[Beaume, François] La lune dans le puits
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[Beaume, François] La lune dans le puits
[Beaume, François] La lune dans le puits
La lune dans le puits
François Beaume
Editions Verticale
Parution : 26-09-2013
512 pages
ISBN : 9782070142309
4ème de couverture
«Ceux qui parlent dans ce livre sont moi. J'ai digéré toutes leurs histoires, je les écoute, les réécoute, je me parcours et je retrouve dans l'écho du miroir mes histoires miennes.»
Entre décembre 2011 et avril 2013, François Beaune est parti collecter des histoires vraies autour du bassin méditerranéen. Il a choisi d'en retranscrire environ deux cents, dont les siennes, et d'en ordonner la matière au fil des âges de l’existence – depuis l’enfance jusqu'à la mort –, telle l’autobiographie imaginaire d’un seul et même individu-collectif.
La lune dans le puits dessine ainsi l’odyssée insolite, populaire et iconoclaste de celles et ceux qui portent les légendes contemporaines du berceau de l’humanité.
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Mare nostrum, berceau de notre civilisation. "La méditerranée est une bouche gercée dont la lèvre supérieur s'exprime en latin, et la lèvre inférieur en arabe." écrit François Beaume dans son prologue. Une bien belle formule et si vraie. Il explique comment il a retranscrit les textes que tout un chacun a déposé ici quelqu’en soit le sujet. Il les a remis « au propre » comme disait les vieux pour mon plus grand plaisir.
Le titre de ce recueil vient d’une phrase de Leonardo Sciascia : « la vérité est au fond du puits. Vous regardez dans un puits : vous y voyez le soleil ou la lune, mais si vous vous jetez dans le puits il n’y a plus ni soleil ni lune ; il y a la vérité.
François Beaume nous explique ce qu’il a cherché avec ce livre : « ce livre est le livre de ce nouvel individu collectif, né au combat sur les vases grecs, le livre de l’avocat-supporter-architecte-de-cirque-en-sable-aubergiste-au-chômage-sirène-de-call-center-gymnaste-et artisane-de-médina-délocalisée, le livre du plombier-peintre-poète-à-la-retraite-joueur-de-oud-de-tavla-fumeur-de-chicha-cireur-droguiste-conteur-cremière ».
Par l’entremise de ce livre, nous entrons dans la vie des gens. Ce sont des histoires plus ou moins courtes, souvent très courtes qui racontent la vie. Elles peuvent être tristes, émouvantes, gaies, poétiques, cruelles… comme la vie. François Beaume les a classées par tranches d’âge, de la naissance à la mort, je vous le dis, comme la vie. Chaque histoire est importante, chaque histoire surprend ou non.
Le soir, j’aime prendre quelques tranches de vie, je voyage autour de la Méditerranée, de Beyrouth à Tel-Aviv, d’Athènes à Marseille, via Tunis, Ramallah et autres régions. Beaucoup d’histoires d’honneur, d’amour, de jalousies, de vengeances, de religions, de guerre. L’une d’entre elles me rappelle le livre de Gwenaëlle Aubry « Partages » ou « Palestine » d’Hubert Haddad. J’ai souri jaune à la lecture des histoires de vaches palestiniennes et de l’armée israélienne. Les deux frères menteurs me font penser à une blague belge. Il y a même une histoire d’arracheur de dents…. Si, si c’est vrai. Le racisme est présent avec l’affaire de Mamadou, les histoires d’amour, comme celle de Joseph et Blandine, ne sont pas oubliées.
François Beaume insère sa propre histoire toujours dans le même esprit : de petites tranches de vie.
Ces chroniques mises bout à bout ne sont pas redondantes. L’oralité se sent, même si François Beaume a retravaillé les textes pour les rendre homogènes et apporte la vie à ce qui ne pourrait être qu’une litanie. Ce n’est jamais ennuyeux, l’humour y est très présent.
En relisant mon texte, je m’aperçois que le mot vie est apparait très souvent et je ne change rien car c’est bien un matériau vivant que nous offrent François Beaume.
« Ceux qui parlent dans ce livre sont moi. J’ai digéré toutes leurs histoires, je les écoute, les réécoute, je me parcours et je retrouve dans l’écho du miroir mes histoires miennes ». C’est ce qui fait de lui le véritable auteur de ce livre puisqu’il a choisi parmi un grand nombre d’histoires, les a classées, « réécrites ». Il a fait prendre la mayonnaise avec ses propres textes écrits en italique, sorte de biographie indomptée, de digression sur la vie…
Lisez ce livre. Vous n’y ferez pas les mêmes rencontres que moi, mais ces tranches de vie anonymes sont des instants de vérité, des instantanés, toujours intéressantes. Oui, lisez ce recueil d’histoires collectées comme le font certains anthropologues ou ethnologues avant que ne disparaisse une civilisation orale.
« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas la vérité nue mais le soleil ou la lune qui se reflète sur l’eau éteinte au fond du puits. Il s’agit d’abord de raconter l’histoire, d’écouter. Leonardo a raison : la vérité est au fond d’un puits. Faisons bien attention à la laisser où elle est, tout au fond, pour son bien.
Car la belle invisible, dans le fond, nage libre. Elle sort du puits quand elle veut, brandissant un miroir, pour nous aveugler ou nous rendre lucides. Le reste du temps elle se fait oublier. Quand le monde en surface devient irrespirable, on se jette pour mourir et renaître auprès d’elle. »
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