[Vann, David] Désolations
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[Vann, David] Désolations
[Vann, David] Désolations
Titre : Désolations
Auteur : David Vann
Editeur : Gallmeister
Nombre de pages : 304
Date de parution : août 2011
Résumé :
Sur les rives d'un lac glaciaire au coeur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd'hui adultes. Mais après trente années d'une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l'accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l'assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l'obsession de son mari, elle le voit peu à peu s'enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, toute à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s'annonce un hiver précoce et violent qui rendra l'îlot encore plus inaccessible. Après Sukkwan Island, couronné par le Prix Médicis 2010, le second roman de David Vann est une oeuvre magistrale sur l'amour et la solitude. Désolations confirme le talent infini de son auteur à explorer les faiblesses et les vérités de l'âme humaine.
Mon avis :
Le nouveau de David Vann était probablement très attendu des nombreux lecteurs qui se sont laissés bluffés par l'angoisse stressante du très bon livre Sukkwan Island.
Oserais-je dire que Désolations n'en est qu'une pâle copie ? Certes pas dans le scénario, même si l'on y retrouve des thèmes chers à l'auteur, mais dans la gestion de l'angoisse qui est nettement moins bien maîtrisée.
Ici, seule la nature qui fait l'objet de longues et répétitives descriptions est angoissante.
J'ai trouvé les personnages agaçants avec leurs soucis montés en exergue par des esprits simplistes. Carl n'est qu'un pantin larmoyant, Monique, une caricature de fille facile et vénale, Jim, un vieux beau qui pique sa crise de la quarantaine.
Que dire d'Irène, cette mère de famille cinquantenaire qui, tout à coup, ne croit plus à son couple? D'où vient cette folie soudaine? d'un manque de sommeil lié à ses migraines, d'un abus de médicaments, d'un mauvais souvenir de jeunesse?
Si, une fois de plus, tous les maux des personnages viennent du malaise du couple, il me semble que leur psychose n'est pas suffisamment explicitée. En tous cas, je n'y ai pas adhéré.
Je suis donc un peu déçue par cette lecture, peut-être parce que j'attends trop des auteurs qui m'ont l'an dernier enthousiasmée.
Invité- Invité
Re: [Vann, David] Désolations
Mon avis : En Mars 2010, je lisais Sukkwan island, sans être un coup de coeur, j'avais vraiment apprécié ce thriller très glauque, très noir. Je me suis dit à ce moment là que cet auteur méritait que je le note dans un petit coin pour suivre absolument ses prochaines parutions. C'est chose faite, je viens de terminer "Désolations" et je suis très très déçue.
On suit trois couples : Gary et Iréne les parents, leur fille Rhoda en couple avec Jim et Mark leur fils et sa compagne Karen. Chacun proméne sa névrose, Gary veut absolument construire sa cabane sur l'ile Caribou pour aller y vivre. Rhoda pense que son bien être passera par le mariage et Mark pêche et fume des pétards.
Je regrette que l'auteur ait repris les mêmes principes que dans son premier livre : des personnages à la dérive, une île, une cabane et puis la tempête. J'ai eu l'impression de relire le même livre mais avec des personnes différentes .
Gary s'enlise dans un projet dont il n'est pas à la hauteur, Iréne est prise de violentes migraines inexplicables ...
On retrouve aussi le même vocabulaire, le noir et le gris sont toujours prédominents, la mer est constament houleuse, la neige, le froid et la fameuse tempête prête à se déchainer.
On sort de cette lecture complétement fatigué, ce livre vous mange et vous épuise. David Vann ne m'a pas convaincu, autant son premier livre était original et m'avait aussi choqué dans le déroulement des faits, il a voulu refaire un peu la même chose mais sans parvenir à m'interesser. La fin fut une évidence pour moi. Dommage.
On suit trois couples : Gary et Iréne les parents, leur fille Rhoda en couple avec Jim et Mark leur fils et sa compagne Karen. Chacun proméne sa névrose, Gary veut absolument construire sa cabane sur l'ile Caribou pour aller y vivre. Rhoda pense que son bien être passera par le mariage et Mark pêche et fume des pétards.
Je regrette que l'auteur ait repris les mêmes principes que dans son premier livre : des personnages à la dérive, une île, une cabane et puis la tempête. J'ai eu l'impression de relire le même livre mais avec des personnes différentes .
Gary s'enlise dans un projet dont il n'est pas à la hauteur, Iréne est prise de violentes migraines inexplicables ...
On retrouve aussi le même vocabulaire, le noir et le gris sont toujours prédominents, la mer est constament houleuse, la neige, le froid et la fameuse tempête prête à se déchainer.
On sort de cette lecture complétement fatigué, ce livre vous mange et vous épuise. David Vann ne m'a pas convaincu, autant son premier livre était original et m'avait aussi choqué dans le déroulement des faits, il a voulu refaire un peu la même chose mais sans parvenir à m'interesser. La fin fut une évidence pour moi. Dommage.
Invité- Invité
Re: [Vann, David] Désolations
Mon avis :
Tous les avis que j'ai lus ou presque sur ce livre sont très positifs. Ce n'est pas que le mien ne l'est pas, c'est juste que j'ai trouvé qu'il fallait un moral d'acier pour lire ce livre. J'ai une capacité inégalée à enchaîner des lectures au sujets particulièrement faciles.
Gary et Irène (est-ce une coïncidence si les deux prénoms sont construits en miroir ?) sont mariés depuis plusieurs décennies et ils ne s'entendent plus. S'ils se sont aimés un jour, ils l'ont oublié. Ils rejettent maintenant sur l'autre leurs échecs, leurs rêves avortés. Ils n'ont pas de reproches assez assassins l'un envers l'autre. Se détester à ce point est du grand art. Mettre autant d'énergie à pourrir la vie de l'autre aussi.
Ils vivent en Alaska. Quelle idée ! La rudesse du climat et de la vie quotidienne les rend aveugle aux beautés de la nature, les rend aveugle à quasiment tout. S'ils sont antipathiques, les autres personnages le sont aussi, à commencer par leurs enfants. Rhonda, la fille, n'aime pas son métier, et souhaite par-dessus ton se marier avec son dentiste de compagnon, qui possède une bonne situation. Je ne sais pas du tout où est l'amour, il n'en est jamais réellement question. Mark, le fils, suit les traces de ses parents. Ses amis Carl, fils à maman (il m'a presque fait rire), et Monique, fille à papa qui traîne son ennui, ne sont pas attachants le moins du monde.
Lire Désolations est épuisant, déprimant. Pas d'espoir - et pas d'explications non plus. Qu'Irène soit rongée par son enfance, nous le savons dès la première page. Que le dénouement soit tragique, je m'en doutais aussi - pas d'espoir, vous dis-je. J'aurai juste aimé comprendre comment Gary et surtout Irène en sont arrivés à ce point de non-retour. J'ai toujours l'hypothèse de la reproduction du schéma maternelle dans le cas d'Irène - schéma que sa fille reproduira à son tour, j'en suis quasi-certaine. Cette analyse ne me satisfait cependant pas car je ne suis pas très portée sur la psycho-généalogie.
Désolations est un livre désespéré à l'écriture ciselée.
Tous les avis que j'ai lus ou presque sur ce livre sont très positifs. Ce n'est pas que le mien ne l'est pas, c'est juste que j'ai trouvé qu'il fallait un moral d'acier pour lire ce livre. J'ai une capacité inégalée à enchaîner des lectures au sujets particulièrement faciles.
Gary et Irène (est-ce une coïncidence si les deux prénoms sont construits en miroir ?) sont mariés depuis plusieurs décennies et ils ne s'entendent plus. S'ils se sont aimés un jour, ils l'ont oublié. Ils rejettent maintenant sur l'autre leurs échecs, leurs rêves avortés. Ils n'ont pas de reproches assez assassins l'un envers l'autre. Se détester à ce point est du grand art. Mettre autant d'énergie à pourrir la vie de l'autre aussi.
Ils vivent en Alaska. Quelle idée ! La rudesse du climat et de la vie quotidienne les rend aveugle aux beautés de la nature, les rend aveugle à quasiment tout. S'ils sont antipathiques, les autres personnages le sont aussi, à commencer par leurs enfants. Rhonda, la fille, n'aime pas son métier, et souhaite par-dessus ton se marier avec son dentiste de compagnon, qui possède une bonne situation. Je ne sais pas du tout où est l'amour, il n'en est jamais réellement question. Mark, le fils, suit les traces de ses parents. Ses amis Carl, fils à maman (il m'a presque fait rire), et Monique, fille à papa qui traîne son ennui, ne sont pas attachants le moins du monde.
Lire Désolations est épuisant, déprimant. Pas d'espoir - et pas d'explications non plus. Qu'Irène soit rongée par son enfance, nous le savons dès la première page. Que le dénouement soit tragique, je m'en doutais aussi - pas d'espoir, vous dis-je. J'aurai juste aimé comprendre comment Gary et surtout Irène en sont arrivés à ce point de non-retour. J'ai toujours l'hypothèse de la reproduction du schéma maternelle dans le cas d'Irène - schéma que sa fille reproduira à son tour, j'en suis quasi-certaine. Cette analyse ne me satisfait cependant pas car je ne suis pas très portée sur la psycho-généalogie.
Désolations est un livre désespéré à l'écriture ciselée.
Sharon- Modérateur
-
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Vann, David] Désolations
ok, à éviter, donc !
Je viens de terminer Sukkvan Island et me demandais si je ne lirais pas celui-ci également, mais je vais m'en passer. Merci pour vos avis
Pistou 117- Grand sage du forum
-
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Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Vann, David] Désolations
Mon avis
David Vann n’est pas un écrivain optimiste. Son histoire personnelle, avec le suicide son père lorsqu’il avait treize ans, est douloureuse. Ses écrits mettent souvent en scène des personnes hantées par des névroses, des obsessions et ayant des relations familiales très difficiles.
« Désolations » ne déroge pas à la règle. C’est un roman triste où les couples s’enlisent car ils ne savent, ne peuvent, plus se parler. Parce que la banalité du quotidien les tue à petits feux. Parce qu’ils sont plus penchés sur eux-mêmes que sur les autres…. Alors tout devient ardu : communiquer, échanger, regarder autre chose que ses problèmes, s’ouvrir à la discussion…
« Gary était le champion des regrets. Le regret est une chose vivante, un lac au fond de lui. »
David Vann creuse les âmes tourmentées, les personnalités troubles. Il analyse les échecs à travers les différents personnages. Il montre la difficulté à maintenir du lien face à l’usure du temps. Les sentiments s’effacent petit à petit, disparaissent et on se recentre uniquement sur soi, ce qui n’est pas la bonne solution.
« Peut-être lui manquait-il une faculté humaine élémentaire, celle qui lie les gens les uns aux autres ? »
Je comprends que ce récit puisse ne pas plaire, sembler répétitif. L’Alaska et son climat parfois hostile, des individus dépressifs, c’est un peu l’univers de l’auteur.
Je pense qu’il ne faut lire plusieurs titres à la suite pour se préserver. Personnellement, j’ai retrouvé une écriture (merci à la traductrice) qui cerne les protagonistes, qui nous exprime leur mal-être, leurs questionnements. Et même si cette histoire est parfois prévisible, d’une tristesse infinie, sans lueur, côtoyant le désespoir et un gouffre sans fond, tout est bien retranscrit et ça c’est très fort !
David Vann n’est pas un écrivain optimiste. Son histoire personnelle, avec le suicide son père lorsqu’il avait treize ans, est douloureuse. Ses écrits mettent souvent en scène des personnes hantées par des névroses, des obsessions et ayant des relations familiales très difficiles.
« Désolations » ne déroge pas à la règle. C’est un roman triste où les couples s’enlisent car ils ne savent, ne peuvent, plus se parler. Parce que la banalité du quotidien les tue à petits feux. Parce qu’ils sont plus penchés sur eux-mêmes que sur les autres…. Alors tout devient ardu : communiquer, échanger, regarder autre chose que ses problèmes, s’ouvrir à la discussion…
« Gary était le champion des regrets. Le regret est une chose vivante, un lac au fond de lui. »
David Vann creuse les âmes tourmentées, les personnalités troubles. Il analyse les échecs à travers les différents personnages. Il montre la difficulté à maintenir du lien face à l’usure du temps. Les sentiments s’effacent petit à petit, disparaissent et on se recentre uniquement sur soi, ce qui n’est pas la bonne solution.
« Peut-être lui manquait-il une faculté humaine élémentaire, celle qui lie les gens les uns aux autres ? »
Je comprends que ce récit puisse ne pas plaire, sembler répétitif. L’Alaska et son climat parfois hostile, des individus dépressifs, c’est un peu l’univers de l’auteur.
Je pense qu’il ne faut lire plusieurs titres à la suite pour se préserver. Personnellement, j’ai retrouvé une écriture (merci à la traductrice) qui cerne les protagonistes, qui nous exprime leur mal-être, leurs questionnements. Et même si cette histoire est parfois prévisible, d’une tristesse infinie, sans lueur, côtoyant le désespoir et un gouffre sans fond, tout est bien retranscrit et ça c’est très fort !
_________________
Cassiopée- Admin
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Nombre de messages : 16860
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
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