[Chi, Li] Un homme bien sous tous rapports
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Votre avis sur ce livre
[Chi, Li] Un homme bien sous tous rapports
Auteur : Chi Li
Edition : Actes Sud
ISBN : 2-7417-6288-4
Date de parution : Septembre 2006
Nombre de pages : 157
La quatrième de couverture :
Depuis sa plus tendre enfance, Bian Rongda a appris à obéir et à maîtriser ses émotions, mais nul ne lui a jamais dit comment prendre en mains son destin.
C'est, en tous cas, ce qu'il découvre, à 41 ans, soudain victime de chômage après une irréprochable carrière. [...]
En choisissant d'affronter un sujet délicat et inattendu, celui de la misère masculine, Chi Li n'abandonne rien de son irrévérence coutumière ; si l'évocation des détails les plus intimes de la vie quotidienne est toujours au rendez-vous de l'écriture, ce roman est avant tout l'émouvant portrait de tout homme blessé.
L'auteur :
Née en 1957 à Wuhan, Chi Li a exercé la médecine pendant plusieurs années avant de se consacrer à l'écriture.
Elle est considérée comme l'auteur le plus représentatif du courant néoréaliste.
Mon avis :
Bian Rongda, 41 ans, se retrouve au chômage. C'est un choc pour lui. Et le début d'une remise en question.
Le chômage, c'est le chômage. La vérité finirait tôt ou tard par se savoir. Avant que le secret ne soit éventé, Bian Rongda devait au plus vite faire le point sur sa situation, sur lui-même et sur sa vie toute entière : où en était-il au juste ? Que ferait-il à l'avenir et que devait-il faire ?
Avant les événements récents, Bian Rongda s'était toujours vu à travers les yeux des autres. Il avait adopté vis-à-vis de lui-même une pensée de masse.
Désormais, il devait réfléchir et tout réexaminer de fond en comble.
Lors de ces journées de chômage, il se retrouve seul.
Il va se promener en ville, où il fait d'étonnantes rencontres, qui l'aident à mieux se connaître.
Les hommes sont des animaux solitaires, qui souvent préfèrent traîner seuls. Même sur une grande avenue, ils en éprouvent le besoin.
Se faire cirer les chaussures est une manière pour un homme d'âge mûr de traîner seul, sur une grande avenue.
J'ai beaucoup aimé la cireuse de chaussures, et l'humour qui se dégage de leur discussion :
- Je ne gagne pas beaucoup, mais ce que je gagne, c'est pour moi. Et ça c'est bien ! [...]
- Et vous supportez de vous laisser maltraiter par les gens de la ville ?
- Allons, grand frère ! Pour gagner de l'argent, il faut toujours une mise de départ. Parce que, d'après vous, on pourrait gagner de l'argent sans se faire malmener.
Mais ce serait le communisme !
C'est pourtant simple de mettre McDonald's en faillite : il suffirait que tout le monde cesse d'y aller. Et qu'on fabrique nous-mêmes ce qu'ils nous vendent.
Chez nous, c'est pas le blé et les pommes de terre qui manquent. L'eau non plus. Et l'on sait élever les poulets et les bœufs ! C'est vexant, tout de même !
Il y a dans ce livre de belles réflexions sur la vie, le temps qui passe.
Chaque année, au printemps, il faisait une excursion printanière avec son fils et, à l'automne, une sortie automnale ; en été, ils allaient nager et, en hiver, ils faisaient des batailles de boules de neige. Année après année, c'était toujours le même rituel, et c'est ainsi que passa le temps.
L'habitude est une chose ô combien puissante, ô combien redoutable !
Je trouve l'écriture de l'auteur très poétique, très imagée, bien qu'elle décrive souvent des détails de la vie quotidienne.
Bian Rongda monta en hâte dans l'autobus pour rentrer à la maison. Il s'assit tranquillement l'esprit en repos, en harmonie avec les autres voyageurs.
Il régnait entre tous les passagers une étrange complicité, comme si chacun partageait provisoirement les joies et les peines de son prochain.
Et Bian Rongda puisait dans cette solidarité un sentiment de chaleur et de sécurité.
Il y a aussi de l'humour, et une critique à demi-mots de la société de consommation actuelle (la recherche constante du profit, l'embauche de salariés jeunes et prometteurs, le recours à internet pour créer du lien social...).
Bian Rongda, rappelle-toi une chose : sur terre, il y a deux sortes de gens qui parlent par antiphrase – d'un côté les politiciens qui, lorsqu'ils disent "non", veulent dire "oui".
De l'autre les putains qui lorsqu'elles disent "oui", veulent dire "non".
J'ai aimé le rythme de ce livre, qui est lié, je pense, à l'écriture chinoise car j'avais ressenti la même chose en lisant Grenouilles de Mo Yan.
Cette lecture m'a donné envie de lire d'autres livres de Chi Li et d'autres livres de littérature chinoise.
Ma note :
8/10
Invité- Invité
Re: [Chi, Li] Un homme bien sous tous rapports
Je le note, merci Virgule!
chocolette- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 3756
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Localisation : Hainaut.Belgique.
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Genre littéraire préféré : Policier et un peu de tout...pas de SF!
Date d'inscription : 13/05/2011
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