[Monaldi, Rita et Sorti, Francesco] Imprimatur
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VOTRE AVIS
[Monaldi, Rita et Sorti, Francesco] Imprimatur
IMPRIMATUR. MONALDI, Rita et SORTI, Francesco. Traduit de l’italien par BAUER, Nathalie
Paris. Jean Claude LATTES. 646 p.
(LP 353)
Présentation de l’éditeur :
« Des documents sensationnels découverts dans les archives du Vatican…Un secret datant de plusieurs siècles enfin révélé »
The Sunday Times
Septembre 1683. Les Turcs assiègent Vienne. La peste menace Rome. Dans les souterrains, les imprimeries clandestines et les laboratoires alchimiques de la ville sainte, Atto Melani, abbé, castrat, diplomate et espion au service de Louis XIV, dispute une partie mortelle. Tel est le point de départ de ce flamboyant roman historique qui nous plonge au cœur des intrigues politiques et religieuses des grandes cours européennes, tout en nous initiant à la musique baroque, à l’astrologie et aux sciences de l’époque.
Rita Monaldi est diplômée de philologie classique et spécialiste de l’histoire des religions. Francesco Sorti est musicologue et spécialiste de la musique du XVIIème siècle.
Il leur a fallu dix ans de recherche et d’enquête pour bâtir cette histoire, qui, au-delà de sa puissance romanesque, révèle un des secrets les mieux gardés de l’histoire de la papauté. Imprimatur est déjà un best – seller européen.
Rita Monaldi est diplômée de philologie classique et spécialiste de l’histoire des religions. Francesco Sorti est musicologue et spécialiste de la musique du XVIIème siècle.
Il leur a fallu dix ans de recherche et d’enquête pour bâtir cette histoire, qui, au-delà de sa puissance romanesque, révèle un des secrets les mieux gardés de l’histoire de la papauté. Imprimatur est déjà un best – seller européen.
Mon avis (Juin 2011) :
Le récit commence en 2040, lorsque l’évêque du diocèse de Côme adresse au Saint Siège un manuscrit, intéressant le procès en canonisation du pape Innocent XI. Expliquant qu’il n’a pas réussi à retrouver Rita Monaldi et Francesco Sorti – c’est eux, qui lui confièrent ce manuscrit -, il joint à son envoi les résultats des recherches, qu’il mena des années durant afin d’authentifier les faits relatés :
L’intrigue débute le 11 septembre 1683, lorsqu’à l’auberge romaine du Damoiseau à Rome, Monsieur de MOURAI, un client, y décède subitement, laissant présager la présence de la peste. Le jeune apprenti de la maison entreprend la rédaction de ses mémoires, nous faisant vivre cette période. Isolée, mise en quarantaine, l’auberge se referme donc sur des Hommes et une femme, condamnés à vivre ensemble sous le même toit ou à périr. Prenant l’un des clients de l’auberge comme maître, l’abbé Atto Melani, le jeune apprenti suivra l’ancien castrat, devenu abbé, dans une quête devant leur permettre d’en réchapper. Au service du médecin Cristofano, dans la journée, chargé de veiller les clients de l’auberge, parmi lesquels les cas mystérieux de maladie se multiplient, l’écrivain en herbe rejoint, chaque nuit, l’abbé, qu’il suit dans les souterrains de la cité, retrouvant Ciacconio et Ugonio, deux pilleurs de tombes. A travers Rome et ses catacombes, ils cherchent à chasser la peste du Damoiseau, et les Turcs de Vienne.
Il serait malhonnête de dévoiler, plus en avant, les ressorts de cette intrigue historique (et policière). Les auteurs, époux à la ville, nous entrainent dans la Rome de cette fin du XVIIème siècle, alors que Vienne résiste face aux Ottomans, aidés en sous main par Louis XIV. Partageant leur érudition, ils évoquent le conflit, opposant le souverain français au pape Innocent XI. Il nous dresse le portrait, par petites touches, de l’ami de l’abbé Melani : Nicolas Fouquet. Le huis – clos, imposé par la peste, leur permet la description de ce surintendant des finances mais aussi de chacun des personnages, dont la description se fait progressivement. Chacun des protagonistes est décrit, tour à tour, et on prend un plaisir réel à découvrir les idées de chacun des ces reclus.
On devinera passion de Francesco Sorti, musicologue, à la lecture des explications sur les rondeaux et autres musiques de l’époque, ou sur l’art de transformer l’art musical en art du secret. Son historienne d’épouse, Rita Monaldi, se plait à nous décrire la peste, ses symptômes, son traitement, et les secrets qui l’entourent. Mr de Mourai est-il réellement mort de la peste ? Peut-on, comme semble s’y attacher certains, percer le secretum pestis ? En quoi, l’auberge du Damoiseau peut-elle concerner directement le siège de Saint Pierre ? …
Même si parfois certains passages peuvent sembler s’étirer, la Grande Histoire, détaillée et justifiée, côtoie ici la vie quotidienne de ces Hommes condamnés à vivre sous le même toit. La peste, menaçant le Damoiseau, n’est-elle pas la figure des Turcs aux portes de Vienne ? Les intrigues de la Cour française renvoient aux complots, qui traversent le Vatican.
L’érudition des auteurs se marie harmonieusement au récit, judicieusement découpé, non pas en chapitres mais en journées et en nuits – il s’agit, ne l’oublions pas, des mémoires de l’apprenti nain -. L’obscurité des catacombes égaye le triste sort des occupants du Damoiseau. On se délectera de cet isolement, contraignant les individus, qui ne devaient jamais se rencontrer, à évoluer sous le même toit. Jubilatoire de suivre le jésuite, le père Robleda, feignant de s’intéresser aux propos d’un musicien, Mr DEVIZE.
Une petite réserve – il en fallait bien une, même pour le seul roman, que j’achève pour la 3ème fois – se porte sur la traduction de Nathalie Bauer, même si ma maitrise de la langue italienne ne me permet pas d’être des plus précis. Mais, l’emploi abondant des participes présents, et la redondance de certains termes – en particulier, « incontinent » - rendent parfois la lecture monotone.
Si les auteurs nous livrent le résultat de leurs recherches – avec quelques surprises notables – Imprimatur révéla aux romains, et donc au Saint Siège, l’avidité (coupable ??) d’Innocent XI, passé dans la postérité pour avoir repoussé la menace ottomane. Aussi, les attentats du 11 septembre 2001 – le même jour que le début de l’aventure au Damoiseau – avaient tempéré la volonté de canonisation du Saint Père, la médiatisation des travaux du couple romancier porta le coup fatal à cette voie vers la sainteté. Est-ce la raison de la censure, qui frappe, en Italie, les écrits du couple, dont Imprimatur ne doit être que le 1er d’une série de 7, dont les titres formeraient la phrase Imprimatur Secretum Veritas Mysterium Unicum … … -les deux derniers titres n’ayant pas été dévoilé par les auteurs - ? Quoi qu’il en soit, cela ne les empêcha pas de s’indigner du transfert des reliques du pape incriminé, pour faire de la place à celle d’un nouveau bienheureux…Jean Paul II ?
Francesco et Rita abordent ce roman, en partant de la découverte d’un manuscrit – procédé, employé depuis longtemps, dans ce genre des romans historiques -, et place l’intrigue dans un huis – clos avec un maître et son apprenti – L’abbé Melani et son apprenti au Damoiseau ont remplacé les Dominicains dans l’abbaye du Nom de la Rose - . A mon avis, cette ressemblance reste un atout pour ce roman, dont la qualité (des recherches et des faits relatés) peut aussi être comparé à Maître Umberto.
Bref, vous aurez compris, qu’Imprimatur fait partie de mes livres de chevet, bientôt rejoint, je l’espère vivement, par ses 6 petits frères…Si le lecteur, que je suis, avait un quelconque pouvoir, c’est avec conviction et bonheur, que je lui délivrerai ce précieux…Imprimatur.
L’intrigue débute le 11 septembre 1683, lorsqu’à l’auberge romaine du Damoiseau à Rome, Monsieur de MOURAI, un client, y décède subitement, laissant présager la présence de la peste. Le jeune apprenti de la maison entreprend la rédaction de ses mémoires, nous faisant vivre cette période. Isolée, mise en quarantaine, l’auberge se referme donc sur des Hommes et une femme, condamnés à vivre ensemble sous le même toit ou à périr. Prenant l’un des clients de l’auberge comme maître, l’abbé Atto Melani, le jeune apprenti suivra l’ancien castrat, devenu abbé, dans une quête devant leur permettre d’en réchapper. Au service du médecin Cristofano, dans la journée, chargé de veiller les clients de l’auberge, parmi lesquels les cas mystérieux de maladie se multiplient, l’écrivain en herbe rejoint, chaque nuit, l’abbé, qu’il suit dans les souterrains de la cité, retrouvant Ciacconio et Ugonio, deux pilleurs de tombes. A travers Rome et ses catacombes, ils cherchent à chasser la peste du Damoiseau, et les Turcs de Vienne.
Il serait malhonnête de dévoiler, plus en avant, les ressorts de cette intrigue historique (et policière). Les auteurs, époux à la ville, nous entrainent dans la Rome de cette fin du XVIIème siècle, alors que Vienne résiste face aux Ottomans, aidés en sous main par Louis XIV. Partageant leur érudition, ils évoquent le conflit, opposant le souverain français au pape Innocent XI. Il nous dresse le portrait, par petites touches, de l’ami de l’abbé Melani : Nicolas Fouquet. Le huis – clos, imposé par la peste, leur permet la description de ce surintendant des finances mais aussi de chacun des personnages, dont la description se fait progressivement. Chacun des protagonistes est décrit, tour à tour, et on prend un plaisir réel à découvrir les idées de chacun des ces reclus.
On devinera passion de Francesco Sorti, musicologue, à la lecture des explications sur les rondeaux et autres musiques de l’époque, ou sur l’art de transformer l’art musical en art du secret. Son historienne d’épouse, Rita Monaldi, se plait à nous décrire la peste, ses symptômes, son traitement, et les secrets qui l’entourent. Mr de Mourai est-il réellement mort de la peste ? Peut-on, comme semble s’y attacher certains, percer le secretum pestis ? En quoi, l’auberge du Damoiseau peut-elle concerner directement le siège de Saint Pierre ? …
Même si parfois certains passages peuvent sembler s’étirer, la Grande Histoire, détaillée et justifiée, côtoie ici la vie quotidienne de ces Hommes condamnés à vivre sous le même toit. La peste, menaçant le Damoiseau, n’est-elle pas la figure des Turcs aux portes de Vienne ? Les intrigues de la Cour française renvoient aux complots, qui traversent le Vatican.
L’érudition des auteurs se marie harmonieusement au récit, judicieusement découpé, non pas en chapitres mais en journées et en nuits – il s’agit, ne l’oublions pas, des mémoires de l’apprenti nain -. L’obscurité des catacombes égaye le triste sort des occupants du Damoiseau. On se délectera de cet isolement, contraignant les individus, qui ne devaient jamais se rencontrer, à évoluer sous le même toit. Jubilatoire de suivre le jésuite, le père Robleda, feignant de s’intéresser aux propos d’un musicien, Mr DEVIZE.
Une petite réserve – il en fallait bien une, même pour le seul roman, que j’achève pour la 3ème fois – se porte sur la traduction de Nathalie Bauer, même si ma maitrise de la langue italienne ne me permet pas d’être des plus précis. Mais, l’emploi abondant des participes présents, et la redondance de certains termes – en particulier, « incontinent » - rendent parfois la lecture monotone.
Si les auteurs nous livrent le résultat de leurs recherches – avec quelques surprises notables – Imprimatur révéla aux romains, et donc au Saint Siège, l’avidité (coupable ??) d’Innocent XI, passé dans la postérité pour avoir repoussé la menace ottomane. Aussi, les attentats du 11 septembre 2001 – le même jour que le début de l’aventure au Damoiseau – avaient tempéré la volonté de canonisation du Saint Père, la médiatisation des travaux du couple romancier porta le coup fatal à cette voie vers la sainteté. Est-ce la raison de la censure, qui frappe, en Italie, les écrits du couple, dont Imprimatur ne doit être que le 1er d’une série de 7, dont les titres formeraient la phrase Imprimatur Secretum Veritas Mysterium Unicum … … -les deux derniers titres n’ayant pas été dévoilé par les auteurs - ? Quoi qu’il en soit, cela ne les empêcha pas de s’indigner du transfert des reliques du pape incriminé, pour faire de la place à celle d’un nouveau bienheureux…Jean Paul II ?
Francesco et Rita abordent ce roman, en partant de la découverte d’un manuscrit – procédé, employé depuis longtemps, dans ce genre des romans historiques -, et place l’intrigue dans un huis – clos avec un maître et son apprenti – L’abbé Melani et son apprenti au Damoiseau ont remplacé les Dominicains dans l’abbaye du Nom de la Rose - . A mon avis, cette ressemblance reste un atout pour ce roman, dont la qualité (des recherches et des faits relatés) peut aussi être comparé à Maître Umberto.
Bref, vous aurez compris, qu’Imprimatur fait partie de mes livres de chevet, bientôt rejoint, je l’espère vivement, par ses 6 petits frères…Si le lecteur, que je suis, avait un quelconque pouvoir, c’est avec conviction et bonheur, que je lui délivrerai ce précieux…Imprimatur.
Re: [Monaldi, Rita et Sorti, Francesco] Imprimatur
Merci pour cette critique.... bizarrement, à l'époque où je l'ai lu, je m'étais ennuyée... pourquoi ? Sans doute un peu longuet par moment... je ne sais pas.... alambiqué? peut-être aussi...
Il faudrait que je remette le nez dans cette intrigue pour mieux évaluer mon avis^^
Il faudrait que je remette le nez dans cette intrigue pour mieux évaluer mon avis^^
Re: [Monaldi, Rita et Sorti, Francesco] Imprimatur
Personnellement, la première fois que je l'ai lu, j'ai été ...transporté et enthousiasmé.
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