[Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
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Les Fleurs du Mal - Baudelaire?
[Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Les Fleurs du Mal
Baudelaire
Editions Folio classique
343 pages
Quatrième de couverture :
« Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?/ Au fond de l’inconnu, pour trouver du nouveau ! » Ces vers du « Voyage » éclairent à eux seuls l’entreprise du poète. Esprit vagabond, toujours mobile, Baudelaire explore les dédales de la conscience. Il atteint tantôt l’extase, tantôt se perd dans les abîmes du péché. A travers ses poèmes, il nous fait partager le drame qui se joue en lui et qui n’est autre que la tragédie humaine. Baudelaire, premier poète moderne, donne à la poésie sa véritable dimension : exprimer, par-delà les mots, ce vertige absolu qui s’empare de l’âme. Tout chez lui affirme la nécessité de la souffrance, la fatalité du péché. Tout traduit une âme profondément troublée mais charitable. Baudelaire fait des Fleurs du Mal un immense poème de la vie et du monde.
Mes impressions :
J’aimerai vous faire une critique élogieuse de ce recueil, pour que vous vous rendiez compte à quel point il est magnifique. Pourtant les seuls mots qui me viennent sont : Lisez-le !
Car ce n’est qu’en le lisant que l’on découvre ces poèmes qui sont en réalité de véritables mélodies. Baudelaire nous emmène, nous malmène à travers ses textes. On le sent parfois au fond du gouffre et d’autres fois aux portes du ciel. Mais les mots sont toujours choisis avec justesse et même avec perfection. A part de rares fois, il est impossible d’imaginer un autre mot que celui qu’il a choisi. Les mots deviennent des sons et ces sons une douce mélodie sans aucune fausse note.
Quand il s’agit de poésie, j’aime la lire à voix haute. C’est de cette manière que je la ressens le mieux. Ici, à la lecture de ce recueil, les larmes me montaient aux yeux. Souvent pour la beauté du texte mais parfois, j’étais également touchée par le choix des mots. Ce recueil forme un tout cohérent. L’alliance parfaite du bon et du beau.
Il est comme un souffle qui nous emporte, parfois très bas, parfois très haut. Mais qui nous touche à tous les coups.
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Totalement d’accord avec toi. Les Fleurs du mal est, sans aucun doute, un monument de la poésie. Tant d’essais ont été consacrés à ce recueil qu’il est difficile de trouver quelque chose d’original à dire à son sujet. Baudelaire est le poète incontournable aussi bien du romantisme noir que du symbolisme, mouvement artistique qu’il a initié.
Un avertissement, cependant. La poésie de Baudelaire repose sur une conception de l’esthétique, disons, assez particulière. Elle est l’héritière d’une tradition séculaire qui remonte aux poètes anglais du milieu du XVIIIe siècle. Les références culturelles plus ou moins cryptiques fleurissent donc en abondance sur des branches d’une imagination fertile (et parfois débridée) du poète, branches aux formes tordues, voire inquiétantes.
Il ne s’agit pas d’une simple provocation, loin de là, contrairement à ce que certains ont voulu penser. L’art des Fleurs du mal plonge ses racines dans un terreau culturel d’une richesse insoupçonnée. La puissance de la poésie baudelairienne vient de l’extraordinaire concentration d’images et d’idées qu’il arrive à transmettre en quelques vers seulement. Tel l’homme mourant qui revoit toute sa vie en accéléré sur l’écran de sa conscience, le lecteur attentif des poèmes de Baudelaire subit un aperçu de toute la détresse humaine évoquée en 14 vers seulement (format le plus habituel de ses poèmes). En voici un exemple, Alchimie de la douleur :
L'un t'éclaire avec son ardeur,
L'autre en toi met son deuil, Nature !
Ce qui dit à l'un : Sépulture !
Dit à l'autre : Vie et splendeur !
Hermès inconnu qui m'assistes
Et qui toujours m'intimidas,
Tu me rends l'égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;
Par toi je change l'or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages
Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.
Un avertissement, cependant. La poésie de Baudelaire repose sur une conception de l’esthétique, disons, assez particulière. Elle est l’héritière d’une tradition séculaire qui remonte aux poètes anglais du milieu du XVIIIe siècle. Les références culturelles plus ou moins cryptiques fleurissent donc en abondance sur des branches d’une imagination fertile (et parfois débridée) du poète, branches aux formes tordues, voire inquiétantes.
Il ne s’agit pas d’une simple provocation, loin de là, contrairement à ce que certains ont voulu penser. L’art des Fleurs du mal plonge ses racines dans un terreau culturel d’une richesse insoupçonnée. La puissance de la poésie baudelairienne vient de l’extraordinaire concentration d’images et d’idées qu’il arrive à transmettre en quelques vers seulement. Tel l’homme mourant qui revoit toute sa vie en accéléré sur l’écran de sa conscience, le lecteur attentif des poèmes de Baudelaire subit un aperçu de toute la détresse humaine évoquée en 14 vers seulement (format le plus habituel de ses poèmes). En voici un exemple, Alchimie de la douleur :
L'un t'éclaire avec son ardeur,
L'autre en toi met son deuil, Nature !
Ce qui dit à l'un : Sépulture !
Dit à l'autre : Vie et splendeur !
Hermès inconnu qui m'assistes
Et qui toujours m'intimidas,
Tu me rends l'égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;
Par toi je change l'or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages
Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Merci Vel pour cette critique qui touche juste.
Tu as su dire ce que j’aurais dit avec des ornements et des fleurs.
Et rien d’assommant comme une personne qui vomit des fleurs.
Tu as lancé une graine et elle est tombée au bon endroit : je vais relire ces Fleurs, les écouter et me taire.
Tu as su dire ce que j’aurais dit avec des ornements et des fleurs.
Et rien d’assommant comme une personne qui vomit des fleurs.
Tu as lancé une graine et elle est tombée au bon endroit : je vais relire ces Fleurs, les écouter et me taire.
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Merci de votre passage et de vos commentaires.
Antibiok, je pense que tu as raison de le relire. Je vais moi-même (re)piocher de temps en temps. Pour le plaisir des mots.
Aden, merci pour ce petit "cours" très agréable .
Antibiok, je pense que tu as raison de le relire. Je vais moi-même (re)piocher de temps en temps. Pour le plaisir des mots.
Aden, merci pour ce petit "cours" très agréable .
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Voyager-en-lecture a écrit:Aden, merci pour ce petit "cours" très agréable .
De rien Plutôt qu'un cours, je dirais qu'il s'agit simplement d'une approche, dont l'intérêt est de replacer l'art de Baudelaire dans un contexte culturel plus vaste. Enfin, tout ça reste aussi très subjectif et personnel. La poésie est souvent un miroir dans lequel chacun voit ce qu'il a envie de voir, n'est-ce pas ?
Quels sont vos poèmes préférés ? Je dirais Correspondances, Alchimie de la douleur, Obsession, L'Ennemi, De Profundis, Le Vampire, Un Fantôme, La Musique, L'irremédiable, La Destruction... il y en a tant !
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Aden a écrit: La poésie est souvent un miroir dans lequel chacun voit ce qu'il a envie de voir, n'est-ce pas ?
Oui, je pense que c'est un peu ça.
Et puis, tout dépend de notre sensibilité, de notre façon de voir le monde.
Aden a écrit:Quels sont vos poèmes préférés ? Je dirais Correspondances, Alchimie de la douleur, Obsession, L'Ennemi, De Profundis, Le Vampire, Un Fantôme, La Musique, L'irremédiable, La Destruction... il y en a tant !
Je n'ai pas les noms en tête mais il y a beaucoup, c'est certain.
Le premier qui me vient à l'esprit est Le chat
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
J'en ai un mauvais souvenir, sûrement parce qu'on me l'a fait lire à une mauvaise période. Pourtant il est toujours dans ma bibliothèque et vous me donnez envie de le ressortir.
Merci pour vos critiques
Merci pour vos critiques
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
morag a écrit:J'en ai un mauvais souvenir, sûrement parce qu'on me l'a fait lire à une mauvaise période. Pourtant il est toujours dans ma bibliothèque et vous me donnez envie de le ressortir.
Merci pour vos critiques
Au pire, tu pioches dedans de temps en temps.
Tu peux aussi sauter les poèmes qui te plaisent moins.
Mais tente de le relire
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Voyager-en-lecture a écrit:morag a écrit:J'en ai un mauvais souvenir, sûrement parce qu'on me l'a fait lire à une mauvaise période. Pourtant il est toujours dans ma bibliothèque et vous me donnez envie de le ressortir.
Merci pour vos critiques
Au pire, tu pioches dedans de temps en temps.
Tu peux aussi sauter les poèmes qui te plaisent moins.
Mais tente de le relire
Oui c'est ce que je compte faire, ne pas le lire comme un roman mais essayer d'apprécier les poèmes de temps à autres.
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
morag a écrit:Oui c'est ce que je compte faire, ne pas le lire comme un roman mais essayer d'apprécier les poèmes de temps à autres.
Exactement, pour apprécier ce poète, il faut entrer dans son univers. Un univers bien sombre, il faut le préciser, mais illuminé ça et là par de splendides lumières.
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Oui, oui, oui. Comme l'auteur le disait lui-même, un soleil rayonne sur cette pourriture.
Quant à mes poèmes préférés, je dirais Châtiment de l'orgueil, Le serpent qui danse et Une charogne.
Quant à mes poèmes préférés, je dirais Châtiment de l'orgueil, Le serpent qui danse et Une charogne.
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
antibiok a écrit:Quant à mes poèmes préférés, je dirais Châtiment de l'orgueil, Le serpent qui danse et Une charogne.
Choix intéressant ! Ils sont tous très différents de par leur esthétique, Le serpent qui danse chantant la vie et Une charogne chantant la mort. Quand on les lit l'un après l'autre, on dirait qu'ils forment un ouroboros, le symbole de l'éternel renouvellement.
Ah, je crois que je ne me lasserai jamais de redécouvrir Baudelaire...
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Merci Aden. En parlant d'ouroboros, tu m'y as fait penser, j'aime bien aussi L'Héautontimorouménos.
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
antibiok a écrit:Merci Aden. En parlant d'ouroboros, tu m'y as fait penser, j'aime bien aussi L'Héautontimorouménos.
Magnifique, lui aussi !
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !
Je suis de mon coeur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !
Invité- Invité
Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
Oui, et aussi...
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
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Re: [Baudelaire, Charles] Les Fleurs du Mal
J'adore ce recueil, les poêmes sont vraiment très beaux !
Invité- Invité
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