[Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
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[Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
David Grossman
Une femme fuyant l'annonce
Seuil 660 p
Présentation de l'éditeur
Ora, une femme séparée depuis peu d’Ilan, son mari, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle inéluctable que lui dicte son instinct maternel : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s’est porté volontaire pour « une opération d'envergure » de 28 jours dans une ville palestinienne, nouvelle que lui apporteraient l’officier et les soldats affectés à cette terrible tâche. Mais s’il faut une personne pour délivrer un message, il en faut une pour le recevoir, pense Ora. Tant que les messagers de la mort ne la trouvent pas, son fils sera sauf. Aussi décide-telle, sans aucune logique, pour conjurer le sort, de s’absenter durant ces 28 jours en se coupant de tout moyen de communication qui pourrait lui apporter la terrible nouvelle. Ayant prévu une randonnée à travers le pays avec Ofer, elle part malgré tout. Au passage, elle arrache à sa torpeur Avram, son amour de jeunesse (le père d’Ofer ?) et l’emmène avec elle sur les routes de Galilée pour lui raconter leur fils. Elle espère maintenir en vie son enfant par la trame de mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier. Le périple ici est l’occasion d’évoquer le passé : à mesure qu'Ora et Avram arpentent le pays à la beauté étonnante, se reconstitue le fil de la mémoire et des secrets qui enserrent les personnages. Ora, Ilan et Avram s’étaient liés, adolescents, pendant la guerre des Six Jours, dans un hôpital où ils étaient tous trois à l'isolement, alors que les combats faisaient rage à l’extérieur. C’est là que se sont noués les destins de chacun. Le stratagème de la mère réussira-t-il à préserver la vie du fils ? Quoi qu’il lui arrive, le récit le fait renaître avec une vigueur nouvelle.
Biographie de l'auteur
Né à Jérusalem en 1954 David Grossman est l'auteur réputé de nombreux romans abondamment primés. Il est aussi l'essayiste engagé de trois essais qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale, notamment Le Vent jaune, qui a précédé la première Intifada. En 2010, il a reçu en Allemagne le Prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands.
Mon avis
Un très beau roman, qui vient de recevoir le Medicis étranger. La vie d'une femme et de ses hommes, son amant, son mari et ses deux fils, qui se déroule sous nos yeux, chaotique, un peu comme une balle qui rebondit sur quatre murs sans jamais s'arrêter. On la découvre à travers le récit où elle décrit à son amant sa vie et la vie de ses hommes lors de la randonnée qu'ils font afin de fuir l'annonce et de donner à son fils qui est parti à la guerre une chance imaginaire de revenir vivant.
L'écriture est magnifique, alternant les passages très poétiques quand l'auteur décrit la beauté des lieux traversés ou certains moments de bonheur et des moments plus durs, tendus où se révèlent la tension entre les protagonistes voire la folie de cette femme à certains moments de sa vie. le récit alterne les moments actuels et le passé en un incessant aller retour.
Curieusement la problématique du conflit Israélo Palestinien est, relativement, peu abordé même si il apparait en filigrane tout le long du roman mais sans réelle profondeur, presque plaqué sur le récit, un peu comme un bruit de fond. Mais c'est peut être comme cela qu'il est vécu par la majorité des Israéliens. Mais le cœur du roman c'est la vie de cette femme et de ses tentatives désespérées et souvent maladroites pour se situer au milieu de ses hommes. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à cette lecture même si je m'attendais à quelque chose de plus politique et bouleversant (surtout compte tenu du malheur qui a frappé l'auteur) et qu'une fois terminé il ne laissera pas beaucoup de traces dans mon esprit.
Invité- Invité
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Je me le suis noté, un vrai coup de coeur en vue, il a l'air superbe!
L'auteur a été lui-même confronté à l'histoire puisque son fils est décédé dans le coeur de la guerre israëlo-palestinienne, et à dû subir la terrible annonce...
Merci le motard
L'auteur a été lui-même confronté à l'histoire puisque son fils est décédé dans le coeur de la guerre israëlo-palestinienne, et à dû subir la terrible annonce...
Merci le motard
Invité- Invité
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Merci le motard, ça donne envie, je le note!!
Véronique M.- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Mon avis:
Je suis mère, mère jusqu’au bout des ongles, mère jusqu’au bout du cœur, mère dans chaque fibre de mon être… Si je savais mon fils en danger, je serai prête à tout, à faire un accord avec le diable, à marcher jusqu’au bout du monde, à donner ma vie sans concession….
Ce cri d’amour, c’est le mien.
Dans « Une femme fuyant l’annonce », c’est celui d’Ora, son cheminement, son pacte (qu’elle sait stupide) pour protéger son fils, que l’on entend, que l’on lit, qui nous transperce, nous hante …
Elle explique sa fuite….. Si elle ne parle pas, si personne n’arrive à la joindre, si on ne la retrouve pas… aucune mauvaise nouvelle ne pourra l’atteindre pense t’elle…
Lui, c’est Ofer, le fils. Il a pris l’initiative de retourner dans l’armée, vivant la mission à laquelle il va se consacrer comme « une aubaine ».
Il dit : « Si je suis tué, partez. Fichez le camp, il n’y a rien de bon à attendre ici. »
Elle entreprend, avec son amour de jeunesse, la randonnée qu’elle aurait dû faire avec son fils.
On les suit, oscillant entre passé (à travers les retours en arrière) et présent, avançant avec les difficultés inhérentes à un couple qui a du mal à se parler, se comprendre, se toucher aussi parfois ….
Elle voudrait oublier la guerre, les conflits mais …
«Elle gémit, se prend la tête dans les mains et serre fort, maudissant du fond du cœur cette guerre interminable qui, une fois de plus, a réussi à se frayer un chemin vers son âme. »
Cette marche est-elle un adieu à son pays, à son fils ?
Son amant lui parle de ses souffrances, de ce qu’il a vécu… Elle, elle raconte Ofer, elle le fait vivre, exister sous leurs yeux, elle le maintient en vie….
Ce n’est pas seulement dans les paroles d’Ora, d’Avram que l’on découvre la blessure d’un pays, d’un peuple, des peuples, des hommes, c’est aussi dans les silences, entre les lignes, dans les mots chuchotés, murmurés, par l’auteur, dans tout ce qui se sent mais ne se voit pas ….
L’écriture et le style de David Grossman sont aériens et profonds à la fois (et ce n’est pas, à mon sens, contradictoire). Aériens car les mots peuvent se montrer légers, poétiques même pour évoquer des événements, des réalités graves … Profonds car sous des aspects parfois confus (les pensées d’Ora sont quelquefois désordonnées car elle a peur, et s’affole sans vouloir le montrer), ce qui est écrit (et encore plus ce qui se devine entre les lignes) ne laissera personne indifférent ….
Ce cri d’amour d’Ora est, je crois, le cri d’amour d’un écrivain pour la Paix…..
Ce cri d’amour, c’est le mien.
Dans « Une femme fuyant l’annonce », c’est celui d’Ora, son cheminement, son pacte (qu’elle sait stupide) pour protéger son fils, que l’on entend, que l’on lit, qui nous transperce, nous hante …
Elle explique sa fuite….. Si elle ne parle pas, si personne n’arrive à la joindre, si on ne la retrouve pas… aucune mauvaise nouvelle ne pourra l’atteindre pense t’elle…
Lui, c’est Ofer, le fils. Il a pris l’initiative de retourner dans l’armée, vivant la mission à laquelle il va se consacrer comme « une aubaine ».
Il dit : « Si je suis tué, partez. Fichez le camp, il n’y a rien de bon à attendre ici. »
Elle entreprend, avec son amour de jeunesse, la randonnée qu’elle aurait dû faire avec son fils.
On les suit, oscillant entre passé (à travers les retours en arrière) et présent, avançant avec les difficultés inhérentes à un couple qui a du mal à se parler, se comprendre, se toucher aussi parfois ….
Elle voudrait oublier la guerre, les conflits mais …
«Elle gémit, se prend la tête dans les mains et serre fort, maudissant du fond du cœur cette guerre interminable qui, une fois de plus, a réussi à se frayer un chemin vers son âme. »
Cette marche est-elle un adieu à son pays, à son fils ?
Son amant lui parle de ses souffrances, de ce qu’il a vécu… Elle, elle raconte Ofer, elle le fait vivre, exister sous leurs yeux, elle le maintient en vie….
Ce n’est pas seulement dans les paroles d’Ora, d’Avram que l’on découvre la blessure d’un pays, d’un peuple, des peuples, des hommes, c’est aussi dans les silences, entre les lignes, dans les mots chuchotés, murmurés, par l’auteur, dans tout ce qui se sent mais ne se voit pas ….
L’écriture et le style de David Grossman sont aériens et profonds à la fois (et ce n’est pas, à mon sens, contradictoire). Aériens car les mots peuvent se montrer légers, poétiques même pour évoquer des événements, des réalités graves … Profonds car sous des aspects parfois confus (les pensées d’Ora sont quelquefois désordonnées car elle a peur, et s’affole sans vouloir le montrer), ce qui est écrit (et encore plus ce qui se devine entre les lignes) ne laissera personne indifférent ….
Ce cri d’amour d’Ora est, je crois, le cri d’amour d’un écrivain pour la Paix…..
Dernière édition par Cassiopée le Dim 22 Avr 2012 - 15:00, édité 1 fois
Cassiopée- Admin
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Mon avis :
L'histoire semblait intéressante, une mère qui préfère s'enfuir et rester dans l'incertitude du devenir de son fils parti à la guerre plutôt que d'affronter la triste réalité.
Mais voilà, ce roman n'a pas tenu cette promesse et j'en ai abandonné la lecture à un tiers.
Certes, ce roman est bien écrit, les personnages sont très attachants mais il y a trop de longueurs qui rendent cette lecture plutôt ennuyeuse.
Ce roman commençait pourtant bien, s'ouvrant sur la vie d'Ora et d'Avram, de jeunes adolescents très liés, enfermés dans un hôpital très mystérieux. Puis apparaît Ilan dont on ne sait rien.
Puis un bond en avant pharamineux et on découvre qu'Ora a épousé Ilan et eu deux fils avec lui dont elle est maintenant divorcée.
Tout cela est bien mystérieux et on meurt d'envie de découvrir ce qui a pu se passer, pourquoi Ora a-t-elle choisi Ilan au lieu d'Avram dont elle semblait plus proche?
Seulement la suite de ce roman se perd en un long récit de la vie actuelle d'Ora qui voit partir son fils, volontairement, à la guerre et qui décide de partir en emmenant Avram devenu un "mort-vivant", sale, shooté aux médicaments.
Et c'est là que mon intérêt pour ce roman s'est envolé pour ne plus revenir, même après une petite pause avec un autre roman.
J'avais envie de savoir ce qui avait pu se passer entre les trois personnages pour qu'Ora préfère Ilan à Avram mais les longueurs et le manque d'action ont eu raison de ce mystère.
A mon sens, il aurait peut être fallu intercaler des chapitres racontant justement comment Ora en était arrivé là, ne serait-ce que pour dynamiser le récit et maintenir l'intérêt du lecteur.
Bref, ce roman n'a pas su me captiver.
L'histoire semblait intéressante, une mère qui préfère s'enfuir et rester dans l'incertitude du devenir de son fils parti à la guerre plutôt que d'affronter la triste réalité.
Mais voilà, ce roman n'a pas tenu cette promesse et j'en ai abandonné la lecture à un tiers.
Certes, ce roman est bien écrit, les personnages sont très attachants mais il y a trop de longueurs qui rendent cette lecture plutôt ennuyeuse.
Ce roman commençait pourtant bien, s'ouvrant sur la vie d'Ora et d'Avram, de jeunes adolescents très liés, enfermés dans un hôpital très mystérieux. Puis apparaît Ilan dont on ne sait rien.
Puis un bond en avant pharamineux et on découvre qu'Ora a épousé Ilan et eu deux fils avec lui dont elle est maintenant divorcée.
Tout cela est bien mystérieux et on meurt d'envie de découvrir ce qui a pu se passer, pourquoi Ora a-t-elle choisi Ilan au lieu d'Avram dont elle semblait plus proche?
Seulement la suite de ce roman se perd en un long récit de la vie actuelle d'Ora qui voit partir son fils, volontairement, à la guerre et qui décide de partir en emmenant Avram devenu un "mort-vivant", sale, shooté aux médicaments.
Et c'est là que mon intérêt pour ce roman s'est envolé pour ne plus revenir, même après une petite pause avec un autre roman.
J'avais envie de savoir ce qui avait pu se passer entre les trois personnages pour qu'Ora préfère Ilan à Avram mais les longueurs et le manque d'action ont eu raison de ce mystère.
A mon sens, il aurait peut être fallu intercaler des chapitres racontant justement comment Ora en était arrivé là, ne serait-ce que pour dynamiser le récit et maintenir l'intérêt du lecteur.
Bref, ce roman n'a pas su me captiver.
Invité- Invité
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Une femme fuyant l’annonce
David Grossman
Points 2012
ISBN 978 2 7578 3041 3
Mon avis
Le jeune Ofer a accepté une mission dangereuse en Palestine, sa mère décide de quitter son foyer à Jérusalem et d’entreprendre une longue marche en compagnie d’Avram, l’un de ses amis, qui va écouter les confidences d’Ora, cela va le transformer et il devient celui qui l’accompagne et la soutient car pour elle ce voyage est une superstitieuse tentation de conjurer le sort. Car elle redoute et fuit la nouvelle tant redoutée de la mort de son fils, David Grossman nous livre ainsi un beau portrait de femme avec Ora, une femme pleinement volontaire et évoque la passion amoureuse, la sensualité et l’amitié masculine. Très peu de personnages dans ce très beau roman plein d’angoisse et de présages funestes, ou monologues et dialogues d’Ora livrent la vie d’Ofer mais aussi le quotidien des juifs et palestiniens vivants dans l’angoisse d’un attentat. Un livre qui nous fait réfléchir sur la stupidité d’un conflit interminable, nous dit l’amour et la guerre à travers cinq personnages mais aussi des textes pleins d’espoir, de tolérance et d’humanité. Je me pose cette question; Ora fera t-elle revenir son fils en s’adressant à Avram par ces derniers mots « Tu te souviendras d’Ofer ? Tu te rappelleras sa vie, toute sa vie n’est-ce pas ? Un très bon roman malgré le nombre de pages mais tellement puissant et inoubliable par les thèmes abordés. 4,5/5
David Grossman
Points 2012
ISBN 978 2 7578 3041 3
Mon avis
Le jeune Ofer a accepté une mission dangereuse en Palestine, sa mère décide de quitter son foyer à Jérusalem et d’entreprendre une longue marche en compagnie d’Avram, l’un de ses amis, qui va écouter les confidences d’Ora, cela va le transformer et il devient celui qui l’accompagne et la soutient car pour elle ce voyage est une superstitieuse tentation de conjurer le sort. Car elle redoute et fuit la nouvelle tant redoutée de la mort de son fils, David Grossman nous livre ainsi un beau portrait de femme avec Ora, une femme pleinement volontaire et évoque la passion amoureuse, la sensualité et l’amitié masculine. Très peu de personnages dans ce très beau roman plein d’angoisse et de présages funestes, ou monologues et dialogues d’Ora livrent la vie d’Ofer mais aussi le quotidien des juifs et palestiniens vivants dans l’angoisse d’un attentat. Un livre qui nous fait réfléchir sur la stupidité d’un conflit interminable, nous dit l’amour et la guerre à travers cinq personnages mais aussi des textes pleins d’espoir, de tolérance et d’humanité. Je me pose cette question; Ora fera t-elle revenir son fils en s’adressant à Avram par ces derniers mots « Tu te souviendras d’Ofer ? Tu te rappelleras sa vie, toute sa vie n’est-ce pas ? Un très bon roman malgré le nombre de pages mais tellement puissant et inoubliable par les thèmes abordés. 4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Titre : Une femme fuyant l'annonce
Auteur : David Grossman
Editions: Points
Date de parution : Octobre 2012
Nombre de pages : 784 pages
ISBN : 978-2-7578-3041-3
Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen
Auteur : David Grossman
Editions: Points
Date de parution : Octobre 2012
Nombre de pages : 784 pages
ISBN : 978-2-7578-3041-3
Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen
La 4ème de couverture :
Ofer, mon enfant, nous irons ensemble à la frontière palestinienne. Tu rejoindras le camion militaire et je partirai sans me retourner. Je marcherai sur les chemins de Galilée, avançant toujours, jusqu'à ton retour. Je n'irai pas seule. Avram, mon amour de jeunesse, sera avec moi. Je lui parlerai de toi, de tes colères, tes silences butés, ton sourire et tes sanglots. Ofer, mon enfant, reviens-moi.
« Un livre d'une force et d'une intensité extraordinaires, c'est LE chef d'oeuvre de David Grossman. » Paul Auster.
Mon avis :
En lisant le titre et la 4 ème de couverture, difficile de ne pas savoir à quoi s'attendre. Ce que l'on ne peut savoir, c'est la façon dont on va le savoir.
Nous suivons Ora dans une folle quête, « dans son pari avec le destin. ». Son pari avec le destin c'est cette étrange randonnée de tous les espoirs et de toutes les confidences qu'elle réalise avec Avram, son amour de jeunesse, à la place d'Ofer, son cadet qui lui échappe pour partir à la guerre. Au cours de cette marche, où Ora souhaite se jouer du destin et de la mort, elle nous livrera ses secrets de femme, son rôle d'épouse et ses désirs d'amante ; et sa générosité, sa force, son amour inconditionnel de mère.
Mon souffle fut coupé dès les premiers instants du récit, l'histoire m'a captivée, j'ai eu beaucoup de mal à « lâcher le livre ». J'avais le sentiment de devoir lire vite pour ne pas perdre Ora, ne pas « rater » ses pensées et pouvoir comprendre sa troublante histoire. Histoire troublante de par ses rapports avec les hommes de sa vie : tout d'abord Avram, l'ami proche, Ilan, son mari ; et Adam et Ofer, ses fils, sa vie. Histoire troublante en raison, aussi, du peu de dialogue, le cheminement est intérieur, la place des pensées est prépondérante. Tout se passe comme si la vérité se doit d'être devinée. Ces différents éléments donnent un rythme rapide et intense au roman. L'écriture de David Grossman est fluide, délicate, un vrai bonheur à lire.
Il est écrit, sur la 4ème de couverture, que ce roman est LE chef d'oeuvre de David Grossman. Pour ma première rencontre avec cet auteur, je ne peux en juger. En tout cas, David Grossman nous offre un roman magnifique et profond sur les relations familiales durant une guerre. Un chef d'oeuvre.
Je suis très heureuse d'avoir pu découvrir cet auteur grâce au partenariat. J'en remercie vivement le forum Partage Lecture et les éditions Points.
Invité- Invité
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Déjà fini, princesse ? C'est un sacré morceau pourtant... :5<e:
Pistou 117- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Ca y est, j'ai fini également, voici mon avis :
"
Dans un premier temps, j'ai bien cru que je n'arriverais pas au bout de ce roman. Si je ne m'y étais pas engagée pour le partenariat, il est fort possible que j'aurais abandonné après le premier quart. C'est long, long et long. Je n'ai pas compté les pages, mais il y en a bien cinquante pour décrire un repas au resto...
En réalité, c'est long comme la vie peut sembler longue parfois. Et c'est écrit comme pense une personne qui revoit le film de sa vie, c'est décousu et ça part dans tous les sens, dans toutes les époques d'une vie. J'ai donc eu bien du mal à entrer dans le roman. D'autant plus que de nombreuses allusions ne trouvaient chez moi aucun écho, principalement en début de lecture, car je n'ai aucune idée de ce que ça peut bien vouloir signifier, vivre en Israël.
Pourtant, très vite, certains épisodes m'ont fascinée, comme l'amitié entre Ora, l'Israëlienne et Sami le Palestinien. Le premier chapitre, bien que très long également, m'a émerveillée. Cette rencontre de 3 ados malades et affaiblis par la fièvre est tout simplement magnifique. Fiévreuse. Et très poétique...
Alors, oui, ce roman est réellement magnifique. Les différents thèmes, l'amour, l'amitié, la maternité, l'éducation, la guerre, la paix, la mort, et j'en passe (eh oui !) sont abordés avec une force et une justesse peu communes. Combien de passages superbes m'ont touchée plus que je ne saurais l'expliquer ! J'en suis à reconsidérer ma vie à travers le filtre de celle d'Ora. Quel enrichissement !
La guerre qui fait rage depuis toujours en Israël est abordée du point de vue de Monsieur ou Madame Tout le Monde. En tant que française, je n'avais jamais considéré le service militaire comme le départ de mon enfant, ou de mon petit ami pour 3 ans de guerre... C'est quelque chose de vraiment épouvantable que cette angoisse omniprésente ; sans compter le risque d'un attentat et la crainte permanente pour sa propre vie.
Alors, oui, j'ai vraiment beaucoup aimé. Si ce roman n'était pas si long, je n'aurais jamais pu comprendre Ora, Avram et les autres personnages comme j'ai pu le faire. Chaque détail m'a permis de les connaître plus intimement. Je ne sais pas si cette lecture a été un coup de coeur, du fait de sa longueur, qui bien que nécessaire m'a gênée. Ce qui est certain, c'est qu'elle est extrêmement enrichissante, un des plus beaux romans que j'ai lus.
Je ne sais pas si je lirai à nouveau David Grossman, parce que ce roman n'est vraiment pas facile à lire. Je suis tout de même en train de me demander si les lectures difficiles ne sont pas les plus belles...
Un grand merci aux éditions Points et à Partage Lecture pour cette magnifique découverte !
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Dans un premier temps, j'ai bien cru que je n'arriverais pas au bout de ce roman. Si je ne m'y étais pas engagée pour le partenariat, il est fort possible que j'aurais abandonné après le premier quart. C'est long, long et long. Je n'ai pas compté les pages, mais il y en a bien cinquante pour décrire un repas au resto...
En réalité, c'est long comme la vie peut sembler longue parfois. Et c'est écrit comme pense une personne qui revoit le film de sa vie, c'est décousu et ça part dans tous les sens, dans toutes les époques d'une vie. J'ai donc eu bien du mal à entrer dans le roman. D'autant plus que de nombreuses allusions ne trouvaient chez moi aucun écho, principalement en début de lecture, car je n'ai aucune idée de ce que ça peut bien vouloir signifier, vivre en Israël.
Pourtant, très vite, certains épisodes m'ont fascinée, comme l'amitié entre Ora, l'Israëlienne et Sami le Palestinien. Le premier chapitre, bien que très long également, m'a émerveillée. Cette rencontre de 3 ados malades et affaiblis par la fièvre est tout simplement magnifique. Fiévreuse. Et très poétique...
Alors, oui, ce roman est réellement magnifique. Les différents thèmes, l'amour, l'amitié, la maternité, l'éducation, la guerre, la paix, la mort, et j'en passe (eh oui !) sont abordés avec une force et une justesse peu communes. Combien de passages superbes m'ont touchée plus que je ne saurais l'expliquer ! J'en suis à reconsidérer ma vie à travers le filtre de celle d'Ora. Quel enrichissement !
La guerre qui fait rage depuis toujours en Israël est abordée du point de vue de Monsieur ou Madame Tout le Monde. En tant que française, je n'avais jamais considéré le service militaire comme le départ de mon enfant, ou de mon petit ami pour 3 ans de guerre... C'est quelque chose de vraiment épouvantable que cette angoisse omniprésente ; sans compter le risque d'un attentat et la crainte permanente pour sa propre vie.
Alors, oui, j'ai vraiment beaucoup aimé. Si ce roman n'était pas si long, je n'aurais jamais pu comprendre Ora, Avram et les autres personnages comme j'ai pu le faire. Chaque détail m'a permis de les connaître plus intimement. Je ne sais pas si cette lecture a été un coup de coeur, du fait de sa longueur, qui bien que nécessaire m'a gênée. Ce qui est certain, c'est qu'elle est extrêmement enrichissante, un des plus beaux romans que j'ai lus.
Je ne sais pas si je lirai à nouveau David Grossman, parce que ce roman n'est vraiment pas facile à lire. Je suis tout de même en train de me demander si les lectures difficiles ne sont pas les plus belles...
Un grand merci aux éditions Points et à Partage Lecture pour cette magnifique découverte !
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Pistou 117- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Pistou 117 a écrit:Déjà fini, princesse ? C'est un sacré morceau pourtant... :5<e:
Oui, je l'ai assez vite fini car j'ai été captivée dès les premières pages par cette histoire, et en ce moment, je peux lire toute la journée si ça me chante
Invité- Invité
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Tout d'abord un énorme merci à Partage Lecture et aux éditions Points pour ce roman qui est pour moi un coup de cœur!
Il y a tout dans ce livre: des histoires de couple, des relations parents-enfants, l'histoire chaotique d'un pays, l'ensemble très justement retranscrit.
Tout commence par la présentation de trois adolescents unis par la maladie: Ora, Ilan et Avram. Ces premières pages sont destinées à éveiller l’intérêt du lecteur: l'ambiance est étrange, l'action se passe dans le noir. On ne nous livre que des voix et du ressenti, des perceptions brouillées par la fièvre. On ne sait où cela va nous mener mais on comprend que les relations nées entre ces trois-là sortiront de l'ordinaire.
Chapitre deux, l'action se situe plus de vingt ans plus tard: on retrouve Ora, mère de deux garçons, à un tournant de sa vie. Les informations ne nous sont délivrées qu'au compte-goutte. Elle est séparée, mais de qui? Qui est le père de ses enfants? David Grossman entretient le mystère. Il se contente de poser le cadre. Le fils cadet d'Ora accepte de participer à une mission militaire alors que son temps légal de conscription est terminé: c'en est trop pour sa mère qui décide de fuir à l'autre bout du pays, refusant d'accueillir les messagers de malheur susceptibles de lui annoncer le décès de son enfant. Grâce au chauffeur palestinien, Sami, le décor géopolitique est complété. Le lecteur se trouve confronté à la misère du peuple palestinien, contraint de se soigner dans des hôpitaux clandestins itinérants, soumis aux contrôles perpétuels et à la pression coloniale. De l'autre côté, à travers l'histoire d'Ora et des siens on perçoit la détresse israélienne : l'angoisse quotidienne des attentats, le tribut de vies humaines prélevé sur chaque génération par la guerre contre l'un ou l'autre des pays voisins et une question existentielle: vaut-il mieux immigrer pour vivre en paix ou poursuivre l’œuvre initiée en 1948?
Retour sur notre trio de héros: leur vie des vingt dernières années va nous être révélée par bribes, sur un rythme très lent mais très vivant, très ancré dans le réel par un déferlement de sensations. Les retrouvailles d'Ora et Avram sont une histoire sans paroles, violente, un long monologue d'Ora dans lequel on s'imprègne de tout l'amour, de toute la souffrance, de tous les mystères qui lient ces deux êtres.
Tout au long de ce récit, la nature tient la place d'un personnage à part entière. La démarche d'Ora est un peu celle d'Harold Fry: marcher pour se retrouver, se reconstruire, retisser des liens avec ceux que l'on aime, (se) réparer. C'est très dur au début, la nature est hostile mais peu à peu le regard s'affine sur l'extérieur en même temps que sur soi-même. La diversité des paysages, leur spécificité les met au cœur de la dialectique, bien plus que dans "la lettre qui devait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi". Il y a des torrents à franchir, des sommets à gravir, la chaleur accablante et les angoisses nocturnes, les rencontres inattendues... Tout obstacle physique a un sens. La démarche d'Ora est superstitieuse, elle marche pour garder le lien avec son fils et l'empêcher de mourir, elle parle de lui pour ne pas perdre son image mentale, elle court pour le rattraper avant qu'il ne tombe, elle répare son passé avec Ilan et Avram pour donner du sens à la vie d'Ofer et à son avenir. Tisser des liens pour que le sort ne puisse décemment les rompre.
Il y a tant de choses importantes dans ce livre! Impossible de ne pas évoquer Avram, l'artiste, celui dont chaque mot met dans le mille, celui qui a connu l'horreur et y a survécu (quel moment d'anthologie que le récit de ses derniers jours de liberté!). Pour lui aussi le voyage est salutaire, il va le réconcilier avec ce langage qu'il maîtrise si bien et utilise si peu au début du périple.
Un dernier mot enfin sur le trio, qui fonctionne comme un couple à deux faces, si beau et si étrange, dont on aime toutes les faces (eh oui même Ilan va réussir à nous émouvoir par sa constance, la façon qu'il a de faire vivre Avram en son absence, sa paternité touchante).
Je pourrai parler encore longtemps de ce roman avec lequel je vis depuis bientôt un mois, l'ayant lu lentement, faute de temps mais n'ayant jamais vraiment réussi à m'en détacher entre deux moments de lecture...
Il y a tout dans ce livre: des histoires de couple, des relations parents-enfants, l'histoire chaotique d'un pays, l'ensemble très justement retranscrit.
Tout commence par la présentation de trois adolescents unis par la maladie: Ora, Ilan et Avram. Ces premières pages sont destinées à éveiller l’intérêt du lecteur: l'ambiance est étrange, l'action se passe dans le noir. On ne nous livre que des voix et du ressenti, des perceptions brouillées par la fièvre. On ne sait où cela va nous mener mais on comprend que les relations nées entre ces trois-là sortiront de l'ordinaire.
Chapitre deux, l'action se situe plus de vingt ans plus tard: on retrouve Ora, mère de deux garçons, à un tournant de sa vie. Les informations ne nous sont délivrées qu'au compte-goutte. Elle est séparée, mais de qui? Qui est le père de ses enfants? David Grossman entretient le mystère. Il se contente de poser le cadre. Le fils cadet d'Ora accepte de participer à une mission militaire alors que son temps légal de conscription est terminé: c'en est trop pour sa mère qui décide de fuir à l'autre bout du pays, refusant d'accueillir les messagers de malheur susceptibles de lui annoncer le décès de son enfant. Grâce au chauffeur palestinien, Sami, le décor géopolitique est complété. Le lecteur se trouve confronté à la misère du peuple palestinien, contraint de se soigner dans des hôpitaux clandestins itinérants, soumis aux contrôles perpétuels et à la pression coloniale. De l'autre côté, à travers l'histoire d'Ora et des siens on perçoit la détresse israélienne : l'angoisse quotidienne des attentats, le tribut de vies humaines prélevé sur chaque génération par la guerre contre l'un ou l'autre des pays voisins et une question existentielle: vaut-il mieux immigrer pour vivre en paix ou poursuivre l’œuvre initiée en 1948?
Retour sur notre trio de héros: leur vie des vingt dernières années va nous être révélée par bribes, sur un rythme très lent mais très vivant, très ancré dans le réel par un déferlement de sensations. Les retrouvailles d'Ora et Avram sont une histoire sans paroles, violente, un long monologue d'Ora dans lequel on s'imprègne de tout l'amour, de toute la souffrance, de tous les mystères qui lient ces deux êtres.
Tout au long de ce récit, la nature tient la place d'un personnage à part entière. La démarche d'Ora est un peu celle d'Harold Fry: marcher pour se retrouver, se reconstruire, retisser des liens avec ceux que l'on aime, (se) réparer. C'est très dur au début, la nature est hostile mais peu à peu le regard s'affine sur l'extérieur en même temps que sur soi-même. La diversité des paysages, leur spécificité les met au cœur de la dialectique, bien plus que dans "la lettre qui devait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi". Il y a des torrents à franchir, des sommets à gravir, la chaleur accablante et les angoisses nocturnes, les rencontres inattendues... Tout obstacle physique a un sens. La démarche d'Ora est superstitieuse, elle marche pour garder le lien avec son fils et l'empêcher de mourir, elle parle de lui pour ne pas perdre son image mentale, elle court pour le rattraper avant qu'il ne tombe, elle répare son passé avec Ilan et Avram pour donner du sens à la vie d'Ofer et à son avenir. Tisser des liens pour que le sort ne puisse décemment les rompre.
Il y a tant de choses importantes dans ce livre! Impossible de ne pas évoquer Avram, l'artiste, celui dont chaque mot met dans le mille, celui qui a connu l'horreur et y a survécu (quel moment d'anthologie que le récit de ses derniers jours de liberté!). Pour lui aussi le voyage est salutaire, il va le réconcilier avec ce langage qu'il maîtrise si bien et utilise si peu au début du périple.
Un dernier mot enfin sur le trio, qui fonctionne comme un couple à deux faces, si beau et si étrange, dont on aime toutes les faces (eh oui même Ilan va réussir à nous émouvoir par sa constance, la façon qu'il a de faire vivre Avram en son absence, sa paternité touchante).
Je pourrai parler encore longtemps de ce roman avec lequel je vis depuis bientôt un mois, l'ayant lu lentement, faute de temps mais n'ayant jamais vraiment réussi à m'en détacher entre deux moments de lecture...
Véronique M.- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Mon avis :
Pour conjurer le sort, déjouer la fatalité, éloigner de son fils les oiseaux de mauvais augure qu’elle sent planer au-dessus de sa tête quand il lui annonce qu’il part à la guerre alors qu’il devait être démobilisé, Ora se lance dans une folle entreprise : se rendre à pied en Galilée, comme ils l’avaient convenu, évoquer son souvenir avec Avram pour ne pas qu’il disparaisse, pour lui insuffler la force de vivre. Et le lecteur se met à espérer avec elle, à y croire lui aussi, retenant son souffle et croisant les doigts pour qu’elle parvienne à ses fins, suspendu à ses paroles qui se déversent comme un trop-plein et qui permettent également de remonter le temps, combler le vide entre les jeunes gens du début du roman, pleins de vie et ceux qu’ils sont devenus trente ans plus tard, quand commence véritablement le récit. Comment Avram, jeune homme dynamique, enjoué, débordant d’imagination, en est-il venu à l’homme brisé que l’on retrouve alors ? Que s’est-il passé entretemps ? Quelle tragédie les a frappés tous trois : Ora, Avram et Ilan, et semble encore régir leur vie ?
Une lecture mitigée pour ma part. J’ai aimé l’écriture, les émotions suscitées par l’auteur, les dialogues qui viennent donner du rythme à l’histoire, le passage incessant du présent au passé, sembler voir Avram sortir quelque peu de sa torpeur, revenir lentement à la vie au cours du voyage mais j’ai aussi trouvé le tout trop noir, désespéré, lourd, comme une chape de plomb qui s’abat sur les personnages et le lecteur et dont ils n’arrivent plus à se défaire. J’ai souvent eu l’impression d’étouffer et pourtant, il fallait que je continue ma lecture, enchaînée aux pas d’Ora et Avram, soutenant mentalement Ofer et le priant de rester sain et sauf, de ne pas venir ajouter aux malheurs qui se sont déjà abattus sur ses parents et dans lesquels aussi ils semblent se complaire, notamment Ilan, après la naissance d’Adam, qui abandonne femme et enfant, par culpabilité vis-à-vis de son vieil ami, comme si puisqu’Avram a décidé de ne plus vivre, eux non plus n’avaient pas le droit au bonheur, comme une punition qu’il s’inflige à lui mais aussi à Ora. Bref, ça manquait un peu de lumière à mon goût, même s’il y en a parfois, si j’ai aussi souri devant les premiers pas d’Ofer par exemple et la joie d’Adam quand il l’a choisi mais dans sa grande majorité, ma lecture s’est faite en tension et m’a mise sur les nerfs et c’est à la fois un bien et un mal. J’en sors harassée, vidée mais c’est aussi ce qui fait la force de l’auteur : nous rendre les personnages réels, tangibles, à portée de mains et de voix, éprouver les mêmes émotions qu’eux, être véritablement avec eux, ne pas pouvoir reposer le livre malgré son ambiance pesante. Une lecture mitigée donc mais qui ne me laisse pas indifférente.
Un grand merci à Partage Lecture et aux éditions Points pour cette découverte.
Pour conjurer le sort, déjouer la fatalité, éloigner de son fils les oiseaux de mauvais augure qu’elle sent planer au-dessus de sa tête quand il lui annonce qu’il part à la guerre alors qu’il devait être démobilisé, Ora se lance dans une folle entreprise : se rendre à pied en Galilée, comme ils l’avaient convenu, évoquer son souvenir avec Avram pour ne pas qu’il disparaisse, pour lui insuffler la force de vivre. Et le lecteur se met à espérer avec elle, à y croire lui aussi, retenant son souffle et croisant les doigts pour qu’elle parvienne à ses fins, suspendu à ses paroles qui se déversent comme un trop-plein et qui permettent également de remonter le temps, combler le vide entre les jeunes gens du début du roman, pleins de vie et ceux qu’ils sont devenus trente ans plus tard, quand commence véritablement le récit. Comment Avram, jeune homme dynamique, enjoué, débordant d’imagination, en est-il venu à l’homme brisé que l’on retrouve alors ? Que s’est-il passé entretemps ? Quelle tragédie les a frappés tous trois : Ora, Avram et Ilan, et semble encore régir leur vie ?
Une lecture mitigée pour ma part. J’ai aimé l’écriture, les émotions suscitées par l’auteur, les dialogues qui viennent donner du rythme à l’histoire, le passage incessant du présent au passé, sembler voir Avram sortir quelque peu de sa torpeur, revenir lentement à la vie au cours du voyage mais j’ai aussi trouvé le tout trop noir, désespéré, lourd, comme une chape de plomb qui s’abat sur les personnages et le lecteur et dont ils n’arrivent plus à se défaire. J’ai souvent eu l’impression d’étouffer et pourtant, il fallait que je continue ma lecture, enchaînée aux pas d’Ora et Avram, soutenant mentalement Ofer et le priant de rester sain et sauf, de ne pas venir ajouter aux malheurs qui se sont déjà abattus sur ses parents et dans lesquels aussi ils semblent se complaire, notamment Ilan, après la naissance d’Adam, qui abandonne femme et enfant, par culpabilité vis-à-vis de son vieil ami, comme si puisqu’Avram a décidé de ne plus vivre, eux non plus n’avaient pas le droit au bonheur, comme une punition qu’il s’inflige à lui mais aussi à Ora. Bref, ça manquait un peu de lumière à mon goût, même s’il y en a parfois, si j’ai aussi souri devant les premiers pas d’Ofer par exemple et la joie d’Adam quand il l’a choisi mais dans sa grande majorité, ma lecture s’est faite en tension et m’a mise sur les nerfs et c’est à la fois un bien et un mal. J’en sors harassée, vidée mais c’est aussi ce qui fait la force de l’auteur : nous rendre les personnages réels, tangibles, à portée de mains et de voix, éprouver les mêmes émotions qu’eux, être véritablement avec eux, ne pas pouvoir reposer le livre malgré son ambiance pesante. Une lecture mitigée donc mais qui ne me laisse pas indifférente.
Un grand merci à Partage Lecture et aux éditions Points pour cette découverte.
Invité- Invité
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Une longue lecture, parfois austère et difficile à l'image de la randonnée entreprise par Ora à travers la Galilée. Il faut tout ce temps et ces efforts aux marcheurs pour se redécouvrir, pour affronter leurs peurs, pour parler de ce fils. Il faut du temps au lecteur pour s'imprégner de l'âme israélienne, pour comprendre la tension créée par l'état de guerre permanent, cette guerre qui fait peur, même aux soldats qui la dominent. Il faut du temps pour aimer les personnages, que l'on découvre tous jeunes dans un prologue auquel on ne comprend pas grand-chose, puis qu'on retrouve adultes, brisés, inquiets, agressifs. Flash-back après flash-back, on apprend ce qu'il s'est passé entre temps et on commence à les comprendre.
Même si je ne suis pas sûre d'avoir apprécié cette structure très embrouillée, je me suis accrochée et j'ai suivi le fil de cette histoire. J'ai essayé de me mettre à la place d'Ora, et fini par l'accepter sans parvenir à la comprendre.
Même si je ne suis pas sûre d'avoir apprécié cette structure très embrouillée, je me suis accrochée et j'ai suivi le fil de cette histoire. J'ai essayé de me mettre à la place d'Ora, et fini par l'accepter sans parvenir à la comprendre.
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Le début de ce roman me rend tout heureux: l'histoire se déroule en Israël, pays on ne peut plus méconnu de ma part. Apprendrons-nous enfin pourquoi la grande majorité de ces Israéliens, majorité provenant des U.S.A., est allée s'établir dans le désert? Est-ce seulement parce que c'est le pays promis par les Saintes Ecritures? N'est-ce pas plutôt pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'unité entre tous les Arabes des différents pays? Quand on réalise les idioties que se font les frères chiites et sunites, on se dit que le monde n'a pas à s'inquiéter d'une hégémonie arabe.
Après trente (30) pages lues, je tombe dans le désert. Vers la page 260 je pense sérieusement à abandonner mais je suis rendu trop loin. Allons, un petit coup de collier pour terminer! Ça y est, je vais y arriver. Et voilà, terminé! C'est d'une longueur infinitésimale. C'est d'une langueur subrepticement anormale.
Une occasion se présente d'enquêter: je profite de la présence de ma grande amie Nico pour former avec elle et mon épouse un comité qui enquêtera pour trouver les raisons pour lesquelles je n'ai pas aimé ce roman. Cette question se justifie en tenant compte des commentaires de Le motard, Cassiopé, Lalyre et autres. Je crois que Nico a trouvé LA raison qui bloque mon appréciation. Ce roman est beaucoup trop psychologique pour moi. Je crois que c'est absolument vrai. Je n'ai qu'à penser à un autre roman qui s'approche de celui-ci, soit "Les heures souterraines de Delphine de Vigan, roman que j'avais également détesté tant il faisait mal.
Ma cote: 3,5/10
CitationsAprès trente (30) pages lues, je tombe dans le désert. Vers la page 260 je pense sérieusement à abandonner mais je suis rendu trop loin. Allons, un petit coup de collier pour terminer! Ça y est, je vais y arriver. Et voilà, terminé! C'est d'une longueur infinitésimale. C'est d'une langueur subrepticement anormale.
Une occasion se présente d'enquêter: je profite de la présence de ma grande amie Nico pour former avec elle et mon épouse un comité qui enquêtera pour trouver les raisons pour lesquelles je n'ai pas aimé ce roman. Cette question se justifie en tenant compte des commentaires de Le motard, Cassiopé, Lalyre et autres. Je crois que Nico a trouvé LA raison qui bloque mon appréciation. Ce roman est beaucoup trop psychologique pour moi. Je crois que c'est absolument vrai. Je n'ai qu'à penser à un autre roman qui s'approche de celui-ci, soit "Les heures souterraines de Delphine de Vigan, roman que j'avais également détesté tant il faisait mal.
Ma cote: 3,5/10
"Elle lui renvoie un sourire prudent, fruit de sa longue expérience acquise au milieu d'une tribu d'hommes: éviter tout débordement d'enthousiasme."
"«Les familles heureuses sont malheureuses chacune à leur façon...»"
"«Le monde d'Adam devenait plus riche, plus plein, du moment qu'il était capable de nommer les choses.»..."
"«... t'inquiète, ce ne sont que de pâles avatars de ta personne, jusqu'à ce que tu décides à lever l'embargo que tu m'as imposé et te donnes à moi corps et âme, y compris les lieux saints...»"
"... seulement ici, dans ce paysage, au milieu des pierres, des cyclamens, en hébreu, sous le soleil, elle a un sens."
"... à douze ans, il avait fait le voeu que chaque instant de sa vie soit intéressant, excitant, riche de sens. J'ai essayé de lui expliquer que c'était impossible, qu'aucune existence ne pouvait ne comporter que des apogées, des temps forts."
" - L'essentiel, c'est de ne pas vieillir avant de grandir."
(David Grossman, "Une femme fuyant l'annonce")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Moulin-à-Vent a écrit:[justify] C'est d'une longueur infinitésimale. C'est d'une langueur subrepticement anormale.
Bien sûr que c'est d'une longueur infinitésimale, Moulin ! Cette femme attend l'annonce de la mort de son fils (enfin, elle essaie de la fuir). La langueur est tout sauf anormale, bien au contraire. Pour moi, ce roman est d'une force et d'une justesse formidables... Mais il n'est pas facile à lire, c'est certain. Désolée que tu n'aies pas aimé.
Pistou 117- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Merci Pistou!!! Je me sens déjà mieux grâce à Toi!
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
A ton service...
Pistou 117- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Lu dans le cadre du challenge partage lecture 2015/2016 :
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, il m'a fallu deux semaines. Beaucoup de mal à me mettre dans l'histoire, on ressent bien la douleur de cette femme mais beaucoup de détails inutiles à mon avis. J'ai tenu à le finir parce que malgré tout je voulais connaître l'histoire de ces personnages, même si je n'ai pas de fils je peux comprendre la douleur de perdre un enfant, en plus dans ce contexte c'est horrible (n'importe quel contexte d'ailleurs). Finalement ce livre est triste et reflète malheureusement la vie en Israël. Elle devrait suivre la demande de son fils pour sa santé morale et peut-être les autres aussi même si cela veut dire abandonner...
Finalement ce livre m'a touché plus que ce que je ne le pensais.
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, il m'a fallu deux semaines. Beaucoup de mal à me mettre dans l'histoire, on ressent bien la douleur de cette femme mais beaucoup de détails inutiles à mon avis. J'ai tenu à le finir parce que malgré tout je voulais connaître l'histoire de ces personnages, même si je n'ai pas de fils je peux comprendre la douleur de perdre un enfant, en plus dans ce contexte c'est horrible (n'importe quel contexte d'ailleurs). Finalement ce livre est triste et reflète malheureusement la vie en Israël. Elle devrait suivre la demande de son fils pour sa santé morale et peut-être les autres aussi même si cela veut dire abandonner...
Finalement ce livre m'a touché plus que ce que je ne le pensais.
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Lecture en cours : "La sage-femme d'Auschwitz" Anna Stuart
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plume44- Grand expert du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Il est très touchant, en effet. C'est ça, le talent, je pense !
Pistou 117- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge partage lecture 2015/2016... et clairement je n'ai pas réussi à y "rentrer".
J'attendais beaucoup du coté fresque historique, vie quotidienne et cela m'a laissé sur ma faim. J'ai trouvé que le livre comportait beaucoup de longueur. J'ai néanmoins tenu à le finir mais j'ai été déçu.
J'attendais beaucoup du coté fresque historique, vie quotidienne et cela m'a laissé sur ma faim. J'ai trouvé que le livre comportait beaucoup de longueur. J'ai néanmoins tenu à le finir mais j'ai été déçu.
Lérie81- Membre assidu
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
J’ai lu ce livre dans le cadre du challenge PartageLecture. En allant le chercher à la bibliothèque, j’ai été surprise par l’épaisseur … 650 pages…. Je n’avais pas regardé avant, pas grave je me lance, ce sera mon premier pavé.
L’histoire de cette femme me fascine au début, son peuple, son mari, ses fils, son ami … j’ai envie de connaître son histoire. Mais, très vite, la lecture me parait longue, très longue, je n’avance pas. Beaucoup de détail, beaucoup d’aller-retour entre le passé, le présent, ses pensées … j’ai souvent dû m’arrêter de lire pour comprendre ou on était.
L’auteur utilise un langage soutenu, qui n’est pas à la porter de tout le monde, ce qui ralenti la lecture (en tout cas pour ma part)
J’ai plusieurs fois voulu abandonner, mais rien à faire, je voulais connaître la fin … cette fin m’a d’ailleurs une peu surprise !
Par contre les thèmes abordés sont forts : l’amour, l’amitié, la vie, la famille, la guerre …
Mon avis est donc assez partagé entre une belle histoire de vie mais beaucoup trop de détail à mon sens.
L’histoire de cette femme me fascine au début, son peuple, son mari, ses fils, son ami … j’ai envie de connaître son histoire. Mais, très vite, la lecture me parait longue, très longue, je n’avance pas. Beaucoup de détail, beaucoup d’aller-retour entre le passé, le présent, ses pensées … j’ai souvent dû m’arrêter de lire pour comprendre ou on était.
L’auteur utilise un langage soutenu, qui n’est pas à la porter de tout le monde, ce qui ralenti la lecture (en tout cas pour ma part)
J’ai plusieurs fois voulu abandonner, mais rien à faire, je voulais connaître la fin … cette fin m’a d’ailleurs une peu surprise !
Par contre les thèmes abordés sont forts : l’amour, l’amitié, la vie, la famille, la guerre …
Mon avis est donc assez partagé entre une belle histoire de vie mais beaucoup trop de détail à mon sens.
Invité- Invité
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Malgré le pavé, environ 600 pages, cette lecture a été magique tout au long des lignes dévorées en un rien de temps.C'est un cri du cœur, un énorme cri d'une femme pour la vie, un voyage long, très long à travers un pays aride, sec et hostile, un voyage qu'elle aurait dû faire avec son fils et qu'elle fait avec son amant, qui n'est autre que le père de son fils. Ce livre aborde tous les sujets, sans tabou, mais quel trouble dans ces esprits, dans le cœur et la tête de ces hommes et ces femmes confrontées depuis tant d'années à la guerre. C'est un bel hymne à toutes ces femmes qui souffrent de cette guerre sans fin, incompréhensible, et qui tremblent depuis tant de temps pour leurs fils, maris, amants,... C'est un livre bien éprouvant, et encore plus quand on apprend que l'auteur vit en parallèle les mêmes évènements et connaitra la même finalité.
Je l'ai lu dans le cadre du Challenge Partage-Lecture du forum, que je remercie car seule je n'aurai pas fait ce choix de livre mais je ne le regrette pas, loin de là!
Je l'ai lu dans le cadre du Challenge Partage-Lecture du forum, que je remercie car seule je n'aurai pas fait ce choix de livre mais je ne le regrette pas, loin de là!
safran- Membre connaisseur
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Lu dans le cadre du Challenge PL 2015/2016
Je me suis promis que je n'abandonnerai aucune lecture du challenge. Pour ce livre, ça a été un vrai challenge de tous les jours. Mon objectif était d'avancer d'au moins 20 pages par jour pour en venir à bout et bien souvent, je déclarais forfait au bout de deux.
Je suis revenue plusieurs fois lire les critiques pour me motiver, me dire que j'y trouverais de l’intérêt ou du plaisir à un moment donné. Que je recevrai ce cri du cœur dont parle Cassiopée.
Nada. J'ai eu l'impression de lire le premier jet, confus et brouillon d'un jeune auteur qui en plus a laisser tomber comme ça. Pour la fin qu'on a, franchement, il aurait pu arrêter 400 pages avant, j'aurais moins perdu mon temps.
J'ai trouvé les phrases longues, longues. On saute du coq à l'âne, c'est confus. Parfois, je ne savais même pas qui parlait.
J'ai lu plus haut que la confusion était là exprès, qu'Ora était confuse et que ça devait se ressentir au niveau de la lecture. Cependant, pour moi, là c'est trop. J'ai décroché plusieurs fois, par exemple, j'ai été très surprise que la chienne soit revenue sans que je m'en rende compte. Pour moi la dernière fois qu'ils en parlaient, elle ne les avait pas suivi sur la route. Et d'un coup, elle est là, comme si de rien n'était. Vu mon attention, je ne pense pas à une faute de l'auteur mais à moi qui n'ai pas réussi à prendre la route avec les personnages. J'ai subi ce livre sans le vivre.
Je vote, sans surprise, pas apprécié.
Je me suis promis que je n'abandonnerai aucune lecture du challenge. Pour ce livre, ça a été un vrai challenge de tous les jours. Mon objectif était d'avancer d'au moins 20 pages par jour pour en venir à bout et bien souvent, je déclarais forfait au bout de deux.
Je suis revenue plusieurs fois lire les critiques pour me motiver, me dire que j'y trouverais de l’intérêt ou du plaisir à un moment donné. Que je recevrai ce cri du cœur dont parle Cassiopée.
Nada. J'ai eu l'impression de lire le premier jet, confus et brouillon d'un jeune auteur qui en plus a laisser tomber comme ça. Pour la fin qu'on a, franchement, il aurait pu arrêter 400 pages avant, j'aurais moins perdu mon temps.
J'ai trouvé les phrases longues, longues. On saute du coq à l'âne, c'est confus. Parfois, je ne savais même pas qui parlait.
J'ai lu plus haut que la confusion était là exprès, qu'Ora était confuse et que ça devait se ressentir au niveau de la lecture. Cependant, pour moi, là c'est trop. J'ai décroché plusieurs fois, par exemple, j'ai été très surprise que la chienne soit revenue sans que je m'en rende compte. Pour moi la dernière fois qu'ils en parlaient, elle ne les avait pas suivi sur la route. Et d'un coup, elle est là, comme si de rien n'était. Vu mon attention, je ne pense pas à une faute de l'auteur mais à moi qui n'ai pas réussi à prendre la route avec les personnages. J'ai subi ce livre sans le vivre.
Je vote, sans surprise, pas apprécié.
Dernière édition par Nisa le Ven 5 Aoû 2016 - 6:39, édité 1 fois
Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Désolée que tu n'aies pas été touchée, Nisa !
Pistou 117- Grand sage du forum
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Re: [Grossman, David] Une femme fuyant l'annonce
Ce n'est pas grave Pistou, ça arrive. Heureusement, nous avons des goûts différents pour une belle variété de livres
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