[Schmitt, Eric-Emmanuel] L' Evangile selon Pilate

Titre ; L'Evangile selon Pilate
Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Editeur: Albin Michel
Edition: juillet 2000
Pagination: 334
ISBN: 9782226116741

Quatrième de couverture :

""Dans quelques heures, ils viendront me chercher. Ils croiront me surprendre... Je les attends. Ils cherchent un accusé, ils trouveront un complice. Mon Dieu, faites qu'ils ne soient pas modérés! Rendez-les sots, violents, expéditifs. Épargnez-moi la fatigue de les exciter contre moi! Qu'ils me tuent! Vite! Et proprement!"

Mon avis :

Contrairement à ce que l'on pourrait penser en lisant le titre, le livre n'est pas religieux. Il parle de la religion chrétienne, de la Foi, mais surtout c'est un roman sur l'humanité.



Eric -Emmanuel Schmitt a imaginé la psychologie de Yéchoua, mieux connu sous le nom de Jésus Christ aujourd'hui, mais qui n'était alors qu'un jeune juif qui, bousculé par la mort soudaine de son père, avait décidé de ne manquer aucune occasion d'aimer les Hommes. L'auteur imagine l'univers social et psychologique de Yéchoua afin de comprendre le chemin personnel d'un homme devenu fils de Dieu et surtout le chemin de cette prise de conscience. Il explore des paradis pour les lecteurs curieux : pour quelles raisons ils l'ont suivi, pourquoi Jésus a abandonné la pratique du judaïsme alors qu'elle n'est pas incompatible avec sa philosophie.. Dans cette première partie , Yechoua (Jesus) raconte sa vie. Il aime écouter les gens , les réconforter.Mais aussi il guérit les malades. Il commence à déranger ,qui est donc cet homme ?
Un certain Yohanân le Plongeur décide de l' arrêter , c'est Pilate qui doit se charger de cette arrestation. Il apprécie Yechoua, il a guéri sa femme de ses saignements. Il va faire crucifier Jesus, en pensant que ce sera fini. Il en est tout autre, car le corps de Jesus disparait . Et de nouveau des problèmes surgissent.



Une deuxième partie du roman, focalisée cette fois sur Ponce Pilate,

Ponce Pilate écrit à son frère, il se confie, il décrit le parcours du croyant. Son scepticisme le freine, il n'a pas vu. Sa femme conclut l'ouvrage de ces mots: « Alors, peut-être est-ce toi le premier chrétien », celui qui a la foi, la confiance.
Au travers de ce livre, E.E.Schmitt s'interroge sur cette Foi qui anime les peuples.



Quelques phrases de ce livre ;

"«La vérité n'est jamais une ; c'est pour cela qu'elle n'existe pas.»
" Douter et croire sont la même chose. Seule l'indifférence est athée.»


Cette lecture a été faîte dans le cadre d'un comité de lectures.

Lu il y a quelques années et j'en garde un très bon souvenir : je vous recopie le commentaire écrit à l'époque.

Dans une 1ère partie, appelée "Prologue", EE Schmitt imagine comment Jésus aurait pu raconter sa vie, comment, tout d'abord, il rejette la popularité qu'il suscite puis comment il l'admet et l'assume. Ce n'est pas la partie la plus intéressante du livre …

"L'évangile selon Pilate" constitue la 2ème partie du livre : Pilate raconte, au travers des lettres qu'il écrit à son frère Titus, les événements liés à la disparition du corps de celui qu'il appelle le "magicien de Nazareth". L'originalité du livre réside essentiellement dans cette correspondance qui nous permet de suivre, jour après jour, les affres auxquels Pilate est soumis en essayant de trouver des explications rationnelles et naturelles à ce qui, en définitive, ne l'est peut être pas …

Pour quelqu'un qui n'est pas féru en théologie, ce livre permet de se rendre compte que les événements relatés dans les évangiles sont suffisamment peu précis pour laisser la place à de multiples interprétations. Une interprétation "officielle" est dispensée dans les cours de catéchisme mais d'autres interprétations peuvent être avancées et apparaissent tout aussi plausibles : j'ai particulièrement apprécié le personnage de Judas tel que présenté par EE Schmitt qui est fort différent de celui que nous a été transmis par les évangiles.

En définitive : un bon livre à condition d'avoir eu une éducation religieuse chrétienne pour avoir quelques références, par contre ce livre peut, j'imagine, choquer des catholiques fervents.

J,ai lu ce livre en 2008 et j'en ai gardé un très bon souvenir. C'est d'ailleurs ce qui m'a permis de mieux connaitre cet auteur !
C'est une passionnante histoire relevant de l'imaginaire de l'auteur inspiré par des faits historiques. Beaucoup de recherche, de philosophie. Il est interessant que l'auteur est choisi de faire parler Jésus à la première personne.
Catholique ou pas, je pense que ce livre est accessible pour tous !

Je suis de l'avis de Besmar, ce livre est accessible à tous. La seule chose qui peut rebuter un lecteur quel qu'il soit, ce sont les noms.

Il est dans ma PAL et je suis heureuse de voir vos avis positifs

BESMAR a écrit:
Catholique ou pas, je pense que ce livre est accessible pour tous !

Je ne me souviens plus exactement des détails mais, à l'époque, je m'étais dit qu'il était peut être un peu plus difficile de "rentrer" dans le livre si on n'avait jamais entendu parler de Jésus et de Ponce Pilate. Mais j'avoue, qu'ayant eu une éducation très catholique, j'ai du mal à me rendre compte.

Par contre je pense que ce livre, comme tous ceux de EE Schmitt, est effectivement accessible pour tous. En fonction de son passé, chacun en aura sa propre lecture mais, à la réflexion, c'est vrai pour beaucoup de livres ...

Alors n'hésitez pas à lire celui là ... et les autres ...

j'ai beaucoup aimé cette lecture

J'adore cet auteur, ses romans sont plus intelligents les uns que les autres... Mais contrairement à lui, je ne pense pas que "Seule l'indifférence est athée", je pense que c'est seulement l'une des réponse que l'on essaie de se donner. L'indifférence serait plutôt pour moi le fait de ne se poser aucune question (sur l'origine de la vie, sur ce qui nous guide..).

Mais bon, c'est passionant !

Superbement écrit et superbement bien fait.

Une vision nouvelle pour moi de Jésus, ses pensées et ses interrogations. L'auteur le "vulgarise" dans le sens qu'il le rend plus abordable, plus humain sans le dénaturer et renier sa divinité.

Un Ponce Pilate plus "gentil" que ce que l'on apprend en cours d'histoire mais c'est très intéressant de voir son évolution.

Une excellente lecture.

Evangile. « Bonne nouvelle » en grec ancien. Dans le langage chrétien, la Bonne nouvelle est celle qui annonce aux hommes la venue du Christ qui se sacrifie pour expier le péché du monde, et qui ressuscite pour nous montrer que la foi et le repentir nous assureront la vie éternelle après la mort.
Cette « conversion » de Pilate fait d’abord le détour par un prologue, dans lequel un certain Yéchoua attend ses bourreaux au mont des Oliviers. Depuis longtemps il se sait condamné. Il n’a pas l’intention de se soustraire à la mort, mais il a peur. C’est humain. Car il est d’abord un homme, désigné Fils de Dieu malgré lui. Tandis qu’il attend la fin, il passe en revue ses souvenirs, son enfance, sa jeunesse, sa rencontre avec Yohanan le Plongeur qui reconnaît en lui le Messie. Les foules le suivent, mendiant des miracles. Ce rôle de faiseur de prodige, d’agitateur illuminé, ne convient guère à Yéchoua. Ni aux Romains qui craignent l’avènement de ce nouveau Roi sur le terrain politique, ni aux autorités religieuses juives encore plus hostiles à celui qui ose s’en prendre au dogme.
Dans la 2ème partie, Pilate prend la parole par le biais des lettres qu’il écrit à son frère. Il y relate sa rencontre avec Yéchoua, qu’il a été contraint de crucifier pour ramener le calme à Jérusalem. Calme de courte durée puisque trois jours après sa mort, on s’aperçoit que son tombeau est vide. Pour découvrir le voleur de cadavre, Pilate entame une enquête qui s’avèrera complexe, échappant à toute logique, et inconfortable pour ce Romain imprégné de philosophie grecque et de rationalisme.
Tenter de résoudre le mystère de la résurrection du Christ par le biais d’une enquête policière, l’idée est originale. D’autant plus que cette enquête conclut à un …mystère, et que cette part d’inexplicable conduit à la Foi, à moins que ce ne soit la Foi qui justement tolère l’inexplicable.
L’idée était bonne, et pourtant (et c’est aussi un mystère), je me suis ennuyée du début à la fin. Et j’ai mis du temps, et j’ai eu du mal à écrire mon avis, embarrassée par toutes les critiques positives. A croire que Satan s’est emparé de mon esprit pour me laisser aussi perplexe. Je ne sais si c’est à cause de l’écriture, fluide mais que je n’ai pas trouvée belle (un blasphème, à en croire les autres avis). Ou alors c’est le style : si c’est une histoire voulue drôle, elle est trop sérieuse, si c’est un drame, l’humour casse le propos, et les grossièretés font virer à la farce, qui tombe à plat. Pour moi ça n’a pas fonctionné, je n’y ai pas cru une seconde. Evidemment, question foi, je pencherais plutôt du côté des mécréants. Ca n’aide sans doute pas à entrer dans cette histoire. Pourtant Pilate y a cru, lui. Mais il (IL) ne m’a pas convaincue. Pas de miracle en ce qui me concerne.

Que dire ? Sinon que EE Schmitt est vraiment Grand. Avec un "G" majuscule. Quelle chance que je ne me sois pas arrêtée à "La femme au miroir", le premier de ses romans que j'ai lu et qui ne m'avait pas vraiment plu !

Après Hitler, dans "La Part de l'Autre", il s'attaque à Jésus... ma foi, il aurait eu tort de se priver. J'admire vraiment sa capacité à tout remettre à plat, à aborder l'Histoire et la Religion avec un oeil neuf, une vision totalement différente, la sienne. Franchement, il m'épate !

J'aime beaucoup sa façon d'aborder le monde et la vie, son ouverture d'esprit, sa tolérance. Pour moi, il est, non seulement un Grand Ecrivain, mais également un Grand Homme. Avec des majuscules partout ! Bravo, M. Schmitt, je vous souhaite beaucoup d'autres livres de ce genre. J'ai bien l'intention de m'attaquer en force à votre bibliographie