[Swaminathan, Kalpana] La chanson du jardinier
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Votre avis sur La chanson du jardinier de Kalpana Swaminathan
[Swaminathan, Kalpana] La chanson du jardinier
Titre : La chanson du jardinier.
Auteur : Kalpana Swaminathan.
Editeur : Points.
Nombre de pages : 319.
Quatrième de couverture :
Autour du cadavre d’un banquier aigri et indiscret gravitent des locataires hauts en couleur : une épouse effacée, une mystérieuse nièce qui fuit son mari. Sous le vernis des traditions indiennes, tout le monde dans cet immeuble de Bombay a un secret à dissimuler, et au moins une bonne raison d’en vouloir à Mr Rao. Miss Lalli va devoir redoubler d’adresse pour résoudre cette enquête savoureuse.
Mon avis :
La chanson du jardinier, dont le titre trouvera sa pleine justification lors du dénouement, est le second tome des aventures de Miss Lalli, série qui en principe devrait comprendre cinq volumes.
Miss Lalli est toujours DR - dernier recours, et le peu que nous découvrons des affaires pour lesquelles elle est sollicitée montre la charge qui pèse sur elle. Ici, le crime envahit encore plus sa sphère privée puisqu'il a lieu dans son immeuble, et la victime n’est autre qu’un de ses voisins.
Je ne peux m’empêcher de sentir dans ce second opus une ambiance à la Agatha Christie. La victime Mr Rao était unanimement détestée par les habitants de l’immeuble, et ce n’est pas sans raison. Il avait recherché leurs secrets les plus intimes, ou ce qu’il croyait être leurs secrets honteux, et les avait insidieusement révélés. Ce mélange détonnant de calomnie et de médisance s’est amplifié un mois avant sa mort : il ne cachait plus ses manœuvres. Tous sont suspects et personne ne songe à dissimuler qui son désir voire son soulagement de le voir mort, qui les menaces de mort effectivement proférées. Comme dans Saveurs assassines, nous nous trouvons face à un huis-clos, un peu plus élargi il est vrai.
La seconde preuve de l’influence anglo-saxonne est le poème de Lewis Carroll qui sert de fil conducteur à l’intrigue, un peu comme une Nursery rythm dans un roman d’Agatha Christie. Ce fil est fourni par la nièce de miss Lalli qui, ici encore, est la narratrice du roman. Elle essaie toujours d’écrire son roman tout en écrivant sa chronique hebdomadaire. Elle observe sa tante, assiste aux interrogatoires et, tel Hastings, ne se montre pas toujours capable d’interpréter ce qu’elle voit, même si sa tante lui prouve qu’elle a tous les éléments en main pour comprendre.
Grâce à elle et à son frère, une seconde enquête se met en place : retrouver qui a volé un sac de vieux vêtements et mutilé un ours en peluche. Cette enquête peut prêter à sourire, pourtant ses ramifications plongent dans ce que l'être humain peut commettre de plus abject (et le terme n'est pas trop fort).
Cette seconde intrigue permet également d'introduire deux personnages extérieurs à l'Inde, Elena et Christina. Elles sont très gentilles, très bien intentionnées - et très naïves. Au lieu de chercher à comprendre le pays dans lequel elles se rendent "pour aider", elles se posent en donneuses de leçon et ne se rendent pas compte des erreurs qu'elles commettent.
Miss Lalli ne donne pas de leçons, elle dénonce. Elle dénonce l'horreur des crimes domestiques, ces crimes qui auraient pu être évités et qui sont causés par une certaine morale et le point des traditions. Elle en a même empêché un, dénonçant l'horreur ordinaire (surtout si la famille est "respectable").
Miss Lalli a de plus en plus de difficultés à contenir sa révolte. Qu'en sera-t-il dans le prochain tome de ses enquêtes ?
Auteur : Kalpana Swaminathan.
Editeur : Points.
Nombre de pages : 319.
Quatrième de couverture :
Autour du cadavre d’un banquier aigri et indiscret gravitent des locataires hauts en couleur : une épouse effacée, une mystérieuse nièce qui fuit son mari. Sous le vernis des traditions indiennes, tout le monde dans cet immeuble de Bombay a un secret à dissimuler, et au moins une bonne raison d’en vouloir à Mr Rao. Miss Lalli va devoir redoubler d’adresse pour résoudre cette enquête savoureuse.
Mon avis :
La chanson du jardinier, dont le titre trouvera sa pleine justification lors du dénouement, est le second tome des aventures de Miss Lalli, série qui en principe devrait comprendre cinq volumes.
Miss Lalli est toujours DR - dernier recours, et le peu que nous découvrons des affaires pour lesquelles elle est sollicitée montre la charge qui pèse sur elle. Ici, le crime envahit encore plus sa sphère privée puisqu'il a lieu dans son immeuble, et la victime n’est autre qu’un de ses voisins.
Je ne peux m’empêcher de sentir dans ce second opus une ambiance à la Agatha Christie. La victime Mr Rao était unanimement détestée par les habitants de l’immeuble, et ce n’est pas sans raison. Il avait recherché leurs secrets les plus intimes, ou ce qu’il croyait être leurs secrets honteux, et les avait insidieusement révélés. Ce mélange détonnant de calomnie et de médisance s’est amplifié un mois avant sa mort : il ne cachait plus ses manœuvres. Tous sont suspects et personne ne songe à dissimuler qui son désir voire son soulagement de le voir mort, qui les menaces de mort effectivement proférées. Comme dans Saveurs assassines, nous nous trouvons face à un huis-clos, un peu plus élargi il est vrai.
La seconde preuve de l’influence anglo-saxonne est le poème de Lewis Carroll qui sert de fil conducteur à l’intrigue, un peu comme une Nursery rythm dans un roman d’Agatha Christie. Ce fil est fourni par la nièce de miss Lalli qui, ici encore, est la narratrice du roman. Elle essaie toujours d’écrire son roman tout en écrivant sa chronique hebdomadaire. Elle observe sa tante, assiste aux interrogatoires et, tel Hastings, ne se montre pas toujours capable d’interpréter ce qu’elle voit, même si sa tante lui prouve qu’elle a tous les éléments en main pour comprendre.
Grâce à elle et à son frère, une seconde enquête se met en place : retrouver qui a volé un sac de vieux vêtements et mutilé un ours en peluche. Cette enquête peut prêter à sourire, pourtant ses ramifications plongent dans ce que l'être humain peut commettre de plus abject (et le terme n'est pas trop fort).
Cette seconde intrigue permet également d'introduire deux personnages extérieurs à l'Inde, Elena et Christina. Elles sont très gentilles, très bien intentionnées - et très naïves. Au lieu de chercher à comprendre le pays dans lequel elles se rendent "pour aider", elles se posent en donneuses de leçon et ne se rendent pas compte des erreurs qu'elles commettent.
Miss Lalli ne donne pas de leçons, elle dénonce. Elle dénonce l'horreur des crimes domestiques, ces crimes qui auraient pu être évités et qui sont causés par une certaine morale et le point des traditions. Elle en a même empêché un, dénonçant l'horreur ordinaire (surtout si la famille est "respectable").
Miss Lalli a de plus en plus de difficultés à contenir sa révolte. Qu'en sera-t-il dans le prochain tome de ses enquêtes ?
Sharon- Modérateur
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Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Swaminathan, Kalpana] La chanson du jardinier
merci Sharon pour cet avis
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8672
Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
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