[Gide, André] Les faux-monnayeurs
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[Gide, André] Les faux-monnayeurs
Auteur : André Gide (1869-1951, Prix Nobel de littérature en 1947)
Editeur : Gallimard (NRF pour la première édition en 1925)
Collection : Folio (n°879)
N° ISBN : 978-2-07-036879-2
Nombre de pages : 377
Prix : 7€30
Quatrième de couverture :
" - Depuis quelques temps, des pièces de fausse monnaie circulent. J'en suis averti. Je n'ai pas encore réussi à découvrir leur provenance. Mais je sais que le jeune Georges - tout naïvement, je veux le croire - est un de ceux qui s'en servent et les mettent en circulation. Ils sont quelques-uns, de l'âge de votre neveu, qui se prêtent à ce honteux trafic. Je ne mets pas en doute qu'on n'abuse de leur innocence et que ces enfants sans discernement ne jouent le rôle de dupes entre les mains de quelques coupables aînés. "
Mon avis :
J'ai lu ce livre dans le cadre de mon cours de littérature. Dans une liste d'ouvrages (œuvres françaises majeures du XXème siècle) donnés par la professeur, il fallait un choisir un sur lequel faire un exposé en binôme. J'ai choisi (car on peut dire que je l'ai un peu imposé à ma partenaire... ) celui-ci car la lecture commune de ce début d'année 2011 m'avait appâtée : les avis sur La porte étroite m'avaient vraiment donné envie de découvrir cet auteur. Donc ni une ni deux, j'ai sauté sur l'occasion... et je peux vous dire que je ne regrette pas! Et ma binôme non plus d'ailleurs (enfin, on aurait pu tomber sur pire, selon ses dires )
Ce livre est la seule de ses œuvres que Gide ait lui-même qualifié de roman. A l'époque, il rénova tout à fait le genre, de part la multiplicité des personnages et des intrigues notamment.
En effet, il est très difficile de faire un résumé de ce livre, tant il se passe tellement de choses, et si peu à la fois. Car Gide a voulu faire ce roman comme est la vie. Il commence à un moment aléatoire pour se terminer à un autre moment quelconque, un moment qui pourrait être nouveau point de départ tout comme le milieu d'un autre roman.
De même pour les personnages et leurs histoires : chacun pourrait faire l'objet d'un livre à lui seul. Edouard, Bernard, Olivier ou même Georges, aucun n'a vraiment le rôle de personnage principal.
Et même si on s'emmêle les pinceaux parmi ces nombreux personnages (surtout au début, et c'est là un des seuls points négatifs, pour ne pas dire le seul, de ce livre) on arrive à suivre, on veut savoir ce qu'il va advenir de ces jeunes gens, savoir où la vie les portera.
Dans sa narration, Gide est très grand : il ne s'embarrasse pas de fioritures, il y a très peu de descriptions et son style est fluide malgré un vocabulaire assez soutenu. Les changements de style (passer du narrateur externe, l'auteur, au journal d'Edouard, rédigé par définition à la première personne) ne sont pas déroutant. Gide modifie légèrement sa façon d'écrire, n'utilisant pas tout à fait le même langage et la même façon de parler, comme lorsqu'il suit Bernard ou Olivier par exemple, adolescents dans la fleur de l'âge ne parlant pas comme Georges et ses amis collégiens ou l'érudit Edouard, auteur trentenaire.
Ce fut donc pour moi un très bon moment de lecture et une superbe découverte. Le travail effectué dessus m'a en plus permis de découvrir l'homme et tout ce qu'il a laissé de lui dans ce livre. J'aimerai en lire d'autres de Gide car son style m'a vraiment charmée. J'aimerai aussi le connaître un peu mieux, le mettre à nu. Peut-être en lisant Si le grain ne meurt, une de ses autobiographies, ou l'un de ses nombreux "récits" où il exploite les thèmes qui lui tiennent à coeur... ou l'un de ses Journal, si le courage me vient, pourquoi pas...
" - Depuis quelques temps, des pièces de fausse monnaie circulent. J'en suis averti. Je n'ai pas encore réussi à découvrir leur provenance. Mais je sais que le jeune Georges - tout naïvement, je veux le croire - est un de ceux qui s'en servent et les mettent en circulation. Ils sont quelques-uns, de l'âge de votre neveu, qui se prêtent à ce honteux trafic. Je ne mets pas en doute qu'on n'abuse de leur innocence et que ces enfants sans discernement ne jouent le rôle de dupes entre les mains de quelques coupables aînés. "
Mon avis :
J'ai lu ce livre dans le cadre de mon cours de littérature. Dans une liste d'ouvrages (œuvres françaises majeures du XXème siècle) donnés par la professeur, il fallait un choisir un sur lequel faire un exposé en binôme. J'ai choisi (car on peut dire que je l'ai un peu imposé à ma partenaire... ) celui-ci car la lecture commune de ce début d'année 2011 m'avait appâtée : les avis sur La porte étroite m'avaient vraiment donné envie de découvrir cet auteur. Donc ni une ni deux, j'ai sauté sur l'occasion... et je peux vous dire que je ne regrette pas! Et ma binôme non plus d'ailleurs (enfin, on aurait pu tomber sur pire, selon ses dires )
Ce livre est la seule de ses œuvres que Gide ait lui-même qualifié de roman. A l'époque, il rénova tout à fait le genre, de part la multiplicité des personnages et des intrigues notamment.
En effet, il est très difficile de faire un résumé de ce livre, tant il se passe tellement de choses, et si peu à la fois. Car Gide a voulu faire ce roman comme est la vie. Il commence à un moment aléatoire pour se terminer à un autre moment quelconque, un moment qui pourrait être nouveau point de départ tout comme le milieu d'un autre roman.
De même pour les personnages et leurs histoires : chacun pourrait faire l'objet d'un livre à lui seul. Edouard, Bernard, Olivier ou même Georges, aucun n'a vraiment le rôle de personnage principal.
Et même si on s'emmêle les pinceaux parmi ces nombreux personnages (surtout au début, et c'est là un des seuls points négatifs, pour ne pas dire le seul, de ce livre) on arrive à suivre, on veut savoir ce qu'il va advenir de ces jeunes gens, savoir où la vie les portera.
Dans sa narration, Gide est très grand : il ne s'embarrasse pas de fioritures, il y a très peu de descriptions et son style est fluide malgré un vocabulaire assez soutenu. Les changements de style (passer du narrateur externe, l'auteur, au journal d'Edouard, rédigé par définition à la première personne) ne sont pas déroutant. Gide modifie légèrement sa façon d'écrire, n'utilisant pas tout à fait le même langage et la même façon de parler, comme lorsqu'il suit Bernard ou Olivier par exemple, adolescents dans la fleur de l'âge ne parlant pas comme Georges et ses amis collégiens ou l'érudit Edouard, auteur trentenaire.
Ce fut donc pour moi un très bon moment de lecture et une superbe découverte. Le travail effectué dessus m'a en plus permis de découvrir l'homme et tout ce qu'il a laissé de lui dans ce livre. J'aimerai en lire d'autres de Gide car son style m'a vraiment charmée. J'aimerai aussi le connaître un peu mieux, le mettre à nu. Peut-être en lisant Si le grain ne meurt, une de ses autobiographies, ou l'un de ses nombreux "récits" où il exploite les thèmes qui lui tiennent à coeur... ou l'un de ses Journal, si le courage me vient, pourquoi pas...
Invité- Invité
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
Merci pour cet avis PetitePrincesse.
Ce roman est mon oeuvre préférée d'André Gide. J'espère avoir le temps de le relire un jour.
Ce roman est mon oeuvre préférée d'André Gide. J'espère avoir le temps de le relire un jour.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
C'est vrai que c'est un très bon livre, le jeux de mise en abyme et de miroirs entre auteur narrateur et Edouard et très complexe, mais c'est un livre vraiment riche et dense. Pour ceux qui aiment les lectures classiques ou même pour découvrir Gide, c'est un très bon roman.
Invité- Invité
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
Bonjour tout le monde
SVP je souhaite télécharger le livre complet pour une jeune fille aveugle, qui souhaite le convertir en braille pour ses Études Universitaire.
Comment Je peux faire ?
Merci
SVP je souhaite télécharger le livre complet pour une jeune fille aveugle, qui souhaite le convertir en braille pour ses Études Universitaire.
Comment Je peux faire ?
Merci
Invité- Invité
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
Merci pour cette critique, tu me donnes envie de lire ce livre.
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
J'ai découvert Gide avec ce roman, et il m'a ouvert l'appétit. Je me suis ensuite délectée des Nourritures terrestres.
Les faux-monnayeurs est un livre parfait pour qui part pour un long voyage et ne veut pas trop s'encombrer. L'intrigue - ou plutôt les intrigues - est si complexe qu'on peut relire le tout trois fois d'affilée. Chaque nouvelle lecture révèle des sous-entendus qui nous avaient échappé, et l'on comprend que ce qu'on avait pris pour des coïncidences était soigneusement mis en place par l'auteur. On s'attache à un personnage qu'on avait snobé au premier abord et tout prend un sens différent. Machiavélique et très réussi !
Les faux-monnayeurs est un livre parfait pour qui part pour un long voyage et ne veut pas trop s'encombrer. L'intrigue - ou plutôt les intrigues - est si complexe qu'on peut relire le tout trois fois d'affilée. Chaque nouvelle lecture révèle des sous-entendus qui nous avaient échappé, et l'on comprend que ce qu'on avait pris pour des coïncidences était soigneusement mis en place par l'auteur. On s'attache à un personnage qu'on avait snobé au premier abord et tout prend un sens différent. Machiavélique et très réussi !
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
J'ai lu ce livre, mais je n'ai pas du tout aimé...
J'ai trouvé que le début de l'intrigue était une pâle copie des Thibault de Roger Martin du Gard. Même si ce cycle est un des mes œuvres favorites, je n'ai pas pu accrocher, malgré toutes les similitudes... Et j'ai trouvé la narration trop rapide, comme dans certains contes philosophiques. Et que dire des coupures du récit! Bien que raconter un récit à travers une lettre ou un journal intime soit une idée originale, j'ai trouvé que la succession de ces différents points de vue était mal faite, sans aucun rapport...
Mais je dois dire que le roman était plutôt réaliste, et le style d'écriture plutôt agréable à lire, mais l'intrigue trop copiée et hâtive gâche ce livre.
J'ai trouvé que le début de l'intrigue était une pâle copie des Thibault de Roger Martin du Gard. Même si ce cycle est un des mes œuvres favorites, je n'ai pas pu accrocher, malgré toutes les similitudes... Et j'ai trouvé la narration trop rapide, comme dans certains contes philosophiques. Et que dire des coupures du récit! Bien que raconter un récit à travers une lettre ou un journal intime soit une idée originale, j'ai trouvé que la succession de ces différents points de vue était mal faite, sans aucun rapport...
Mais je dois dire que le roman était plutôt réaliste, et le style d'écriture plutôt agréable à lire, mais l'intrigue trop copiée et hâtive gâche ce livre.
Invité- Invité
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
J'ai lu ce livre plusieurs fois. La première fois, j'étais en seconde et je ne comprenais pas pourquoi Olivier intéressait tant Edouard et Passavant. Ensuite, j'ai compris que ces personnages étaient des pervers, ce qui n'est pas étonnant vu que l'auteur lui-même est un pervers (voir les petites virées en Algérie dans "Si le grain ne meurt" et "Les nourritures terrestres).
Les personnages sont absolument antipathiques, la seule exception étant le petit Boris (et aussi Rachel). Ils ont tous pour point commun d'être des intellectuels aimant les longs discours. Edouard et Passavant sont des pervers et s'ils se détestent c'est parce qu'ils se ressemblent comme des frères : Olivier est aussi mal barré avec Edouard qu'avec Passavant. Bernard est un pédant, Olivier aussi. Le seul personnage lucide, c'est Armand, extraordinaire pour son cynisme et son humour noir qui est à hurler de rire. Celui que je supporte le moins, c'est le vieux La Pérouse qui est affreux avec sa femme et qui malgré ses dires préfère Boris mort que vivant. Edouard me fait bien rire quand il condamne les "mauvaises habitudes" de Boris alors qu'il est lui même un pédéraste. Comme La Pérouse, il est tellement persuadé de bien agir qu'il ne voit pas le mal qu'il fait autour de lui : il provoque tous les malheurs de Laura en encourageant son mariage avec Douviers (qu'il méprise) et en gardant avec elle une attitude ambigue, il fait venir Boris à la pension Vedel...
Si Gide n'a fait que décrire l'ambiance qui régnait à l'époque dans la haute société protestante, ben ça devait être sacrément gratiné... Un livre malsain, donc, mais rudement bien écrit (si ce n'était pas le cas, on n'arriverait pas au bout).
Les personnages sont absolument antipathiques, la seule exception étant le petit Boris (et aussi Rachel). Ils ont tous pour point commun d'être des intellectuels aimant les longs discours. Edouard et Passavant sont des pervers et s'ils se détestent c'est parce qu'ils se ressemblent comme des frères : Olivier est aussi mal barré avec Edouard qu'avec Passavant. Bernard est un pédant, Olivier aussi. Le seul personnage lucide, c'est Armand, extraordinaire pour son cynisme et son humour noir qui est à hurler de rire. Celui que je supporte le moins, c'est le vieux La Pérouse qui est affreux avec sa femme et qui malgré ses dires préfère Boris mort que vivant. Edouard me fait bien rire quand il condamne les "mauvaises habitudes" de Boris alors qu'il est lui même un pédéraste. Comme La Pérouse, il est tellement persuadé de bien agir qu'il ne voit pas le mal qu'il fait autour de lui : il provoque tous les malheurs de Laura en encourageant son mariage avec Douviers (qu'il méprise) et en gardant avec elle une attitude ambigue, il fait venir Boris à la pension Vedel...
Si Gide n'a fait que décrire l'ambiance qui régnait à l'époque dans la haute société protestante, ben ça devait être sacrément gratiné... Un livre malsain, donc, mais rudement bien écrit (si ce n'était pas le cas, on n'arriverait pas au bout).
Invité- Invité
Re: [Gide, André] Les faux-monnayeurs
Découvert assez récemment, j'ai beaucoup apprécié l'écriture, moins le thème et la moralité curieuse qui émane de ce livre. Je l'ai trouvé assez malsain.
Alise- Apprenti
-
Nombre de messages : 46
Localisation : France
Genre littéraire préféré : Romans
Date d'inscription : 01/11/2024
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