Blacksad - Série [Canales, Diaz & Guarnido]

Pour paraphraser la page web de l’éditeur : attention, chef-d’oeuvre !
Dessin irréprochable, précis, mais dont les couleurs, soigneusement estompées, rappellent les films super 8 et les photos sépia, les privés au caractère rugueux et au chapeau mou, fleurant la mâle sueur et la Gauloise froide, les femmes aussi désarmées que fatales.
On s’attache dès la première page, presque la première image, à ce félin héros au caractère trempé, respectueux des règles (qu’il s’est fixées). Ceux qu’il méprise nous sont antipathiques. Ses amis (peu nombreux, il est vrai) nous sont chers. Un personnage entier mais complexe, férocement imparfait.
Quant à l’univers, il n’est évidemment animal que pour mieux brocarder nos travers bien humains, mettre en lumière nos avanies et nos appétits dits supérieurs. Apôtres de la pure et blanche fourrure, toutous du pouvoir, charognards, tout est bon pour nous ramener à un univers bien réel où poils et plumes ne sont que des parures sur la peau rose de l’animal «homme». Un univers très Amérique des années cinquante, après-guerre, pré-68. Un monde encore sous le choc, encore en reconstruction, où l’espoir ne renaît qu’à grand-peine.

Noir et dense. Subtil. Brillant.

A découvrir d’urgence.