[Fante, John] Bandini
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Votre avis sur "Bandini" ?
[Fante, John] Bandini
Titre : Bandini
Auteur : John Fante
Editeur : Christian Bourgois
Nombre de pages : 266
Quatrième de couverture :
Un sacré bonhomme sans doute que ce Fante-Bandini. Un sacré écrivain aussi. L'Arturo Bandini de Bandini est un gamin criblé de taches de son et couronné d'une tignasse en colère.
Un râleur, désolé d'être fils d'une mère passivement amoureuse et bigote et d'un père maçon, violent, incertain et cavaleur. Amoureux d'une étoile filante et indifférente, sa petite camarade de classe à la santé fragile, haï par ses maîtres et pairs, Arturo passe son temps à détruire d'une main ce qu'il a construit de l'autre.
Bon et méchant, généreux et voleur, il est à la fois la glace et le feu, la tendresse et la rancœur. - Michèle Gazier, Télérama
Un râleur, désolé d'être fils d'une mère passivement amoureuse et bigote et d'un père maçon, violent, incertain et cavaleur. Amoureux d'une étoile filante et indifférente, sa petite camarade de classe à la santé fragile, haï par ses maîtres et pairs, Arturo passe son temps à détruire d'une main ce qu'il a construit de l'autre.
Bon et méchant, généreux et voleur, il est à la fois la glace et le feu, la tendresse et la rancœur. - Michèle Gazier, Télérama
Mon avis :
John Fante a écrit « Bandini » en pensant d’abord et avant tout au lecteur.
L’auteur décrit l’histoire d’une famille d’immigrés aux prises avec la pauvreté dans une ville du Colorado. L’hiver et la neige privent le maçon Bandini de travail et toute la famille doit faire le dos rond pour passer le moins mal possible cette période d’inactivité presque totale et de pauvreté accrue. Les parents réagissent du mieux possible, les enfants interprètent les faits et gestes de leurs parents et de leurs camarades à leur façon. Ils nous font retrouver notre âme d’enfant.
C’est l’écriture ciselée de ce livre publié en 1938 qui en fait la qualité aujourd’hui encore. John Fante nous fait vivre les événements et les pensées des personnages en une prose qui frôle l’expression poétique mais sans lyrisme. La famille Bandini, trop pauvre, ne peut se permettre ce luxe. Les faits et gestes des parents et des trois enfants sont traduits dans une écriture toute en finesse, en retenue, suffisamment subtile pour permettre au lecteur de s’identifier à eux, de vivre leurs situations, de se promener dans leurs décors (les rues, la colline, la neige, le froid), d’affronter leurs quiproquos, leurs humiliations d’étrangers pauvres dans l’Amérique du début du vingtième siècle.
La description féroce de la belle-mère, une femme cruelle et insensible, arrache tout d’abord des éclats de rire au lecteur. Puis, lorsqu’il comprend les conséquences de l’attitude de la mégère sur toute la famille, il est trop tard. Le lecteur est attrapé. Il sentira de la compassion pour ces braves gens qui la subissent. C’est avec soulagement qu’il vivra son départ.
L’histoire est linéaire mais le paragraphe huit présente les événements dans le désordre et, alors que le lecteur a déjà lu les deux-tiers du livre, il se met à tourner les pages à toute vitesse, désireux de connaître au plus vite les raisons de la petite tragédie qui vient de se dérouler dans la maison. Et, lorsque l’on connait la vérité, on se demande comment ils vont solutionner leurs problèmes, comment tout cela va finir.
Les dernières pages apportent le dénouement tant attendu mais le lecteur n’est pas libéré pour autant. Au contraire, il quitte ces rues qu’il arpente depuis des jours avec un brin de tristesse : l’histoire s’interrompt, les sensations et les sentiments meurent, les phrases poétiques prennent fin. Après le point final, John Fante a réussi son pari : le lecteur se sent aussi pauvre que la famille Bandini. Il est même désœuvré, presque orphelin.
Ce livre est pour moi un vrai coup de cœur. Je regrette cependant que la traduction Française porte le titre « Bandini » alors que le titre original « Wait until spring, Bandini » (Attends le printemps Bandini) est beaucoup plus approprié. Car l’hiver est aussi un personnage central de ce livre, de la première à la dernière ligne.
L’auteur décrit l’histoire d’une famille d’immigrés aux prises avec la pauvreté dans une ville du Colorado. L’hiver et la neige privent le maçon Bandini de travail et toute la famille doit faire le dos rond pour passer le moins mal possible cette période d’inactivité presque totale et de pauvreté accrue. Les parents réagissent du mieux possible, les enfants interprètent les faits et gestes de leurs parents et de leurs camarades à leur façon. Ils nous font retrouver notre âme d’enfant.
C’est l’écriture ciselée de ce livre publié en 1938 qui en fait la qualité aujourd’hui encore. John Fante nous fait vivre les événements et les pensées des personnages en une prose qui frôle l’expression poétique mais sans lyrisme. La famille Bandini, trop pauvre, ne peut se permettre ce luxe. Les faits et gestes des parents et des trois enfants sont traduits dans une écriture toute en finesse, en retenue, suffisamment subtile pour permettre au lecteur de s’identifier à eux, de vivre leurs situations, de se promener dans leurs décors (les rues, la colline, la neige, le froid), d’affronter leurs quiproquos, leurs humiliations d’étrangers pauvres dans l’Amérique du début du vingtième siècle.
La description féroce de la belle-mère, une femme cruelle et insensible, arrache tout d’abord des éclats de rire au lecteur. Puis, lorsqu’il comprend les conséquences de l’attitude de la mégère sur toute la famille, il est trop tard. Le lecteur est attrapé. Il sentira de la compassion pour ces braves gens qui la subissent. C’est avec soulagement qu’il vivra son départ.
L’histoire est linéaire mais le paragraphe huit présente les événements dans le désordre et, alors que le lecteur a déjà lu les deux-tiers du livre, il se met à tourner les pages à toute vitesse, désireux de connaître au plus vite les raisons de la petite tragédie qui vient de se dérouler dans la maison. Et, lorsque l’on connait la vérité, on se demande comment ils vont solutionner leurs problèmes, comment tout cela va finir.
Les dernières pages apportent le dénouement tant attendu mais le lecteur n’est pas libéré pour autant. Au contraire, il quitte ces rues qu’il arpente depuis des jours avec un brin de tristesse : l’histoire s’interrompt, les sensations et les sentiments meurent, les phrases poétiques prennent fin. Après le point final, John Fante a réussi son pari : le lecteur se sent aussi pauvre que la famille Bandini. Il est même désœuvré, presque orphelin.
Ce livre est pour moi un vrai coup de cœur. Je regrette cependant que la traduction Française porte le titre « Bandini » alors que le titre original « Wait until spring, Bandini » (Attends le printemps Bandini) est beaucoup plus approprié. Car l’hiver est aussi un personnage central de ce livre, de la première à la dernière ligne.
Invité- Invité
Re: [Fante, John] Bandini
Merci FrançoisG pour cette critique
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24590
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Fante, John] Bandini
Merci pour cette critique.
Un nouveau titre dans ma liste à lire...
Un nouveau titre dans ma liste à lire...
Invité- Invité
Re: [Fante, John] Bandini
Il est mentionné dans le magazine Lire du mois de février 2013, je le rajoute à ma LAL!
lilooo81- Grand expert du forum
-
Nombre de messages : 643
Localisation : France
Genre littéraire préféré : Les romans qui mettent de bonne humeur!
Date d'inscription : 21/03/2011
Re: [Fante, John] Bandini
Stévo, le père, buveur et courreur.
Maria la mère effacée, qui se réfugie dans la prière pour échapper à son quotidien.
Arturo, gamin des rues à l'imagination débordante ; Fédérico et August ses deux frères.
Une famille d'immigrés italien, une page de leur vie que j'ai partagé avec émotion.
Maria la mère effacée, qui se réfugie dans la prière pour échapper à son quotidien.
Arturo, gamin des rues à l'imagination débordante ; Fédérico et August ses deux frères.
Une famille d'immigrés italien, une page de leur vie que j'ai partagé avec émotion.
apm- Membre connaisseur
-
Nombre de messages : 480
Age : 63
Localisation : Aquitaine
Date d'inscription : 11/12/2011
Re: [Fante, John] Bandini
Beaucoup moins puissant que le magnifique "Demande à la poussière", ce livre se déroule durant l'enfance de l'auteur et traite des relations conflictuelles et ambigües qu'il entretient vis à vis de ses parents. Cela reste un livre agréable et sympa à lire.
6/10
6/10
Sarfre- Grand expert du forum
-
Nombre de messages : 505
Age : 48
Localisation : Metz
Emploi/loisirs : Informatique
Genre littéraire préféré : Romans classiques, contemporains; Sciences humaines; Fantasy; Policier, Thriller.
Date d'inscription : 14/01/2011
Re: [Fante, John] Bandini
Merci François, ce livre me tente, je prends note
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
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