[Epperson, Tom] L.A. Noir
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[Epperson, Tom] L.A. Noir
L.A. Noir de Tom Epperson
The Kind One, 2008
Editeur : Le Livre de Poche, 2011,413 p
Collection : Policier
Ce livre a été lu dans le cadre du jury des lecteurs Le livre de Poche Policier 2011, et j'en remercie l'éditeur.
Quatrième de couverture
Après un terrible accident, vous avez perdu la mémoire. Vous ne savez plus qui vous êtes. Vous vous rappelez juste votre nom, Danny Landon, et que vous avez de (très) mauvaises fréquentations. Votre boss, par exemple, Bud Seitz, un ponte de la mafia. Comme vos amis, des criminels impitoyables. Selon la rumeur, vous avez aussi un net penchant pour la violence. Vous n'êtes plus sûr de rien, sauf de votre attirance pour Darla, la copine de votre boss... Tout cela risque de mal finir, non ? Salué par une critique unanime, ce premier roman nous offre une intrigue parfaite, pleine de rebondissements, digne des frères Coen. Les droits d'adaptation cinématographiques ont été achetés par Ridley Scott, qui signera la mise en scène du film.
Lecture
Danny Landon dit "Les deux flingues" bosse pour Bud Seitz , un caïd mafieux de Los Angeles. Il ne fait pas grand chose dans ce gang. Il se remet doucement d'un passage à tabac violent qui a failli lui coûter la vie mais lui a surtout fait perdre la mémoire.
Malgré une réputation de tueur aguerri, il ne se sent pas à sa place. Il sert surtout de chauffeur à la divine Darla, chanteuse de music-hall et maîtresse-compagne en titre de son boss. Et bien sur, il est amoureux d'elle. Lorsque la mainmise de ce groupe commence à se déliter, Danny espère trouver une voie de sortie pour lui et Darla. Mais, bien que psychopathe, violent et dictatorial, Bud Seitz fait preuve envers lui d'une loyauté bien gênante.
Avis
Encore de la mafia, encore la même époque, je crois que je commence à saturer sur le sujet.
Le début de ce livre est assez gênant. Il ne pose aucun repère temporel. Quelques mentions telles que le chapeau des hommes ou les modèles de voiture laissent entendre que l'on n'est pas dans le présent. Ce n'est qu'assez tard que la mention de la prohibition qui se termine permet de dater précisément l'époque : début des années 1930.
Par ailleurs Danny est un mystère. Du fait de son amnésie, on ne connaît rien de lui. L'auteur ne le décrit pas physiquement. On ne connaît même pas son âge. Quand je l'ai appris dans le livre, cela a complètement cassé l'image que m'étais construite du personnage. On ne connaît pas son histoire. On ne connaît pas ses convictions, ses sentiments ou ses attaches. Bref, on le connaît pas, il est donc impossible de s'y reconnaître.
Tout cela donne au premier tiers du livre une sensation irréelle, désincarnée. Du coup il est très difficile de se passionner pour la vie de celui qui reste un parfait étranger. A cela s'ajoute une foule de personnages appelés de façon très homérique par leurs prénoms, noms, surnoms officiels, surnoms insultants ou fonctions dans tel ou tel gang. Rapidement j'ai laissé tomber toute tentative de mémorisation et je les ai laissés défiler inutilement dans la brume.
La seconde partie, plus intéressante, donne enfin quelques informations sur Danny et s'attache plus à sa vie en dehors du milieu mafieux. L'apparition de Dulwich donne un personnage avec un peu d'épaisseur et d'intérêt. C'est à mon avis, et de loin, la partie la plus intéressante. Si ce n'est qu'on n'accroche pas du tout à l'apparition des sentiments pour Darla. Cette idylle paraît plaquée, comme obligée pour l'histoire. Sans l'auteur tout puissant, on se dit que ces deux là ne se seraient même pas regardés
La dernière partie qualifiée d'"intrigue parfaite pleine de rebondissements" par le synopsis m'a tout simplement laissé de marbre. En fait de rebondissements, aucune surprise. Le grand secret du livre, je l'avais en tête depuis la page 50; la fin mystère je l'anticipais depuis longtemps.
Le style de l'auteur est rapide, des phrases très courtes, très peu de descriptions. C'est ce manque de descriptions qui crée un réel défaut d'ambiance. La majeure partie du livre est faite de dialogues ou de précisions factuelles. Le manque d'ambiance fait que l'on peut aussi bien situer mentalement certaines scènes dans un bouge sordide, une salle de conférence aseptisée, ou un laboratoire en noir et blanc à la Fritz Lang. Ca en devient un jeu qui agrémente la lecture.
Comme ces dialogues émanent en quasi totalité de truands dont le cerveau est un muscle, crampes y comprises, leur teneur est des plus terre à terre. On peut résumer leur horizon à quelques P : Pétasse, Pétoire, Poule, Pognon, Putain, Patron. Plus "prohibition" qui fait plus de syballes mais est du vocubalaire imposé par la presse. Personnellement pas la plus petite partie de ces P ne peut prétendre pouvoir me plaire à passion.
En lisant ce livre je ne suis jamais senti embarqué, comme à regarder le 14 ième épisode de la 3 ième saison d'une série télévisée non encore suivie. Tout simplement pas concerné.
Conclusion:
Malgré une partie centrale un peu plus intéressante. L'ensemble de ce livre m'a laissé somnolent.
Ma note : 12/20.
Une citation:
J'ai imaginé que je prenais mon nouveau balais jaune et que je balayais vivement toutes ces ombres. Elles finissaient sur un petit tas de ténèbres, dans un coin, alors que le sol n'était plus rempli que de lumières.
Après un terrible accident, vous avez perdu la mémoire. Vous ne savez plus qui vous êtes. Vous vous rappelez juste votre nom, Danny Landon, et que vous avez de (très) mauvaises fréquentations. Votre boss, par exemple, Bud Seitz, un ponte de la mafia. Comme vos amis, des criminels impitoyables. Selon la rumeur, vous avez aussi un net penchant pour la violence. Vous n'êtes plus sûr de rien, sauf de votre attirance pour Darla, la copine de votre boss... Tout cela risque de mal finir, non ? Salué par une critique unanime, ce premier roman nous offre une intrigue parfaite, pleine de rebondissements, digne des frères Coen. Les droits d'adaptation cinématographiques ont été achetés par Ridley Scott, qui signera la mise en scène du film.
Lecture
Danny Landon dit "Les deux flingues" bosse pour Bud Seitz , un caïd mafieux de Los Angeles. Il ne fait pas grand chose dans ce gang. Il se remet doucement d'un passage à tabac violent qui a failli lui coûter la vie mais lui a surtout fait perdre la mémoire.
Malgré une réputation de tueur aguerri, il ne se sent pas à sa place. Il sert surtout de chauffeur à la divine Darla, chanteuse de music-hall et maîtresse-compagne en titre de son boss. Et bien sur, il est amoureux d'elle. Lorsque la mainmise de ce groupe commence à se déliter, Danny espère trouver une voie de sortie pour lui et Darla. Mais, bien que psychopathe, violent et dictatorial, Bud Seitz fait preuve envers lui d'une loyauté bien gênante.
Avis
Encore de la mafia, encore la même époque, je crois que je commence à saturer sur le sujet.
Le début de ce livre est assez gênant. Il ne pose aucun repère temporel. Quelques mentions telles que le chapeau des hommes ou les modèles de voiture laissent entendre que l'on n'est pas dans le présent. Ce n'est qu'assez tard que la mention de la prohibition qui se termine permet de dater précisément l'époque : début des années 1930.
Par ailleurs Danny est un mystère. Du fait de son amnésie, on ne connaît rien de lui. L'auteur ne le décrit pas physiquement. On ne connaît même pas son âge. Quand je l'ai appris dans le livre, cela a complètement cassé l'image que m'étais construite du personnage. On ne connaît pas son histoire. On ne connaît pas ses convictions, ses sentiments ou ses attaches. Bref, on le connaît pas, il est donc impossible de s'y reconnaître.
Tout cela donne au premier tiers du livre une sensation irréelle, désincarnée. Du coup il est très difficile de se passionner pour la vie de celui qui reste un parfait étranger. A cela s'ajoute une foule de personnages appelés de façon très homérique par leurs prénoms, noms, surnoms officiels, surnoms insultants ou fonctions dans tel ou tel gang. Rapidement j'ai laissé tomber toute tentative de mémorisation et je les ai laissés défiler inutilement dans la brume.
La seconde partie, plus intéressante, donne enfin quelques informations sur Danny et s'attache plus à sa vie en dehors du milieu mafieux. L'apparition de Dulwich donne un personnage avec un peu d'épaisseur et d'intérêt. C'est à mon avis, et de loin, la partie la plus intéressante. Si ce n'est qu'on n'accroche pas du tout à l'apparition des sentiments pour Darla. Cette idylle paraît plaquée, comme obligée pour l'histoire. Sans l'auteur tout puissant, on se dit que ces deux là ne se seraient même pas regardés
La dernière partie qualifiée d'"intrigue parfaite pleine de rebondissements" par le synopsis m'a tout simplement laissé de marbre. En fait de rebondissements, aucune surprise. Le grand secret du livre, je l'avais en tête depuis la page 50; la fin mystère je l'anticipais depuis longtemps.
Le style de l'auteur est rapide, des phrases très courtes, très peu de descriptions. C'est ce manque de descriptions qui crée un réel défaut d'ambiance. La majeure partie du livre est faite de dialogues ou de précisions factuelles. Le manque d'ambiance fait que l'on peut aussi bien situer mentalement certaines scènes dans un bouge sordide, une salle de conférence aseptisée, ou un laboratoire en noir et blanc à la Fritz Lang. Ca en devient un jeu qui agrémente la lecture.
Comme ces dialogues émanent en quasi totalité de truands dont le cerveau est un muscle, crampes y comprises, leur teneur est des plus terre à terre. On peut résumer leur horizon à quelques P : Pétasse, Pétoire, Poule, Pognon, Putain, Patron. Plus "prohibition" qui fait plus de syballes mais est du vocubalaire imposé par la presse. Personnellement pas la plus petite partie de ces P ne peut prétendre pouvoir me plaire à passion.
En lisant ce livre je ne suis jamais senti embarqué, comme à regarder le 14 ième épisode de la 3 ième saison d'une série télévisée non encore suivie. Tout simplement pas concerné.
Conclusion:
Malgré une partie centrale un peu plus intéressante. L'ensemble de ce livre m'a laissé somnolent.
Ma note : 12/20.
Une citation:
J'ai imaginé que je prenais mon nouveau balais jaune et que je balayais vivement toutes ces ombres. Elles finissaient sur un petit tas de ténèbres, dans un coin, alors que le sol n'était plus rempli que de lumières.
Invité- Invité
Re: [Epperson, Tom] L.A. Noir
Avis et commentaires :
Ce livre fait partie de la Sélection 2011 du Prix des Lecteurs et se classe dans la catégorie Policier des Editions du Livre de Poche, sur ce dernier point je dois avouer ne pas être certain que cette classification soit la meilleure, peut-être roman noir serait plus judicieux (à mon goût).
En tout état de cause cette lecture m'a séduit, l'histoire d'une espèce d'anti héros ; Danny Landon, personnage atypique et plongé dans le milieu de la pègre californienne, à la recherche de son identité réelle. Membre du gang de Bud Seitz, on le suit dans les trafics d'alcool (époque de la fin de prohibition), de jeux et d'influence au sein de cette équipe de bras cassé que constitue l'entourage de Bud Seitz.
Entre réglements de comptes, assassinats sommaires, confrontations individuelles au sein du gang mais aussi avec les gangs concurrents, il se cherche un passé, dont il garde une vilaine claudication et une grosse cicatrice à la tête. Quelle est la part de vérité dans la légende qu'on lui présente d'un tueur au sang froid comme étant la sienne ? Ou sont ses racines, les questions le taraudent et se multiplient jusqu'à la quasi fin du livre où il apprend la vérité et découvre l'identité rélle ? de son géniteur.
Scénariste à la base, Tom Epperson réalise là un premier livre assez proche d'un scénario, L.A. Noir pourrait très bien s'adapter au cinéma. Histoire originale que celle de Danny, en quête de son histoire de vie, de son passé et de ses racines. il a décidément beaucoup de mal à adhérer totalement à la légende d'un gangster - tueur de sang froid que son gang et Bud lui servent à chaque question.
Plus le livre s'avance, plus cela ne colle pas pour lui, il n'est pas si insensible à la violence ou aux meurtres que cela, il va tenter de reconstituer son passé en menant sa petite enquête.
Sa vie quotidienne de garde du corps, homme de compagnie de Darla, la maîtresse attitrée de son patron Bud, il va s'en rapprocher de plus en plus en découvrant la vie misérable qu'elle a eu et qu'elle a toujours alors qu'elle ne rêve que de reprendre una carrière ébauchée à peine de chanteuse et surtout sa liberté. Elle va se lancer dans une grande opération de manipulation sentimentale de notre anti-héros Danny, jouant de son histoire tragique, de ses charmes, de l'ébauche d'un sentiment amoureux entre elle et lui et Danny plonge. Nous suivons ses pérégrinations, entre réglement de comptes à l'intérieur du gang comme à l'encontre des gangs adverses, trafics, bagarres, meurtres de sang froid; intimidations, tout cela ne convient décidément pas à notre anti héros.
Cela d'autant plus que se mêlent à son histoire, celle de sa petite voisine Sophie, martyrisée par une mère alcoolique et un beau - père qui la violente et celle plus sombre de Dulwich, ancien militaire au passé prestigieux mais aux choix sexuels mal définis. L'association de Darla, Sophie et Dulwich va amener Danny à entreprendre un retour sur ses racines, sur une volonté de nouvau destin plus classique (un job plus classique et une famille) et de rédemption.
Si les deriniers chapîtres s'avèrent plus violents et gore, cela n'est pas la couleur prédominante de ce livre qui se lit facilement, avec intérêt, le suspense n'est pas tel qu'on ait envie de le dévorer d'une traite mais l'ensemble se déguste avec un certain plaisir. Bonne description de la société américaine de l'époque décrite, histoire sans embellie de la vie des gangs de l'époque (on est là logiquement plus proche d'Al Capone que de la violence sans retenue des gangs de notre époque), on a même envie, un fois le livre terminé de savoir ce que deviennent Danny et les personnages les plus sympathiques de ce récit noir.
Un livre que l'on lit donc, sans déplaisir.
Ce livre fait partie de la Sélection 2011 du Prix des Lecteurs et se classe dans la catégorie Policier des Editions du Livre de Poche, sur ce dernier point je dois avouer ne pas être certain que cette classification soit la meilleure, peut-être roman noir serait plus judicieux (à mon goût).
En tout état de cause cette lecture m'a séduit, l'histoire d'une espèce d'anti héros ; Danny Landon, personnage atypique et plongé dans le milieu de la pègre californienne, à la recherche de son identité réelle. Membre du gang de Bud Seitz, on le suit dans les trafics d'alcool (époque de la fin de prohibition), de jeux et d'influence au sein de cette équipe de bras cassé que constitue l'entourage de Bud Seitz.
Entre réglements de comptes, assassinats sommaires, confrontations individuelles au sein du gang mais aussi avec les gangs concurrents, il se cherche un passé, dont il garde une vilaine claudication et une grosse cicatrice à la tête. Quelle est la part de vérité dans la légende qu'on lui présente d'un tueur au sang froid comme étant la sienne ? Ou sont ses racines, les questions le taraudent et se multiplient jusqu'à la quasi fin du livre où il apprend la vérité et découvre l'identité rélle ? de son géniteur.
Scénariste à la base, Tom Epperson réalise là un premier livre assez proche d'un scénario, L.A. Noir pourrait très bien s'adapter au cinéma. Histoire originale que celle de Danny, en quête de son histoire de vie, de son passé et de ses racines. il a décidément beaucoup de mal à adhérer totalement à la légende d'un gangster - tueur de sang froid que son gang et Bud lui servent à chaque question.
Plus le livre s'avance, plus cela ne colle pas pour lui, il n'est pas si insensible à la violence ou aux meurtres que cela, il va tenter de reconstituer son passé en menant sa petite enquête.
Sa vie quotidienne de garde du corps, homme de compagnie de Darla, la maîtresse attitrée de son patron Bud, il va s'en rapprocher de plus en plus en découvrant la vie misérable qu'elle a eu et qu'elle a toujours alors qu'elle ne rêve que de reprendre una carrière ébauchée à peine de chanteuse et surtout sa liberté. Elle va se lancer dans une grande opération de manipulation sentimentale de notre anti-héros Danny, jouant de son histoire tragique, de ses charmes, de l'ébauche d'un sentiment amoureux entre elle et lui et Danny plonge. Nous suivons ses pérégrinations, entre réglement de comptes à l'intérieur du gang comme à l'encontre des gangs adverses, trafics, bagarres, meurtres de sang froid; intimidations, tout cela ne convient décidément pas à notre anti héros.
Cela d'autant plus que se mêlent à son histoire, celle de sa petite voisine Sophie, martyrisée par une mère alcoolique et un beau - père qui la violente et celle plus sombre de Dulwich, ancien militaire au passé prestigieux mais aux choix sexuels mal définis. L'association de Darla, Sophie et Dulwich va amener Danny à entreprendre un retour sur ses racines, sur une volonté de nouvau destin plus classique (un job plus classique et une famille) et de rédemption.
Si les deriniers chapîtres s'avèrent plus violents et gore, cela n'est pas la couleur prédominante de ce livre qui se lit facilement, avec intérêt, le suspense n'est pas tel qu'on ait envie de le dévorer d'une traite mais l'ensemble se déguste avec un certain plaisir. Bonne description de la société américaine de l'époque décrite, histoire sans embellie de la vie des gangs de l'époque (on est là logiquement plus proche d'Al Capone que de la violence sans retenue des gangs de notre époque), on a même envie, un fois le livre terminé de savoir ce que deviennent Danny et les personnages les plus sympathiques de ce récit noir.
Un livre que l'on lit donc, sans déplaisir.
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