[Leff, Leonard J] Hitchcock & Selznick
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Votre avis sur "Hitchcock & Selznick"
[Leff, Leonard J] Hitchcock & Selznick
Titre : Hitchcock et Selznick
Auteur : Leonard J. LEFF
Editeur : Ramsay Cinéma (1990)
Nombre de pages : 229 pages
Quatrième de couverture :
En 1938, David O. Selznick prend sous contrat Alfred Hitchcock, qui le rejoint à Hollywood en 1939. Selznick est le plus important des producteurs indépendants, et le plus engagé dans les moindres détails de ses films. Mais Alfred Hitchcock n’est pas du genre à se laisser faire.
Ce livre est un récit, documents inédits à l’appui, de cette collaboration exceptionnelle. La préparation et le tournage de Rebecca, la Maison du docteur Edwardes, les Enchaînés, et le Procès Paradine sont l’objet d’affrontements et de négociations permanentes entre ces deux personnalités hors du commun.
Léonard Leff a eu accès à toutes les archives, eux différents états des scénarios, aux fameux qu’Hitchcock et Selznick ne cessent de s’adresser, qui concernent toutes les étapes des films, de l’écriture au montage en passant par le choix des acteurs (Joan Fontaine, Laurence Olivier, Ingrid Bergman, Gregory Peck), le style des décors, des costumes et de la photographie.
L’histoire du cinéma cesse d’être faite à coups de dates, de chiffres et d’appréciations subjectives pour être enfin confrontée à la réalité et à la personnalité de créateurs de l’importance d’Alfred Hitchcock et de David O. Selznick.
Mon avis :
Ce livre est une thèse universitaire. Il offre une précision toute universitaire sans toutefois perdre le lecteur avec un vocabulaire savant. Et c’est pourquoi ce livre est agréable et passionnant à lire.
Au fil des pages, on assiste à la fabrication de chacun des films. On comprend les problèmes rencontrés et surmontés et on fait connaissance avec deux personnages aux caractères et aux objectifs différents qui jouent sans cesse entre eux au jeu du chat et de la souris parce qu’ils ont besoin l’un de l’autre.
Selznick a offert à Hitchcock une place dans le puissant Hollywood de la fin des années ’30 et des années ’40 alors que la seconde guerre mondiale va réduire le cinéma Britannique – et Européen – à peau de chagrin.
Hitchcock a apporté à la société de production de Selznick le nom et la réputation d’un metteur en scène considéré comme au-dessus du lot.
Mais à l’épreuve du feu - la fabrication de films – Selznick a dû composer avec un Hitchcock qui comptait exploiter le bon filon : une rémunération de 1000 Dollars par jour aussi longtemps qu’il prolongerait le tournage du film. Selznick compensait cette hémorragie en louant le metteur en scène aux studios toujours plus cher au fur et à mesure que le prestige du réalisateur allait croissant.
L’auteur nous présente cette collaboration comme un jeu de dupes. Il semblerait que chacun s’efforçait de tirer le meilleur parti de sa situation. Mais, au final, la responsabilité du produit fini – le film – reposait sur les épaules de Selznick qui travaillait nuit et jour pour corriger les « erreurs » du réalisateur en ordonnant le tournage de nouveaux plans ou en procédant à des coupes destinées à dynamiser le film.
À la lecture de cet ouvrage, j’ai eu l’impression qu’Hitchcock se préoccupait davantage d’alimenter le plus longtemps possible son compte en banque alors que Selznick se préoccupait de faire le meilleur film possible afin de gagner le maximum d’argent. On se rend bien compte finalement que pour ceux qui évoluent au cœur de la production cinématographique, le film est un moyen de gagner de l’argent, un pari risqué, assez loin de toutes les notions de stars, d’art…
L’après collaboration Hitchcock-Selznick est aussi évoquée. Désormais à l’abri du besoin - et assez largement - Hitchcock se met à expérimenter et à pondre les plus mauvais films de sa carrière. Selznick n’était plus là pour rattraper les exagérations du cinéaste… Ensuite, il se résigna à dissoudre sa société de production et partit travailler pour la Paramount et la MGM avec le succès que l’on sait. En revanche, Selznick n’a plus retrouvé son lustre acquis avec « Autant en emporte le vent » ou « Rebecca ».
On retiendra pour l’anecdote, que dans le film « Fenêtre sur cour », le voisin qui assassine sa femme est Raymond Burr, acteur choisi pour sa ressemblance physique avec David O. Selznick.
De même, dans « La mort aux trousses », Cary Grant, dans le train, alors qu’il dialogue avec Eva Marie Saint, arbore la boîte d’allumettes gravée à ses intiales : Roger O. Thornhill. Lorsque l’actrice lui demande que signifie le O central, Cary Grant dit : zéro. C’est là encore un clin d’œil à Selznick qui s’était fait rajouter le O central pour avoir un nom semblable à d’autres réalisateurs de prestige comme par exemple Darryl F Zanuck.
En conclusion, je dirai que j’ai beaucoup aimé ce livre. Pendant un peu plus de deux cents pages, j’ai oublié que j’étais en train de lire un livre, m’efforçant de ne pas perdre un détail de la fabrication des films nés de la collaboration Hitchcock-Selznick. Il s’agit là, pour ceux qui aiment le cinéma, d’une œuvre indispensable.
J’ai voté : coup de cœur !
Invité- Invité
Re: [Leff, Leonard J] Hitchcock & Selznick
Ce livre m'intéresse...L'univers créatif d'A.Hitchcock me fascine... Je le note sur ma LAL pour plus tard!
Invité- Invité
Re: [Leff, Leonard J] Hitchcock & Selznick
Ce livre m'intéresse beaucoup également!! Merci François!!
Ironman- Grand sage du forum
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