[Peronnet, Valérie] Jeanne et Marguerite
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[Peronnet, Valérie] Jeanne et Marguerite
Titre : Jeann et Marguerite
Auteur : Valérie Peronnet
Editeur : Calmann-Lévy
Année : 2011
Nombre de pages : 165
Quatrième de couverture :
Depuis toujours Jeanne prête sa plume à d’autres. Mais cette fois, elle raconte sa propre histoire. Une histoire d’amour étrange et fantasque, drôle et forte, avec un certain « James », qu’elle rencontre dans la pénombre, parfois, et qu’elle attend en écrivant. Elle raconte aussi, en parallèle, l’histoire de Marguerite. Celle d’un amour innocent et éperdu avec le bel Eugène, croisé sur la plage de Nice en 1906, qu’elle retrouve en vacances et qu’elle attend en écrivant.
La Première Guerre mondiale bouleversera l’amour de Marguerite ; l’Afghanistan, Gaza ou la Tchétchénie, celui de Jeanne.
Jeanne et Marguerite est un texte doux et intime, où la violence des sentiments se dit sans emphase, mais avec des mots nus, vifs, et facétieux parfois, dont on s’aperçoit qu’ils ont mis longtemps à remonter à la surface. Un siècle, peut-être…
Mon avis :
Jeanne et Marguerite, c’est un récit à deux voix, deux histoires d’amour qui se croisent et se répondent à un siècle de distance environ.
Celle de Marguerite, racontée à la troisième personne, respecte les codes et les convenances de son époque, le XXe siècle naissant, avec la rencontre « fortuite » entre Charles et Marguerite, les premiers émois secrets, la permission des parents pour se fréquenter, se connaître mieux, se fiancer avant d’enfin se marier au bout de six ans. Histoire d’autant plus marquée par l’attente que Charles, à peine rencontré, a quitté Nice pour faire de longues études d’ingénieur à Zurich.
Jeanne, en revanche, raconte elle-même sa propre histoire, qui semble commencer dans l’urgence du XXIe siècle, dans la fulgurance et l’immédiateté : une rencontre sur internet continue par téléphone dans une sensualité d’abord tenue à distance ; très vite les amants se rencontrent, d’abord dans le noir, toujours durant la nuit. Cet homme mystérieux part et revient on ne sait jamais quand, pour des missions secrètes. Jeanne l’appelle son James Bond.
Les deux femmes vivent un amour brûlant, qui les consume de l’intérieur. En apparence, elles continuent à mener une vie « normale » chacune bien dans son époque, mais c’est à leur journal ou dans les lettres qu’elles écrivent, l’une à son fiancé, l’autre à son amant, qu’elles expriment leurs sentiments de plus en plus forts, leur attachement, qu’elles osent s mettre complètement « à nu » devant l’homme qu’elles aiment.
J’ai deux petits bémols face à ce premier roman : au début j’ai eu un peu de mal à croire au point de départ de l’histoire de Jeanne, et parfois j’ai trouvé les images pour exprimer la passion amoureuse, l’éveil charnel, peut-être un peu convenues. Mais l’écriture est belle, simple et émouvante, le style empreint de pureté et d’innocence cache le feu sous la glace.
Et finalement cela ne m’empêche pas de quitter ce livre en étant très touchée par l’histoire de ces deux femmes, histoires marquées par l'absence et le désir, et dont les destinées sont unies par un fil ténu et déchirant.
"Je m'approche quand même, pétrifiée. Jusqu'à ce que l'odeur de son souffle arrive à mes narines. Comme un vent chaud sur la calotte glaciaire. Je le respire et mon coeur bondit. La vie bouillonne, et l'émotion sans nom. Tout devient facile.
Le molleton de son pull. Les boutons de son jeans. La chaleur rêche et douce de ses mains. La saveur de sa langue, le parfum de sa peau. Frissons de froid, de désir, de bonheur, lente impatience, joie tremblée." (Jeanne - p. 48)
"Elle essaye de s'intéresser à autre chose, mais rien n'y fait : tout la ramène à lui. Elle a organisé sa vie autour de son absent. Toute sa vie. Elle attend ses lettres. Elle répond à ses lettres. Elle relit ses lettres. Elle classe ses lettres.
Il occupe ses pensées. Ses projets. Toutes ses envies.
Elle attend ses vacances.
Elle attend ses rêves, aussi. Quand, par bonheur, la nuit, elle rêve de lui, c'est comme un voyage au paradis." (Marguerite - p. 65)
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