[Laclavetine, Jean-Marie] Petit éloge du temps présent
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Votre avis sur "Petit éloge du temps présent"
[Laclavetine, Jean-Marie] Petit éloge du temps présent
Genre : Critique sociale
Editions : Gallimard - Collection Folio 2€
ISBN : 9782070341627
128 pages
Quatrième de couverture :
Nous vivons désormais dans le "présent perpétuel" prédit par Debord. Oh, sinistre prestige de la table rase, conjugué à la tyrannie du spectacle… De plus en plus souvent, les romans qui agitent l'opinion donnent à pressentir une littérature sans mémoire, une communauté réduite aux caquets de l'autobiographie, maigrelette et touche-pipi, jetant des anathèmes pathétiques sur l'imagination qui lui fait défaut, arpentant les champs de bataille cathodiques, parée de fausses-vraies balafres et de peintures de guerre tendance, fixant sur la caméra un regard terrible : "J'ai l'air assez barbare, là ?" Et il arrive, oui, que l'on trouve cela délicieusement barbare.
Mon avis : Voilà un livre qui m’a laissée dubitative, même s’il n’est pas fondamentalement mauvais. Tout d’abord, impossible de se fier au titre, pas plus qu’à la quatrième de couverture. Eloge il y a, mais sûrement pas du temps présent, et le cynisme affiché de la quatrième de couverture se cantonne à quelques chapitres soigneusement délimités.
J’aurais compris que l’auteur choisisse de cracher son venin sur notre société consumériste, ses loisirs superficiels, sa course à la renommée et à l’argent. Compris mais pas approuvé, car les critiques féroces sans proposition ni nuance ne m’inspirent guère. Mais bon, j’aurais compris, et même souri, car le style est vif et bondissant, les analyses pertinentes, l’humour grinçant mais bien réel.
J’aurais compris qu’il chante les louanges «d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître». Je ne connais pas la moitié des auteurs, des chansonniers, ni des personnages publics qu’il cite, mais j’avoue que la douce mélancolie, l’humble admiration qu’il mêle à ces portraits les rend captivant. L’envie nous prend de rêvasser à ce temps révolu, d’en apprendre plus sur ces hommes.
Malheureusement, il mêle les deux dans ce petit volume, soufflant le chaud et le froid, l’éloge bien réel et la fausse flatterie acerbe. Du coup, l’impression générale qui en ressort est une espèce de ronchonnement de retraité aigri, fustigeant sans distinction les hommes politiques pourris, les ignares de la télé, les écrivains modernes, les spectateurs de Loft Story et les lecteurs de Houellebecq... Autant dire tout le monde, sauf lui, ses amis, et son époque bénie qui a enfanté de vrais intellectuels, qui prodiguaient au peuple du divertissement intelligent, eux.
Je n’ai rien à redire quant à la qualité de l’écriture : c’est beau, c’est propre, c’est brillant. Mais Jean-Marie Laclavetine, jouant sur l’agilité de sa plume, jette allègrement le bébé (le temps présent) avec l’eau du bain (émissions de télé poubelle ou best-sellers purement commerciaux).
Tout cela sent trop l’élitisme intellectuel à mon goût : «ce qu’apprécie le plus grand nombre, c’est de la m..., parce que précisément ça plaît au plus grand nombre. Cantonnons-nous donc à Balzac, à Zola, aux films suédois sous-titrés en slovaque. Ça, c’est de l’art véritable, de la culture respectable...»
Bof...
Vous l’aurez compris, je n’ai pas vraiment apprécié le fond, même si la forme est irréprochable. Une question de point de vue, peut-être...
Ma note : 4,5/10J’aurais compris que l’auteur choisisse de cracher son venin sur notre société consumériste, ses loisirs superficiels, sa course à la renommée et à l’argent. Compris mais pas approuvé, car les critiques féroces sans proposition ni nuance ne m’inspirent guère. Mais bon, j’aurais compris, et même souri, car le style est vif et bondissant, les analyses pertinentes, l’humour grinçant mais bien réel.
J’aurais compris qu’il chante les louanges «d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître». Je ne connais pas la moitié des auteurs, des chansonniers, ni des personnages publics qu’il cite, mais j’avoue que la douce mélancolie, l’humble admiration qu’il mêle à ces portraits les rend captivant. L’envie nous prend de rêvasser à ce temps révolu, d’en apprendre plus sur ces hommes.
Malheureusement, il mêle les deux dans ce petit volume, soufflant le chaud et le froid, l’éloge bien réel et la fausse flatterie acerbe. Du coup, l’impression générale qui en ressort est une espèce de ronchonnement de retraité aigri, fustigeant sans distinction les hommes politiques pourris, les ignares de la télé, les écrivains modernes, les spectateurs de Loft Story et les lecteurs de Houellebecq... Autant dire tout le monde, sauf lui, ses amis, et son époque bénie qui a enfanté de vrais intellectuels, qui prodiguaient au peuple du divertissement intelligent, eux.
Je n’ai rien à redire quant à la qualité de l’écriture : c’est beau, c’est propre, c’est brillant. Mais Jean-Marie Laclavetine, jouant sur l’agilité de sa plume, jette allègrement le bébé (le temps présent) avec l’eau du bain (émissions de télé poubelle ou best-sellers purement commerciaux).
Tout cela sent trop l’élitisme intellectuel à mon goût : «ce qu’apprécie le plus grand nombre, c’est de la m..., parce que précisément ça plaît au plus grand nombre. Cantonnons-nous donc à Balzac, à Zola, aux films suédois sous-titrés en slovaque. Ça, c’est de l’art véritable, de la culture respectable...»
Bof...
Vous l’aurez compris, je n’ai pas vraiment apprécié le fond, même si la forme est irréprochable. Une question de point de vue, peut-être...
Dernière édition par alexielle63 le Dim 10 Avr 2011 - 10:13, édité 1 fois (Raison : Modification titre)
Invité- Invité
Re: [Laclavetine, Jean-Marie] Petit éloge du temps présent
de fait il fait un peu "vieux con sur le retour" en disant qu'aujourd'hui, rien n'est bien et que les auteurs du passé, il n'y a que cela de vrai... il fait ce qu'il aime bien provoquer pour mieux nous réveiller ...
car force est de constater, que le marché de la littérature a explosé et qu'il y a de tout et n'importe quoi... et cela ne laissera pas trace dans nos mémoires... alors qu' Hugo, Balzac, Voltaire... resteront à jamais des bastions de notre culture... nos jeunes auteurs, ils leur faudra encore plus de temps pour rester dans nos mémoires générationnelles...
C'est cela qui est dommageable certainement, nous sommes beaucoup ancré dans le présent (c'est bien) mais que donnons nous aux générations qui nous suivent...
car force est de constater, que le marché de la littérature a explosé et qu'il y a de tout et n'importe quoi... et cela ne laissera pas trace dans nos mémoires... alors qu' Hugo, Balzac, Voltaire... resteront à jamais des bastions de notre culture... nos jeunes auteurs, ils leur faudra encore plus de temps pour rester dans nos mémoires générationnelles...
C'est cela qui est dommageable certainement, nous sommes beaucoup ancré dans le présent (c'est bien) mais que donnons nous aux générations qui nous suivent...
Pinky- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
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Re: [Laclavetine, Jean-Marie] Petit éloge du temps présent
Toujours avec un peu de mal avec ces personnes qui pensent que ce qu'aiment le plus grand nombre, c'est de la m....!
Concernant les livres, par exemple, évidemment que ce ne sont pas tous de la grande littérature mais il y en a qui tombent au bon moment et qui font du bien (je viens d'en finir un donc je sais ce que je dis ).
Bref, bonne critique mais je passe mon tour
Concernant les livres, par exemple, évidemment que ce ne sont pas tous de la grande littérature mais il y en a qui tombent au bon moment et qui font du bien (je viens d'en finir un donc je sais ce que je dis ).
Bref, bonne critique mais je passe mon tour
Invité- Invité
Re: [Laclavetine, Jean-Marie] Petit éloge du temps présent
je rejoins ton avis mais je pense que c'est de la provocation de sa part
Pinky- Grand sage du forum
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Re: [Laclavetine, Jean-Marie] Petit éloge du temps présent
Je comprends ton point de vue, Pinky : c'est certainement de la provoc'. Mais j'aurais d'autant plus apprécié l'ironie de ces textes si l'auteur avait pris la peine de reconnaître le talent de certains auteurs et réalisateurs actuels.
Je trouve plus intéressant, comme stratégie contre les réalisations purement commerciales, de plébisciter les œuvres de qualité, là, aujourd'hui, plutôt que se retrancher dans la forteresse "Zola-Balzac-les autres c'est de la crotte". Lire Balzac c'est bien, mais encourager de nouveaux auteurs ou réalisateurs talentueux, c'est mieux. C'est comme ça, à mon avis, que nous laisserons à nos enfants un paysage culturel varié et de qualité.
Donc, même si je comprends la déception de l'auteur face à un paysage littéraire et audiovisuel parfois désolant, je n'adhère pas à sa façon de gérer le problème. C'est pour cela que le livre ne m'a pas plu.
Je trouve plus intéressant, comme stratégie contre les réalisations purement commerciales, de plébisciter les œuvres de qualité, là, aujourd'hui, plutôt que se retrancher dans la forteresse "Zola-Balzac-les autres c'est de la crotte". Lire Balzac c'est bien, mais encourager de nouveaux auteurs ou réalisateurs talentueux, c'est mieux. C'est comme ça, à mon avis, que nous laisserons à nos enfants un paysage culturel varié et de qualité.
Donc, même si je comprends la déception de l'auteur face à un paysage littéraire et audiovisuel parfois désolant, je n'adhère pas à sa façon de gérer le problème. C'est pour cela que le livre ne m'a pas plu.
Invité- Invité
Re: [Laclavetine, Jean-Marie] Petit éloge du temps présent
tout à fait Saphyr, la provocation a ses limites d'autant plus si on exploite pas les retombées de l'électrochoc... il reste comme tu dis dans sa forteresse
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