[Russo, Albert] Léodine l'africaine
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[Russo, Albert] Léonide l'africaine
[Russo, Albert] Léodine l'africaine
[Russo, Albert]
Léonide l'africaine
Ginkgo éditeur
205 pages
Un grand merci à Ginkgo éditeur, à Partage-lecture, à Thot et son équipe pour m'avoir permis de connaître cet écrivain
Mon résumé
Elisabethville qui maintenant s’appelle Lubumbashi après la guerre 1940-45, c’est là qu’est née Léodine qui est la narratrice de ce livre. Sa mère et son père un G.I se sont mariés et sont partis vers l’Amérique. C’est lors de naissance de Léodine que son père s’est tué lorsque son avion s’est écrasé dans le nord du Soudan. Sa mère et l’enfant se sont réfugiés chez les grand-parents maternels, folle de chagrin ayant perdu l’être aimé et malgré les critiques de ses parents, la maman de Léodine mène une vie dissolue. Les années passent, Léodine entre en adolescence, sa mère et elle vivent avec un brave homme dans un petit bungalow, mais la jeune fille a du mal à se faire des amies, d’autant plus que l’un de ses jeunes oncles lui révèle que son père américain a des ancêtres qui furent esclaves, donc elle aurait du sang noir bien qu’elle soit blanche, ce qui la traumatise. Il faut dire que lors de cette époque, les noirs ne pouvaient se mélanger aux blancs....Mais ce qu’elle a fait avec un noir qui est le frère de sa seule amie la culpabilise, tout d’abord parce que c’est un péché, ensuite le mélange de couleur interdit....Innocente à cette âge, elle imagine qu’elle est enceinte, heureusement grâce une discussion avec sa mère, elle est rassurée. Mais elle ne doit plus rester dans cette univers, elle ira faire ses études en Amérique ou elle retrouve ses grands-parents paternels....
Mon avis
En commençant ma lecture je pensais suivre Léodine à la recherche de ses racines mais non, c’est le récit de la vie d’une fillette dans ce qui était le Congo et des légendes écrites en italique. L’auteur nous fait de belles descriptions sur le Rwanda d’alors et de ses Grands Lacs car je ne connaissais pas grand chose de cette époque, j’ai surtout lu beaucoup sur les massacres des Tutsis par les Hutus....Voila ce qui a beaucoup changé mon point de vue sur ce pays qui n’est plus le même. Ce que j’ai retiré de ce livre est une sorte d’apaisement sur fond d’odeurs, de lumière et de beauté des paysages, une sorte de paradis perdu ou les bruits, les sensations ne sont plus pareils....Bien qu’ayant appris lors de ma lecture que tout n’était pas rose sous l’égide de Léopold ll et de ses sbires. Ce livre est un récit mais aussi un documentaire sur ce pays d’autrefois. 4/5
Léonide l'africaine
Ginkgo éditeur
205 pages
Un grand merci à Ginkgo éditeur, à Partage-lecture, à Thot et son équipe pour m'avoir permis de connaître cet écrivain
Mon résumé
Elisabethville qui maintenant s’appelle Lubumbashi après la guerre 1940-45, c’est là qu’est née Léodine qui est la narratrice de ce livre. Sa mère et son père un G.I se sont mariés et sont partis vers l’Amérique. C’est lors de naissance de Léodine que son père s’est tué lorsque son avion s’est écrasé dans le nord du Soudan. Sa mère et l’enfant se sont réfugiés chez les grand-parents maternels, folle de chagrin ayant perdu l’être aimé et malgré les critiques de ses parents, la maman de Léodine mène une vie dissolue. Les années passent, Léodine entre en adolescence, sa mère et elle vivent avec un brave homme dans un petit bungalow, mais la jeune fille a du mal à se faire des amies, d’autant plus que l’un de ses jeunes oncles lui révèle que son père américain a des ancêtres qui furent esclaves, donc elle aurait du sang noir bien qu’elle soit blanche, ce qui la traumatise. Il faut dire que lors de cette époque, les noirs ne pouvaient se mélanger aux blancs....Mais ce qu’elle a fait avec un noir qui est le frère de sa seule amie la culpabilise, tout d’abord parce que c’est un péché, ensuite le mélange de couleur interdit....Innocente à cette âge, elle imagine qu’elle est enceinte, heureusement grâce une discussion avec sa mère, elle est rassurée. Mais elle ne doit plus rester dans cette univers, elle ira faire ses études en Amérique ou elle retrouve ses grands-parents paternels....
Mon avis
En commençant ma lecture je pensais suivre Léodine à la recherche de ses racines mais non, c’est le récit de la vie d’une fillette dans ce qui était le Congo et des légendes écrites en italique. L’auteur nous fait de belles descriptions sur le Rwanda d’alors et de ses Grands Lacs car je ne connaissais pas grand chose de cette époque, j’ai surtout lu beaucoup sur les massacres des Tutsis par les Hutus....Voila ce qui a beaucoup changé mon point de vue sur ce pays qui n’est plus le même. Ce que j’ai retiré de ce livre est une sorte d’apaisement sur fond d’odeurs, de lumière et de beauté des paysages, une sorte de paradis perdu ou les bruits, les sensations ne sont plus pareils....Bien qu’ayant appris lors de ma lecture que tout n’était pas rose sous l’égide de Léopold ll et de ses sbires. Ce livre est un récit mais aussi un documentaire sur ce pays d’autrefois. 4/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
merci Lalyre pour cette présentation, intéressant à découvrir
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
RESUME.
Dans cette époque d'après-guerre dans les années 1950, Léodine vient au monde à Elisabethville ( Congo ), née d'un père américain qu'elle n'a pas connu et d'une mère belge.Elle habite avec celle-ci dans la maison de ses grands-parents maternel et suit une scolarité normale. Son jeune oncle lui divulgue le secret de sa naissance, elle est de sang-mêlé! Une intense solitude l'envahit, elle se sent souillée de l'intérieur, son petit monde s'écroule!!! Mais c'est le qu'en dira-t-on de ses petites amies de l'école qui l'angoisse car vivant avec des coloniaux qui ne doutent pas de leur supériorité vis-à-vis des autochtones.
MON AVIS.
J'ai beaucoup de compassion pour cette petite fille à qui sa mère demande de ne parler à personne de ce secret, elle grandit vite notre Léodine et voit maintenant les hypocrisies et elle se pose des questions sur l'enseignement du catéchisme par les petites soeurs où la bible fait preuve avec tous ces exemples de magnanimité.
L'écriture de A.Russo est faite de beaucoup de sensibilité, je vis les peurs et les doutes de Léodine, fillette qui me touche que j'ai envie de rassurer, la consoler et la prendre dans mes bras...
Les légendes narrées par Tambwe à Léodine sont de petits bijoux à savourer, quant au Mwumi Ndez (grand chef ) il nous régale d'un conte Bantou. ( J'ai adoré ).
Albert Russo n'est pas avare des magnifiques descriptions de ces contrées, celles-ci malheureusement témoins des faits atroces qui se sont déroulés bien longtemps après ce récit, cette terre en restera à jamais marquée.
Ma note est de 9/10.
Merci à l'éditeur Ginkgo, à Partage lecture et à toute l'équipe du forum.
Dans cette époque d'après-guerre dans les années 1950, Léodine vient au monde à Elisabethville ( Congo ), née d'un père américain qu'elle n'a pas connu et d'une mère belge.Elle habite avec celle-ci dans la maison de ses grands-parents maternel et suit une scolarité normale. Son jeune oncle lui divulgue le secret de sa naissance, elle est de sang-mêlé! Une intense solitude l'envahit, elle se sent souillée de l'intérieur, son petit monde s'écroule!!! Mais c'est le qu'en dira-t-on de ses petites amies de l'école qui l'angoisse car vivant avec des coloniaux qui ne doutent pas de leur supériorité vis-à-vis des autochtones.
MON AVIS.
J'ai beaucoup de compassion pour cette petite fille à qui sa mère demande de ne parler à personne de ce secret, elle grandit vite notre Léodine et voit maintenant les hypocrisies et elle se pose des questions sur l'enseignement du catéchisme par les petites soeurs où la bible fait preuve avec tous ces exemples de magnanimité.
L'écriture de A.Russo est faite de beaucoup de sensibilité, je vis les peurs et les doutes de Léodine, fillette qui me touche que j'ai envie de rassurer, la consoler et la prendre dans mes bras...
Les légendes narrées par Tambwe à Léodine sont de petits bijoux à savourer, quant au Mwumi Ndez (grand chef ) il nous régale d'un conte Bantou. ( J'ai adoré ).
Albert Russo n'est pas avare des magnifiques descriptions de ces contrées, celles-ci malheureusement témoins des faits atroces qui se sont déroulés bien longtemps après ce récit, cette terre en restera à jamais marquée.
Ma note est de 9/10.
Merci à l'éditeur Ginkgo, à Partage lecture et à toute l'équipe du forum.
chocolette- Grand sage du forum
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Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
J'avais hésité à postuler mais vos critiques donnent envie, j'ai plus qu'à le rajouter à ma LAL.
yaki- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Romans contemporains
Date d'inscription : 10/06/2008
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
Tout d’abord, je tiens à remercier Partage Lecture et les Editions Ginkgo pour m’avoir offert ce roman surprenant.
Malheureusement, j’en aurais peut-être abandonné la lecture si je ne m’étais engagée.
D’abord, le style. Par moment, les phrases sont looooooooooonnnnnnnnnnnnnnnngues… surtout au milieu du livre : quand j’arrivais à la fin d’une phrase, j’en avais oublié le début ; impossible de comprendre ce que voulait dire l’auteur. Alors, je réattaquais la phrase. Au bout de 3 phrases, eh bien, mes yeux se fermaient.
Ensuite, les personnages. Léodine m’a semblé très moyennement sympathique, et son dégoût pour elle-même quand elle apprend ses origines, pour le moins exagéré. Si j’ai tout compris, c’est sa bisaïeule qui était noire, la mère de son arrière grand-mère. Etait-ce si important, même au Congo dans les années 50 ? Certainement oui, l’auteur connaît le sujet, moi non. Mais je n’y croyais pas vraiment. Vous me direz qu’on peut aimer un livre même sans trouver le héros sympathique et je suis d’accord. Mais là, Léodine m’a vraiment semblé manquer de consistance.
Je n'ai pas bien compris la personnalité de sa meilleure amie, métisse, qu'elle n’est pas sûre d'aimer en fait. Tout semble laisser cette Yolande indifférente, et elle m’a également laissée indifférente. Par contre, le personnage de Mario-Tendé m’a beaucoup plu, un jeune homme plein de vie, de sentiments… attachant. Dois-je dire que Léodine ne sait pas non plus ce qu’elle ressent à son égard ? Une fille bizarre, bizarre.
Une autre chose m’a beaucoup gênée : on ne connaît pas l’âge de Léodine au moment des faits. Les réactions d’un enfant sont intimement liées à son âge, et cela ne m’a pas aidée à me sentir proche d’elle, bien au contraire.
Le sujet, eh bien, j’ai eu l’impression que cette évocation de l’enfance et de l’adolescence de l’héroïne est tout simplement un prétexte pour nous faire visiter le Congo des années 50 et nous faire découvrir son Histoire. Mais brièvement. J’ai apprécié d’apprendre un (tout petit) morceau trop bref de son histoire médiévale. Mais en à peine une page, c’est beaucoup trop court !!! Pour le reste, il ne se passe vraiment pas grand-chose. Les divers sujets sont vaguement évoqués, par petites touches. Léodine exprime très peu de sentiments à part cette honte dûe à ses origines. Bref, tout cela m'a semblé assez flou et lointain.
J’en reviens maintenant à Mario-Tendé : il a été pour moi la lumière dans la nuit de ce livre.
Il apparaît à peu près au milieu du roman, et c’est là que j’ai commencé à m’y intéresser. Ouf ! Ce jeune homme, métis également, est ouvert, intelligent, cultivé, révolté, bref vivant.
Quant à la fin, elle m’a semblé vraiment abrupte.
J’ai très moyennement aimé.
Malheureusement, j’en aurais peut-être abandonné la lecture si je ne m’étais engagée.
D’abord, le style. Par moment, les phrases sont looooooooooonnnnnnnnnnnnnnnngues… surtout au milieu du livre : quand j’arrivais à la fin d’une phrase, j’en avais oublié le début ; impossible de comprendre ce que voulait dire l’auteur. Alors, je réattaquais la phrase. Au bout de 3 phrases, eh bien, mes yeux se fermaient.
Ensuite, les personnages. Léodine m’a semblé très moyennement sympathique, et son dégoût pour elle-même quand elle apprend ses origines, pour le moins exagéré. Si j’ai tout compris, c’est sa bisaïeule qui était noire, la mère de son arrière grand-mère. Etait-ce si important, même au Congo dans les années 50 ? Certainement oui, l’auteur connaît le sujet, moi non. Mais je n’y croyais pas vraiment. Vous me direz qu’on peut aimer un livre même sans trouver le héros sympathique et je suis d’accord. Mais là, Léodine m’a vraiment semblé manquer de consistance.
- Spoiler:
- Elle se fait d’ailleurs violer et elle reste quasiment sans réaction, sa passivité est sidérante.
Je n'ai pas bien compris la personnalité de sa meilleure amie, métisse, qu'elle n’est pas sûre d'aimer en fait. Tout semble laisser cette Yolande indifférente, et elle m’a également laissée indifférente. Par contre, le personnage de Mario-Tendé m’a beaucoup plu, un jeune homme plein de vie, de sentiments… attachant. Dois-je dire que Léodine ne sait pas non plus ce qu’elle ressent à son égard ? Une fille bizarre, bizarre.
Une autre chose m’a beaucoup gênée : on ne connaît pas l’âge de Léodine au moment des faits. Les réactions d’un enfant sont intimement liées à son âge, et cela ne m’a pas aidée à me sentir proche d’elle, bien au contraire.
Le sujet, eh bien, j’ai eu l’impression que cette évocation de l’enfance et de l’adolescence de l’héroïne est tout simplement un prétexte pour nous faire visiter le Congo des années 50 et nous faire découvrir son Histoire. Mais brièvement. J’ai apprécié d’apprendre un (tout petit) morceau trop bref de son histoire médiévale. Mais en à peine une page, c’est beaucoup trop court !!! Pour le reste, il ne se passe vraiment pas grand-chose. Les divers sujets sont vaguement évoqués, par petites touches. Léodine exprime très peu de sentiments à part cette honte dûe à ses origines. Bref, tout cela m'a semblé assez flou et lointain.
J’en reviens maintenant à Mario-Tendé : il a été pour moi la lumière dans la nuit de ce livre.
Il apparaît à peu près au milieu du roman, et c’est là que j’ai commencé à m’y intéresser. Ouf ! Ce jeune homme, métis également, est ouvert, intelligent, cultivé, révolté, bref vivant.
Quant à la fin, elle m’a semblé vraiment abrupte.
J’ai très moyennement aimé.
Pistou 117- Grand sage du forum
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Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
Mon avis :
Tout d’abord, merci aux éditions Ginkgo et à Partage Lecture pour m’avoir permis de découvrir ce livre.
Malheureusement, je n’ai pas été séduite.
Tout d’abord, j’ai trouvé l’écriture terne, sans éclat. On ne parvient pas à s’imprégner des personnages, des paysages, de l’esprit de l’Afrique, tant les détails sont rares et stéréotypés, et les sentiments absents. Il ne suffit pas de mentionner la grosse voix de Piet pour nous faire ressentir sa jovialité, ou de parler de couchers de soleil pour suggérer la splendeur des paysages africains. Dans ces conditions, il est difficile de s’attacher aux différents protagonistes, d’autant que leurs sentiments sont décrits de façon impersonnelle et superficielle. A aucun moment je n’ai ressenti les émotions de Léodine, lors de scènes pourtant fortes, et ce malgré une profusion de larmes décrites sans aucune empathie. Comme Pistou, j'ai été très gênée de ne pas connaître son âge, ce qui aurait (peut-être) éclairé certaine de ses réactions.
Pour ce qui est de l’histoire, je n’ai pas été beaucoup plus emballée. Le récit manque d’unité et de cohérence. On passe d’un tableau à l’autre de façon vaguement chronologique, sans trouver de fil directeur, de dénominateur commun. Alors que nombres des événements décrits pourraient donner lieu à une réflexion intéressante sur la colonisation, le racisme, l’adolescence, l’auteur se contente d’énumérer les faits, de les placer côte à côte sans vraiment les relier.
Quant au contexte, il est tout au plus effleuré. Fréquentes (constantes) allusions aux préjugés raciaux des colonisateurs, mais à peine quelques pages sur la culture et l’histoire du pays avant et après la colonisation.
Je n’ai pas compris l’intention de ce roman. Je n’ai pas été séduite par son style. Je n’ai pas ressenti d’émotions, positives ou négatives, à l’égard des personnages (si, tout de même,un petit frémissement de sympathie pour Mario-Tendé). En résumé, je suis passée totalement à côté de cette lecture, malgré l’absence de faute majeure de la part de l’auteur. Des manques, des absences, mais pas de faux pas. Ce qui ne m’a pas empêchée de m’ennuyer ferme.
Ma note : 4/10Malheureusement, je n’ai pas été séduite.
Tout d’abord, j’ai trouvé l’écriture terne, sans éclat. On ne parvient pas à s’imprégner des personnages, des paysages, de l’esprit de l’Afrique, tant les détails sont rares et stéréotypés, et les sentiments absents. Il ne suffit pas de mentionner la grosse voix de Piet pour nous faire ressentir sa jovialité, ou de parler de couchers de soleil pour suggérer la splendeur des paysages africains. Dans ces conditions, il est difficile de s’attacher aux différents protagonistes, d’autant que leurs sentiments sont décrits de façon impersonnelle et superficielle. A aucun moment je n’ai ressenti les émotions de Léodine, lors de scènes pourtant fortes, et ce malgré une profusion de larmes décrites sans aucune empathie. Comme Pistou, j'ai été très gênée de ne pas connaître son âge, ce qui aurait (peut-être) éclairé certaine de ses réactions.
Pour ce qui est de l’histoire, je n’ai pas été beaucoup plus emballée. Le récit manque d’unité et de cohérence. On passe d’un tableau à l’autre de façon vaguement chronologique, sans trouver de fil directeur, de dénominateur commun. Alors que nombres des événements décrits pourraient donner lieu à une réflexion intéressante sur la colonisation, le racisme, l’adolescence, l’auteur se contente d’énumérer les faits, de les placer côte à côte sans vraiment les relier.
Quant au contexte, il est tout au plus effleuré. Fréquentes (constantes) allusions aux préjugés raciaux des colonisateurs, mais à peine quelques pages sur la culture et l’histoire du pays avant et après la colonisation.
Je n’ai pas compris l’intention de ce roman. Je n’ai pas été séduite par son style. Je n’ai pas ressenti d’émotions, positives ou négatives, à l’égard des personnages (si, tout de même,un petit frémissement de sympathie pour Mario-Tendé). En résumé, je suis passée totalement à côté de cette lecture, malgré l’absence de faute majeure de la part de l’auteur. Des manques, des absences, mais pas de faux pas. Ce qui ne m’a pas empêchée de m’ennuyer ferme.
Invité- Invité
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
Je remercie les éditions Gingko et le forum PartageLecture de m'avoir attribué ce livre.
Ce livre me laisse une impression ambigüe.D'un côté, Léodine est une jeune adolescente. Elle apprend qu'elle est de descendance métissée.
"Alors, mon père était mulâtre?
Cette nouvelle était bien pire que mes cauchemars de naguère, car ici, je le vivais en plein jour...
Léodine vit désormais avec la hantise que son secret soit révélé. il y a une véritable crainte d'être mis au ban de la société si la nouvelle se répand Léodine se lie avec une métisse, Yolande, La situation sociale est assez bien illustrée par la famille de Yolande : son père est blanc et a épousé une angolaise. Le père et la fille, métisse mais plus blanche de peau, vivent dans la maison, la mère noire est reléguée dans la boyerie au fond du jardin, le demi-frère plus noir de peau n'est accepté que dans une école de missionnaire, et doit rejoindre la cité indigène tous les soirs.
Albert Russo veut certainement nous entraîner , nous lecteurs sur une réflexion sur la recherche d'identité. Qui sommes-nous ? notre couleur est - elle importante ? comment sommes -nous perçus par les autres?.
Que de questions, mais Léodine a un rôle effacé dans ce livre. Elle vit après la seconde guerre mondiale, dans un pays colonisé.
Elle me semble bien naïve. Son comportement est d'un autre temps. Elle se fait violer, sans rien dire., sans aucune réaction.
Albert Russo entraîne le lecteur dans des descriptions de paysages, au Congo. La faune est mise en valeur, ainsi que toutes les coutumes, légendes propres à ce coin du monde. Ce fut un bonheur de découvrir cette nature sauvage.
" A partir de Kalehé, d'où l'on apercevait la petite île d'Idwi, posée avec ses bananeraies et ses plantations de thé, comme un jardin de bonzaÎ sur une flaque iridescente, la route de gravillons montaità travers une région boisée et par endroit touffue, de sorte que le soleil joait à cache-cache entre les feuillages."
Ma note :2,5/5
Ce livre me laisse une impression ambigüe.D'un côté, Léodine est une jeune adolescente. Elle apprend qu'elle est de descendance métissée.
"Alors, mon père était mulâtre?
Cette nouvelle était bien pire que mes cauchemars de naguère, car ici, je le vivais en plein jour...
Léodine vit désormais avec la hantise que son secret soit révélé. il y a une véritable crainte d'être mis au ban de la société si la nouvelle se répand Léodine se lie avec une métisse, Yolande, La situation sociale est assez bien illustrée par la famille de Yolande : son père est blanc et a épousé une angolaise. Le père et la fille, métisse mais plus blanche de peau, vivent dans la maison, la mère noire est reléguée dans la boyerie au fond du jardin, le demi-frère plus noir de peau n'est accepté que dans une école de missionnaire, et doit rejoindre la cité indigène tous les soirs.
Albert Russo veut certainement nous entraîner , nous lecteurs sur une réflexion sur la recherche d'identité. Qui sommes-nous ? notre couleur est - elle importante ? comment sommes -nous perçus par les autres?.
Que de questions, mais Léodine a un rôle effacé dans ce livre. Elle vit après la seconde guerre mondiale, dans un pays colonisé.
Elle me semble bien naïve. Son comportement est d'un autre temps. Elle se fait violer, sans rien dire., sans aucune réaction.
Albert Russo entraîne le lecteur dans des descriptions de paysages, au Congo. La faune est mise en valeur, ainsi que toutes les coutumes, légendes propres à ce coin du monde. Ce fut un bonheur de découvrir cette nature sauvage.
" A partir de Kalehé, d'où l'on apercevait la petite île d'Idwi, posée avec ses bananeraies et ses plantations de thé, comme un jardin de bonzaÎ sur une flaque iridescente, la route de gravillons montaità travers une région boisée et par endroit touffue, de sorte que le soleil joait à cache-cache entre les feuillages."
Ma note :2,5/5
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
Léodine l’africaine
J’ai été déçue par la lecture du roman. L’idée de base me plaisait beaucoup. La recherche de ses origines, la connaissance de soi-même sont des thèmes que j’aime beaucoup. Le contexte de la colonisation d’un pays, l’esprit de « dominance » qu’expriment les pays européens sur les pays africains, l’esclavage et le racisme sont des aspects assez peu traités en littérature.
Malheureusement, j’ai été très dérouté et déçue par le style d’écriture. En tant que lectrice, j’ai eu du mal à placer mon regard sur le personnage. Les actions sont décrites à travers les yeux de l’adolescente. Elles semblent analysées par une jeune femme dont on ignore l’âge. Une adolescente n’aurait pas le sens d’observation et la capacité de prendre le recul sur soi-même que l’écriture nous livre. Les descriptions semblent être le point de vue du narrateur-auteur, indépendant de Léodine. L’histoire est toujours écrite à la même personne. J’ai donc eu l’impression de passer de l’un à l’autre. L’auteur parle au passé, donc est ce la femme qui porte un regard sur son passé ?
Décrire un personnage féminin pour un auteur masculin est un exercice très difficile surtout lorsqu’on parle d’adolescence. J’ai trouvé qu’ici, le résultat n’était pas optimum. En tant que femme, j’ai eu du mal à ressentir les émotions de la jeune fille. L’auteur nous livre peu d’émotions et surtout à mon avis, incohérente si on se place dans la tête de l’adolescente.
J’ai été moi aussi lassés par les longues descriptions peut être trop détaillés pour que le lecteur puisse se faire ses propres images. J’ai souvent lu ces passages en lecture rapide.
Une grande déception donc mais j’ai réussi à retirer quelques traits et informations sur la colonisation et l’esclavagisme qui apportent une note très positive au bilan. Merci aux éditions Ginkgo pour leur confiance ainsi qu’au staff des partenariats.
J’ai été déçue par la lecture du roman. L’idée de base me plaisait beaucoup. La recherche de ses origines, la connaissance de soi-même sont des thèmes que j’aime beaucoup. Le contexte de la colonisation d’un pays, l’esprit de « dominance » qu’expriment les pays européens sur les pays africains, l’esclavage et le racisme sont des aspects assez peu traités en littérature.
Malheureusement, j’ai été très dérouté et déçue par le style d’écriture. En tant que lectrice, j’ai eu du mal à placer mon regard sur le personnage. Les actions sont décrites à travers les yeux de l’adolescente. Elles semblent analysées par une jeune femme dont on ignore l’âge. Une adolescente n’aurait pas le sens d’observation et la capacité de prendre le recul sur soi-même que l’écriture nous livre. Les descriptions semblent être le point de vue du narrateur-auteur, indépendant de Léodine. L’histoire est toujours écrite à la même personne. J’ai donc eu l’impression de passer de l’un à l’autre. L’auteur parle au passé, donc est ce la femme qui porte un regard sur son passé ?
Décrire un personnage féminin pour un auteur masculin est un exercice très difficile surtout lorsqu’on parle d’adolescence. J’ai trouvé qu’ici, le résultat n’était pas optimum. En tant que femme, j’ai eu du mal à ressentir les émotions de la jeune fille. L’auteur nous livre peu d’émotions et surtout à mon avis, incohérente si on se place dans la tête de l’adolescente.
J’ai été moi aussi lassés par les longues descriptions peut être trop détaillés pour que le lecteur puisse se faire ses propres images. J’ai souvent lu ces passages en lecture rapide.
Une grande déception donc mais j’ai réussi à retirer quelques traits et informations sur la colonisation et l’esclavagisme qui apportent une note très positive au bilan. Merci aux éditions Ginkgo pour leur confiance ainsi qu’au staff des partenariats.
Invité- Invité
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
Tout d'abord merci à Thot, Partage lecture et la maison d'édition Gingko pour cette découverte.
"Léodine l'Africaine" est un roman intéressant. On y découvre le Congo Belge et ses habitants à l'époque de la colonisation. Non seulement Albert Russo nous montre les relations entre colons et indigènes mais il compare également le comportement Belge aux comportements Anglais, Portugais et Français dans les mêmes situations. Il en va de même pour les relations entre colons et métropolitains, c'est à souligner car c'est un sujet très rarement abordé dans les textes sur la colonisation.
Toutes les situations mettent en scène des particularités de la vie des européens en Afrique: immensité du pays qui amène à privilégier les déplacements en avion; scolarisation dans des établissements interdits au indigènes; fréquentations limitées au personnes de la même catégorie sociale.
La révélation faite à Léodine n'est qu'un prétexte pour nous faire vivre, à travers ses yeux, l'étendue de ces clivages. Et le plus étonnant c'est que la jeune fille ne se serait jamais posée de questions si son oncle Jeff ne lui avait pas révélé la vérité sur ses origines. Elle apparaît comme une jeune écervelée, superficielle et sans conscience propre. Elle n'est que la représentante d'un groupe qui a décidé de vivre à huis clos pour se protéger. Elle est donc totalement décontenancée par le discours de Mario-Tendé, jeune métis trop foncé de peau pour pouvoir passer inaperçu parmi les blancs, plus au fait qu'elle des réalités de leur société!
Albert Russo dresse un portrait presque manichéen des deux mondes qui se côtoient sans jamais se rencontrer: le couple de boys est sympathique, le vieux chef africain a un incroyable talent de conteur, Mario-Tendé est cultivé, il accepte son sort sans pour autant se résigner; les filles de l'école apparaissent égoïstes, complices des abus de leur caste, les blancs en général sont montrés dans leur rôle de juges et de garants de leurs propres privilèges, ils semblent , en ce qui les concerne, jouir d'une quasi impunité : Monsieur Arnaud ne sera, à ce que l'on devine,jamais inquiété pour ce qu'il a fait.
L"écriture est très travaillée, employant un vocabulaire très riche et précis. Les descriptions sont particulièrement réussies.
Alors pourquoi ai-je voté "moyennement apprécié" me direz-vous? Parce que, à mon goût, ce texte est plus un roman sociologique qu'un roman tout court. J'ai trouvé le rythme très lent, l'intrigue (si l'on considère qu'il y en a une) bien longue à se mettre en place. Il n'y a quasiment pas d'action. Les sentiments sont ternes, voire absents. J'imagine que c'est un trait de cette société guindée et bourgeoise, qui n'exprime presque jamais ces sentiments réels. Mais c'est gênant pour le lecteur, qui du coup, ne ressent pas d'empathie pour les personnages.
"Léodine l'Africaine" est un roman intéressant. On y découvre le Congo Belge et ses habitants à l'époque de la colonisation. Non seulement Albert Russo nous montre les relations entre colons et indigènes mais il compare également le comportement Belge aux comportements Anglais, Portugais et Français dans les mêmes situations. Il en va de même pour les relations entre colons et métropolitains, c'est à souligner car c'est un sujet très rarement abordé dans les textes sur la colonisation.
Toutes les situations mettent en scène des particularités de la vie des européens en Afrique: immensité du pays qui amène à privilégier les déplacements en avion; scolarisation dans des établissements interdits au indigènes; fréquentations limitées au personnes de la même catégorie sociale.
La révélation faite à Léodine n'est qu'un prétexte pour nous faire vivre, à travers ses yeux, l'étendue de ces clivages. Et le plus étonnant c'est que la jeune fille ne se serait jamais posée de questions si son oncle Jeff ne lui avait pas révélé la vérité sur ses origines. Elle apparaît comme une jeune écervelée, superficielle et sans conscience propre. Elle n'est que la représentante d'un groupe qui a décidé de vivre à huis clos pour se protéger. Elle est donc totalement décontenancée par le discours de Mario-Tendé, jeune métis trop foncé de peau pour pouvoir passer inaperçu parmi les blancs, plus au fait qu'elle des réalités de leur société!
Albert Russo dresse un portrait presque manichéen des deux mondes qui se côtoient sans jamais se rencontrer: le couple de boys est sympathique, le vieux chef africain a un incroyable talent de conteur, Mario-Tendé est cultivé, il accepte son sort sans pour autant se résigner; les filles de l'école apparaissent égoïstes, complices des abus de leur caste, les blancs en général sont montrés dans leur rôle de juges et de garants de leurs propres privilèges, ils semblent , en ce qui les concerne, jouir d'une quasi impunité : Monsieur Arnaud ne sera, à ce que l'on devine,jamais inquiété pour ce qu'il a fait.
L"écriture est très travaillée, employant un vocabulaire très riche et précis. Les descriptions sont particulièrement réussies.
Alors pourquoi ai-je voté "moyennement apprécié" me direz-vous? Parce que, à mon goût, ce texte est plus un roman sociologique qu'un roman tout court. J'ai trouvé le rythme très lent, l'intrigue (si l'on considère qu'il y en a une) bien longue à se mettre en place. Il n'y a quasiment pas d'action. Les sentiments sont ternes, voire absents. J'imagine que c'est un trait de cette société guindée et bourgeoise, qui n'exprime presque jamais ces sentiments réels. Mais c'est gênant pour le lecteur, qui du coup, ne ressent pas d'empathie pour les personnages.
Dernière édition par Véronique M. le Mar 25 Oct 2011 - 11:17, édité 1 fois (Raison : reformulation)
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Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
Merci aux éditions Ginkgo, à Thot et son équipe !
Comme beaucoup d’autres histoires se déroulant sur la terre d’Afrique j’y ai trouvé un récit nostalgique. Nostalgique des paysages, décrits magnifiquement, mais aussi des relations tissées au fil du temps ; ce qui laissent entendre un temps révolu.
Léondine nous retrace l’histoire de sa famille, tout du moins ce qu’elle en connaît au début de l’histoire depuis ses grands-parents. Le contexte historique qui est d’ailleurs fort intéressant vient compléter l’histoire personnelle des personnages et des lieux.
Le rythme m’a donné l’impression d’une réflexion à voix haute de la narratrice Léondine à l’âge adulte se souvenant de son enfance et de son adolescence et restant fidèle à la compréhension du monde que l’on a à cet âge.
Le voyage entrepris avec ses parents, hormis ce qu’elle subit par une connaissance de la famille, est un excellent témoignage de cette Afrique tant contée avec ses images, ses odeurs, ses contes, son aspect sauvage.
Les personnages n’y sont décrits que de façon imprécise telles des silhouettes. La narratrice ne nous en dévoile qu’une partie, le reste est à découvrir entre les lignes ou non dites car Léondine n’en a pas toujours saisi tout le sens.
Tous témoignent des relations qu’il y avait entre noirs et blancs, noirs et noirs, blancs et blancs mais aussi entre celles assez particulières des métisses.
Même si beaucoup de respect existe pour certains envers les noirs, la place et l’estime qui leur sont données en font des êtres considérés inférieurs.
Avec sa famille : Bien que les relations soient bonnes et qu’elle y trouve de l’affection, ses origines sont considérées comme un secret de famille qui ne doit en aucun cas être trahit sous peine de perdre ses conditions de femme blanche. Le sujet est d’ailleurs évité. Sa mère et son cousin par qui elle apprend la vérité font en sorte de la rassurer mais en vain.
Avec Amélie et Tambwe – employés africains s’occupant de la maison : Léondine les apprécient énormément, leur envie la simplicité qui les caractérise. Mais l’influence de l’opinion occidentale l’empêche d’établir des relations plus intimes avec eux.
Avec ses camarades de classe - d’origine occidentale : très difficiles et distantes d’autant plus que Léondine est effrayée à l’idée qu’elles découvrent son secret. Le comportement très médisant de certaines laissera Léondine à ses réflexions qui n’arrive pas à adapter le raisonnement de cette époque sur la seule différence de couleur de peau. Seule Yolande, une métisse, deviendra sa confidente. Une relation que Léondine considère un peu comme une bouée de sauvetage. Elle lui démontrera l’intérêt de ne pas prendre en considération la médisance de chacun afin de se préserver. Léondine sera cependant toujours partagé entre l’envie de devenir réellement amie et celle de couper les ponts avec celle lui rappelant ses réelles origines.
Avec Mario-Tendé – frère de Yolande : Un métisse à peau foncée qui ne lui permettra pas de partager la même condition sociale que sa sœur à peau un peu plus claire. Une relation d’amitié s’établie petit à petit entre eux pour devenir une relation un peut plus intime. Léondine l’admire mais n’arrive pas à casser les barrières qui façonnent son raisonnement et l’empêchent de voir les choses autrement.
La découverte de ses origines pour Léondine va être très lourde à assumer pour elle. Difficile d’accepter ce sang d’origine africaine qui coule dans ses veines, les a priori réservés aux métisses, au point de refuser d’avoir elle-même des enfants afin que son secret ne soit pas révélé. La fin se déroule très vite, presque trop vite comme une fuite. Je suis d’ailleurs restée navrée pour Léondine qui visiblement n’a pas eu d’autres solutions.
Une lecture plaisante, un beau témoignage, des mots bien choisis pour raconter cette histoire.
Comme beaucoup d’autres histoires se déroulant sur la terre d’Afrique j’y ai trouvé un récit nostalgique. Nostalgique des paysages, décrits magnifiquement, mais aussi des relations tissées au fil du temps ; ce qui laissent entendre un temps révolu.
Léondine nous retrace l’histoire de sa famille, tout du moins ce qu’elle en connaît au début de l’histoire depuis ses grands-parents. Le contexte historique qui est d’ailleurs fort intéressant vient compléter l’histoire personnelle des personnages et des lieux.
Le rythme m’a donné l’impression d’une réflexion à voix haute de la narratrice Léondine à l’âge adulte se souvenant de son enfance et de son adolescence et restant fidèle à la compréhension du monde que l’on a à cet âge.
Le voyage entrepris avec ses parents, hormis ce qu’elle subit par une connaissance de la famille, est un excellent témoignage de cette Afrique tant contée avec ses images, ses odeurs, ses contes, son aspect sauvage.
Les personnages n’y sont décrits que de façon imprécise telles des silhouettes. La narratrice ne nous en dévoile qu’une partie, le reste est à découvrir entre les lignes ou non dites car Léondine n’en a pas toujours saisi tout le sens.
Tous témoignent des relations qu’il y avait entre noirs et blancs, noirs et noirs, blancs et blancs mais aussi entre celles assez particulières des métisses.
Même si beaucoup de respect existe pour certains envers les noirs, la place et l’estime qui leur sont données en font des êtres considérés inférieurs.
Avec sa famille : Bien que les relations soient bonnes et qu’elle y trouve de l’affection, ses origines sont considérées comme un secret de famille qui ne doit en aucun cas être trahit sous peine de perdre ses conditions de femme blanche. Le sujet est d’ailleurs évité. Sa mère et son cousin par qui elle apprend la vérité font en sorte de la rassurer mais en vain.
Avec Amélie et Tambwe – employés africains s’occupant de la maison : Léondine les apprécient énormément, leur envie la simplicité qui les caractérise. Mais l’influence de l’opinion occidentale l’empêche d’établir des relations plus intimes avec eux.
Avec ses camarades de classe - d’origine occidentale : très difficiles et distantes d’autant plus que Léondine est effrayée à l’idée qu’elles découvrent son secret. Le comportement très médisant de certaines laissera Léondine à ses réflexions qui n’arrive pas à adapter le raisonnement de cette époque sur la seule différence de couleur de peau. Seule Yolande, une métisse, deviendra sa confidente. Une relation que Léondine considère un peu comme une bouée de sauvetage. Elle lui démontrera l’intérêt de ne pas prendre en considération la médisance de chacun afin de se préserver. Léondine sera cependant toujours partagé entre l’envie de devenir réellement amie et celle de couper les ponts avec celle lui rappelant ses réelles origines.
Avec Mario-Tendé – frère de Yolande : Un métisse à peau foncée qui ne lui permettra pas de partager la même condition sociale que sa sœur à peau un peu plus claire. Une relation d’amitié s’établie petit à petit entre eux pour devenir une relation un peut plus intime. Léondine l’admire mais n’arrive pas à casser les barrières qui façonnent son raisonnement et l’empêchent de voir les choses autrement.
La découverte de ses origines pour Léondine va être très lourde à assumer pour elle. Difficile d’accepter ce sang d’origine africaine qui coule dans ses veines, les a priori réservés aux métisses, au point de refuser d’avoir elle-même des enfants afin que son secret ne soit pas révélé. La fin se déroule très vite, presque trop vite comme une fuite. Je suis d’ailleurs restée navrée pour Léondine qui visiblement n’a pas eu d’autres solutions.
Une lecture plaisante, un beau témoignage, des mots bien choisis pour raconter cette histoire.
Invité- Invité
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
De prime abord, la lecture de cette oeuvre m'a laissée sceptique. Alors que je m'attendais à une recherche d'identité, à un bouleversement psychologique du personnage principale à la suite de la nouvelle sur ses origines, je me suis retrouvée en plein coeur d'un voyage à travers le Congo belge. Cette partie du livre est importante et plutôt longue, mais ce n'est qu'ensuite que l'on en saisit pleinement le sens. Il s'agit d'un voyage initiatique d'une jeune femme à travers un pays qui est le sien: elle le découvre en même temps qu'elle se découvre elle-même, elle s'aperçoit qu'elle est plus que jamais chez elle.
Les descriptions dans ce passage sont absolument magnifiques. Albert Russo nous offre des phrases très riches, des mots emplis d'une poésie digne du décor majestueux qu'ils décrivent. Les sens du lecteurs sont tous mis aux abois tant les termes sont forts, et nous voyageons dans ce pays en même temps que la jeune Léodine.
Fait intéressant, l'auteur a très bien choisi ses tournures de phrases en écrivant du point de vue de la jeune métisse: son regard nouveau sur ce monde ressort avec puissance, elle change jusqu'à adaptée sa mentalité à son patrimoine génétique.
Difficile pourtant de retranscrire sur papier les mentalités de cette période d'apartheid: les clichés foisonnent on peut ressentir entre les lignes de l'auteur son dégoût pour un si grand manque de finesse d'esprit. Russo s'est assurément prêté à un jeu de rôle délicat pour faire vivre au lecteur la tension entre colons et autochtones.
Il s'agit également d'un combat intérieur. Léodine lutte en elle-même: elle aime tout de ce pays où presque. Les personnes qu'elle apprécient sont tous autochtones, celles qu'elles haïssables sont européens. D'un autre côté, son éducation, par le biais de sa famille comme de l'école et des quartiers européens a une forte influence sur elle et provoque un dégoût de son propre sang.
J'ai vraiment eu cette impression au final, c'est un peu la morale de cette oeuvre de mon point de vue: Albert Russo se pose en défenseur du métissage en mettant sur la sellette les dangers d'un conditionnement et d'une éducation où trône l'étroitesse d'esprit.
En résumé, une fois que l'on arrive à cerner où l'auteur nous emmène et par quels moyens, ce livre est un petit bijou de réflexions et de finesse.
Je remercie vivement les éditions Ginkgo, Thot et le forum pour cette nouvelle découverte littéraire.
Je vote: Très apprécié
Les descriptions dans ce passage sont absolument magnifiques. Albert Russo nous offre des phrases très riches, des mots emplis d'une poésie digne du décor majestueux qu'ils décrivent. Les sens du lecteurs sont tous mis aux abois tant les termes sont forts, et nous voyageons dans ce pays en même temps que la jeune Léodine.
Fait intéressant, l'auteur a très bien choisi ses tournures de phrases en écrivant du point de vue de la jeune métisse: son regard nouveau sur ce monde ressort avec puissance, elle change jusqu'à adaptée sa mentalité à son patrimoine génétique.
Difficile pourtant de retranscrire sur papier les mentalités de cette période d'apartheid: les clichés foisonnent on peut ressentir entre les lignes de l'auteur son dégoût pour un si grand manque de finesse d'esprit. Russo s'est assurément prêté à un jeu de rôle délicat pour faire vivre au lecteur la tension entre colons et autochtones.
Il s'agit également d'un combat intérieur. Léodine lutte en elle-même: elle aime tout de ce pays où presque. Les personnes qu'elle apprécient sont tous autochtones, celles qu'elles haïssables sont européens. D'un autre côté, son éducation, par le biais de sa famille comme de l'école et des quartiers européens a une forte influence sur elle et provoque un dégoût de son propre sang.
J'ai vraiment eu cette impression au final, c'est un peu la morale de cette oeuvre de mon point de vue: Albert Russo se pose en défenseur du métissage en mettant sur la sellette les dangers d'un conditionnement et d'une éducation où trône l'étroitesse d'esprit.
En résumé, une fois que l'on arrive à cerner où l'auteur nous emmène et par quels moyens, ce livre est un petit bijou de réflexions et de finesse.
Je remercie vivement les éditions Ginkgo, Thot et le forum pour cette nouvelle découverte littéraire.
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Nephtys- Grand expert du forum
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Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
J'ai lu 'Léodine l'Africaine' d'une traite, tant ce récit m'a envoûtée, d'ailleurs à la fin je me suis dit, quel dommage que cela se termine. Il y aura, je l'espère, un nouveau roman d'Albert Russo qui a su si bien capter la psychologie de cette adolescente à qui l'on dévoile un secret qui va bouleverser sa vie. C'est écrit avec tant de finesse, que je me suis , dès les premières pages, demandée s'il n'y avait pas une femme derrière ce récit. Tout le monde ne sait pas, par exemple, que le grand écrivain algérien Yasmina Kadhra est en réalité un homme. Mystère!
J'ai d'autant plus apprécié 'Léodine l'Africaine' que je continue de parcourir l'Afrique Noire.
Je suis tombée par hasard sur une critique de Léodine qu'une lectrice a découvert récemment. Elle ne comprend pas comment une fillette puisse être aussi naïve. Je lui répondrai que ce récit se situe dans les années 1950 et qu'il n'existait ni télévision ni Internet à cette époque. Et oui, la naïveté sur le plan sexuel était très courante. Cette lectrice poursuit en disant que les descriptions de l'auteur l'ont fort ennuyée. Mais ce sont justement ces descriptions si belles et si poétiques qui invitent à découvrir l'Afrique. Les goûts et les couleurs ...
Je compare d'ailleurs ce roman au récit de Karen Blixen, 'Une ferme africaine' (dont le film 'Out of Africa' a été tiré), tant on y sent l'authenticité de l'histoire.
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Je suis tombée par hasard sur une critique de Léodine qu'une lectrice a découvert récemment. Elle ne comprend pas comment une fillette puisse être aussi naïve. Je lui répondrai que ce récit se situe dans les années 1950 et qu'il n'existait ni télévision ni Internet à cette époque. Et oui, la naïveté sur le plan sexuel était très courante. Cette lectrice poursuit en disant que les descriptions de l'auteur l'ont fort ennuyée. Mais ce sont justement ces descriptions si belles et si poétiques qui invitent à découvrir l'Afrique. Les goûts et les couleurs ...
Je compare d'ailleurs ce roman au récit de Karen Blixen, 'Une ferme africaine' (dont le film 'Out of Africa' a été tiré), tant on y sent l'authenticité de l'histoire.
Invité- Invité
Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
Kitanga a écrit:J'ai lu 'Léodine l'Africaine' d'une traite, tant ce récit m'a envoûtée, d'ailleurs à la fin je me suis dit, quel dommage que cela se termine. Il y aura, je l'espère, un nouveau roman d'Albert Russo qui a su si bien capter la psychologie de cette adolescente à qui l'on dévoile un secret qui va bouleverser sa vie. C'est écrit avec tant de finesse, que je me suis , dès les premières pages, demandée s'il n'y avait pas une femme derrière ce récit. Tout le monde ne sait pas, par exemple, que le grand écrivain algérien Yasmina Kadhra est en réalité un homme. Mystère!
J'ai d'autant plus apprécié 'Léodine l'Africaine' que je continue de parcourir l'Afrique Noire.
Je suis tombée par hasard sur une critique de Léodine qu'une lectrice a découvert récemment. Elle ne comprend pas comment une fillette puisse être aussi naïve. Je lui répondrai que ce récit se situe dans les années 1950 et qu'il n'existait ni télévision ni Internet à cette époque. Et oui, la naïveté sur le plan sexuel était très courante. Cette lectrice poursuit en disant que les descriptions de l'auteur l'ont fort ennuyée. Mais ce sont justement ces descriptions si belles et si poétiques qui invitent à découvrir l'Afrique. Les goûts et les couleurs ...
Je compare d'ailleurs ce roman au récit de Karen Blixen, 'Une ferme africaine' (dont le film 'Out of Africa' a été tiré), tant on y sent l'authenticité de l'histoire.
Je suis tout à fait d'accord avec toi!
chocolette- Grand sage du forum
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Re: [Russo, Albert] Léodine l'africaine
C'est un roman que j'ai vraiment aimé et je suis d'accord avec vouschocolette a écrit:Kitanga a écrit:J'ai lu 'Léodine l'Africaine' d'une traite, tant ce récit m'a envoûtée, d'ailleurs à la fin je me suis dit, quel dommage que cela se termine. Il y aura, je l'espère, un nouveau roman d'Albert Russo qui a su si bien capter la psychologie de cette adolescente à qui l'on dévoile un secret qui va bouleverser sa vie. C'est écrit avec tant de finesse, que je me suis , dès les premières pages, demandée s'il n'y avait pas une femme derrière ce récit. Tout le monde ne sait pas, par exemple, que le grand écrivain algérien Yasmina Kadhra est en réalité un homme. Mystère!
J'ai d'autant plus apprécié 'Léodine l'Africaine' que je continue de parcourir l'Afrique Noire.
Je suis tombée par hasard sur une critique de Léodine qu'une lectrice a découvert récemment. Elle ne comprend pas comment une fillette puisse être aussi naïve. Je lui répondrai que ce récit se situe dans les années 1950 et qu'il n'existait ni télévision ni Internet à cette époque. Et oui, la naïveté sur le plan sexuel était très courante. Cette lectrice poursuit en disant que les descriptions de l'auteur l'ont fort ennuyée. Mais ce sont justement ces descriptions si belles et si poétiques qui invitent à découvrir l'Afrique. Les goûts et les couleurs ...
Je compare d'ailleurs ce roman au récit de Karen Blixen, 'Une ferme africaine' (dont le film 'Out of Africa' a été tiré), tant on y sent l'authenticité de l'histoire.
Je suis tout à fait d'accord avec toi!
lalyre- Grand sage du forum
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