[Izzo, Jean-Claude] Les marins perdus
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[Izzo, Jean-Claude] Les marins perdus
Titre :Les marins perdus
Auteur : Jean-Claude Izzo
Editeur : J’ai lu
Nombre de pages : 311
Roman : drame
Quatrième de couverture :
"J'ai appris la mer comme ça. C'est comme ça que la littérature s'est mise à avoir un sens. Enfin celle qui est capable de nous raconter qu'il y a des mers dans lesquelles on pourra jamais se baigner, des ports où l'on pourra pas baiser de filles. Et des pays qui survivront à la connerie humaine."
Abdul, Diamantis et Nedim survivent à bord d'un vieux cargo échoué dans le port de Marseille. Ils y partagent leurs souvenirs et leurs doutes. Un drame moderne se noue autour de ces trois potagonistes dont seul le dénouement tragique leur révélera qui ils sont réellement. La mise en scène impeccable de ce sombre huis clos donne au roman une dimension noire et tendre, violente comme peut l'être la lumière en méditerranée.
Mon avis :
Un cargo accoste à Marseille et n’en bouge plus, abandonné par son armateur. L’équipage composé de marins venus des quatre coins de la terre quitte le navire et tente de retrouver un emploi ou retourne au pays.
Seuls deux marins font le choix de rester. Abdul Aziz le capitaine et Diamantis son second. Commence alors pour eux une mise au point sur leur vie, celle de marin, d’homme, d’amant. Ils se dévoilent un peu, se font quelques confidences mais restent tout de même très pudiques.
Ils seront alors rejoints par Nedim, un marin qu’une mésaventure a obligé de revenir trouver refuge sur le bateau.
L’histoire se raconte entre présent et passé avec de longs passages comme pour marquer la solitude de ces trois marins.
Leur point commun est la mer où chacun y a trouvé une raison de vivre au prix de sacrifier tout le reste et même les personnes qu’ils aiment. Ils perdent leurs repères sur terre.
« Il lui était impossible de se dire « je vais rentrer et attendre ». C’était ça être navigateur. Attendre n’existait pas. Seul partir avait un sens. Partir, revenir. Même ceux qui avaient une famille raisonnaient ainsi. Ou presque. »
Chacun est donc confronté à sa propre réalité que la terre semble leur imposer et chacun cherche son propre chemin par ses réflexions mais aussi auprès d’autres personnages qu’ils rencontrent dans cette ville de Marseille où ils se sentent si familiers.
« Pourquoi lui avait-il fallu réciter Ritsos ? Qu’est-ce qui lui était passé par la tête, à cet instant ? Il l’ignorait. On ignore toujours pourquoi, et comment, un souvenir vous remonte à la gorge. Ils sont là, c’est tout. Prêts à sauter sur l’occasion. Pour vous tirer vers des mondes perdus. Les souvenirs, quels qu’ils soient, même les plus beaux ou les plus insignifiants, sont des instants de la vie qu’on a gâchés. Les témoins de nos actes inaboutis. Ils ne ressurgissent que pour tenter de trouver un accomplissement. Ou un explication ».
Abdul Azziz est confronté au choix entre la vie de marin qui lui apporte toute l’essence de sa vie et celle de mari avec la femme qu’il aime mais où il ne voit qu’une existence morne.
Diamantis part à la recherche de la femme qu’il a aimée il y a plus de vingt ans afin de lui permettre de faire le point et retrouver un sens dans sa vie. Sa recherche est périlleuse et ne pourra aboutir qu’en payant le prix fort, pour lui mais aussi ses compagnons.
Nedim, jeune et fougueux cherche sa voix sans trop savoir s’y prendre. La mer est bien moins importante pour lui que pour les deux autres.
Malgré un sujet quelque peu tragique les personnages de Jean-Claude Izzo blessés profondément par la vie n’en sont pas pour autant anéantis. Jean-Claude Izzo apporte un témoignage de la vie de marins comme il en existe beaucoup. On y trouve dans ce roman, de la solidarité et de l’humanisme.
Comme a son habitude ses descriptions de la ville de Marseille en font pour le lecteur une agréable visite bien que l’ambiance y est parfois violente et noire.
Un roman pour lequel j’ai eu plaisir à lire.
Le livre fut adapté au cinéma en 2003 et en BD en 2008.
Invité- Invité
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