[Fofana, Libar] Le diable dévot
Page 1 sur 1
A propos du Diable dévot
[Fofana, Libar] Le diable dévot
Quatrième de couverture
Dans l'incapacité pécuniaire d'effectuer un pèlerinage à La Mecque, l'imam Galouwa craint d'être remplacé par un jeune hadji qui convoite sa place et ses privilèges.
Un octogénaire lui propose le prix d'un billet d'avion en échange de sa fille Hèra, âgée de treize ans. Vendre la chair de sa chair au diable pour conserver sa religieuse fonction ? Ce marché horrible ne plonge pas du tout Galouwa dans les affres d'un choix impossible. Un imam doit-il tout accepter pour mériter d'Allah ? Que vaut une fille pour son père quand la passion et l'ambition religieuses s'en mêlent ? Et l'amour ne peut-il être alors qu'un rêve sur de la chair meurtrie ? Peut-il toucher à une diabolique rédemption ? Le diable dévot est un roman d'une rare et cruelle lucidité, une tranche de vie vraie coupée dans la peau d'une jeune fille pour la plus grande gloire de Dieu, diraient d'autres religieux dans une autre religion.
Un déchirant sacrifice, une passion portée par une écriture cristalline à en émouvoir jusqu'à la pierre carrée de La Mecque. Depuis Le fils de l'arbre, son premier roman, Libar M. Fofana nous tend le miroir des réalités, lointaines et si proches, qui nous fascinent et nous assiègent. Le diable dévot est son quatrième roman.
Ma critique
J'aime la littérature africaine, même si je connais peu d'auteurs. Libar Fofona n'est pas un pilier de cette littérature, écrivant depuis peu finalement, mais nul doute qu'il le deviendra. Il écrit avec justesse le drame de la violence qui semble attaché à ce continent, mais il écrit aussi cette sagesse africaine qui interdit de penser que tout est immuable et ne bougera jamais. S'il nous touche à de nombreuses fois, c'est que son propre parcours de migrant est ancré dans les violences faites aux Peuls par le communisme africain des années 70. Ce n'est pas un écrivain uniquement attaché à la "négritude" chère à Césaire (sans critiquer ce dernier), mais dans la réalité de la décolonisation et de la néocolonisation... Ce n'est pas un poète, mais un conteur sans fioritures et sans concession. Son texte est fait de phrases courtes, son histoire est décortiquée par un des personnages qui nous livrent les clefs, les trajectoires de vie qu'il nous narre oscillent entre joie et horreur. Un peu à l'image de Héra qui trouve le bonheur dans sa capacité à supporter le malheur. C'est un auteur plein d'ironie aussi qui n'hésite pas à s'en prendre aux faux dévots, et aux profiteurs. Car tout est question de sacrifices dans Le diable dévot, ceux que l'on doit faire pour rester probe, comme ceux que l'on subit parfois par les tentatives de probité des autres... L'enfer est pavé de "bonnes intentions"... Mais le sacrifice peut aussi mener à la rédemption, ou tout au moins à la résilience. C'est tout l'art de Libar Fofana de nous montrer ce théâtre des ombres qui bougent comme celles des arbres au soleil, lentement, mais sûrement. Un beau livre que j'ai dévoré. Nul doute que je reviendrai vers cet auteur.
Edité chez Gallimard. 186 pages. Ma note : 8/10
Dernière édition par alexielle63 le Mar Déc 27 2011, 13:45, édité 1 fois (Raison : Correction sondage)
Invité- Invité
Sujets similaires
» [Fofana, Déborah] Lui, Nous ... Ma bataille.
» [Meyer, Deon] Le pic du diable
» [Sansom, C.J.] Les larmes du Diable
» [Suter, Martin] Le diable de Milan
» [Monfils, Nadine] Le bal du diable
» [Meyer, Deon] Le pic du diable
» [Sansom, C.J.] Les larmes du Diable
» [Suter, Martin] Le diable de Milan
» [Monfils, Nadine] Le bal du diable
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum