[Roth, Philip] Le rabaissement
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[Roth, Philip] Le rabaissement
Le rabaissement
Philip Roth
Gallimard roman
121 pages
13,90 €
2011
Présentation de l'éditeur
Avec ce roman, Philip Roth poursuit sa méditation sur la vieillesse, la mort et la sexualité , seule capable de rendre à l’être vieillissant un semblant de vigueur. Simon Axler est l’un des acteurs les plus connus et les plus brillants de sa génération : une gloire célébrée jusque dans les provinces reculées. Il a maintenant 65 ans, il a perdu son talent, son
assurance, la magie qui, tel Prospero, dans La Tempête, le faisait vivre. Axler n’arrive plus à croire en ses rôles, en lui-même, en la vie qui s’en va. Il se regarde être un acteur, un mauvais acteur de surcroît. Ce sentiment d’extériorité le mène à la dépression ; sa femme le quitte, son public aussi, et son agent, un vieillard de 80 ans, ne peut plus rien pour lui, pas même le convaincre de retourner en scène. Obsédé par le suicide, Axler entre à l’hôpital psychiatrique, ce qui accroît son impression d’échec et d’humiliation. Mais Axler va rencontrer, coup de théâtre, une jeune lesbienne, Pegee, qui pourrait être sa fille (il a été très proche de ses parents, acteurs eux aussi, mais acteurs ratés) ; elle va lui inspirer une passion érotique et, ainsi, le ramener à la vie, au sexe, le seul remède. Cependant, loin d’avoir transformé Pegee comme il le croyait, loin d’avoir été son Pygmalion et de l’avoir comblée, Axler s’est nourri d’illusions, creusant ainsi son propre malheur. Car Pegee, l’amoureuse des femmes, reste surtout fidèle à un père possessif. Un roman fort et intense, surprenant, audacieux, comme tout ce qu’écrit Roth.
assurance, la magie qui, tel Prospero, dans La Tempête, le faisait vivre. Axler n’arrive plus à croire en ses rôles, en lui-même, en la vie qui s’en va. Il se regarde être un acteur, un mauvais acteur de surcroît. Ce sentiment d’extériorité le mène à la dépression ; sa femme le quitte, son public aussi, et son agent, un vieillard de 80 ans, ne peut plus rien pour lui, pas même le convaincre de retourner en scène. Obsédé par le suicide, Axler entre à l’hôpital psychiatrique, ce qui accroît son impression d’échec et d’humiliation. Mais Axler va rencontrer, coup de théâtre, une jeune lesbienne, Pegee, qui pourrait être sa fille (il a été très proche de ses parents, acteurs eux aussi, mais acteurs ratés) ; elle va lui inspirer une passion érotique et, ainsi, le ramener à la vie, au sexe, le seul remède. Cependant, loin d’avoir transformé Pegee comme il le croyait, loin d’avoir été son Pygmalion et de l’avoir comblée, Axler s’est nourri d’illusions, creusant ainsi son propre malheur. Car Pegee, l’amoureuse des femmes, reste surtout fidèle à un père possessif. Un roman fort et intense, surprenant, audacieux, comme tout ce qu’écrit Roth.
Mon avis
Ce dernier roman de Philip Roth a été confortablement médiatisé en France. Aussi n’aurais-je pas pris la peine d’en parler si je n’avais pas été en désaccord avec ce qu’en disent les critiques qui sont, à de rares exceptions près, largement dithyrambiques.
Ainsi Nathalie Crom dans Télérama qui nous parle d’« une admirable composition d'intelligence, d'érotisme et de désolation ». Ou encore le magazine Lire : « un bref roman d'une noirceur éblouissante, qui porte un regard implacable sur nos illusions, avec autant de sobriété que d'éloquence ».
Ou enfin Nelly Kapriélan dans les Inrocks qui, dans une critique beaucoup plus subtile que le roman dont elle parle, le présente comme l’un « de ses plus subtils romans ».
Face au regard ébloui que portent sur "le rabaissement" tant de grandes signatures de la critique littéraire, ce petit billet d’un anonyme n’aura aucune chance d’influer en quoi que ce soit sur son succès… et c’est bien, ainsi ! Car dans le cas contraire j’aurais eu quelques remords d’avoir la dent dure pour un livre sur lequel l’auteur a dû (en tout cas je l’imagine) passer un peu du précieux temps qui lui reste encore à vivre… et cela d’autant plus que les thèmes de la vieillesse et de la mort sont au cœur de cette histoire et font visiblement partie des préoccupations majeures du Philip Roth d’aujourd’hui.
Simon Axler est un acteur vieillissant mais toujours imposant physiquement, un des acteurs les plus côtés de sa génération, une sorte de Laurent Terzieff ou de Gérard Philippe américain. Sa notoriété est donc immense, autant que son talent. Et brusquement ce talent s’en va, mystérieusement, sans crier gare. Pourquoi ? Nous n’en saurons rien, car ce n’est pas le sujet du roman, qui commence au moment où Axler vient de prendre conscience de son déclin.
« Il avait perdu sa magie. L’élan n’était plus là. Au théâtre, il n’avait jamais connu l’échec, ce qu’il faisait avait toujours été solide, abouti. Et puis il s’était produit une chose terrible : il s’était trouvé incapable de jouer ».
C’est ainsi que commence le livre, qui se centre ensuite sur le combat désespéré, car perdu d’avance, contre la vieillesse, la décrépitude annoncée, puis la mort. Comment Simon Axler va-t-il réagir ? Quelles armes va-t-il utiliser pour tenter de retarder l’échéance, donner encore un sens à sa vie pendant les quelques années qui lui restent ?
Victoria, la femme d’Axler, le quitte et celui-ci se retrouve « seul dans la maison et tremblant à l’idée de se tuer ». Pour éviter le pire, il décide d’aller dans un hôpital psychiatrique où il va rester presque un mois. En sortant de l’hôpital, sa rencontre avec Pegeen, une femme plus jeune que lui de vingt cinq ans, lesbienne abandonnée par son amie lorsque celle-ci a décidé de changer de sexe, va l’entrainer dans une expérience érotique et humaine inédite pour lui : le sexe comme moyen ultime pour un homme vieillissant de faire reculer le spectre de la déchéance et de la mort, avec, comme rêve possible, comme perspective inespérée de contrarier le destin, la possibilité qui se présente à lui d’avoir un enfant avec Pegeen.
Puisque la création artistique est finie pour lui, puisqu’il est maintenant incapable d’interpréter les rôles fameux du répertoire classique qui l’avaient rendu célèbre, il va tenter avec Pegeen de retrouver une autre forme de création, en modelant celle-ci, en la transformant, en la faisant devenir autre que ce qu’elle était, et en premier lieu : hétérosexuelle.
Tentative bien sûr désespérée pour Axler de freiner le cours du temps, de lutter sans y croire contre l’inexorable qu’il sent approcher. Le départ de Pegeen va finalement précipiter sa fin. Puisqu’il n’a plus rien à quoi se raccrocher, puisque le monde s’effrite autour de lui, puisque que ses capacités physiques et mentales s’effritent aussi, à quoi bon continuer à vivre ?
C’est un beau sujet, en tout cas un sujet universel, dans lequel chaque lecteur peut se retrouver, que ce soit par un effort d’imagination anticipatoire ou bien par le regard porté sur sa propre réalité vécue au quotidien.
Le talent (incontestable) de Philip Roth aurait pu lui permettre de faire de ce thème un grand roman, qui aurait emporté le lecteur dans un tourbillon de sensibilité, d’intelligence et d’émotions.
Or que trouvons-nous ici ? Une grande sècheresse de style, aucunement compensée par la profondeur des personnages, qui restent au contraire désespérément superficiels, sans relief, et ne suscitent chez le lecteur aucune empathie. Philip Roth réussit même le triste exploit, sur un sujet qui aurait pu être palpitant, prenant, excitant, de rendre son personnage de Simon Axler souvent ridicule, parfois à la limite du grotesque et, plus grave (car après tout, s’il avait délibérément choisir de le rendre ridicule, cela aurait pu avoir du sens), d’en faire une marionnette à laquelle le lecteur ne croit pas une seule seconde. Pire encore : une marionnette emmerdante !
Emmerdante à un point tel qu’en tournant les pages, je me surprenais à penser : « mais qu’est ce que je m’en fous de son histoire d’acteur ayant perdu son talent, après tout, il y a des choses plus graves que ça dans la vie…
C’est vrai, quoi : un bonhomme approche les soixante dix ans, il est riche, célèbre, peut prendre sa retraite peinard et se contenter s’il en a envie d’aller jouer quelques petits rôles dans des pièces de patronages devant douze personnes… Non ! Il faut absolument qu’il reste jusqu’au bout un acteur génial et admiré de tous. Et s’il ne l’est plus, il pleurniche sur lui-même !».
Bien sûr, les admirateurs de Roth vont peut-être m’expliquer que le Maître l’a fait exprès : Simon Axler nous démontrerait ainsi l’ironie de la vie humaine, qui est toujours prise au tragique par ceux qui sont sur le point de la perdre, incapables qu’ils sont de prendre du recul en pratiquant l’autodérision.
Le problème c’est qu’il n’y a pas une once d’humour dans ce livre, ni même de dérision et encore moins d’autodérision ! Et que si Philip Roth a voulu mettre ces ingrédients là, il s’est royalement planté : on ne les sent pas.
En réalité, si ce roman avait été le premier roman d’un jeune auteur totalement inconnu, les grands critiques qui l’encensent n’en auraient – au mieux – pas dit un mot. Et s’ils en avaient parlé, ils l’auraient sans doute fait avec une certaine ironie condescendante.
Ainsi va la notoriété : dans ce roman, Philip Roth, tout comme Simon Axler, a perdu sa magie. Mais la critique quasi unanime va continuer à le porter aux nues, ce qui est aussi une preuve par l’absurde que le personnage de Philip Roth est factice, artificiel, déconnecté du réel. Car dans ce réel, quoiqu’il fasse, la notoriété de celui qui est considéré comme un artiste de génie ne peut qu’augmenter avec l’âge !
C’est une des lois fondamentales du système médiatique contemporain…
Ainsi Nathalie Crom dans Télérama qui nous parle d’« une admirable composition d'intelligence, d'érotisme et de désolation ». Ou encore le magazine Lire : « un bref roman d'une noirceur éblouissante, qui porte un regard implacable sur nos illusions, avec autant de sobriété que d'éloquence ».
Ou enfin Nelly Kapriélan dans les Inrocks qui, dans une critique beaucoup plus subtile que le roman dont elle parle, le présente comme l’un « de ses plus subtils romans ».
Face au regard ébloui que portent sur "le rabaissement" tant de grandes signatures de la critique littéraire, ce petit billet d’un anonyme n’aura aucune chance d’influer en quoi que ce soit sur son succès… et c’est bien, ainsi ! Car dans le cas contraire j’aurais eu quelques remords d’avoir la dent dure pour un livre sur lequel l’auteur a dû (en tout cas je l’imagine) passer un peu du précieux temps qui lui reste encore à vivre… et cela d’autant plus que les thèmes de la vieillesse et de la mort sont au cœur de cette histoire et font visiblement partie des préoccupations majeures du Philip Roth d’aujourd’hui.
Simon Axler est un acteur vieillissant mais toujours imposant physiquement, un des acteurs les plus côtés de sa génération, une sorte de Laurent Terzieff ou de Gérard Philippe américain. Sa notoriété est donc immense, autant que son talent. Et brusquement ce talent s’en va, mystérieusement, sans crier gare. Pourquoi ? Nous n’en saurons rien, car ce n’est pas le sujet du roman, qui commence au moment où Axler vient de prendre conscience de son déclin.
« Il avait perdu sa magie. L’élan n’était plus là. Au théâtre, il n’avait jamais connu l’échec, ce qu’il faisait avait toujours été solide, abouti. Et puis il s’était produit une chose terrible : il s’était trouvé incapable de jouer ».
C’est ainsi que commence le livre, qui se centre ensuite sur le combat désespéré, car perdu d’avance, contre la vieillesse, la décrépitude annoncée, puis la mort. Comment Simon Axler va-t-il réagir ? Quelles armes va-t-il utiliser pour tenter de retarder l’échéance, donner encore un sens à sa vie pendant les quelques années qui lui restent ?
Victoria, la femme d’Axler, le quitte et celui-ci se retrouve « seul dans la maison et tremblant à l’idée de se tuer ». Pour éviter le pire, il décide d’aller dans un hôpital psychiatrique où il va rester presque un mois. En sortant de l’hôpital, sa rencontre avec Pegeen, une femme plus jeune que lui de vingt cinq ans, lesbienne abandonnée par son amie lorsque celle-ci a décidé de changer de sexe, va l’entrainer dans une expérience érotique et humaine inédite pour lui : le sexe comme moyen ultime pour un homme vieillissant de faire reculer le spectre de la déchéance et de la mort, avec, comme rêve possible, comme perspective inespérée de contrarier le destin, la possibilité qui se présente à lui d’avoir un enfant avec Pegeen.
Puisque la création artistique est finie pour lui, puisqu’il est maintenant incapable d’interpréter les rôles fameux du répertoire classique qui l’avaient rendu célèbre, il va tenter avec Pegeen de retrouver une autre forme de création, en modelant celle-ci, en la transformant, en la faisant devenir autre que ce qu’elle était, et en premier lieu : hétérosexuelle.
Tentative bien sûr désespérée pour Axler de freiner le cours du temps, de lutter sans y croire contre l’inexorable qu’il sent approcher. Le départ de Pegeen va finalement précipiter sa fin. Puisqu’il n’a plus rien à quoi se raccrocher, puisque le monde s’effrite autour de lui, puisque que ses capacités physiques et mentales s’effritent aussi, à quoi bon continuer à vivre ?
C’est un beau sujet, en tout cas un sujet universel, dans lequel chaque lecteur peut se retrouver, que ce soit par un effort d’imagination anticipatoire ou bien par le regard porté sur sa propre réalité vécue au quotidien.
Le talent (incontestable) de Philip Roth aurait pu lui permettre de faire de ce thème un grand roman, qui aurait emporté le lecteur dans un tourbillon de sensibilité, d’intelligence et d’émotions.
Or que trouvons-nous ici ? Une grande sècheresse de style, aucunement compensée par la profondeur des personnages, qui restent au contraire désespérément superficiels, sans relief, et ne suscitent chez le lecteur aucune empathie. Philip Roth réussit même le triste exploit, sur un sujet qui aurait pu être palpitant, prenant, excitant, de rendre son personnage de Simon Axler souvent ridicule, parfois à la limite du grotesque et, plus grave (car après tout, s’il avait délibérément choisir de le rendre ridicule, cela aurait pu avoir du sens), d’en faire une marionnette à laquelle le lecteur ne croit pas une seule seconde. Pire encore : une marionnette emmerdante !
Emmerdante à un point tel qu’en tournant les pages, je me surprenais à penser : « mais qu’est ce que je m’en fous de son histoire d’acteur ayant perdu son talent, après tout, il y a des choses plus graves que ça dans la vie…
C’est vrai, quoi : un bonhomme approche les soixante dix ans, il est riche, célèbre, peut prendre sa retraite peinard et se contenter s’il en a envie d’aller jouer quelques petits rôles dans des pièces de patronages devant douze personnes… Non ! Il faut absolument qu’il reste jusqu’au bout un acteur génial et admiré de tous. Et s’il ne l’est plus, il pleurniche sur lui-même !».
Bien sûr, les admirateurs de Roth vont peut-être m’expliquer que le Maître l’a fait exprès : Simon Axler nous démontrerait ainsi l’ironie de la vie humaine, qui est toujours prise au tragique par ceux qui sont sur le point de la perdre, incapables qu’ils sont de prendre du recul en pratiquant l’autodérision.
Le problème c’est qu’il n’y a pas une once d’humour dans ce livre, ni même de dérision et encore moins d’autodérision ! Et que si Philip Roth a voulu mettre ces ingrédients là, il s’est royalement planté : on ne les sent pas.
En réalité, si ce roman avait été le premier roman d’un jeune auteur totalement inconnu, les grands critiques qui l’encensent n’en auraient – au mieux – pas dit un mot. Et s’ils en avaient parlé, ils l’auraient sans doute fait avec une certaine ironie condescendante.
Ainsi va la notoriété : dans ce roman, Philip Roth, tout comme Simon Axler, a perdu sa magie. Mais la critique quasi unanime va continuer à le porter aux nues, ce qui est aussi une preuve par l’absurde que le personnage de Philip Roth est factice, artificiel, déconnecté du réel. Car dans ce réel, quoiqu’il fasse, la notoriété de celui qui est considéré comme un artiste de génie ne peut qu’augmenter avec l’âge !
C’est une des lois fondamentales du système médiatique contemporain…
Invité- Invité
Re: [Roth, Philip] Le rabaissement
Mon avis :
Un livre de Philip Roth qui reste bien à la vue sur les présentoirs de la médiathèque à peine quelques mois après sa parution…. Pas très bon signe ….. Personne ne se l’arrache ….
Mais il est important de ne pas se fier aux apparences, n’est ce pas ? Donc, j’ai choisi de le lire … Heureusement qu’il était court !!!
« Il avait perdu sa magie. L’élan n’était plus là. » Voici les premiers mots ce roman …. On pourrait presque penser que l’auteur parle de lui tant son opus manque de vie, tant on reste spectateur, en retrait, pas concerné par ce qui se passe, soupirant parfois devant tant de « nombrilisme », le personnage en est exaspérant … « Je sais que je suis bon . » … Il le dit lui-même ; seul son égo remplit sa vie …
J’ai lu d’autres livres où des hommes sont mal, se posent des questions (entre autres le très bon « trente sixième dessous » de Pierre Daninos) mais là, il manque beaucoup d’ingrédients au récit de Philip Roth pour accrocher le lecteur car c’est là le principal problème.
Rien ne nous tient. Ce brave homme qui « fait des efforts pour écouter les autres » ne nous donne pas envie de le lire ….
Je me suis posée la question de savoir pourquoi ?
Etait ce le thème ? La construction du récit ? L’écriture ?
J’ai « ma » réponse car on est bien d’accord, tout ceci reste mon avis et seulement mon avis….
Le thème était intéressant, un homme qui a perdu la flamme qui le tient, le maintient, le fait vibrer devant, pour et par le public ….. Comment allait-il évoluer, s’en sortir, vivre, survivre, dépasser cet état de fait, accepter ses faiblesses, rebondir ou faire d’autres choix …
La construction, classique, de chapitres en chapitres ; assez linéaire, ne posait pas problème ….
Restait l’écriture … Ah, l’écriture …. Le pouvoir, la force des mots, ceux qui vous parlent au cœur, ceux qui pèsent, angoissent, qui vous prennent aux tripes, ceux qui vous font rêver, qui allument des étoiles dans vos yeux, ceux qui vibrent ….
Tout est dit (si j’étais courageuse, je relirais ce livre pour compter le nombre de fois où il y a le verbe dire….) …. Pour moi il est là, le problème. Une écriture, ici (Roth a fait bien mieux), sans sel, sans relief, sans humour, sans émotion, sans sensation … Des dialogues creux, insipides …. Rien qui vous attire, qui vous retient …. Dommage …..
Mais il est important de ne pas se fier aux apparences, n’est ce pas ? Donc, j’ai choisi de le lire … Heureusement qu’il était court !!!
« Il avait perdu sa magie. L’élan n’était plus là. » Voici les premiers mots ce roman …. On pourrait presque penser que l’auteur parle de lui tant son opus manque de vie, tant on reste spectateur, en retrait, pas concerné par ce qui se passe, soupirant parfois devant tant de « nombrilisme », le personnage en est exaspérant … « Je sais que je suis bon . » … Il le dit lui-même ; seul son égo remplit sa vie …
J’ai lu d’autres livres où des hommes sont mal, se posent des questions (entre autres le très bon « trente sixième dessous » de Pierre Daninos) mais là, il manque beaucoup d’ingrédients au récit de Philip Roth pour accrocher le lecteur car c’est là le principal problème.
Rien ne nous tient. Ce brave homme qui « fait des efforts pour écouter les autres » ne nous donne pas envie de le lire ….
Je me suis posée la question de savoir pourquoi ?
Etait ce le thème ? La construction du récit ? L’écriture ?
J’ai « ma » réponse car on est bien d’accord, tout ceci reste mon avis et seulement mon avis….
Le thème était intéressant, un homme qui a perdu la flamme qui le tient, le maintient, le fait vibrer devant, pour et par le public ….. Comment allait-il évoluer, s’en sortir, vivre, survivre, dépasser cet état de fait, accepter ses faiblesses, rebondir ou faire d’autres choix …
La construction, classique, de chapitres en chapitres ; assez linéaire, ne posait pas problème ….
Restait l’écriture … Ah, l’écriture …. Le pouvoir, la force des mots, ceux qui vous parlent au cœur, ceux qui pèsent, angoissent, qui vous prennent aux tripes, ceux qui vous font rêver, qui allument des étoiles dans vos yeux, ceux qui vibrent ….
Tout est dit (si j’étais courageuse, je relirais ce livre pour compter le nombre de fois où il y a le verbe dire….) …. Pour moi il est là, le problème. Une écriture, ici (Roth a fait bien mieux), sans sel, sans relief, sans humour, sans émotion, sans sensation … Des dialogues creux, insipides …. Rien qui vous attire, qui vous retient …. Dommage …..
Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Roth, Philip] Le rabaissement
Le rabaissement est un court roman sur des thèmes classiques de l'auteur. Ce livre se compose de trois actes comme au théâtre qui est le domaine du narrateur.
Simon Axler à brillé sur les planches pendant quarante ans. À 65 ans, le doute s'immisce, il n'a plus la foi et donc plus le charisme nécessaire pour jouer un rôle.
Il perd son métier, sa femme et pense au suicide. Interné dans un hôpital psychiatrique, il se reconstruit légèrement face à la détresse des autres.
Retraité de force, un élan de jeunesse s'offre à lui en la personne de Pegeen, la fille d'un ancien couple d'amis, lesbienne, fragilisée par une rupture récente. Il va tenter de la satisfaire par tous les moyens pour qu'elle reste auprès de lui. Lui, l'homme vieillissant à la carrière finie, qui peut encore à peine bouger le dos, essaie de croire à cette dernière histoire.
J'ai beaucoup aimé la construction du livre avec une première partie sur le doute de soi, la tentation du suicide. Puis, intervient une jeune femme rencontrée à l'hôpital qui symbolisera le courage d'aller au bout de ses convictions. Enfin, l'espoir se matérialise par l'étrange Pegeen qui, à quarante ans ne pouvant s'empêcher de se soucier de l'avis de ses parents, pousse les limites du choquant. Par contre, je ne supporte pas l'étalage de la vulgarité à la limite de la pornographie que l'auteur se croit obligé d'insérer comme un dernier rempart à la vieillesse.
C'est donc une bonne construction et une réflexion intéressante sur la décadence du corps et de l'esprit. Mais la troisième partie s'attarde trop sur les relations scabreuses de couple et les personnages sont antipathiques, ce qui n'est pas un reproche mais une raison personnelle de moindre attachement à l'histoire.
Superbe démonstration mais sans émotion.
Simon Axler à brillé sur les planches pendant quarante ans. À 65 ans, le doute s'immisce, il n'a plus la foi et donc plus le charisme nécessaire pour jouer un rôle.
Il perd son métier, sa femme et pense au suicide. Interné dans un hôpital psychiatrique, il se reconstruit légèrement face à la détresse des autres.
Retraité de force, un élan de jeunesse s'offre à lui en la personne de Pegeen, la fille d'un ancien couple d'amis, lesbienne, fragilisée par une rupture récente. Il va tenter de la satisfaire par tous les moyens pour qu'elle reste auprès de lui. Lui, l'homme vieillissant à la carrière finie, qui peut encore à peine bouger le dos, essaie de croire à cette dernière histoire.
J'ai beaucoup aimé la construction du livre avec une première partie sur le doute de soi, la tentation du suicide. Puis, intervient une jeune femme rencontrée à l'hôpital qui symbolisera le courage d'aller au bout de ses convictions. Enfin, l'espoir se matérialise par l'étrange Pegeen qui, à quarante ans ne pouvant s'empêcher de se soucier de l'avis de ses parents, pousse les limites du choquant. Par contre, je ne supporte pas l'étalage de la vulgarité à la limite de la pornographie que l'auteur se croit obligé d'insérer comme un dernier rempart à la vieillesse.
C'est donc une bonne construction et une réflexion intéressante sur la décadence du corps et de l'esprit. Mais la troisième partie s'attarde trop sur les relations scabreuses de couple et les personnages sont antipathiques, ce qui n'est pas un reproche mais une raison personnelle de moindre attachement à l'histoire.
Superbe démonstration mais sans émotion.
Invité- Invité
Re: [Roth, Philip] Le rabaissement
Mouais... Je ne suis pas spécialement tentée après avoir lu vos critiques... Ca m'a tout l'air d'être d'un ennui mortel !
Re: [Roth, Philip] Le rabaissement
Je viens de la prendre à la médiathèque, car, en effet il était
Et je n'aurais pas dû passer par ici avant de la lire. Ne connaissant pas Philip Roth, je n'avais aucun a priori, mais là...vos critiques ne m'encouragent guère à commencer ma lecture. On verra bien, je repasserai par ici pour vous dire ce que j'en ai pensé...Cassiopée a écrit: bien à la vue sur les présentoirs de la médiathèque à peine quelques mois après sa parution….
Invité- Invité
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