[Russo, Richard] Les sortilèges du Cap Cod
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Votre avis sur Les sortilèges du Cap Cod de Richard Russo
[Russo, Richard] Les sortilèges du Cap Cod
Titre : Les sortilèges du Cap Cod.
Auteur : Richard Russo
Editeur : Quai Voltaire/La table ronde.
Nombre de pages : 314.
Quatrième de couverture :
Professeur dans une université du Connecticut, Jack Griffin est invité au cap Cod avec sa femme Joy, le temps d’un mariage. Le week-end, qui s’annonçait enchanteur, se révèle dévastateur. Il sonne le glas du couple, réveille les espoirs déçus, les conflits jamais résolus.
Joy regagne le Connecticut, tandis que Jack part pour Los Angeles. Un an plus tard, le mariage de leur propre fille scelle leurs retrouvailles. Elles sont d’autant plus mouvementées que cette fois, Jack transporte non seulement les cendres de son père, dans le coffre de sa voiture depuis un an et demi, mais aussi celles de sa mère, décédée six mois plus tôt, et dont l’esprit sarcastique ne le lâche pas une seconde.
Dans les sortilèges du Cap Cod, Richard Russo déploie subtilement ses thèmes de prédilection - la famille, la transmission ou encore le couple et ses compromis - avec un humour grinçant qui sait faire place à l’émotion pure.
Mon avis :
J'ai commencé ce livre avec beaucoup d'enthousiasme. J'étais ravie de découvrir un nouvel auteur, et ses fameux sortilèges que me promettaient le titre. Il n'en fut quasiment rien et j'ai dû me forcer pour terminer cette lecture.
Deux journées décident d'une vie - ou presque. Le récit est fait selon le point de vue de Jack Griffin, personnage qui, pour ne pas être antipathique, n'est pas franchement sympathique non plus. Il est professeur d'université, marié avec Joy, a une grande fille Laura, qui, après des déceptions sentimentales, est sur le point de se marier avec Andy. Il semble avoir réussi, pourtant, de petits faits, infimes réellement, montrent que son mariage est miné.
Ce personnage est sec, aride, peu attachant, au contraire de sa femme, Joy, la bien nommée. Griffin a rejeté en bloc sa belle-famille, qui possède pourtant ce que la sienne n'a jamais eu : chaleur humaine et complicité. Elle est parfois caricatural (ah ! Les jumeaux Jared et Jason, prototypes du parfait marine). Tous, mis à part le père, ont un J pour initiale. Serait-ce pour cette raison que Jack ne se fait quasiment jamais appelé par son prénom ? Au fil du roman, j'ai découvert que cette famille présentait aussi ses failles, elle est parfois agaçante, je l'ai pourtant trouvé attachante, au contraire de Jack et de ses parents.
William et Mary Griffin sont unis par le sarcasme et un sentiment de supériorité très développé. Pourtant, leur vie ne va être que semi-échec et errance. Ils reviennent tous les ans au Cap, mais ne louent jamais la même maison. Ils déménagent régulièrement, louent des maisons meublés, s'appropriant ou plutôt saccageant ce qui ne leur appartient pas. Ce n'est pas seulement le sentiment de supériorité qui est en cause, mais une volonté de perser les secrets d'autrui et de détruire les bases de leur équilibre (matériel). Les proscriptions successives dont ils sont victimes ne font que les conforter dans leurs sentiments.
Puisque la vraie vie est un échec, autant la réinventer. Les publications universitaires sont impossibles ou décevantes ? Qu'à cela ne tienne : Mary récrit son histoire, tandis que Jack, après avoir écrit de médiocres scénarios, la transforme en modeste nouvelle. Avec sa mauvaise foi, sa hargne, Mary reste un personnage charismatique jusqu'après sa mort. Lucide, elle sait choisir les commentaires qui feront mouche. Il est alors peu étonnant que son mari paraisse aussi effacer, et qu'il accumule les ratages plus matériels (les toiles froissées rythment elles aussi le récit). Griffin n'a pas su se dépêtrer de l'influence de ses parents : il lui faudra de nombreux mois avant qu'il s'en rende compte.
Un autre constat, amer, dans ce roman, est l'impossibilité de vivre plus d'une histoire de couple. Quoiqu'il arrive, William et Mary, Jack et Joy, Harold et Marguerite, Laura et Andy sont liés et le désamour, les trahisons, le mépris parfois, ne leur donneront jamais le courage de refaire leur vie. Même Sun, l'un des personnages les plus lumineux et lucide de ce roman, ne parvient pas à s'affranchir des traditions.
Les sortilèges du Cap Code est un livre amer, grinçant, sur une Amérique conservatrice.
Auteur : Richard Russo
Editeur : Quai Voltaire/La table ronde.
Nombre de pages : 314.
Quatrième de couverture :
Professeur dans une université du Connecticut, Jack Griffin est invité au cap Cod avec sa femme Joy, le temps d’un mariage. Le week-end, qui s’annonçait enchanteur, se révèle dévastateur. Il sonne le glas du couple, réveille les espoirs déçus, les conflits jamais résolus.
Joy regagne le Connecticut, tandis que Jack part pour Los Angeles. Un an plus tard, le mariage de leur propre fille scelle leurs retrouvailles. Elles sont d’autant plus mouvementées que cette fois, Jack transporte non seulement les cendres de son père, dans le coffre de sa voiture depuis un an et demi, mais aussi celles de sa mère, décédée six mois plus tôt, et dont l’esprit sarcastique ne le lâche pas une seconde.
Dans les sortilèges du Cap Cod, Richard Russo déploie subtilement ses thèmes de prédilection - la famille, la transmission ou encore le couple et ses compromis - avec un humour grinçant qui sait faire place à l’émotion pure.
Mon avis :
J'ai commencé ce livre avec beaucoup d'enthousiasme. J'étais ravie de découvrir un nouvel auteur, et ses fameux sortilèges que me promettaient le titre. Il n'en fut quasiment rien et j'ai dû me forcer pour terminer cette lecture.
Deux journées décident d'une vie - ou presque. Le récit est fait selon le point de vue de Jack Griffin, personnage qui, pour ne pas être antipathique, n'est pas franchement sympathique non plus. Il est professeur d'université, marié avec Joy, a une grande fille Laura, qui, après des déceptions sentimentales, est sur le point de se marier avec Andy. Il semble avoir réussi, pourtant, de petits faits, infimes réellement, montrent que son mariage est miné.
Ce personnage est sec, aride, peu attachant, au contraire de sa femme, Joy, la bien nommée. Griffin a rejeté en bloc sa belle-famille, qui possède pourtant ce que la sienne n'a jamais eu : chaleur humaine et complicité. Elle est parfois caricatural (ah ! Les jumeaux Jared et Jason, prototypes du parfait marine). Tous, mis à part le père, ont un J pour initiale. Serait-ce pour cette raison que Jack ne se fait quasiment jamais appelé par son prénom ? Au fil du roman, j'ai découvert que cette famille présentait aussi ses failles, elle est parfois agaçante, je l'ai pourtant trouvé attachante, au contraire de Jack et de ses parents.
William et Mary Griffin sont unis par le sarcasme et un sentiment de supériorité très développé. Pourtant, leur vie ne va être que semi-échec et errance. Ils reviennent tous les ans au Cap, mais ne louent jamais la même maison. Ils déménagent régulièrement, louent des maisons meublés, s'appropriant ou plutôt saccageant ce qui ne leur appartient pas. Ce n'est pas seulement le sentiment de supériorité qui est en cause, mais une volonté de perser les secrets d'autrui et de détruire les bases de leur équilibre (matériel). Les proscriptions successives dont ils sont victimes ne font que les conforter dans leurs sentiments.
Puisque la vraie vie est un échec, autant la réinventer. Les publications universitaires sont impossibles ou décevantes ? Qu'à cela ne tienne : Mary récrit son histoire, tandis que Jack, après avoir écrit de médiocres scénarios, la transforme en modeste nouvelle. Avec sa mauvaise foi, sa hargne, Mary reste un personnage charismatique jusqu'après sa mort. Lucide, elle sait choisir les commentaires qui feront mouche. Il est alors peu étonnant que son mari paraisse aussi effacer, et qu'il accumule les ratages plus matériels (les toiles froissées rythment elles aussi le récit). Griffin n'a pas su se dépêtrer de l'influence de ses parents : il lui faudra de nombreux mois avant qu'il s'en rende compte.
Un autre constat, amer, dans ce roman, est l'impossibilité de vivre plus d'une histoire de couple. Quoiqu'il arrive, William et Mary, Jack et Joy, Harold et Marguerite, Laura et Andy sont liés et le désamour, les trahisons, le mépris parfois, ne leur donneront jamais le courage de refaire leur vie. Même Sun, l'un des personnages les plus lumineux et lucide de ce roman, ne parvient pas à s'affranchir des traditions.
Les sortilèges du Cap Code est un livre amer, grinçant, sur une Amérique conservatrice.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Russo, Richard] Les sortilèges du Cap Cod
merci Sharon pour cette découverte
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8672
Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Russo, Richard] Les sortilèges du Cap Cod
Merci Géraldine et Pinky. J'ai eu un mal de chien à l'écrire, et je tiens à remercier ma maman qui a dû supporter la lecture de cet article avant que je le poste.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Russo, Richard] Les sortilèges du Cap Cod
tu écris très bien, pas de souci de ce côté là, c'est clair
merci à ta maman
merci à ta maman
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8672
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Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
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