Le régulateur - Série [Moreno, Eric & Marc]

Comme toujours, j’ai choisi cette série totalement au hasard dans les bacs de ma médiathèque, d’abord attirée par le haut de sa tranche. Je ne sais pas si les éditeurs réalisent à quel point le haut de la tranche d’une BD, généralement la première chose qu’on en voit, est cruciale pour attirer le lecteur... J’espère pour eux, c’est leur boulot après tout . Ensuite, une fois le volume en main, la couverture et un bref aperçu de la quatrième ont emporté le morceau (surtout la couverture, soyons clairs ).

Le dessin est à la hauteur de la couverture, ce qui n’est pas toujours le cas : dense et précis, brutal mais nuancé, touches de couleurs flamboyantes sur des arrières plans sombres et brumeux. Pour ceux qui connaissent, images et univers graphiques rappellent fortement Les âmes d’Hélios (dessins de Roberto Ricci) : même mélange de mécanique et d’organique, même dureté charnelle qui sourd de chaque planche. La mise en page est parfois difficile à suivre, mais offre en contrepartie quelques panoramas somptueux.

Pour ce qui est de l’histoire et de l’univers, c’est dur, froid et glauque, avec quelques étincelles d’espoir (mais alors vraiment quelques). J’aime beaucoup, mais je sais que ce n’est pas du goût de tout le monde. L’intrigue et le contexte sont riches et originaux, avec des personnages variés (parfois un peu stéréotypés : le héros beau gosse et les somptueuses complices, ça fait un peu remâché, mais n’est-ce pas aussi un peu pour ça qu’on lit des BD ?) et des rebondissements multiples. C’est même parfois riche au point de devenir brouillon, surtout pour quelqu’un qui, comme moi, engloutit les BD en première intention et a besoin de deux lectures minimum pour vraiment intégrer la totalité de l’intrigue. Le troisième tome, notamment, est très complexe, mais j’attends de lire le suivant pour me prononcer définitivement.

Pour l’instant, je recommande chaudement .