[Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
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[Trpuillot, Lyonel] La bel amour humaine
[Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
[Trouillot, Lyonel]
La belle amour humaine
Actes Sud août 2001
170 pages
Quatrième de couverture
A bord de la voiture de Thomas, son guide, une jeune occidentale, Anaïse, se dirige vers un petit village côtier d'Haïti où elle espère retrouver les traces d'un père qu'elle a à peine connu et éclaircir l'énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Le caractère particulier de ce voyage encourage bientôt Thomas à prévenir la jeune femme qu'il lui faudra très probablement renoncer à une telle enquête pour faire l'expérience, dans ce village de pêcheurs dont il est lui-même issu, d'un véritable territoire de l'altérité où les lois sont amicales et flexibles, les morts joyeux, et où l'humaine condition se réinvente sans cesse face aux appétits féroces de ceux qui, à la manière du grand-père d'Anaïse et de son complice en exactions, le « colonel » - tous deux jadis mystérieusement disparus dans un incendie -, cherchent à s'octroyer un monde qui appartient à tous. Dans ce roman qui prône un exercice inédit de la justice et une fraternité sensible entre les hommes sous l'égide de la question : « Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ? », Lyonel Trouillot, au sommet de son art, interroge le hasard des destinées qui vous font naître blanc ou noir, puissant ou misérable, ici ou ailleurs - au Nord ou au Sud. S'il est vrai qu'on est toujours « l'autre de quelqu'un », comment et avec qui se lier, comment construire son vivre-ensemble sinon par le geste - plus que jamais indispensable en des temps égarés - d'accueillir, de comprendre ?
Mon résumé
Je ne pensais pas faire le résumé, la 4ème de couverture est très bien faite et donne l’ambiance de ce roman, mais voila c’est plus fort que moi. Trois chapîtres composent ce livre, le premier est un long monologue de Thomas, chauffeur de taxi, adressé à Anaïs, sa passagère, il lui parle du misérable petit village ou elle veut se rendre, des habitants dans leur masure, de la mort de son grand-père et de son ami, le colonel Pierre André Pierre, il semblerait même que personne n’a regretté la mort de ces deux personnages qui étaient de funestes complices d’exactions en tout genre. et lorsqu’ils arrivent au village, l’oncle de Thomas vient de mourir...
Dans le deuxième chapître, c’est Anaïs qui parle, les funérailles aux allures de fête, le dernier voyage vers la mer de l’oncle décédé, mais ce qui l’a surtout émue, c’est le tableau “ La bel amour humaine “ dans la chambre du défunt, Elle lui dévoile aussi ce qu’est sa vie de citadine , dont la principale préoccupation est d’essayer d’être de son temps, progressiste et combattante....
Troisième chapître très court, ou la jeune fille pour vivre avec la perte d’un père introuvable, va prendre la fuite, vers quoi ? C’est demain qu’elle part, elle écoute les bruits parfois cacophoniques. Elle est venue chercher son père, elle n’a trouvé que des humains.....
Mon avis
J’ai lu ce roman comme une fable tristement humaine, un roman poétique, presque lyrique ou l’auteur avec sensibilité prône la fraternité entre les hommes, qu’ils soient blancs ou noirs. Il faut tout de même s’accrocher mais le style magnifique m’a fait apprécié ce livre. 4,5/5
La belle amour humaine
Actes Sud août 2001
170 pages
Quatrième de couverture
A bord de la voiture de Thomas, son guide, une jeune occidentale, Anaïse, se dirige vers un petit village côtier d'Haïti où elle espère retrouver les traces d'un père qu'elle a à peine connu et éclaircir l'énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Le caractère particulier de ce voyage encourage bientôt Thomas à prévenir la jeune femme qu'il lui faudra très probablement renoncer à une telle enquête pour faire l'expérience, dans ce village de pêcheurs dont il est lui-même issu, d'un véritable territoire de l'altérité où les lois sont amicales et flexibles, les morts joyeux, et où l'humaine condition se réinvente sans cesse face aux appétits féroces de ceux qui, à la manière du grand-père d'Anaïse et de son complice en exactions, le « colonel » - tous deux jadis mystérieusement disparus dans un incendie -, cherchent à s'octroyer un monde qui appartient à tous. Dans ce roman qui prône un exercice inédit de la justice et une fraternité sensible entre les hommes sous l'égide de la question : « Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ? », Lyonel Trouillot, au sommet de son art, interroge le hasard des destinées qui vous font naître blanc ou noir, puissant ou misérable, ici ou ailleurs - au Nord ou au Sud. S'il est vrai qu'on est toujours « l'autre de quelqu'un », comment et avec qui se lier, comment construire son vivre-ensemble sinon par le geste - plus que jamais indispensable en des temps égarés - d'accueillir, de comprendre ?
Mon résumé
Je ne pensais pas faire le résumé, la 4ème de couverture est très bien faite et donne l’ambiance de ce roman, mais voila c’est plus fort que moi. Trois chapîtres composent ce livre, le premier est un long monologue de Thomas, chauffeur de taxi, adressé à Anaïs, sa passagère, il lui parle du misérable petit village ou elle veut se rendre, des habitants dans leur masure, de la mort de son grand-père et de son ami, le colonel Pierre André Pierre, il semblerait même que personne n’a regretté la mort de ces deux personnages qui étaient de funestes complices d’exactions en tout genre. et lorsqu’ils arrivent au village, l’oncle de Thomas vient de mourir...
Dans le deuxième chapître, c’est Anaïs qui parle, les funérailles aux allures de fête, le dernier voyage vers la mer de l’oncle décédé, mais ce qui l’a surtout émue, c’est le tableau “ La bel amour humaine “ dans la chambre du défunt, Elle lui dévoile aussi ce qu’est sa vie de citadine , dont la principale préoccupation est d’essayer d’être de son temps, progressiste et combattante....
Troisième chapître très court, ou la jeune fille pour vivre avec la perte d’un père introuvable, va prendre la fuite, vers quoi ? C’est demain qu’elle part, elle écoute les bruits parfois cacophoniques. Elle est venue chercher son père, elle n’a trouvé que des humains.....
Mon avis
J’ai lu ce roman comme une fable tristement humaine, un roman poétique, presque lyrique ou l’auteur avec sensibilité prône la fraternité entre les hommes, qu’ils soient blancs ou noirs. Il faut tout de même s’accrocher mais le style magnifique m’a fait apprécié ce livre. 4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
merci Lalyre pour cette présentation
Pinky- Grand sage du forum
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Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
Mon avis :
Ce qui m'a frappé tout d'abord est le style. Nous sommes proches du poème en prose, tant chaque phrase possède un phrasé musical, un rythme mélodique unique. Lyonel Trouillot est un poète des mots. Surtout, sa petite musique nous donne à entendre une histoire à la fois simple et unique. Thomas, le premier narrateur, est venue chercher Anaïse pour l'emmener à Anse-à-Fôleur, petit village côtier où sont morts, bien des années auparavant, son grand-père et le parrain de son père. Je vous rassure, Anaïse ne vient pas chercher vengeance (la mort des deux hommes dont les villas jumelles ont été incendiées, n'a rien d'un accident), elle cherche qui était son père qu'elle n'a pas connu. Pendant le trajet, Thomas lui conte son village, son île, lui raconte son grand-père et son meilleur ami, deux êtres cruels et ambitieux, devenus amis tant ils étaient semblables. Peu à peu, Thomas se livre à son tour. Il sait être caustique, quand il décrit les touristes qui envahissent l'île, il analyse avec acuité le but de leur venue et leur comportement. Surtout et de manière bien plus apaisée, il lui conte son amour pour son paisible village, pour les siens, pour ceux qui savent profiter de ce qu'ils ont, même si c'est extrêmement peu. Ils sont, lui, Solène, Justin (au prénom si bien trouvé) les opposés du colonel Pierre André Pierre et de l'homme d'affaires Robert Montès, deux êtres qui sont inséparables de leur titre pompeux parce qu'il est leur essence même, deux êtres dont le seul but est de se contenter d'obtenir tout ce qu'ils ne possèdent pas - et gare à ceux qui auraient la mauvaise idée de se mettre sur leur passage. Deux êtres qui ne sont plus, deux êtres qui sont partis en fumée sans que l'enquête n'aboutisse, sans que le meilleur enquêteur dépêché pour l'occasion, n'attrape un coupable - l'enquêteur a vite été conquis par les habitants et par la sérénité du lieu.
C'est presque avec regret que j'ai quitté ce livre tant j'ai été conquise par le style de Lyonel Trouillot, sa richesse et sa limpidité. J'espère sincèrement que ce roman sera couronné par un prix littéraire prestigieux.
Ce qui m'a frappé tout d'abord est le style. Nous sommes proches du poème en prose, tant chaque phrase possède un phrasé musical, un rythme mélodique unique. Lyonel Trouillot est un poète des mots. Surtout, sa petite musique nous donne à entendre une histoire à la fois simple et unique. Thomas, le premier narrateur, est venue chercher Anaïse pour l'emmener à Anse-à-Fôleur, petit village côtier où sont morts, bien des années auparavant, son grand-père et le parrain de son père. Je vous rassure, Anaïse ne vient pas chercher vengeance (la mort des deux hommes dont les villas jumelles ont été incendiées, n'a rien d'un accident), elle cherche qui était son père qu'elle n'a pas connu. Pendant le trajet, Thomas lui conte son village, son île, lui raconte son grand-père et son meilleur ami, deux êtres cruels et ambitieux, devenus amis tant ils étaient semblables. Peu à peu, Thomas se livre à son tour. Il sait être caustique, quand il décrit les touristes qui envahissent l'île, il analyse avec acuité le but de leur venue et leur comportement. Surtout et de manière bien plus apaisée, il lui conte son amour pour son paisible village, pour les siens, pour ceux qui savent profiter de ce qu'ils ont, même si c'est extrêmement peu. Ils sont, lui, Solène, Justin (au prénom si bien trouvé) les opposés du colonel Pierre André Pierre et de l'homme d'affaires Robert Montès, deux êtres qui sont inséparables de leur titre pompeux parce qu'il est leur essence même, deux êtres dont le seul but est de se contenter d'obtenir tout ce qu'ils ne possèdent pas - et gare à ceux qui auraient la mauvaise idée de se mettre sur leur passage. Deux êtres qui ne sont plus, deux êtres qui sont partis en fumée sans que l'enquête n'aboutisse, sans que le meilleur enquêteur dépêché pour l'occasion, n'attrape un coupable - l'enquêteur a vite été conquis par les habitants et par la sérénité du lieu.
C'est presque avec regret que j'ai quitté ce livre tant j'ai été conquise par le style de Lyonel Trouillot, sa richesse et sa limpidité. J'espère sincèrement que ce roman sera couronné par un prix littéraire prestigieux.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13271
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
J'aime beaucoup ta critique mais je pense que je n'arriverai pas à me lancer dans ce roman.
Invité- Invité
Re: [Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
Merci Thisa2mars.
C'est une écriture très particulière mais je l'ai vraiment beaucoup appréciée.
C'est une écriture très particulière mais je l'ai vraiment beaucoup appréciée.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13271
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
Mon avis:
" Il faut croire qu'il est des lieux qui restent en toi, qui t'habitent pour toujours, une fois que tu y a mis les pieds."
Une fois de plus, les Éditions Actes Sud ont réussi à me séduire grâce à la plume poétique de Lyonel Trouillot. Quel magnifique récit que celui de Thomas, guide, chauffeur de taxi et "aide-au -bonheur". il explique avec toute la sincérité des habitants de Anse-à-Fôleur, la vie des grands-parents et du père de cette jeune fille qui arrive de la ville.
L'histoire des deux hommes, un colonel à la retraite violent et un homme d'affaires véreux (le grand-père de la jeune fille), exprime bien que ces deux êtres représentaient une erreur en ce territoire de gentillesse. Ils ne pouvaient pas se fondre dans le paysage. Leurs maisons jumelles ne s'intégraient pas dans ce village de pêcheurs.
Qui a donc incendié leurs maisons? Justin, ce philosophe qui crée des lois visant à faire régner le bonheur, la femme de l'homme d'affaires qui, trompée se réfugie dans la lecture, le fils taciturne qui a jeté à la mer les cadeaux de son parrain, le colonel, ou cette charmante Solène qui court et danse dans la forêt?
"Mensonge ou vérité, tout ce que je te dis sur leur mort, ça change quoi au fond des choses?"
Thomas décrit si bien la différence entre la vie de son village et les habitudes des gens de la ville qui viennent ici pour le soleil et le pouvoir. La description d'une famille qui descend de l'avion et utilise son taxi permet à l'auteur de faire passer son avis sur les touristes.
Après le récit de Thomas, Anaïse, la jeune fille de la ville lui répond avec ses mots et son rythme urbain. Mais elle, elle est venue chercher autre chose. Elle regarde, elle écoute et sait comparer ce qu'elle perçoit et ce qu'on lui a appris à l'école.
" Je viens d'une ville de lumières inventées qui trichent avec la nuit à coups de lampadaires, de néons et de phares."
Elle découvre cette joie de vivre jusque dans l'accompagnement de la mort, cette hospitalité et ce partage.
C'est un poème, un conte, une allégorie sur le vrai sens de la vie, un texte magnifique que je vous conseille.
" Personne n'a songé à te dire que la parole sert parfois à trouver les mots, à les sortir de leur cachette afin qu'ils nous aident à nous révéler à nous-mêmes."
" Il faut croire qu'il est des lieux qui restent en toi, qui t'habitent pour toujours, une fois que tu y a mis les pieds."
Une fois de plus, les Éditions Actes Sud ont réussi à me séduire grâce à la plume poétique de Lyonel Trouillot. Quel magnifique récit que celui de Thomas, guide, chauffeur de taxi et "aide-au -bonheur". il explique avec toute la sincérité des habitants de Anse-à-Fôleur, la vie des grands-parents et du père de cette jeune fille qui arrive de la ville.
L'histoire des deux hommes, un colonel à la retraite violent et un homme d'affaires véreux (le grand-père de la jeune fille), exprime bien que ces deux êtres représentaient une erreur en ce territoire de gentillesse. Ils ne pouvaient pas se fondre dans le paysage. Leurs maisons jumelles ne s'intégraient pas dans ce village de pêcheurs.
Qui a donc incendié leurs maisons? Justin, ce philosophe qui crée des lois visant à faire régner le bonheur, la femme de l'homme d'affaires qui, trompée se réfugie dans la lecture, le fils taciturne qui a jeté à la mer les cadeaux de son parrain, le colonel, ou cette charmante Solène qui court et danse dans la forêt?
"Mensonge ou vérité, tout ce que je te dis sur leur mort, ça change quoi au fond des choses?"
Thomas décrit si bien la différence entre la vie de son village et les habitudes des gens de la ville qui viennent ici pour le soleil et le pouvoir. La description d'une famille qui descend de l'avion et utilise son taxi permet à l'auteur de faire passer son avis sur les touristes.
Après le récit de Thomas, Anaïse, la jeune fille de la ville lui répond avec ses mots et son rythme urbain. Mais elle, elle est venue chercher autre chose. Elle regarde, elle écoute et sait comparer ce qu'elle perçoit et ce qu'on lui a appris à l'école.
" Je viens d'une ville de lumières inventées qui trichent avec la nuit à coups de lampadaires, de néons et de phares."
Elle découvre cette joie de vivre jusque dans l'accompagnement de la mort, cette hospitalité et ce partage.
C'est un poème, un conte, une allégorie sur le vrai sens de la vie, un texte magnifique que je vous conseille.
" Personne n'a songé à te dire que la parole sert parfois à trouver les mots, à les sortir de leur cachette afin qu'ils nous aident à nous révéler à nous-mêmes."
Invité- Invité
Re: [Trouillot, Lyonel] La bel amour humaine
Une lecture qui m'a l'air intéressante mais je vais éviter de faire grandir encore ma LAL.
Invité- Invité
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