[Assouline, Pierre] Sigmaringen

Auteur: Pierre ASSOULINE
Titre: Sigmaringen
Editeur: Gallimard
2014
360 pages
ISBN 978-2-07-013885-2



Quatrième de couverture:

En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne, nommé Sigmaringen, épargné jusque là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France: le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels, un certain Céline.
Pour les accueillir, Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles. Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée. Depuis les coulisses où il œuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, voit, sait tout.
Tandis que les Alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l'étau se resserre, Sigmaringen s'organise en petite France. Coups d'éclats, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions.
Mais Sigmaringen n'est qu'une illusion. La chute du III° Reich est imminente et huit mois après leur arrivée, tous ces Français vont devoir fuir pour sauver leur peau.
De ce théâtre d'ombres, rien n'échappe à Julius Stein. Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann, l'intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.

Mon avis:

Un excellent roman historique.
Tout d'abord, j'ai appris plein de choses sur le gouvernement collaborateur de Vichy en ces derniers mois de guerre. J'avais vaguement entendu parler de leur exil en Allemagne mais ce livre m'a beaucoup éclairée. D'autant plus que Pierre Assouline ajoute un chapitre intitulé "ce qu'ils sont devenus", relatant les sentences prononcées contre chacun à la fin de la guerre, les relaxes, les évasions...
J'ai également énormément apprécié le choix de Julius comme narrateur car sa fonction de majordome fait de lui un personnage d'une extrême richesse. Infiniment loyal, il se met au service des nouveaux occupants tout en assumant sa tâche de continuité au service des Hohenzollern qui lui ont demandé de prendre soin du château.
Julius Stein est cultivé, élégant, remarquablement bien élevé, d'une finesse inouïe, naturellement autoritaire, profondément respectable. C'est une bulle d'humanisme dans ce monde de brutes qu'est Sigmaringen occupé!
Les personnalités politiques en présences sont pathétiques. Outre ce que l'on sait de leur rôle dans la France occupée, ils apparaissent sous les traits d'êtres petits, déchus et néanmoins profondément vaniteux, déchirés par les rivalités, pétris d'égocentrisme, incapables jusqu'au bout de se remettre en question. Quant à Pétain, il sert de toile de fond: mutique et malade, solennel et impénétrable, il reste à l'écart.
On n'en admire que plus Julius, obligé de servir cette troupe de mauvaises gens, de ménager les susceptibilités, tout en préservant sa propre vie et celle de son équipe alors que la Gestapo est tapie au rez-de-chaussée du bâtiment et que les Français ont encore leurs relations!

Merci Véronique pour ta critique      Je le note

J'ai beaucoup aimé ce livre moi aussi, les politiciens français pathétiques effectivement !
Un épisode méconnu de l'Histoire que ce livre aide à découvrir.

et Bravo Véronique pour ta critique. C'est un roman que j'ai lu en septembre   Lecture que j'ai beaucoup appréciée. L'on découvre cette période dont je n'avais aucun souvenir. Des personnages forts bien dépeints

Merci JLF et Creuse pour vos avis  

Merci pour vos avis respectifs... Une lecture que je rajoute à ma LAL, surtout que j'apprécie beaucoup l'écriture de Pierre Assouline

Et un de plus dans ma LAL. Je n'ai encore jamais lu de livre de cet auteur.