[Gaudé, Laurent] Cris

Titre : Cris
Auteur : Laurent Gaudé
Edition : Acte sud
Date de parution : mai 2009
Nbre de pages : 182

4ème de couverture :
Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M'Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d'où ils s'élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l'insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore, retentit l'horrible cri de ce soldat fou qu'ils imaginent perdu entre les deux lignes du front, " l'homme-cochon ". A l'arrière, Jules, le permissionnaire, s'éloigne vers la vie normale, mais les voix de ses compagnons d'armes le poursuivent avec acharnement. Elles s'élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité. Dans ce texte incantatoire, l'auteur de La Mort du roi Tsongor (prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003) et du Soleil des Scorta (prix Goncourt 2004) nous plonge dans l'immédiate instantanéité des combats, avec une densité sonore et une véracité saisissantes

Mon avis :
Nous sommes en pleine guerre de 1914, dans les tranchées boueuses et sales en première ligne. ici, se trouvent des hommes, des hommes comme vous et moi, face à leur destin et à l'enfer de la guerre.
Ils ont des noms: jules, Boris, le lieutenant Rénier, M' Bossolo ... ils avaient une vie avant ... avant cet enfer qui les marquera à jamais, si ils y survivent !
le titre est bien trouvé : CRIS : le cri de la folie, le cri de la peur, de la mort, de la colère, de la solitude mais aussi le cri du courage, de la force, de la solidarité. Pourquoi crier ? parce les paroles ne suffisent plus, personne ne les entend dans les tranchées, ils sont seuls.
C'est un livre court, écrit par petits paragraphes. Chaque personnage raconte sa façon de vivre les évènements, leurs perceptions. Ecriture par saccades lorsqu'ils courrent se mettre à l'abri ou pour fuir les bombes ennemies, comme le rythme de leur souffle.
C'est un rythme soutenu, percutant et cru comme sait le faire Gaudé. Terriblement humain, un livre qui vous prend aux trippes et vous remue les méninges.
C'est un véritable hommage que rend l'auteur à ces hommes, "ces poilus" de 14, pour qu'ils ne sombrent pas dans les oubliettes de notre histoire.
note 5/5.

ha ! zut !! j'ai pas mis le sondage !! help !!

BESMAR a écrit:ha ! zut !! j'ai pas mis le sondage !! help !!

Voilà c'est fait. Pour la prochaine fois, tu peux utiliser la fonction "éditer" en haut à droite du message

Petite Princesse !!

Chic chic chic ! Un titre de plus dans ma wish-list !

Il faudra que je lise un jour un livre de cet auteur dont j'entends toujours dire beaucoup de bien.

Merci pour ta critique

FrançoisG a écrit:Il faudra que je lise un jour un livre de cet auteur dont j'entends toujours dire beaucoup de bien.

Merci pour ta critique

oui François ! il en vaut le coup crois moi !

Je vais le lire très prochainement puisque la prof de français a décidé de nous le faire étudier. Ce n'est pas vraiment le genre de livre que je lis donc j'espère que ça me plaira !

J'adore cet auteur mais j'avais peur que le sujet de celui-ci soit très dur, mais à lire ta critique je crois que je vais quand même essayer de me le procurer !

Le troisième roman de Gaudé, encore un style différent. Ce n'est pas mon préféré même si le ressenti de tous ces personnages lors d'un assaut durant la première guerre mondiale est très réaliste. Mais quitte à lire un témoignage sur ces évènements, autant se plonger dans "paroles de poilus".

Avis et commentaires :

Sombre période repris ici avec le talent de Gaudé.

A travers les récits croisés des acteurs de cette tragique première guerre mondiale et de cette sordide guerre de tranchées. Le lecteur est plongé dans les affres de ces malheureux condamnés devant regagné mètre par mètre des trous affreux qui ne conserveront que quelques jours, quelques heures.

On suit les mouvements d'attaque, les pures moments de folie de certains de ces soldats français, la période précédant la charge sur la tranchée adverse, la charge en tant que telle et la mort de la majorité de ces combattants. Entre un médecin des tranchées, un jeune lieutenant dans sa première attaque, le soldat partant en permission mais se sentant coupable vis à vis de ses camarades de tranchées au combat, l'attente d'un blessé dans son trou, la fraternité d'armes de certains et le massacre en série.

Des mots simples, des images fortes, des hommes à la fois faibles et forts et des destins tragiques en un court récit fort et passionnant.

Un bon livre encore de la part de Laurent Gaudé.

Julia a écrit:Je vais le lire très prochainement puisque la prof de français a décidé de nous le faire étudier. Ce n'est pas vraiment le genre de livre que je lis donc j'espère que ça me plaira !

Tu verras, Laurent Gaudé écrit très bien. Je n'ai pas encore lu celui-ci, mais cela ne va pas tarder! Tu as un prof de français qui a du goût! Bonne lecture, Julia!

je l'ai noté en vue d'un futur achat

J'ai lu ce texte comme on regarde, comme on vit une pièce de théâtre. Ils étaient là, face à moi tous ces jeunes gens, j'entendais leur voix, jeune encore, puis de plus en plus grave. Ils me racontaient, ils se racontaient, sans fard. L'un après l'autre, leur douleur, leur peur, l'horreur, le quotidien. La folie aussi, celle des hommes qui les envoie se battre, et celle qui finit par les posséder.
Jules "tombe-saute" de ce train qui devait le mener jusqu'au repos… Mais ces "cris" dans sa tête! Jules veut dire au peuple les cris de ces hommes "entaupés"…
J'ai entendu leur voix, j'ai senti cette odeur acre de boue, de sang et d'urines mêlés, j'ai vécu leur désespoir, leur peur, parfois leur colère, mais jamais je n'ai ressenti de haine.
J'aime l'écriture de Gaudé.

Les lectures de Joëlle.

Pour moi, Laurent Gaudé est un des plus grands auteurs français contemporains.  Quelle écriture mes ami(e)s!  Non mais quelle écriture!  Une écriture «coup de poing» qui nous atteint somatiquement partout.
Ce roman prépare celui qui viendra plus tard me happer profondément, très profondément, et qui a pour titre "Pour seul cortège".
J'ai beaucoup aimé celui-ci même si j'ai éprouvé certaines difficultés avec Jules.
Ma cote: 7/10.


Citation

"Nous sommes peut-être encore des hommes."  (Page 121)