[Gaiman, Neil] Anansi boys

Neil Gaiman est décidément fascinant, capable de nous rendre sympathique le plus pathétique des anti-héros, de faire apparaître, là, derrière la tristounette façade du quotidien tout un monde de mythes et de légendes jouant sur notre imaginaire collectif (en l’occurrence, un imaginaire plutôt Nord-Américain, mais ça se laisse suivre).

Avec un style bondissant, ce roman nous entraîne d’un personnage à l’autre, tissant une intrigue improbable et néanmoins parfaitement logique (oui, bien sûr, une logique bizarre, mais qui n’en est pas moins implacable). On se prend rapidement au jeu, à suivre d’un oeil attendri et parfois inquiet les péripéties de Gros Charlie. Ne nous mentons pas, la relative simplicité de l’intrigue nous procure également ce petit contentement puéril du lecteur qui comprend, lui, ce qui est en train de se passer (vous savez, ce petit plaisir de gamin qui sait qui se cache derrière le costume de Superman ).

Je n’irais pas jusqu’à dire que ce livre a été un coup de cœur, l’histoire m’ayant semblé un peu trop gentillette. J’ai de loin préféré Neverwhere (fatal coup de cœur, celui-là ), et American Gods (à peine une marche derrière), dont l’ambiance plus sombre et plus féerique, l’intrigue plus brutale, m’avaient proprement hypnotisée.

Mais c’est pour moi une preuve supplémentaire du talent de cet auteur, et un excellent moment de lecture addictive.