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Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes

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Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes Empty Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes

Message par Cassiopée Dim 28 Oct - 9:15

Le texte de krackinette

Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes Harris10

Un jour étrange de Juillet.

Je m'en souviendrai toute ma vie... C'était le samedi 8 Juillet 1967, tante Clara se mariait avec oncle Albert, et ils avaient choisi une clairière reculée dans une foret pour la réception.

Nous étions arrivés par un petit chemin qu'oncle Albert avait parsemé de pétales de roses rouge, pour que nous trouvions facilement l'endroit. Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivions devant une vaste clairière sublimement décorée. Sur la droite se trouvait le buffet, avec de nombreuses tables et sur la gauche, la piste de danse. Mais le clou du spectacle, se trouvait devant moi...
Un peu plus loin, légèrement en retrait, se trouvait un petit lac, dont les abords avaient été soigneusement aménagés de petits galets bancs et gris. Ce jour là, il faisait un temps magnifique, les rayons du soleil tapaient dans l'eau, contre les galets, et nous donnait une impression de scintillement.
Vous vous souvenez ces histoires de Fées que je vous ai racontées l'autre soir pour vous endormir ? Oui ? Et bien ce jour-là, s'il y avait eu des Fées, je n'en aurais pas été étonnée !
Avec David, mon grand frère, nous avions instantanément décidé d'aller voir cela de plus près.

Nous avons traversé les invités, qui dansaient déjà sur les rythmes de Rock'n'roll, et quelques arbres, et lorsque nous sommes arrivés au bord de ce lac, nous avons été tant éblouis que nous avons mis un peu de temps avant de vraiment voir la beauté du lieu.
Une fois remis de nos émotions, David s'est baissé, a ramassé un galet blanc pour moi et un gris pour lui. En jetant le sien, il m'a dit :

"Allez, vas-y, fais comme moi ! »
- J'ai tenté de l'imiter, mais aujourd'hui encore, je ne sais toujours pas faire de ricochets..."

Il s'est moqué de moi un instant, puis a ramassé un troisième galet pour me montrer une deuxième fois. Il s'est penché un peu et m'a expliqué :

"Tu vois, regarde, tourne bien ton poignet comme ça, puis tu prends un tout petit peu d'élan et tu le jettes d'un mouvement souple."
J'en ai pris un à mon tour puis, plaçant mon poignet comme il me l'avais dit j'ai tenté de jeter une deuxième fois mon petit galet.
"Rhoooo ! Mais non, tu dois le lancer plus fort mais surtout tout droit !
– Mais je n'y arrive pas ! C'est trop dur ton truc ! Montre-moi encore !"

David a alors ramassé un énième petit galet. Il s'est mis en position et l'a jeté aussi fort que possible. Son lancé était très bien réussi, le galet est allé très loin dans le lac, si loin qu'on l'avait presque perdu de vue. Mais là, une chose extraordinaire s'est passée !
Le galet, au lieu de couler comme il aurait dû le faire, à commencer à revenir sur ses pas en ricochant, comme à l'aller. Lorsqu'il est arrivé à nos pieds, David n'en croyait pas ses yeux.

"T'as vu ça, il est revenu !
- Oh David, recommence, c'est rigolo ! Comment t'as fait ?
- C'est rigolo, mais c'est surtout très bizarre parce que ça ne m'était jamais arrivé !! Je ne crois pas qu'il soit censé revenir...
- C'est peut-être un autre enfant qui a fait un ricochet, et il est arrivé jusqu'à nous... ou alors, t'es devenu vraiment trop fort !
- Tu racontes n'importe quoi, il n'y a que nous au bord du lac, et je l'ai lancé comme d'habitude...
- Allé David, s'te plait ! Recommence, s'te plait !!
- Mais oui! deux minutes ! Laisse moi ramasser d'autres galets.
- Moi aussi je veux encore essayer !! Et c'est moi d'abord ! »

Évidemment, mon petit galet n'est pas allé bien loin. En fait, l'eau était si claire, que nous avons pu remarquer que mon galet, qui était tombé à quelques mètres du bord, revenait tout doucement vers celui-ci...
Un jour je vous emmènerai faire des ricochets ! On verra si vous continuerez de vous moquer de moi ! Allez, laissez moi continuer !
David, lui, avait réussi son lancé, comme toujours, mais cette fois, il avait décidé de le lancer moins fort, pour voir si c'était vraiment son galet qui revenait. Et bien oui ! C'était bien lui, qui une fois de plus revenait vers nous !

"Woua ! David ! C'est vraiment trop chouette !
- C'est bizarre, mais c'est vrai que c'est rigolo !
- Tu crois que les galets sont magiques ?
- Je ne sais pas, je n'ai jamais cru à la magie et papa dit que ce sont des sornettes...
- Oui, mais là, si papa voyait ça, il croirait sûrement à la magie ! Allons le chercher pour voir ce qu'il dit !
- Sarah ! Non ! Attends !! Si on leur dit, ils risquent de nous empêcher de continuer à jouer ici, et moi, j'ai bien envie de continuer ! »

David avait 3 ans de plus que moi, alors comme il était plus grand, je l'ai écouté... Nous avons donc passé notre après-midi à lancer nos galets. Les miens revenaient par le fond, comme si nous les avions tirés avec une ficelle invisible. Mais ceux de David revenaient toujours en ricochant.
Le soleil, qui commençait à faiblir, s'était teinté de rose, et alors, les rayons qui se reflétaient sur l'eau étaient si beaux, que les invités avaient commencé à se rapprocher pour voir le spectacle.
David, les voyant arriver m'avait dit de ne plus toucher un seul galet, parce que les adultes n'auraient pas compris...
Nos parents sont arrivés eux aussi, nous ont vus et se sont donc rapprochés de nous :
"Alors les enfants ! C'était chouette ce mariage hein ? Vous avez fait un gros bisou à Tante Clara et Oncle Albert j’espère ! Non ? Alors, vite, ils sont là-bas, allez les embrasser, nous allons rentrer."

C'est ainsi que c'est achevé cet après-midi. Nous avons embrassé notre tante et notre nouvel oncle. Puis nous avons rejoint nos parents pour rentrer à la maison.
Avec David, nous avons tenté de mémoriser le chemin, puis en voiture, nous avons demandé à nos parents le nom de cette merveilleuse forêt. Malheureusement, en arrivant à la maison, lorsque nous avons essayé de faire un plan, nous n'y sommes pas arrivés. Nous n'étions pas d'accord. Chacun a donc fait son plan comme il le pensait bon... Quelques années plus tard, j'ai essayé d'y retourner, mais mon plan ne m'a pas permis de retrouver cette clairière, et donc, ni ce lac magique, où j'aurais tant aimé pouvoir vous emmener...
Lorsque j'ai demandé à David si, lui, il avait réussi à retrouver cet endroit, il m'a dit qu'il ne voyait pas du tout de quoi je parlais, d'après lui, Tante Clara et Oncle Albert n'avaient pas organisé leur réception de mariage dans une forêt, mais dans un grand hôtel.

Ai-je rêvé cette journée ? L'a-t-il simplement oubliée ? Je ne le saurai jamais... Mais j'aime à croire que je l'ai bel et bien vécue...

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Message par Cassiopée Lun 29 Oct - 10:47

Le texte de dada780

Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes Harris11

"Je fixai l'horizon d'un air anxieux : en effet, c'était aujourd'hui la grande parade de l'armée, où mon père était un des plus importants personnages. Il participait depuis des années à de multiples opérations, dangereuses et le maintenant loin de sa famille et de sa ville natale. Mais, depuis sa blessure au cours d'une de ces opérations, l'état major avait reconnu son héroïsme et ses compétences. Résultat : un grade supérieur, des primes plus élevées, et une vie plus stable qu'auparavant. Cette nouvelle avait consolé toute la famille, particulièrement ma mère : en effet, cela faisait plusieurs années que mon père ne nous avait pas rejoint pour les fêtes de Noël... De plus, mes camarades me respecteraient certainement plus, s'ils savaient que mon père était un héros, bien plus que leurs pères respectifs. Pour eux, j'étais toujours le pauvre petit, n'obtenant que des résultats moyens, et n'ayant pas d'amis, à part mon frère qui fréquentait la même école. Nous étions tous les deux repliés sur nous nous-même, solidaires face aux autres et aux moqueries incessantes sur nos vêtements abîmés et notre apparence triste...

Ainsi, depuis de nombreuses années, je cherchais à me connaître, pour combattre le malaise incessant de cette triste vie. Mais l'arrivée de mon père, sa promotion miraculeuse et notre famille à nouveau réunie, tout allait devenir parfait, et finies les moqueries à l'école ! C'est pourquoi je regardais avec espoir et envie la direction d'où la parade allait venir. Soudain, les notes de l'hymne national résonnèrent dans nos oreilles. Ma mère, mon frère et moi nous dirigeâmes vers la grande avenue, d'un pas pressé et impatient, ignorant les gens nous entourant : nous ne voyions que notre père, en uniforme brillant et séduisant sur son cheval, la foule étant figée dans le temps. Lorsque notre père nous vit, il nous fit un signe de la main, mais resta là où il était, au contraire de ses camarades qui se jetaient vers leur famille, dans des effusions de joie... Cette attitude nous surprit, et nous déçut. Mon frère gémit :
« Maman, pourquoi il ne vient pas nous voir ?
Je ne sais pas mon chérie... répondit-elle d'un ton triste, d'où les larmes perçaient.
T'en fais pas maman, on est là ! Dis-je chaleureusement à mon frère et à ma mère. »

Au bout de vingt minutes de recherches exténuantes dans la foule, nous aperçûmes notre père arriver au bras d'une femme, plus jeune que ma mère. Il s'adressa à nous d'un ton neutre,ce qui me mis les larmes aux yeux :
« C'est gentil de m'avoir attendu, mais ce n'était pas la peine ! nous jeta-t-il à la figure.
Le visage de ma mère devint triste.
Pourquoi, mon chérie ?! Nous t'avons attendu pendant plus de dix ans ! s'écria-t-elle.
Papa, tu peux pas nous faire ça ! renchéris-je, pour appuyer ma mère.
Eh bien, vous êtes prévenus maintenant : je vous quitte, et vais vivre avec Jane ! dit-il fièrement.
Avec cette femme ? Bonne chance pour ta vie, alors, puisque les enfants et moi, on part ! cria ma mère.

Puis nous tournâmes le dos à mon père, et nous dirigeâmes vers notre appartement. Mon père tenta de nous retenir, évoquant la garde de mon frère et moi, mais ses paroles furent perdus dans la foule de cris de joie et de larmes. Je dois dire que, malgré l'air dur de ma mère, ses yeux brillaient, et trahissaient son chagrin. Une fois arrivés dans notre modeste logement, ma mère éclata en sanglot, longs et bruyants. Attirés par le bruit, nous nous dirigeâmes vers ma mère, et l'enlaçâmes dans une étreinte affectueuse. Nous restâmes ainsi, formant un seul bloc, et refusant de répondre aux sonneries du téléphone, durant plusieurs heures. Puis je décidai qu'il était temps de partir, car le plus tôt était préférable.
« Allez maman, on fait nos valises et on part loin de cette ville ! lui dis-je d'un ton affectueux, trahissant tout ma tendresse pour cette femme exceptionnelle. »

Ainsi, deux heures plus tard, nous retirâmes tout notre argent de la banque, et nous allâmes au port de la ville. En route, nous croisâmes mon père, l'air désespéré et cherchant à nous parler. Mais nous accélérâmes le pas, afin d'échapper à la vue de l'homme qui avait brisé le cœur de ma mère. Ainsi nous embarquâmes sur le premier bateau venu, une petite embarcation, romantique, et dont le propriétaire était un homme charmant. Nous nous retrouvâmes sur la mer Méditerranée, face à un beau ciel bleu, dans lequel quelques nuages erraient sans but. Le vent gonflait la voile de notre embarcation, menée par un homme au cœur d'or. Puis une bouffée de vent nous poussa en avant, vers un lieu inconnu, un lieu nouveau, loin de notre ancienne vie, qui était désormais révolue. Je me sentais renaître, et l'envie de tout recommencer à zéro me motivait plus que jamais. Je me dirigeai vers ma mère, et, avec mon frère, je l'enlaçai affectueusement, ne formant plus qu'une famille unie. Je me sentis heureux, prêt à en découdre avec la vie.

Un, deux, trois, partez ! La course pour une nouvelle vie était commencée."
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Message par Cassiopée Mar 30 Oct - 11:33

Le texte de Step

Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes Harris12

Ils étaient quatre garçons, quatre inséparables se connaissant depuis le collège.

Ils terminaient brillamment leur école d’ingénieur, la vie s’ouvrait devant eux, un avenir de mille promesses de réussites.

Depuis longtemps ils s’étaient jurés de ne jamais se perdre de vue, de toujours rester unis, promesse scellait par un magnifique voyage en commun, mais hors du commun…
Ce projet, ils le peaufinaient depuis des mois, emprunts, petits cours, recours aux parents, tout était bon pour rassembler l’argent du voyage, de leur voyage d’entrée dans la vraie vie.

La destination souhaitée depuis toujours était le pacifique, le voyage le plus lointain possible, Nouméa, Tahiti, des noms de rêve, des côtes sauvages, la barrière de corail, les milliers de poissons de toutes les couleurs, la gentillesse des habitants.
Ils en parlaient depuis tant de temps. Et ce temps-là était enfin arrivé.

Première escale Nouméa et sa réputation d’île de rêve, l’île de l’éternel printemps. Certes la douceur était au rendez-vous, la barrière de corail était bien là et quelques requins aussi….Ce fut tout.
Ce paradis des véliplanchistes et des plaisanciers les déçurent terriblement, ils en avaient trop rêvé durant les longs mois d’internat et de travail. L’île avec ses immeubles ultra modernes, ses 4X4, ses bateaux de plaisance, ses boutiques de luxe se donnait des airs de Californie !

Dépités ils prirent une carte du pacifique et au hasard mirent le doigt sur un archipel minuscule c’était le « Vanuatu », quel nom exotique…
Aussitôt décidés…. aussitôt partis vers l’aéroport de « La Tontouta » cherchant un vol pour ce nouveau paradis sauvage au nom plein de promesses. Mais aucun vol n’était programmé ce jour-là à destination de Port-Vila.

Sur le tarmac, loin des avions Air France et Air Pacifique se trouvait un vieux coucou chargeant de la marchandise, sacs de graines, cartons divers, même poules et lapins semblaient être du voyage, nos quatre garçons comprirent vite qu’il y avait une possibilité, le pilote étant un ancien militaire nourrit au whisky et à la bière, usé par la cigarette, et pas trop regardant sur les obligations de sécurité … ils se mirent vite d’accord.

Après une heure et demi de vol, entre sac d’ignames et poules en cage, nos quatre aventuriers modernes commencèrent à s’inquiéter, c’était évident l’avion perdait de l’altitude, au loin une petite tache de verdure au milieu de l’immense océan se profilait, le pilote pas très assuré pour cause d’ abus de boissons fortes décida de se poser, après avoir sectionné en rase-motte une quantité incroyable de cocotiers le coucou s’écrasa sur la terre ferme, nos quatre amis étaient vivants, le pilote beaucoup moins…

Commença pour nos jeunes diplômés une vie de Robinson.

- On nous retrouvera c’est sûr, dit le plus optimiste.
- Crois-tu qu’on se rendra compte de notre disparition répondit le pessimiste.
- Il faut trouver de la nourriture, de l’eau et un abri, c’est primordial, affirma le pragmatique.
- Les émotions ça creuse dit le quatrième, J’ai faim et soif.

Le ravitaillement contenu dans le bimoteur servi en premier, quelques semaines plus tard le temps des difficultés commença, de temps à autre un avion survolait l’île qui s’avéra n’être qu’un îlot à l’état sauvage, inexorablement leur espoir s’éloignait rapidement.

Malgré les feux allumés ici et là aucun avion ne semblait pouvoir les localiser, après plusieurs tours de l’îlot ils aperçurent une quantité de grottes ayant servi il y a fort longtemps, car il n’y avait aucun habitant dans l’île et aucune trace de vie humaine.

Ils explorèrent avec découragement les grottes une à une, elles étaient toutes semblables sauf une d’où sortaient des rails se prolongeant bizarrement dans la mer par un quai rudimentaire.
Au fond de la grotte un wagonnet avançant très facilement grâce à des pédales, pouvait être conduit le long de la côte.

L’espoir renaissait chez nos explorateurs en herbe, en mettant une voile ce serait très facile de s’échapper de l’île…La carcasse du coucou devrait bien leur fournir le nécessaire…

Ce qui fut dit… fut fait, et une voile fut installée à l’avant du wagonnet.

- Ces rails mènent sur une autre île, elles ont été construites pour cela dit l’optimiste.
- Sont-elles sûres et surtout assez longues pour nous conduire sur la terre ferme pensait le pessimiste.
- le wagonnet avancera très vite avec une voile affirma le pragmatique
- Alors que l’éternel affamé se demandait si la prochaine destination offrirait du gibier.

Mais la question lancinante était où sommes-nous? où allons-nous arriver?

Ils pédalèrent, pédalèrent, la voile pris le relais, ils disparurent à l’horizon vers un autre lieu, sur cette monture d’un autre temps.
Mais tous étaient d’accord s’il y avait une réponse c’est ainsi qu’ils pourraient la trouver.

Sont-ils arrivés quelque part, ont-ils étaient engloutis dans le Pacifique qu’ils aimaient tant, on ne les revit plus, on ne le sut jamais
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Message par Cassiopée Mar 30 Oct - 13:23

Le texte de bella333
Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes Harris13

Camille observait son cousin jeter les petits cailloux dans l’étang. Ceux-ci en plongeant dans l’eau faisaient des cercles de plus en plus larges puis se perdaient au fond de l’eau. Parfois certains ricochaient. Pas tous.
La petite fille se demandait si les cailloux avaient une âme. Si en plongeant ainsi dans l’abîme ils ne perdaient pas à jamais des cailloux-frères, des cailloux-mamans.
Son entourage la trouvait étrange car, à six ans, Camille portait un regard profond sur ce qui l’entourait. Se posait des questions qu’un enfant de cet âge ne pose pas. Parfois elle se plongeait dans la contemplation d’un objet quelconque et personne ne pouvait la sortir de là.
Personne excepté Jérémy, son cousin. Lui seul savait la faire revenir. Lui seul la comprenait car lui aussi voyait ces choses là. Les adultes disaient que s’ils continuaient ainsi tous deux finiraient en asile. En effet des enfants corrects ne parlaient pas aux plantes ! Et puis, ces amis imaginaires qu’ils avaient en commun ce n’était pas sain.

En ce jour de juillet la chaleur confinait les adultes à l’intérieur. Même les autres cousins et cousines de Camille ne voulaient pas sortir jouer. Tous préférés restaient à l’intérieur de la maison de famille. Une grande bâtisse fraiche entourée d’un parc, d’un étang et d’une forêt, domaine familial depuis bientôt cent ans.
Camille et Jérémy, eux, avaient préférés quitter en douce la salle de jeux pour aller à l’étang. En effet celui-ci voulait discuter avec Camille « des choses dont on ne doit pas parler devant les grands »
C’est comme ça que Jérémy s’était retrouvé à lancer des cailloux pendant que Camille l’observait.
La petite fille cherchait à se rapprocher de lui sans tomber à l’eau. Maman serait fâchée si sa belle robe blanche était tachée. Et puis la ceinture rouge qui lui cerclait la taille était sa préférée.
- Je dois te parlait du monsieur, dit Jérémy quand il eu rassemblé ses idées.
- Je sais, souffla Camille.
Jérémy pris trois cailloux, comme pour se donner une contenance. Il en lança deux.
- Il habite ici. Il ne veut pas partir. Il dit que c’est à cause de toi
La petite fille eu un sourire las.
- Je sais. Je ne sais pas quoi faire. Parfois je le sens derrière moi. Il pose la main sur mon épaule et je sens son odeur. Du chèvrefeuille. Tu sais à quel point j’aime ce parfum. Il ne partira pas sans moi.
- Il aime cet étang car il pêchait souvent ici. Il y faisait aussi de la barque. C’est comme ça qu’il est …

Jérémy regarda le caillou qui lui restait dans la main car il ne parvenait pas à achever se phrase. Il le lança de toutes ses forces, mais le troisième caillou revint en ricochant.
Les enfants écarquillaient les yeux. Ils n’avaient pas rêvé. Camille voulu se sauver mais elle glissa sur la vase et s’étala de tout son long. Elle se débâtit pour se sortir de là mais chaque tentative la ramenait plus près de l’eau. Elle ne savait pas nager.
Soudain elle sentit des mains se refermer sur son bras et la tirer sur la terre ferme. Elle leva son petit visage prêt à remercier son cousin mais elle se figea. Ce n’était pas Jérémy devant elle. Le petit garçon trop hébété n’avait même pas bougé de là où il était.
Camille se retint de crier. Quelque chose dans les yeux de l’homme, de la douleur peut être, l’empêchait de se sauver. Elle se releva et fixa l’inconnu. Elle sentait confusément qu’elle le connaissait, que cette odeur, ce visage lui était familier. Mais où l’avait elle rencontré ? Pas ici, pas dans cette vie.
- N’ai pas peur, je t’en pris. Je ne voulais pas vous effrayer tout les deux. Je pensais m’approcher de vous par étape. C’est pour ça que j’ai fait ricocher le caillou en arrière. Mais quand j’ai vu que tu allais te noyer… j’ai paniqué. Je m’y suis très mal pris. Pardon ma douce Camille. J’ai eu si peur.
- Heu nous aussi, remarque Jérémy enfin sortie de sa léthargie.
- Tu connais mon prénom ?
- Oui et d’autres choses aussi.
L’homme portait un costume sombre qui datait du siècle passé. Des favoris sombres lui mangeaient une partie du visage ce qui accentuait la couleur de ses yeux. Vert, vert très clair comme l’eau de l’étang lorsque le soleil se réverbérait dedans.
Oui c’était cela. Les paillettes d’or dans les yeux de cet homme étaient comme le soleil.

Jérémy s’était rapproché, près à intervenir entre l’homme et sa cousine s’il se passait quelque chose. Mais en réalité que pouvait faire une enfant contre un homme mort il y a presque cent ans ?
Camille s’assit sur la mousse, au point où elle en était sa robe ne craignait plus rien.
- Nous nous sommes déjà vu n’est ce pas ? demanda t'elle
- Ho, oui ma Camille, il y a fort longtemps. Ici même dans cette demeure. Je t’ai vu naître et grandir. Comme tu étais belle.
Jérémy fit une moue dubitative.
- Pourquoi nos parents ne vous on jamais vu alors ? Seulement nous !
- Je ne suis pas sur de tout comprendre, murmura la petite fille.
Alors l’homme plongea ses yeux dans le regard de Camille et il conta son histoire. Plus rien ne comptait autour d’eux. Jérémy s’assit un peu en retrait pour écouter à la dérobé comme un voleur. Un voleur d’histoire.

Il commença par sa rencontre avec Rose ici à l’étang un soir d’été alors que ses parents avaient organisé un diner mondain ; Puis leur mariage d’amour qui convenait à leurs deux familles ; la naissance de Camille et la mort de Rose en même temps ; ses longues promenades en barque sur cette étendu d’eau pour se rapprocher de Rose et Camille qui grandissait. Enfin un après-midi alors qu’il se trouvait sur l’eau la petite fille, celle-ci était passée par-dessus la barque. Il avait sauté pour la rattraper mais tout deux périrent noyés.
Depuis ce jour son âme en peine attendait le retour de sa fille.
- Et ça y est, Camille tu es revenu. Tu portes le même prénom, tu es née le même jour. Ma fille, ma petite fille s’est enfin réincarnée.
L’homme pleurait à présent, Camille aussi. Elle comprenait qu’elle était liée à cet homme. Qu’elle le sentait près d’elle à chaque fois qu’elle venait au domaine sans savoir qui il était. Elle savait aussi que maintenant elle devait le suivre pour que l’âme de celui qui fût jadis son père trouve enfin le repos.
Jérémy était horrifié car lui aussi comprenait mais il ne pouvait se résoudre à abandonner sa cousine.
- Tu … tu ne peux pas me laisser ici tout seul, bégaya le garçon.
- Viens avec nous, Jérémy. Viens avec moi, supplia Camille.

Personne au domaine ne vit les trois silhouettes s’enfonçaient dans les profondeurs de lac. Ce fut seulement à l’heure du goûter que l’on s’aperçut de la disparition mais il était trop tard. On ne retrouva que deux petits corps flottant sur le lac.
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Message par Cassiopée Mar 30 Oct - 23:01

Le texte de virgule

Atelier d'écriture d'Octobre/Novembre/Décembre 2012: Les textes Harris14


Un autre temps, un autre lieu
Vogue la barque vers les cieux

Radeau de bois, naufrage urbain
Les enfants-rois tracent leur chemin

Habits anciens, costume marin
Ils vont en bateau ou en train

Les quatre enfants, le nez au vent
Filent vers l'horizon bleu cyan

Une lumière brille à babord,
Un projecteur, une étoile d'or

Le vaisseau les mène pour gagner
Sur les rails du jeu dessiné

Dernière partie,
Les enfants rient

Ils ont trouvé
L'ultime secret

Gagner des points
Aller plus loin

Jouer sans fin
Rejouer demain



Demain
Demain
Demain

Bruit monotone
Bercement doux
Roulis des vagues



« Réveillez-vous
Monsieur
Le train...

Entre en gare. »




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Message par Cassiopée Mar 4 Déc - 19:44

Le texte du motard

Trois petits haïkus

Main en offrande
Petit mage de noël
Désir de cadeaux

Eau scintillante
Miroir des yeux d’enfants
Amour éternel

Voile gonflée
Voyage vers l’horizon
Nuages sombres
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