[Roth, Philip] Exit le fantôme

4° de couverture
Après onze ans de réclusion volontaire dans la campagne du Massachusetts, Zuckerman remet les pieds à New York, pour une intervention bénigne mais qui le renvoie à sa déchéance physique. Dans la ville accablée par la réélection inattendue de George W. Bush, trois rencontres vont bouleverser ses plans : Amy Bellette, vieillie et presque mourante, elle qui, dans l'éclat de sa jeunesse, fut la muse de E. I. Lonoff, son mentor ; Richard Kliman, jeune arriviste insupportable qui le harcèle parce qu'il veut révéler les secrets de Lonoff ; et puis, surtout, un jeune couple d'écrivains avec qui il envisage un échange de maisons. Et voilà Zuckerman, qui se croyait immunisé, en proie à un dernier coup de foudre. Pour Jamie, la très charmante jeune femme du couple. Va-t-il passer à l'acte? Ou se servir de ce dernier amour pour écrire encore - traduire dans une fiction les fantasmes qu'il lui inspire ?

Biographie de Philip Roth

Philip Roth est né à Newark aux Etats Unis en 1933.
Son 1° roman Goodbye Colombus lui vaut le Natianal Book Award en 1960. Depuis il a reçu de nombreux prix aux Etats Unis : en 1987 pour La contrevie, en 1992 pour Patrimoine et en 1995 pour le Théatre de Sabbath ;Auteur d'une oeuvre considérable en partie autobiographique, Philip Roth mélange les genres et passe sans retenue de la fiction à la confession. Il a été révélé avec fracas au grand public en 1969, avec son roman 'Portnoy et son complexe.

Mon avis

J’ai eu beaucoup d’intérêt pour ce livre.
Il nous raconte les sentiments d’un homme aux prises avec le temps qui passe. Il nous montre comment, en dépit du bon sens, à 70 ans, on peut tomber amoureux, éprouver un désir intense, tout en sachant qu’il n’y a pas d’espoir. Mais on n'écoute pas toujours sa raison ? Zuckermann essaie quand même, poussé par un espoir fou il fait des choix qu’il ne veut pas vraiment, mais qui le rapprocheront de celle qu’il désire. Bien sûr ça ne marchera pas, mais finalement il y trouvera quand même son bonheur.

Bon, coté style, Roth c’est toujours un flot de parole, c’est la pensée qu roule. Parfois on se perd dans ses méandres. Mais ça aussi c’est la vie, pas rationnelle pas raisonnable, forte et ballotante.

Donc j’ai aimé. Pas sûr que ça passionne les plus jeunes du forum, mais quand le temps passe, on peut se dire qu’être encore amoureux désirer à nouveau n’est pas si stupide, c’est juste qu’on est toujours vivant.

Evidement Roth est un de mes auteurs préférés. Je trouve des ses livres des mots à mettre sur mes émotions.
Plus jeune j’ai découvert Roth par Portnoy et son complexe. Tentez le ça vaut le coup. Plus tard j’ai lu Pastorale américaine, il m’a fallu du temps pour y entrer mais ensuite je l'ai trouvé prenant.

Merci Michel!
Tu as renforcé mon envie de lire d'autres ouvrages de P. Roth.
Je note!

Véronique M. a écrit:Merci Michel!
Tu as renforcé mon envie de lire d'autres ouvrages de P. Roth.
Je note!

Tant mieux j'en suis heureux.
Il n'est pas toujours facile à lire, et il faut du temps pour entrer dans certains textes.
Mais j'ai remarqué que les livres qui m'accrochent le plus me demandent souvent un effort au départ.

Allez bonne lecture

Je viens de finir le livre et je suis déçue. J'avais beaucoup apprécié " La Tâche" et pensais retrouver le même univers, un peu bizarre, entre loufoque et à la limite de la crédibilité... Les personnages de "La tâche" sont originaux, l'histoire peu banale... Et là, on se retrouve avec cet écrivain en fin de vie qui s'embrase une dernière fois (sûrement) pour une jeune femme désirable, ça aurait pu être beau si ce n'était pas noyé dans des dialogues qu'il imagine entre elle et lui, dans une histoire à propos de son ancien mentor qu'il ne veut pas voir divulguer... bref, j'ai l'impression d'avoir lu plein de débuts d'histoires, comme si l'auteur cherchait vers quoi diriger son roman et qu'il n'a pu choisir... Je reste sur ma faim. Peut-être qu'effectivement je suis trop "jeune" pour comprendre ses états d'âme ? Peut-être que ma toute jeune quarantaine, qui ne me permet plus de me considérer comme "jeune", justement, mais me fait entrevoir le moment où il faudra commencer à considérer que je suis mortelle, a envie tout simplement de fuir ces états d'âme là...
Du coup, mon grand plaisir après cette lecture c'est la perspective de commencer un autre livre ce soir...

Je viens de découvrir P Roth à travers ce livre. J'ai bien apprécié, je l'ai perçu comme le testament de l'auteur à travers sa vision du traitement que l'on inflige aux écrivains disparus. Ses propos sur l'oeuvre de Lonoff et les prises de bec avec le jeune écrivain qui veut dévoiler le secret de cet auteur sont instructives sur la manière dont il voudrait que l'on parle ou plutot se taise sur lui même après sa mort. J'ai vraiment trouvé que c'était le thème central du livre. Sinon il ya les reflexions sur la vieillesse et le délitement du corps, son petit flirt imaginaire avec une jolie jeune femme, la vision d'une société suspendue au portable qu'il découvre après une parenthèse de quelques années qui émaillent le roman et lui donnent une certaine épaisseur.
En résumé un auteur dont je lirais avec plaisir d'autres romans, néanmoins celui ci effectivement peut rebuter des lecteurs "jeunes" car un peu trop axé sur les pensées quelque peu nombrilistes d'un vieil homme qui sent la mort s'approcher.