[Gide, André] Isabelle
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[Gide, André] Isabelle
Auteur: André Gide
Titre: Isabelle
Genre: Récit
Editeur: nrf Gallimard
1921
157 pages
ISBN inconnu
Titre: Isabelle
Genre: Récit
Editeur: nrf Gallimard
1921
157 pages
ISBN inconnu
Le roman commence lors de la visite par trois amis d'une bâtisse en ruine, le domaine de la Quartfourche. Devant le trouble marqué de l'un d'eux, Gérard, ses compagnons vont lui demander de leur narrer ce qui cause pour lui un souvenir aussi émouvant. Gérard se met donc à décrire comment il est venu à la Quartfourche quelques années auparavant pour consulter des manuscrits du XVII°. Il a trouvé là deux couples d'un certain âge, les Saint-Auréol et les Floche, et un enfant, Casimir. Dans le domaine, logeaient également l'abbé chargé de l'éducation de l'enfant et Mademoiselle Olympe Verdure, la gouvernante.
Gérard se rend rapidement compte que les deux couples mènent une vie triste et monotone. Le domaine appartient aux Saint-Auréol mais ces derniers sont ruinés et ce sont les Floche qui subviennent à l'entretien du lieu pour leur permettre d'y demeurer encore. Le couple Floche apparaît d'une extrême générosité et ils vont témoigner à Gérard une grande sympathie, mettant tout en oeuvre pour le retenir.
Cependant le jeune homme s'ennuie et cherche un prétexte pour écourter son séjour lorsqu'il découvre par hasard le portrait d'une belle jeune femme. Il va immédiatement tomber amoureux d'elle et n'aura de cesse d'apprendre qui elle est et ce qu'elle est devenue.
Gérard va alors interroger peu à peu tous les habitants du domaine et découvrir que la jeune femme du portrait est Isabelle, fille des Saint-Auréol et mère de Casimir. Bien que tous les renseignements recueillis n'aillent pas dans le sens d'une image très positive de la jeune personne, Gérard va l'imaginer victime d'un destin tragique, survivante éplorée d'un amour brusquement interrompu.
La rencontre entre les deux aura finalement lieu : la véritable Isabelle sera-t-elle à la hauteur de la jeune femme du portrait?
Mon avis:
J'ai beaucoup apprécié ce récit, écrit dans une langue très soutenue et très riche. On se trouve immédiatement plongé dans l'univers de la bourgeoisie du XIX°. L'ambiance de la maison est un peu lourde, évoquant le repli sur soi et le resserrement des liens familiaux pour échapper à l'opprobre de la faillite. On ressent parfaitement cette atmosphère sombre, accentuée par les non-dits qui entourent l'absence d'Isabelle. Même si on ne sait pas exactement pourquoi, on comprend que la jeune femme n'est pas étrangère au malheur qui a frappé la maisonnée.
Par ailleurs, on se sent solidaire de Gérard Lacase, personnage très moderne, qui se montre prêt à aimer Isabelle sans se soucier des convenances.
Un récit qui se lit rapidement et avec plaisir. J'y ai retrouvé avec délice une image un peu surannée, idéalisée de l'amour. Mais en même temps, n'est-ce pas très actuel, à l'heure des rencontres sur le net, de tomber amoureux de quelqu'un à travers sa simple image?
Gérard se rend rapidement compte que les deux couples mènent une vie triste et monotone. Le domaine appartient aux Saint-Auréol mais ces derniers sont ruinés et ce sont les Floche qui subviennent à l'entretien du lieu pour leur permettre d'y demeurer encore. Le couple Floche apparaît d'une extrême générosité et ils vont témoigner à Gérard une grande sympathie, mettant tout en oeuvre pour le retenir.
Cependant le jeune homme s'ennuie et cherche un prétexte pour écourter son séjour lorsqu'il découvre par hasard le portrait d'une belle jeune femme. Il va immédiatement tomber amoureux d'elle et n'aura de cesse d'apprendre qui elle est et ce qu'elle est devenue.
Gérard va alors interroger peu à peu tous les habitants du domaine et découvrir que la jeune femme du portrait est Isabelle, fille des Saint-Auréol et mère de Casimir. Bien que tous les renseignements recueillis n'aillent pas dans le sens d'une image très positive de la jeune personne, Gérard va l'imaginer victime d'un destin tragique, survivante éplorée d'un amour brusquement interrompu.
La rencontre entre les deux aura finalement lieu : la véritable Isabelle sera-t-elle à la hauteur de la jeune femme du portrait?
Mon avis:
J'ai beaucoup apprécié ce récit, écrit dans une langue très soutenue et très riche. On se trouve immédiatement plongé dans l'univers de la bourgeoisie du XIX°. L'ambiance de la maison est un peu lourde, évoquant le repli sur soi et le resserrement des liens familiaux pour échapper à l'opprobre de la faillite. On ressent parfaitement cette atmosphère sombre, accentuée par les non-dits qui entourent l'absence d'Isabelle. Même si on ne sait pas exactement pourquoi, on comprend que la jeune femme n'est pas étrangère au malheur qui a frappé la maisonnée.
Par ailleurs, on se sent solidaire de Gérard Lacase, personnage très moderne, qui se montre prêt à aimer Isabelle sans se soucier des convenances.
Un récit qui se lit rapidement et avec plaisir. J'y ai retrouvé avec délice une image un peu surannée, idéalisée de l'amour. Mais en même temps, n'est-ce pas très actuel, à l'heure des rencontres sur le net, de tomber amoureux de quelqu'un à travers sa simple image?
Dernière édition par Olorin le Jeu 29 Avr 2010 - 20:45, édité 4 fois (Raison : Correction titre)
Véronique M.- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : prof d'écoles/ lecture randonnée jeux de société, puzzles
Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Gide, André] Isabelle
Mon avis : Challenge Nobel 2
Isabelle paraît de premier abord un roman au charme désuet. Avec lui, je me suis retrouvée dans au château de Dominique de Fromentin ou du grand Meaulnes d'Alain-Fournier. Je retrouvais la vie à la campagne, dans un monde coupé de la société, où les saisons rythment encore la vie.
Après le prologue qui les mène dans une demeure à l'abandon, le narrateur laisse la parole à son ami Gérard, qui nous entraîne dans le passé des lieux qu'ils visitent. La vie semblait s'y être arrêtée avant la Révolution Française. Des hobereaux, les Saint-Auréol, et de riches bourgeois, reçoivent un jeune visiteur (le narrateur) venu compléter sa thèse sur les sermons de Bossuet. Ni le curé de campagne promu percepteur du petit Casimir de Saint-Auréol, infirme, ni Gratien le dévoué serviteur ne manquent à l'appel. Le récit n'a beau s'étendre que sur deux jours, il donne l'impression que le temps s'écoule très lentement, en dépit des recherches, distillant l'ennui de journées toujours semblables.
Puis survient la péripétie romantique entre toute : le narrateur s'éprend du portrait de la fille de ses hôtes. Le privilège d'André Gide est alors de détourner tous les codes que je connaissais. Non, nous ne sommes pas dans un conte fantastique de Théophile Gautier, dans lequel le héros s'éprend d'une héroïne pure et innocente, hélas décédée. Nous ne lisons pas non plus un récit romantique, dans lequel l'héroïne se montre à la hauteur des aspirations exaltées de son aimé. André Gide écrit un roman cruellement moderne, et Gérard verra ses rêves romantiques se briser au contact de la réalité. Le romantisme est mort, et c'est avec lucidité qu'il découvre la véritable Isabelle de Saint-Auréol.
Décrire ses défauts est vain. Elle joue un personnage dans une sinistre comédie, toujours recommencée, celle de la jeune fille abandonnée, de la mère sacrifiée, et tant pis si ses actes démentent ses paroles puisque les autres habitants du château participent à cette comédie. Casimir et Gratien échappent seuls à cette hypocrisie et en ont payé le prix.
Que dire de la langue ? Elle est fine et précise, sans fioritures inutiles. En 148 pages, André Gide nous raconte comment un jeune étudiant est devenu un homme.
Isabelle paraît de premier abord un roman au charme désuet. Avec lui, je me suis retrouvée dans au château de Dominique de Fromentin ou du grand Meaulnes d'Alain-Fournier. Je retrouvais la vie à la campagne, dans un monde coupé de la société, où les saisons rythment encore la vie.
Après le prologue qui les mène dans une demeure à l'abandon, le narrateur laisse la parole à son ami Gérard, qui nous entraîne dans le passé des lieux qu'ils visitent. La vie semblait s'y être arrêtée avant la Révolution Française. Des hobereaux, les Saint-Auréol, et de riches bourgeois, reçoivent un jeune visiteur (le narrateur) venu compléter sa thèse sur les sermons de Bossuet. Ni le curé de campagne promu percepteur du petit Casimir de Saint-Auréol, infirme, ni Gratien le dévoué serviteur ne manquent à l'appel. Le récit n'a beau s'étendre que sur deux jours, il donne l'impression que le temps s'écoule très lentement, en dépit des recherches, distillant l'ennui de journées toujours semblables.
Puis survient la péripétie romantique entre toute : le narrateur s'éprend du portrait de la fille de ses hôtes. Le privilège d'André Gide est alors de détourner tous les codes que je connaissais. Non, nous ne sommes pas dans un conte fantastique de Théophile Gautier, dans lequel le héros s'éprend d'une héroïne pure et innocente, hélas décédée. Nous ne lisons pas non plus un récit romantique, dans lequel l'héroïne se montre à la hauteur des aspirations exaltées de son aimé. André Gide écrit un roman cruellement moderne, et Gérard verra ses rêves romantiques se briser au contact de la réalité. Le romantisme est mort, et c'est avec lucidité qu'il découvre la véritable Isabelle de Saint-Auréol.
Décrire ses défauts est vain. Elle joue un personnage dans une sinistre comédie, toujours recommencée, celle de la jeune fille abandonnée, de la mère sacrifiée, et tant pis si ses actes démentent ses paroles puisque les autres habitants du château participent à cette comédie. Casimir et Gratien échappent seuls à cette hypocrisie et en ont payé le prix.
Que dire de la langue ? Elle est fine et précise, sans fioritures inutiles. En 148 pages, André Gide nous raconte comment un jeune étudiant est devenu un homme.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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