[Beauquel, Lilyane] En remontant vers le Nord
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[Beauquel, Lilyane] En remontant vers le Nord
Titre : En remontant vers le Nord
Auteur : Lilyane Beauquel
Éditions : Gallimard (janvier 2014)
Collection : Blanche
Nombre de pages : 236
ISBN : 978-2070143733
Quatrième de couverture
En remontant vers le Nord se déroule dans un pays nordique à la fin du XIXe siècle. Le narrateur, un jeune ingénieur prénommé Sven, est chargé de creuser un tunnel qui désenclavera les terres les plus reculées. Ce pays, Sven croit bien le connaître pour y être né et y avoir vécu jusqu'à ses dix-sept ans, avant de le quitter pour un long périple à travers le monde. Après dix ans d'absence, il revient avec l'assurance d'un homme de progrès. Alors qu'il se rêvait renouant avec la lignée de ses ancêtres, ses illusions volent en éclats au contact d'une nature inhospitalière et d'un peuple autarcique où règne encore la loi des clans. Aidé de Zia et de Vieux Bec, d'Edensen et de la belle Silke, il déchiffre les croyances et les superstitions de cette étrange vallée et les raisons des rivalités ancestrales qui opposent les Landsen aux Zir. Pendant ce temps, sur le chantier, les incidents et accidents se succèdent au point que Sven doute d'arriver au bout de sa mission : réussir à percer la montagne et enfin atteindre la lumière qui baigne l'autre côté.
Mon avis
C’est une écriture intimiste et très lente qu’emploie Lilyane Beauquel pour « Remonter vers le Nord ». Il faut l’apprivoiser pour renter pleinement dans ce roman à l’ambiance feutrée, secrète où beaucoup de choses sont consignées entre les lignes. C’est poétique à souhait et le style désarçonnera plus d’un lecteur. Prenez le temps de laisser les mots venir à vous avant d’essayer de cerner l’histoire.
Sven a quitté son pays, la Scandinavie, à la fin du dix-neuvième siècle, à dix-sept ans. Une fuite pour vivre autre chose, autrement, ouvrir un horizon qui lui semblait bouché par les torrents et les montagnes..
« Je m’étais levé haletant, me sentant en danger si je n’allais pas à la rencontre de soleils nouveaux, d’ombres portées par des gens d’apparences inconnues, pour rebondir de vallée en vallée, sans me soucier de leur nom. »
Dix ans plus tard, il a fait des études et le voilà nommé responsable d’une construction, un tunnel, sur la terre de ses ancêtres, celle de son papa.
« Nous sommes la terre bourrée de formes en vrac, de hanches, crânes, abcès de chair, terre brune, liquide, décantée, rien d'une croûte, fourrée d'os, de fragments de cercueils gros comme dents de souris, terre sous et autour de l'église aux clochers pointus et gueules de dragons et démons. »
Il veut également profiter de sa venue pour comprendre les agissements de son père (et surtout ses choix) puisque, lui aussi, a fui lorsqu’il était jeune…
Ancrée dans ses croyances, comment la population va-t-elle appréhender sa venue ? Est-il un ingénieur aux dents longues, qui sait tout sur tout ou un enfant du pays, capable de comprendre les vibrations de la terre et des hommes ? Sven doit aller lentement, prendre le pouls des populations, des clans tels que les Landsen (et leur oreille bijou), les Minuscules et les Zir qui rivalisent et s’observent.
« Personne ne l’oublie, car rien n’est plus noble que ce courage qu’ils ont eu, que ce choix qu’ils ont fait ! »
Les hommes ont peur de temps à autre, ils se détestent autant qu’ils s’apprécient. Le tunnel venu à eux fait partie entière de leur vie, source de problèmes mais aussi d’améliorations et de revenus pour certains ouvriers.
Ce n‘est pas un livre qui se dévore, rempli d’une multitude d’actions, c’est comme un long poème qu’il faut déchiffrer. C’est parfois sec et âpre comme cette nature sauvage qui veut rester libre, en dehors des choix des hommes ; parfois doux comme une complicité secrète devant un échange plus intime. Au fur et à mesure de l’avancée de la construction du tunnel, Sven chemine vers une meilleure connaissance de ses racines, de son père, de lui-même….
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, bien qu’ayant eu quelques difficultés pendant les premières pages avec le phrasé particulier de l’auteur. Je crois que c’est un roman qui vaut le détour pour peu qu’on prenne le temps de le laisser venir à nous….
Mon avis
C’est une écriture intimiste et très lente qu’emploie Lilyane Beauquel pour « Remonter vers le Nord ». Il faut l’apprivoiser pour renter pleinement dans ce roman à l’ambiance feutrée, secrète où beaucoup de choses sont consignées entre les lignes. C’est poétique à souhait et le style désarçonnera plus d’un lecteur. Prenez le temps de laisser les mots venir à vous avant d’essayer de cerner l’histoire.
Sven a quitté son pays, la Scandinavie, à la fin du dix-neuvième siècle, à dix-sept ans. Une fuite pour vivre autre chose, autrement, ouvrir un horizon qui lui semblait bouché par les torrents et les montagnes..
« Je m’étais levé haletant, me sentant en danger si je n’allais pas à la rencontre de soleils nouveaux, d’ombres portées par des gens d’apparences inconnues, pour rebondir de vallée en vallée, sans me soucier de leur nom. »
Dix ans plus tard, il a fait des études et le voilà nommé responsable d’une construction, un tunnel, sur la terre de ses ancêtres, celle de son papa.
« Nous sommes la terre bourrée de formes en vrac, de hanches, crânes, abcès de chair, terre brune, liquide, décantée, rien d'une croûte, fourrée d'os, de fragments de cercueils gros comme dents de souris, terre sous et autour de l'église aux clochers pointus et gueules de dragons et démons. »
Il veut également profiter de sa venue pour comprendre les agissements de son père (et surtout ses choix) puisque, lui aussi, a fui lorsqu’il était jeune…
Ancrée dans ses croyances, comment la population va-t-elle appréhender sa venue ? Est-il un ingénieur aux dents longues, qui sait tout sur tout ou un enfant du pays, capable de comprendre les vibrations de la terre et des hommes ? Sven doit aller lentement, prendre le pouls des populations, des clans tels que les Landsen (et leur oreille bijou), les Minuscules et les Zir qui rivalisent et s’observent.
« Personne ne l’oublie, car rien n’est plus noble que ce courage qu’ils ont eu, que ce choix qu’ils ont fait ! »
Les hommes ont peur de temps à autre, ils se détestent autant qu’ils s’apprécient. Le tunnel venu à eux fait partie entière de leur vie, source de problèmes mais aussi d’améliorations et de revenus pour certains ouvriers.
Ce n‘est pas un livre qui se dévore, rempli d’une multitude d’actions, c’est comme un long poème qu’il faut déchiffrer. C’est parfois sec et âpre comme cette nature sauvage qui veut rester libre, en dehors des choix des hommes ; parfois doux comme une complicité secrète devant un échange plus intime. Au fur et à mesure de l’avancée de la construction du tunnel, Sven chemine vers une meilleure connaissance de ses racines, de son père, de lui-même….
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, bien qu’ayant eu quelques difficultés pendant les premières pages avec le phrasé particulier de l’auteur. Je crois que c’est un roman qui vaut le détour pour peu qu’on prenne le temps de le laisser venir à nous….
Merci à l'amie qui m'a offert ce livre.
Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
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