logique et dûment expliqué tel que les leçons de maitre Poirot ou de dame Marple. Le zeste de folklore, si je peux me permettre, n'étant que la confirmation des habitudes de cette auteure dans ces histoires intimistes. On reste dans le domaine, on tue dans le domaine et on trouve la solution dans le domaine parmi les protagonistes. Les lieux changent, le style perdure. Le piment apporté par le dépaysement, Nil, panthéon égyptien, croyances, cuisine et moeurs, le tout peint à souhaits, permet au lecteur une évasion rafraichissante dans une ambiance pesante et grandissante au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire.
C'est lui, vous dites-vous, que nenni, c'est elle, alors, point, cherchez, cherchez, bref de l'habituel chez Agatha, court toujours mon lapin tu m'intéresses. Personnellement lecteur pur et dur, je ne cherche plus à savoir, Christie raconte, je lis, Christie explicite, je suis, Christie dénoue, je salue.
Prose impeccable, mots justes, phrases qui coulent comme le Nil, imperturbables et avisées, du roman policier, égypto-antique ou antiquo-égyptien, c'est vous qui voyez, de bonne facture, mais pouvait-il en être autrement ?
4/5
B
Haute Egypte, Thèbes, XIème dynastie (2000 ans, env. avant J.C)
Notre chère Agatha, mariée à un archéologue, disait volontiers : L'avantage d'être marié à un archéologue c'est que plus vous vieillissez, plus il vous trouve belle.
C'est en accompagnant son époux, lors de l'un de ses voyages, qu'elle a concoctée cette histoire.
Renisenb, jeune veuve, mère de la petite Teti en revenant à la demeure de ses parents, retrouve ses sensations de jeune fille. Elle ne trouve rien de changé aux tâches des uns et des autres et comme par le passé elle aime à se rafraichir au tombeau près du scribe Hori.
Pourtant, son père, Imhotep, maitre du domaine, a vieilli, il est devenu irascible, maltraite ses enfants et se plaint de leurs incompétences. Le fait d'être accompagné d'une concubine, qui pourrait être sa fille, n'arrange pas les choses, d'autant que la future épouse entend régner en maitresse sur les membres de la famille.
Nofret froissera d'abord les femmes, qu'elle traite en domestiques, puis les fils du seigneur qu'elle dédaigne, ne voyant en eux que des asservis. Seule Esa, la grand-mère, femme de caractère et de réflexion, lui tiendra tête comme elle le fait depuis toujours avec son fils, Imhotep, qu'elle renvoie à ses propres manquements et erreurs de jugement.
Le climat dans lequel évoluent les personnages devient vite irrespirable et la découverte de Nofret étendue, sans vie, au bord de la falaise, devrait apaiser les esprits. Malheureusement quelqu'un a vu et sait qu'il ne s'agit pas d'un banal accident mais d'une poussée franche et solide (eh, oui, faut bien que je dévoile un peu, mais sans cela, pas de bouquin, on l'aurait deviné). Le silence, de rigueur, empêche la connaissance de la vérité.
D'apaisement point, le témoin occulte et donc gênant disparait dans les mêmes circonstances que la concubine, concubine qu'un jeune garçon croit avoir aperçu rôdant près de la demeure parée de ses bijoux, lesquels sont censés être dans son sarcophage. Nofret est-elle revenue du pays des morts pour se venger ? Consternation, peur et doutes envahissent les uns et les autres, jusqu'à considérer l'autre comme responsable et semer un vent de panique sur la famille restante.
Esa, la vieille et le scribe Hori, détective associés, savent mais en l'absence de preuve se taisent.
La consternation grandira lorsque les trois fils subiront des tentatives d'assassinat dont deux ne se relèveront pas. Esa, elle même, périra d'avoir su et d'avoir dit qu'elle savait.
Renisenb échappera, de justesse, à une mort certaine et le scribe Hori aura le fin mot de l'histoire.
On retrouvera dans cette énigme tous les ingrédients qui sont propres à cette chère Agatha, les personnage, ni peu ni trop peu, le confinement de l'intrigue, le mystère, les doutes et la réflexion qui amène à un dénouement logique et dûment expliqué tel que les leçons de maitre Poirot ou de dame Marple. Le zeste de folklore, si je peux me permettre, n'étant que la confirmation des habitudes de cette auteure dans ces histoires intimistes. On reste dans le domaine, on tue dans le domaine et on trouve la solution dans le domaine parmi les protagonistes. Les lieux changent, le style perdure. Le piment apporté par le dépaysement, Nil, panthéon égyptien, croyances, cuisine et moeurs, le tout peint à souhaits, permet au lecteur une évasion rafraichissante dans une ambiance pesante et grandissante au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire.
C'est lui, vous dites-vous, que nenni, c'est elle, alors, point, cherchez, cherchez, bref de l'habituel chez Agatha, court toujours mon lapin tu m'intéresses. Personnellement lecteur pur et dur, je ne cherche plus à savoir, Christie raconte, je lis, Christie explicite, je suis, Christie dénoue, je salue.
Prose impeccable, mots justes, phrases qui coulent comme le Nil, imperturbables et avisées, du roman policier, égypto-antique ou antiquo-égyptien, c'est vous qui voyez, de bonne facture, mais pouvait-il en être autrement ?
4/5
B
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
Merci pour ton avis Bernard.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
Magnifique critique de Bernard: c'est tout à fait cela! J'aurais aimé pouvoir l'écrire, d'accord à 100%! C'est pour tout cela que ce roman reste un de mes préférés!
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
Bernard, merci pour cette critique qui traduit parfaitement mon ressenti envers ce qui est mon Agatha Christie préférée .
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
super Bernard, encore une réussite
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8672
Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
Merci belle panthère, c'est un plaisir.
B
B
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
D'abord merci à Bernard, dont la critique m'a poussée à découvrir ce roman dont je n'avais jamais entendu parler...
Ce fut un vrai enchantement et la découverte de ce qui est probablement un des meilleurs romans de Christie. Même si je craignais un peu la "couleur locale" de l'Egypte antique, la touche historique est très bien dispensée, sans insistance. Elle apporte un petit côté dépaysant à une histoire qui aurait, en fait, très bien pu se dérouler dans un coin de campagne anglaise. Car, comme souvent, et comme elle sait si bien le faire, Christie nous invite dans une famille qui pourrait avoir une lointaine parenté avec les Atrides (tiens, dommage qu'elle n'ait pas situé un de ses romans en Grèce) - de ces aimables famille où la frustration, l'envie, la haine forment une "gangrène" qui a envahi tous les cœurs, jusqu'au meurtre. En contrepoint un peu mélancolique, le personnage de Renisenb, jeune veuve qui pensait pouvoir retrouver sa sérénité enfantine dans sa famille et se retrouve plongée dans cet univers violent qu'elle ne comprend pas, est particulièrement touchant.
Ce fut un vrai enchantement et la découverte de ce qui est probablement un des meilleurs romans de Christie. Même si je craignais un peu la "couleur locale" de l'Egypte antique, la touche historique est très bien dispensée, sans insistance. Elle apporte un petit côté dépaysant à une histoire qui aurait, en fait, très bien pu se dérouler dans un coin de campagne anglaise. Car, comme souvent, et comme elle sait si bien le faire, Christie nous invite dans une famille qui pourrait avoir une lointaine parenté avec les Atrides (tiens, dommage qu'elle n'ait pas situé un de ses romans en Grèce) - de ces aimables famille où la frustration, l'envie, la haine forment une "gangrène" qui a envahi tous les cœurs, jusqu'au meurtre. En contrepoint un peu mélancolique, le personnage de Renisenb, jeune veuve qui pensait pouvoir retrouver sa sérénité enfantine dans sa famille et se retrouve plongée dans cet univers violent qu'elle ne comprend pas, est particulièrement touchant.
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La mort n'est pas une fin
Tu me flattes, Mina
Bel avis et c'est tout à fait cela. Des Atrides, très juste !
Merci
B
Bel avis et c'est tout à fait cela. Des Atrides, très juste !
Merci
B
Invité- Invité
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